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Le Labyrinthe 2 – script brûlé

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Vous n’avez pas vu le premier volume du Labyrinthe mais voulez quand même lire cet article ?

C’est courageux. Aussi, allons droit au cœur du sujet, et complétons ce manque à votre culture sur le champ.

Résumé de l’épisode 1 : Thomas est un adolescent attardé qui se réveille un beau matin sans mémoire ni portefeuille au beau milieu d’un immense labyrinthe où d’autres adolescents attardés s’ébattent gaiement (sûrement une métaphore du collège). Ils aimeraient bien sortir, oui mais voilà, le labyrinthe est truffé de pièges mortels, comme des murs qui vous écrasent, des monstres qui vous mangent ou des télévisions qui diffusent des émissions culturelles. Cela fait des années que le labyrinthe retient les jeunes gens prisonniers grâce à ses pièges, mais aidé par le néant du scénario, Thomas a tôt fait de trouver la sortie, et avec quelques compagnons, s’échappe pour découvrir l’affreuse vérité : tout cela n’était qu’une expérience. En effet, la Terre n’est plus qu’un immense désert depuis une catastrophe climatique, et les survivants sont touchés par une sorte d’épidémie de simili-rage répondant au nom de « Braise », car quiconque la contracte devient chaud comme elle (d’où le nom). Or, Thomas et ses amis font partie d’un groupe de patients immunisés à Braise. On les a par conséquent enfermés dans le labyrinthe pour… euh… hé bien…. mais si pour… les tester au… enfin… histoire de trouver un remède (en les faisant massacrer par des monstres, oui oui). Pendant que les spectateurs se rappellent pourtant qu’en plus, durant le film, les jeunes contractaient bien Braise, et qu’en sus, il y avait déjà un remède puisque Thomas et d’autres se le sont injecté pour se sauver, un commando armé débarque, aide nos amis à achever leur évasion, et les emmène loin du labyrinthe. Mais ce qu’ils ignorent, c’est que tout cela n’était qu’une mise en scène ! En réalité, le commando appartient lui aussi aux propriétaires du labyrinthe, et tout cela n’était qu’une mise en scène pour… leur… les… raaah, arrêtez avec vos questions, aussi ! D’ailleurs, si vous en avez, le spoiler complet est ici.

La question est donc : peut-on faire encore plus navrant ?

Vite, spoilons mes bons !

______________________

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L’affiche : pas d’explosion. Pas de débris. Pas de flammes. À l’image du film : c’est tout vide.

Notre film s’ouvre sur une sorte de camp de réfugiés où s’entassent des civils malheureux entourés d’hommes en armes visiblement peu enclins à les laisser sortir ; j’imagine que nous sommes en Hongrie. Au milieu de tout ce petit monde, une maman porte un enfant qui a l’air peu intéressé par ce qu’il se passe : le petit Thomas, encore enfant. Avant de le confier aux militaires, elle s’agenouille pour dire à son fils quelques derniers mots d’amour, comme « Je t’aime« , « Ne m’oublie pas » ou encore « Pense à ramener du pain« .

C’est pas de bol, car soit l’enfant joue très mal, soit il n’aime pas sa mère, puisqu’il paraît aussi intéressé par ce qu’il se passe que s’il était en cours de géométrie.

Petit rappel aux réalisateurs, si vous n’arrivez pas à faire pleurer un enfant, vous m’appelez. J’ai tout un tas de trucs. Sinon, vous leur faites regarder un film de Kev Adams, le résultat devrait être proche, mais passons. Car une fois le petit Thomas emmené, il est confié avec d’autres enfants aux bons soins d’une scientifique, Nadine Pipotron, déjà croisée à la fin du volume précédent. Puis l’écran vire au noir et Thomas est soudain adolescent et prisonnier de l’ascenseur qui un jour, l’emmena au cœur du labyrinthe… tout cela n’est en réalité qu’un affreux cauchemar. Thomas peut donc se réveiller au son de la voix de son ami Minho qui le secoue en lui hurlant son nom, ainsi que diverses insultes à base de mamans pour plus de motivation.

Thomas s’était en effet endormi, et ouvre ainsi les yeux au sein de l’hélico du commando qui l’avait extirpé du labyrinthe avec ses petits camarades.

L’engin est en train de se poser devant un immense bâtiment bardé de projecteurs, et débarque nos amis et leurs sauveurs juste devant afin qu’ils s’y engouffrent au plus vite. Et il faut se dépêcher car des ennemis ont repéré l’hélico et sont en train d’attaquer la zone ! Des terroristes ? Des survivants en manque de ressource ? Non, des « Fondus » (une savante alliance de Savoyards et de Bourguignons, je suppose) d’après les personnages. Et on aperçoit ainsi des silhouettes en loques qui courent en grognant vers l’escorte de nos joyeux compagnons, peu avant que les portes du bâtiment ne se referment et ne mettent nos loulous en sécurité (alors que les gardes restés dehors au lieu de rentrer, bon, je suppose qu’ils se font massacrer pour le principe, ils sont sympas ces gardes).

En attendant, je lève déjà un sourcil. Diego ? Ces silhouettes qu’on a vues, là, ce ne sont pas… hein ? Dis ? Non, j’ai dû rêver. Ils n’auraient pas osé. On va dire que j’ai mal vu. Oublions.

Toujours est-il qu’une fois à l’intérieur du bâtiment, nos survivants du labyrinthe sont accueillis par le sympathique chef local : Grotraître. On ne le voit pas du tout venir, que nenni, et son air sympathique met tout de suite en confiance. Il explique à nos héros qu’ils sont enfin en sécurité, que les choses qui rôdent dehors sont en train de se faire malaxer la mouille au gros plomb, et qu’ils peuvent donc commencer par aller prendre une douche, chose qu’ils n’ont pas connue depuis trop longtemps. Puis, il les envoie faire un petit check-up médical durant lequel Teresa, la jeune fille que Thomas voudrait bien cordialement zoumzoumer à l’occasion, est séparée du reste du groupe. Thomas est lui-même écarté des autres le temps d’un petit interrogatoire avec Grotraître. Celui-ci l’aborde donc tout sourire.

« Bonsoir mon petit Thomas ! 
– Qu’est-ce que vous me voulez ?
– Hooo, rien de bien important… en fait, j’ai une seule question à te poser. »

Secrètement, j’attendais « Qu’est-ce qu’il y connait aux femmes, Rick Hunter ? » mais non.

« Posez-la.
– Très bien : dans quel camp es-tu ? Wicked, l’organisation qui contrôle le labyrinthe, ou nous, qui t’avons sauvé ?
– Hmmm…
– Prends ton temps mec.
– Comme vous le savez dans le film précédent j’ai découvert que le sérum contre Braise rendait aussi la mémoire… je me suis par conséquent injecté Braise avant de prendre le sérum, et c’est là que je me suis souvenu qu’avant d’être dans le labyrinthe, j’avais bossé pour Wicked. Que j’étais leur chouchou. Mais que semble-t-il, je les ai trahis, raison pour laquelle ils m’ont envoyé dans ledit labyrinthe. Je suis donc…
– Oui ?
– AVEC WICKED. »

Que ? Mais ? Je ? Est-ce moi ou bien est-ce complètement débile ? Le mec a combattu Wicked tout le film précédent, est toujours chaud patate pour le combattre, mais quand on lui demande dans quel camp il est, il répond Wicked, tranquille, hop. Heureusement, Grotraître ne sourcille même pas, et repart donc en sifflotant. Je sens que nous sommes devant un grand film.

La soirée peut se poursuivre au sein du bâtiment que nous appellerons « le bloc », et où Thomas va de découverte en découverte. Déjà, il avait entendu les médecins qui les inspectaient parler « d’autres » nouveaux arrivants. Ils ne seraient pas seuls ? La réalité est bien plus fabuleuse, car en allant au réfectoire rejoindre ses amis pour le repas, Thomas constate qu’il est plein à craquer de jeunes gens ! Et ceux-ci ont tôt fait de le mettre au parfum :

« Il n’y avait pas qu’un labyrinthe, Thomas. Il y en a des dizaines ! Regarde, tous ces gens ici sont des évadés, comme nous !
– Déjà qu’un labyrinthe, ça n’avait aucun sens, c’est génial. Dis-donc, en cas d’apocalypse, les secours n’ont rien de mieux à faire que construire des dizaines de labyrinthes de la taille d’une ville pour faire mourir les potentiels immunisés aux épidémies du moment ?
– Attention Thomas, tu viens de dire quelque chose d’intelligent.
– Ah, pardon : AHLALALA C’EST FOU HUHUHU HIHIHI.
– C’est mieux ! Tiens allez, mange un churros. »

Et pendant que Thomas mange son churros, Grotraître rentre dans le réfectoire avec une liste.

« Salut les kids ! Comme chaque soir, je viens chercher les heureux sélectionnés qui vont quitter cette zone de transit pour aller dans l’endroit magique où nous laissons les immunisés vivre heureux, loin de Wicked. Mais si, vous savez, cette ferme très loin que personne n’a vue et où les communications ne passent pas ! 
– Ha oui, mon chien y est allé quand j’étais petit !
– Merci Thomas, tu es décidément bien brave. Bon allez : Jean-Jacques, Jean-Jacques, Jean-Jacques, Jean-Jacques, Jean-Jacques et Jean-Jacques, vous me suivez ! »

Et pendant que les Jean-Jacques s’en vont, Thomas aperçoit aussi Teresa passer dans le couloir, entourée de médecins. Ses hormones de mâle ne font qu’un tour, et il tente de partir à sa poursuite, mais les gardes du réfectoire lui disent que non, tu restes assis, tout va bien, finis ton dessert, et plus vite que ça sinon je te demande ton carnet de correspondance. Thomas va donc finir son dessert, mais tout de même, bougonne un peu. Ce qui ne passe pas inaperçu auprès du plus ancien du réfectoire, Jean-Kiki, qui attend là depuis une semaine. Oui, une semaine. Un sacré vétéran.

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Grotraître consulte sa liste : c’est fou, tout de même, tous ces jeunes qui s’appellent Jean-Jacques. Il se demande si ça ne cacherait pas quelque chose.

Le moment d’aller au lit venu, Thomas est installé dans un dortoir avec ses amis Minho, Newt, et deux nouveaux que nous appellerons Jean-Black, et Pakito. Alors que tout ce petit monde fait ce que font tous les jeunes garçons à l’heure d’aller au lit, à savoir se fouetter les fesses à coups de draps ou faire des concours de pets (il y a deux écoles), voici que Jean-Kiki débarque au beau milieu de la nuit sous le lit de Thomas via un conduit d’aération (on va espérer pour lui que le concours de pets précédemment évoqué n’est resté qu’au stade de projet), et attire son attention.

« Pssst ! Pssssst !
– Que ? Qu’est-ce qui parle sous mon lit ? C’est toi ma pantoufle ?
– Non, c’est moi Jean-Kiki ! Viens, je dois te montrer un truc !
– J’aime pas trop comment tu le dis.
– Non mais allez, suis-moi !
– Okay, mais on va où ?
– Suis-moi je te dis !
– Nom d’une pipe en écume de mer, ne me dis pas qu’on va retomber dans les dialogues pourris du un où personne ne répond aux questions de personne ?
– Viens, c’est par là, te dis-je ! »

C’est donc parti.

Thomas part à la suite de Jean-Kiki dans les conduits d’aération du bâtiment qui sont assez larges pour y faire passer une Punto, et où en plus, on peut causer tout haut, personne n’entend rien. Sûrement des conduits d’aération où l’air ne circule pas. Sans compter que les grilles d’aération s’ouvrent comme ça, hop : elles doivent être collées à la patafix. Mais que veut bien montrer Jean-Kiki à notre bon Thomas ? C’est lorsqu’ils s’arrêtent au-dessus d’une grille donnant sur un couloir que Thomas comprend : elle est pile-poil au-dessus d’une porte qu’un médecin ouvre avant de laisser entrer des corps… exactement autant de corps qu’il y avait de Jean-Jacques partis pour la ferme enchantée au repas de ce soir ! Comme tout cela est mystérieux !

Thomas interroge quand même Jean-Kiki.

« Mais pourquoi me montrer ça à moi ?
– Parce que je t’ai vu au réfectoire, tu n’as pas l’air de faire confiance aux gens d’ici !
– L’autre option, c’est que je sois juste un blaireau un peu sanguin.
– C’est vrai, mais comme tu es le héros, je suis sûr que je peux te révéler mon plus grand secret environ une demi-seconde après t’avoir vu pour la première fois. »

Satisfait de cette réponse pertinente, Thomas retourne à son dortoir finir sa nuit dans l’atmosphère méphitique d’une chambrée mâle après une soirée chargée au réfectoire. Et dès le lendemain, partage ses doutes avec ses camarades, qui eux, ont l’air un peu plus difficiles à convaincre.

« Tu dis que tu as vu des corps ?
– Mais oui ! Des corps emmenés sans rien nous dire ! Et comme par hasard, autant que de Jean-Jacques sélectionnés hier soir !
– Ah ben oui mais bon, hein, on sait pas, p’têt’ que c’est rien, moi je vois surtout qu’ici, on a à manger, un lit, et même une douche ! 
– Alors toi, s’il suffit d’une douche pour t’emmener où on veut, je peux te dire que… »

Le film est coupé quelques secondes, le temps que Thomas fasse un calembour impliquant son interlocuteur, un pyjama et un four réglé sur la température de cuisson des cookies d’EnjoyPhenix, puis reprend.

« … et je te passe les détails – de l’Histoire ! – huhuhu.
– J’ai pas compris.
– Bon, écoute, pour faire simple, je suis peut-être parano, mais je dois être sûr de ce que j’ai vu. J’irai voir, et on avisera.
– Soit ! »

Le jour-même, Thomas a donc tôt fait de créer un bref esclandre à la cantoche sous prétexte qu’il n’y a pas de menu vegan, Ce qui n’est qu’une ruse, car lorsque les gardes viennent lui proposer de le calmer à coups de phalanges sur la truffe, Thomas parvient à subtiliser le badge de l’un d’entre eux dans l’échauffourée. Et celui-ci ne remarque rien. Et ne doit probablement plus ouvrir de portes de la journée, sinon il aurait aussitôt découvert le truc. On va supposer que le garde après coup s’est contenté de se rouler en boule pour sangloter dans un coin de couloir.

Mais qu’importe, car le soir venu, équipé de son badge, Thomas part rejoindre Jean-Kiki dans son conduit d’aération (vous pensez trop fort les canaillous, je vous entends d’ici), et tous deux retournent à la même grille que la veille, et l’ouvrent pour mieux se laisser tomber, le sol n’étant qu’à deux mètres en-dessous. Puis, aidés du badge, ils déverrouillent la fameuse porte des secrets, qui s’ouvre en faisant vrrr-pssshh, et se retrouvent face à…

… DES CAISSONS REMPLIS D’ALIENS !

Oui. Oui oui. Mais vous voulez savoir le plus rigolo ?

C’est que nos héros s’en foutent. Ils se curent le nez, font « Hmmm. » « Hooo. » puis passent à autre chose. Au point qu’ils n’en parleront jamais. À personne.

C’est vrai, quoi. Des dizaines d’extra-terrestres retenus dans des caissons, c’est tellement banal. Du coup, nos héros décident de pousser plus loin pour voir s’il n’y aurait pas plus exotique que cette banale découverte. Et en effet : ils aperçoivent des dizaines, peut-être centaines d’humains endormis, suspendus et bourrés de câbles. Thomas les étudie : visiblement, ils sont reliés à une machine qui leur pompe le sang et divers autres fluides. Jean-Kiki reconnaît lui Marguerite, l’une des filles, qui était supposée être partie pour la ferme magique.

Il n’y aurait pas de ferme magique ? Ho ben ça alors ! Cette révélation !

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En réalité, Thomas venait de rentrer au beau milieu de la grande finale de chat perché universitaire.

Hélas, pendant que nos deux amis dissertent sur ce que c’est que tout ce bazar, la porte fait vrrr-pssshh, et ils ont juste le temps de se cacher que surgit Grotraître, qui accompagné d’un assistant, va tout au fond de la salle où l’attend un écran de communication (oui, le seul disponible est dans la salle super secrète, il est obligé de venir ici pour ça, c’est quand même pas de bol pour lui). Il lance une communication avec celle dont il parle comme étant sa supérieure… Nadine Pipotron ! La patronne de Wicked !

Grotraître serait donc un gros traître ? Arrêtez, je n’en puis plus !

« Bonsoir Nadine ! Comment ça va ?
– Très bien Grotraître, mais je vous appelle pour savoir comment se déroule le projet de votre côté ?
– Hé bien, comme convenu, nous avons récupéré plein d’andouilles à la sortie des labyrinthes. Et les résultats de leurs analyses sont excellents ! Les labyrinthes marchent à la perfection ! »

Dans le sens « Ils servent à tuer nos sujets au lieu qu’on puisse les exploiter ici  » ?

« Ces résultats ne sont pas assez bons ! Je veux plus de résultats, de suite. Envoyez tous les sujets dans la salle super secrète et finissons-en. Il faut aller au plus vite.
– Très bien ! Et je vais commencer par les derniers arrivés parce que je suis comme ça, j’ai décidé !
– Et concernant l’organisation « Bras Droit » ?
– « Bras Droit » ? Les résistants dans les montagnes qui se situent au Nord-Est, et je ne dis pas du tout ça si jamais quelqu’un nous écoutait ? Ça va, merci. »

La subtilité.

La conversation s’arrête peu après, et une fois une bonne dizaine de « Nooon, c’est toi qui raccroche ! » passés, Grotraître part donc s’occuper d’en finir avec les jeunes gens qu’il héberge. Thomas et Jean-Kiki ont juste le temps de regagner le dortoir de Thomas en passant par les conduits d’aération (qui étaient à deux mètres du sol rappelons-le, ils ont dû y retourner en volant) pour prévenir leurs camarades que ça va être la guerre d’une minute à l’autre (ah et oui : Jean-Kiki reste avec eux. Non, il n’a rien à faire de prévenir les gens de son dortoir à lui, sympa). Les compagnons de Thomas le pressent de leurs questions pendant que notre héros barricade la porte.

« Mais qu’as-tu découvert ?
– Vite… dois… agir…
– Tu as vu les corps ? Alors ? Comment sont-ils ?
– Wicked… C’est Wicked… »

Oui, on a donc droit à un énième dialogue digne du premier volet, où personne n’arrive à répondre clairement à une question, même dans une situation où il est urgent de lâcher des informations pour convaincre ses camarades. Après plusieurs échanges navrants, ils décident de le suivre tout de même, et après avoir achevé de bloquer la porte, filent par le conduit d’aération. En conséquence, lorsque Grotraître arrive (il a pris son temps), d’abord il râle que crotte de bique, la porte est bloquée, je vous préviens, si vous avez commencé à vous claquer les fesses à coups de drap sans moi, ça va mal se passer, mais lorsqu’il entre enfin, les jeunes gens ont disparu !

« C’est pas d’bol chef ! Ah, si seulement on n’avait pas un bâtiment de haute-sécurité traversé par des conduits d’aération géants reliés à des grillées fixées à la patafix ! » s’exclame l’un des gardes peu avant de trébucher sur une erreur de script pour mieux tomber dans un trou du scénario.

« Viteuh viteuh, attrapez-les ! Verrouillez le bâtiment ! » ordonne Grotraître pendant que de leur côté, Thomas et ses amis cavalcadent dans les couloirs. Seul Jean-Kiki et un copain ont dit qu’ils avaient un « truc urgent à faire » (ça sent la digestion difficile) et ont à nouveau disparu dans les conduits. Après avoir pris un médecin en otage, Thomas fonce jusqu’à l’infirmerie où Teresa avait été emmenée et la trouve sur place, allongée et visiblement en train de récupérer d’on ne sait quoi. Il a tôt fait de la libérer, et le groupe au grand complet s’enfuit donc, poursuivi par des gardes un peu débiles qui ont des espèces de super tazers à longue distance, mais ne s’en servent jamais. Même quand Thomas leur tire dessus avec la même arme. Ils sont sympas, ces gardes, je vous dis ! Vraiment. La prochaine fois, ils arracheront directement leur chemise pour exposer leur torse nu aux tirs de Thomas, je suppose. Serviables, quoi.

Finalement, au moment où nos héros sont bloqués devant une porte fermée, Jean-Kiki surgit depuis un conduit derrière celle-ci et l’ouvre en brandissant fièrement un badge de sécurité : ils sont libres ! Et peuvent bloquer la porte derrière eux pour empêcher Grotraître et ses hommes de les poursuivre ! Pardon ? Pourquoi Jean-Kiki n’a pas tout simplement suivi les autres s’il avait la clé de sécurité ? Ou à l’inverse, pourquoi tout le monde n’a pas repris les conduits si Jean-Kiki savait qu’ils amenaient jusqu’à la sortie sans problèmes de portes ? Arrêtez, vous êtes en train de pourrir cette évasion héroïque, bande de petits rascals ! Thomas & co peuvent donc quitter le bloc et s’enfoncer dans la tempête de sable qui fait rage au-dehors, pour mieux courir dans le désert qui entoure le coin. Les « terres brûlées », comme leur a hurlé Grotraître, leur promettant une mort rapide dans ces landes désolées. Quelques troupes sont rapidement envoyées à leur poursuite, mais ne parviennent pas à les rattraper. Surtout quand en plus, Teresa trouve, dépassant du sable, une baie vitrée avec une fenêtre brisée, permettant de rentrer dans un bâtiment aussi obscur que silencieux…

Et nos héros se retrouvent à l’abri de leurs poursuivants et de la tempête dans ce qui ressemble à un ancien centre commercial. Après avoir mis la main sur des lampes de poche, la petite équipe commence l’exploration du coin. Et retrouve un peu partout des traces de vie, du genre lit entouré d’affaires, restes de nourriture, et même un ou deux cadavres avec des sacs en plastique sur la tête (sûrement des accidents, les gens sont si maladroits). Après être passé 12 fois devant 15 lampes, 3 télés et 25 câbles électriques, Thomas s’exclame soudain :

« Attendez… on dirait qu’il y a eu de l’électricité ici ! »

Rentre chez toi, Sherlock Holmes, Thomas est dans la place.

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Thomas, n’est pas con. Il a juste un très gros ping intellectuel.

Minho et lui commencent donc à remonter les câbles pour voir s’ils ne pourraient pas remettre le jus, car oui, moi aussi, quand je viens de m’enfuir dans la nuit noire, j’ai une folle envie d’allumer toutes les lumières du bâtiment où je me cache, des fois que mes poursuivants aient du mal à me retrouver. Mais allez-y les gars, hein, faites-vous plaiz’. Ils arrivent ainsi jusqu’à un générateur, mais au moment de l’allumer, Minho entend Thomas lui lancer :

« MINHOOOO ! QU’EST-CE QUE TU FAIIIIIIS ?! »

Ben je ne sais pas ? Tu n’as pas regardé la scène précédente, Thomas ? Non parce que dedans, tu voulais remettre le jus. C’est même pour ça que tu es là. Du coup, Minho le fait. Non ? Tu ne voudrais pas être cohérent deux minutes ? Non. Ce serait trop inattendu.

Mais à la seconde où Minho redémarre le générateur, toutes les lampes, télés et autres du bâtiment se remettent brutalement en route. Et tout aussi brusquement, quelque chose se jette sur Thomas : une petite fille sans yeux couverte de sang noir qui n’est arrêtée que par une grille. Et partout autour d’eux, des corps se lèvent et se mettent à meugler tout en se le lançant à leur poursuite.

Woputain.

« Diego ? Diego ! Qu’est-ce que je déteste dans la vie ?
– Les chats ? Les enfants ? Les blogueuses modes ? Les youtubeurs pas drôles ? 
– Non, Diego, pas ç…
– Les comédies françaises ? Les perches à selfies ? Les sites de séduction ?
– Att…
– Les manichéens ? Les gens qui n’ont pas lu le titre du blog ? Les dauphins ?
– LES ZOMBIES !
– Aaaaah. Ah oui, aussi. »

J’avais donc bien vu dans la scène du début où l’hélicoptère se posait : nos héros étaient bien attaqués par des zombies (et non par une alliance bourguingo-savoyarde à mon grand désarroi). Pour ceux qui auraient raté ce passage, je déteste les zombies. Je hais les zombies. J’exècre les zombies. Cela fait des années que quand on ne sait pas comment vendre un truc, on y met des zombies. Et même si on sait, dans le doute, on en met quand même. Zombie walks, zombie movies, et jeux vidéo remplis de zombies (même si ce n’est pas le thème ! Vous avez acheté un jeu qui n’a rien à voir ? Regardez, un niveau zombies obligatoire !), vous aurez forcément le droit à des hordes de macchabées en loques qui font greu-greu en venant droit sur vous. Et attention, hein, sans une once d’inventivité, et avec tous les ratés et poncifs habituels : les zombies qui pouffent dans le noir en attendant le pinpin, le duel à mains nues entre un survivant et un zombie, le survivant blessé qui va peu à peu se transformer et qu’il faudra buter…

Cette mode est quand même sur sa fin, mais la queue de la comète de caca qui vient de traverser la nuit de l’inspiration a une odeur encore diablement forte.

« Vite courooooons ! » ordonne intelligemment Thomas pendant que lui et Minho, poursuivis par la horde de zombies (qui sont donc des victimes du virus Braise), tentent de rejoindre le reste du groupe. De mon côté, je note : on a le poncif/raté habituel, à savoir que ça faisait 10 minutes que les mecs courraient dans tout le bâtiment avec des lampes en gueulant, mais les zombies ne se sont mis à bouger que quand le scénario le leur a dit. Vous me direz que c’est peut-être la lumière forte qui les excite : en fait, non. Rien à voir, comme le reste du film le prouvera. C’est juste que c’est nul.

Passons : les héros courent, trébuchent, gueulent vite vite dépêchons-nous, se font attraper les chevilles avant de se dégager, donnent des coups aux zombies pour gagner du temps, se retrouvent acculés avec une porte qui ne veut pas s’ouvrir et Pakito qui repousse la horde avec le seul et unique pistolet en leur possession, et à la dernière seconde, parviennent à passer la porte, non sans que Pakito se fasse griffer le bidou par la horde. Cependant, le précieux temps gagné par le passage et la fermeture de la porte précédemment évoquée permet à toute l’équipe de gagner du temps pour se cacher. Ce qu’ils font finalement sous un gros caillou dans les débris du centre commercial, pendant que les zombies courent non loin à leur recherche, mais sans snif-sniffer leur piste. Tout le monde peut donc s’endormir, parce que moi aussi, entouré de zombies et sans véritable protection, je dors sans souci et je ne laisse personne pour monter la garde.

Il n’empêche que je suis allé payer pour voir un film de zombies. Bon sang. J’ai mal.

Mais qu’importe, puisque je sens bien que vous vous en moquez, bande d’ingrats. Car au petit matin, Thomas se réveille au milieu de ses amis endormis, au son d’un corbeau en train de farfouiller leurs affaires. Il hurle donc « RAAAAAAAAAH MAIS VA-T’EEEEEEEN ! » histoire que tous les zombies dans un rayon de 10 bornes l’entendent. Mais eux qui rôdaient à 15 mètres la veille ont visiblement dû partir (c’est sûrement le 15 août zombie), car non seulement ils ne se manifestent pas, mais en plus, aucun de ses compagnons ne lui explique qu’il est complètement con de brailler comme ça en plein territoire zombie. C’est par conséquent sur cette incohérence que la troupe s’éveille, avant de constater que le soleil s’est levé et illumine le monde. Et révèle un désert qui s’étend à perte de vue, percé par endroits par les ruines et les rues d’une mégalopole bien connue aux multiples ponts et gratte-ciels : la Bourboule.

Thomas et ses amis aperçoivent aussi au loin des montagnes, celles où doit se cacher « Bras Droit », l’ennemi de « Wicked ». Leur destination ! Ils mettent sac au dos, et font route, se cachant de temps en temps dans les ruines lorsqu’une patrouille aérienne de Wicked survole la zone, ou en se faisant passer pour des cailloux, ce que Thomas fait particulièrement bien tout le long du film. Mais alors qu’ils progressent, Pakito finit par tomber : les griffures qu’il a reçues des zombies ont commencé à le contaminer, et il est tout fiévreux. Promptement, ses amis fabriquent un traîneau de fortune, et reprennent la marche en faisant glisser sur le sable l’ami Pakito qui grommelle dans son sommeil, visiblement agité de moult cauchemars, comme celui où il va à l’école sans chaussettes ou celui où il est Cyril Hanouna. Il convulse donc nerveusement en faisant des bruits bizarres tout du long.

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On sait que Pakito va mourir quand même sur les photos officielles du film, les mecs prennent des photos où ils ne le font pas rentrer dans le cadre.

Cela soulève quantité de questions chez nos héros : attendez, on est pas supposés être immunisés à Braise ? Du coup c’est complètement con, non ? Tellement que même les personnages se posent la question, avant de changer de sujet parce que le film n’a pas prévu de réponse. C’est bête. Et plus encore de l’aborder, du coup. Quant à Teresa, elle semble particulièrement distante. Elle passe à vrai dire tout le film à trouver des endroits plus ou moins hauts pour s’y percher en contemplant l’horizon (je savais que le regard dans le lointain reviendrait !). Moi aussi je fais ça : dès que je dois réfléchir un truc, comme savoir si je dois rappeler Samantha, hop, je monte sur le toit et je contemple l’horizon. Bon, au final je ne rappelle pas Samantha, mais ma nouvelle voisine en pince pour ma silhouette dans le soleil couchant, mais je digresse et revenons à nos bulots. Thomas tente bien de comprendre ce qu’il se passe avec Teresa, mais elle se contente de lui dire que ce qu’ils lui ont fait au bloc, la raison pour laquelle elle était à l’infirmerie… c’est qu’ils lui ont rendu la mémoire. Et que tout cela la trouble beaucoup. Mais grâce à la magie des dialogues pourris et de Thomas qui a un véritable talent pour ne pas aborder les vrais sujets, on n’apprend rien de plus.

Merci Thomas.

C’est alors que Pakito se met à s’énerver dans son traîneau : il aimerait bien qu’on lui file le pistolet pour qu’il se colle une balle dans la tête. Car il sait qu’il est foutu, qu’il va se transformer en zombie. Vous ne vous y attendiez pas, hein ? Vous vous attendiez à ce que Pakito trébuche sur une fleur respire son pollen, et pouf, comme dans les schtroumpfs noirs, redevienne normal ? Hé ben non : incroyable rebondissement, il est tout contaminé, dites.

Ah non mais vraiment. Les films de zombies. Insupportables.

Bref, après des adieux moyennement larmoyants, nos héros donnent leur seul pistolet à Pakito avant de reprendre la route (moi je serais resté pas loin pour le récupérer, mais bon, visiblement, en cas d’apocalypse, de zombies et d’ennemis qui vous poursuivent, Thomas & co ne voient pas l’utilité d’un pistolet). Et évidemment, alors qu’ils marchent, bien après, ils entendent la détonation : Pakito n’est plus de ce film.

Quelque part, je l’envie un peu.

Nos larrons font une pause pour la nuit près de l’épave d’un bateau désormais perdu au milieu de ce désert de sable, et dissertent brièvement sur ce que veut Wicked. Thomas oublie bien évidemment de mentionner les aliens qu’il a vus dans leurs locaux, et se contente de dire que visiblement, ils plongent les « immunes », le nom donné aux immunisés, en sommeil, puis leur pompent leur sang toute la journée, sûrement pour en récupérer le précieux bidule qui les immunise. Mais en fait non, comme Pakito l’a courageusement prouvé, mais tout le monde s’en fout à nouveau.

À noter, amis de Wicked, que pour prendre du sang aux gens, pas la peine de vous emmerder à monter un faux abri pour leur mentir avec je ne sais quel scénario avant de les tromper pour mieux les endormir et leur voler leur sang. Vous leur dites « En échange de la sécurité ici, on pourrait étudier votre sang ? » et paf, à ce qu’il paraît que ça marche très bien, le don du sang éveillé. D’ailleurs, essayez de pioncer durant un don du sang, de plasma ou de plaquettes à l’hôpital le plus proche de chez vous, vous allez voir si une infirmière ne va pas vous claquer la gueule pour vous réveiller. Mais chez Wicked, on aime bien se compliquer la vie et mentir aux gens sur une histoire de refuge magique pour mieux les plonger en hibernation alors qu’il n’y en a pas besoin.

Peu à peu, cependant, l’espoir s’amenuise alors que les montagnes sont toujours distantes de plusieurs centaines de kilomètres. L’eau commence à manquer (et nos héros balancent les gourdes vides, comme ça, s’ils trouvent une source, hop, feintés, ils n’ont plus rien pour faire le plein), tout comme le moral. Alors que tout semble perdu, une nuit, Thomas aperçoit au loin des lumières. Que ? Vite ! Debout les copains, on a trouvé de la civilisation ! Elle n’était qu’à un kilomètre mais on ne l’a pas vue de jour ! Et mieux vaut se dépêcher car derrière eux arrive évidemment une sorte de super orage qui envoie moult éclairs laminer le sol. Courons avant de nous faire défoncer !

Ni une, ni deux, la petite équipée file comme le vent en direction des lumières, alors que l’orage se rapproche de plus en plus vite. Au moment où ils arrivent dans ce qui ressemble aux ruines d’une ville de banlieue, un éclair frappe Minho, ce qui laisse rêveur : d’abord les zombies ont eu raison du Pakistanais du groupe, et maintenant, la foudre frappe l’asiatique. Si j’étais Jean-Black, je commencerais à suer très fort. Nos héros récupèrent leur ami et hop, s’enferment à l’abri dans le bâtiment le plus proche. Où Minho finit par ouvrir les yeux, parce que bon, la foudre l’a frappé, mais pas trop, mais un peu à côté, hop, bombe froide éponge magique et c’est reparti.

Mais soudain, Teresa s’exclame « Mais… qu’est-ce qui pue comme ça ? Je veux dire, en dehors du film ? »

Avant que Jean-Black puisse expliquer que ça lui fait toujours ça quand il est stressé, surgit de l’obscurité un zombie (ça alors !) qui se jette sur nos héros, mais retenu par une chaîne, ne peut s’approcher. Des dizaines d’autres zombies dans la même situation font de même, sans pouvoir approcher non plus car entravés, et une porte s’ouvre enfin sur le côté du bâtiment pour laisser entrer une jeune femme qui a l’air parfaitement détendue.

« Bonsoir. Alors ces zombies, plus efficaces qu’un chien de garde, n’est-ce pas ?
– Ben ça dépend, il en faut forcément 70 dans un bâtiment quand un seul suffirait ?
– Je…
– Et puis bon, mettons qu’on ait pas été pile au bon endroit pour que leurs chaînes ne nous atteignent pas, on était griffés, vous aviez l’air bien débile, non ?
– Ah c’est…
– Sans compter que vous les avez tous attachés de façon à ce qu’ils forment pile poil une haie d’honneur et ainsi pouvoir circuler dans le hangar. Mais du coup, vous avez fait comment ? Vous les avez accrochés tous en même temps ? Non parce que sinon, si vous voulez en attacher un de plus, il faut vous approcher et tous les autres vous bouffent, non ?
– Bon, on va se calm…
– En plus, on en a un peu marre des zombies qui ricanent comme des débiles dans le noir sans faire de bruit en attendant le moment de surgir tous en même temps parce que le scénario leur dit que là, c’est bon, ils peuvent se montrer à la seconde où quelqu’un demandera s’il n’y a pas quelque chose qui pue ici. Une telle organisation, c’est vachement crédible pour des zomb…
– OUI HÉ, VOS GUEULES HEIN ! Alors on va accélérer, je m’appelle Brenda, et vous allez me suivre, car je veux vous présenter au patron du coin : Jorge. »

La fine équipe ferme donc sa bouche, et suit en sifflotant l’amie Brenda au milieu de l’espèce d’immense hangar dans lequel ils ont débarqué. Ils sont entourés d’humains, certes, mais aux mines plutôt patibulaires, et l’affaire semble moins agréable qu’il n’y paraissait de prime abord. Toujours est-il que Brenda emmène nos loulous jusqu’à un bureau dominant le hangar où se trouve un type dans la fleur de l’âge qui est penché sur des radios. Lorsqu’il entend la troupe arriver, il se retourne enfin, tout sourire.

« Salut les enfants ! Vous avez fait bon voyage ? On va faire simple, je n’ai que trois questions : d’où venez-vous, où allez-vous, comment puis-je en profiter ?« 

Thomas tout nerveux tente sa chance.

« Nous… nous allons vers les montagnes. Nous voulons rejoindre Bras Droit.
– Bras Droit ? Hohohoho, des fantômes, ils n’existent pas ! Et d’où venez-vous ?
– Je… heu… je veuuuux pas diiiireeeuh !
– Tant pis ! Amenez-moi mon lecteur de codes barres ! »

Et zip zoup, en scannant la nuque de nos loulous avec un petit appareil, Jorge confirme qu’ils sont « marqués » et appartiennent à Wicked.

« Bon ben on va faire simple : si vous êtes marqués et en cavale, c’est que vous êtes des immunes. Donc, vous valez plein de pognon. On va vous revendre à Wicked, héhé !
– Hé, ho ! Non !
– Hé si ! »

Thomas et ses potes sont du coup attachés la tête en bas au-dessus d’une sorte de puits dans les différents étages du hangar, mais visiblement, n’ont aucun souci de sang qui leur monte à la tête. C’est bien. Et au milieu de la nuit, ont la surprise d’être visités par Jorge en personne.

« Bonsoir. Vous passez un bon moment ?
– Vas-y bâtard laisse-nous partir !
– Si vous répondez à mes questions, tout peut s’arranger. 
– Ho ?
– Oui. Devant mes copains, je ne pouvais pas parler mais… je suis très intéressé par Bras Droit. Je les entends causer sur les ondes. Que savez-vous d’eux ?
– Rien !
– Vous l’aurez voulu. Je vais vous montrer cette photo de Afida Turner jusqu’à ce que vous parliez.
– Aaah ! AAAAAH ! NOOOOOON ! Je… okay ! On ne sait pas grand chose ! On sait qu’ils sont dans les montagnes au Nord-Est ! Et on a entendu qu’ils combattaient Wicked! »

Jorge semble fort intéressé par ces informations pourtant proches du néant absolu, mais lorsque surgit près de lui un des habitants du coin à l’air méchant, il interrompt la conversation et s’en va. Mais ce qu’il ne dit pas, c’est que c’est pour mieux faire son sac ! Brenda l’aperçoit, et il l’invite à se joindre à lui : ils vont se casser ensemble, libérer Thomas et ses potes, et tous ensemble, rejoindre Bras Droit, ce qui sera autrement mieux que ce refuge branlant au milieu du désert. Thomas et les autres immunes serviront de monnaie d’échange pour se faire ouvrir les portes du refuge tenu par Bras Droit, un endroit sans guerre, sans Braise, sans désert… bref, une sorte de Neuilly-sur-Seine au milieu de la Seine-Saint-Denis.

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Jorge a un plan : peut-être que s’il arrive à envoyer du sang dans la tête de ces andouilles, leur cerveau se mettra en marche ?

Sauf que pendant que Jorge et Brenda empaquettent leurs slips, le local patibulaire qui traînait autour de Jorge quand il interrogeait discrètement Thomas & co leur rend une petite visite. Et surprend justement Thomas et autres en pleine évasion ! Il essaie de les empêcher de partir, faisant comprendre qu’il a d’ores et déjà prévenu Wicked, mais bon, il ne fait pas le kakou bien longtemps puisque Brenda arrivée dans son dos le refroidit avant qu’il ne commence lui-même à distribuer des pruneaux sur la bande à Thomas qui essayait de le feinter.

Mieux encore, au même moment, des commandos de Wicked infiltrent discrètement le complexe, tuant les sentinelles sans un bruit (et les zombies chien de garde ? Ah ben pif pouf, ils ont tous disparu. Un oubli, sûrement). Puis prennent le contrôle du complexe sur ordre de Grotraître, qui survole la zone en hélicoptère.

« Rendez-vous ! » lance-t-il sur son haut-parleur. « Donnez-nous Thomas et ses copains débiles et on sera quittes !« .

La population locale est moyennement convaincue et panique un peu, commençant à évacuer le bâtiment en désordre. Plus encore quand Jorge, avant de s’enfuir, lance un morceau de musique qui semble être un signal. Puis, il va rejoindre Brenda, Thomas et la troupe pour les emmener jusqu’au dernier étage, où il a installé une tyrolienne (le filin, pas la Madame qui chante des bières à la main) qu’utilisent nos filous pour prendre la tangente. Mais au moment où Brenda doit monter, et qu’il ne reste plus que Thomas avec elle, elle se rappelle soudain qu’elle a oublié un truc, probablement urgent comme éteindre l’aspirateur ou faire ses devoirs, et repart donc en courant dans le bâtiment, Thomas sur ses talons qui refuse de l’abandonner.

Et ce ne sera pas simple, puisqu’au même moment, Grotraître aperçoit depuis son hélicoptère la tyrolienne.

« Mais ? Ils s’enfuient vers le bâtiment d’à côté ! VITE, COMMANDOS, TOUS AU DERNIER ÉTAGE !« 

Hein ? Mais non ! Logiquement on dit « Vite, commandos, tous dans le bâtiment d’à côté ! » puisque c’est là qu’ils arrivent. Toi tu envoies tes types là où les fuyards ne sont plus ? C’est moyennement pratique, pour les attraper, dites-donc. Cela dit, l’affaire fait que Thomas et Brenda se retrouvent poursuivis par lesdits commandos qui surtouuuut, n’utilisent là encore pas leurs supers tazers et autres armes neutralisantes pour juste gueuler « Allez, arrêtez-vous, quoi !« .

Mais oui les mecs, vous avez raison, c’est comme ça que ça marche. Peut-être qu’en rajoutant « S’il-vous-plaît » ça passera ?

Thomas et Brenda, après avoir récupéré le truc super important (une photo du frangin de Brenda, ben tiens, ça valait le coup.) fuient donc via diverses acrobaties que je vous passe, alors que la musique de Jorge s’arrête. Musique qui n’était qu’un compte à rebours, en fait, car lorsqu’elle se termine, elle déclenche une énooooorme explosion dans tout le hangar ! Les commandos mangent par conséquent cher, les vitres du hangar non (on voit tout le bâtiment exploser au point que les flammes sortent jusqu’à l’extérieur, mais les vitres vont bien dans les plans intérieurs, merci). Tout commence ensuite à s’effondrer, et Thomas et Brenda se retrouvent après quelques péripéties bloqués dans les souterrains qui courent sous le hangar. C’est ballot.

« Bon bé va falloir traverser ces tunnels mon petit Thomas.
– D’accord.
– Et ce ne sera pas facile ! Autrefois, il y avait beaucoup de réfugiés dedans pour survivre au désert extérieur, mais Braise les a contaminés. Maintenant, ce sont des Fondus en phase terminale.
– Très bien. Dans ce cas, marchons dans le noir avec nos lampes de poches sans jamais regarder derrière nous et en parlant à haute voix.« 

Mais ? Ah non mais… là vous ne me voyez pas, mais j’ai la tête dans les mains rien que d’avoir tapé ces lignes.

Bon. Ils le font. Jusqu’à arriver après une longue marche à un embranchement. À gauche, on voit la lumière du jour. Mais Brenda, va plutôt vers la droite en disant « Regarde, on dirait qu’il y a des trucs bizarres ! Une sorte d’étrange végétation sur les murs. Et du sang ! Et plein de cadavres ! Et si on causait à voix haute en s’avançant en plein milieu ? Et si on shootait dans un rat histoire de foutre le bordel ?« 

Ce qu’ils font.

Et devinez quoi ?

CA ALORS LES CADAV’ Y Z’ETAIENT PAS MORTS DIS-DONC !

Thomas et Brenda se mettent du coup à courir comme des débiles (qu’ils sont) vers la sortie qu’ils avaient repérée plus tôt, et se retrouvent bientôt à devoir faire de l’escalade pour échapper aux zombies. Le scénario étant sympa, il fait tomber des objets des ruines pour tuer les zombies : débris, frigos rouillés, baleineaux, rien que de bien naturel. Hélas, l’un des zombies se montre particulièrement coriace, et finit par se retrouver – ça alors ! – sur Brenda à essayer de lui faire des bisous alors qu’ils se connaissent à peine. Le tout allongés sur la vitre d’un immeuble tout penché depuis l’apocalypse, qui menace de craquer sous eux (vitre qui a survécu pile à l’étage de nos héros, alors que dans tout le reste du film, il n’y a plus la moindre vitre à tous les immeubles ; ces vitres, alors ! Elles savent y faire !). Thomas finit par sauver Brenda, briser la vitre pour que le zombie tombe, et tout le monde est content.

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Ce zombie ne connaissait pas la bonne blague du laveur de carreaux à qui on dit accroche-toi à l’éponge, j’enlève la vitre. S’il avait lu Télé-Poche, il serait encore vivant. Enfin, je me comprends.

Ou presque, puisque Brenda a un suçon de zombie à la cheville. Ho non !

Tant pis, il faut continuer… peut-être que Bras Droit pourra l’aider ? Hein ? Dis ? En attendant, nos héros se retrouvent à nouveaux à parcourir les rues d’une mégalopole dévastée, avec l’espoir de retrouver le reste du groupe. Tout ce que Brenda sait, c’est que Jorge a dans le coin un indic’ du nom de Marcus qui connait Bras Droit. S’ils le trouvent, ils risquent donc de retrouver Jorge, qui doit aussi être à sa recherche. Nos deux oiseaux patrouillent, alors que les rues se peuplent peu à peu de survivants qui montent une sorte d’immense marché d’objets trouvés.

Que ? Mais ? Il n’y avait pas une apocalypse zombie ? Et des zombies pas loin, même qu’ils ont mordu Brenda ?  Et vous, vous faites une brocante à ciel ouvert ?

Non, visiblement, tout le monde s’en fout. Il faut croire qu’en fait, les zombies restent chez eux à faire des trucs de zombies, comme squatter les cages d’escalier, fumer des pétards ou regarder Secret Story.

Bref, tout le monde s’en fout des zombies, et les survivants peuvent vivre au grand jour, tranquillou. Ce qui n’était pas le cas jusqu’ici, mais pif pouf, ayé, encore un léger oubli de ce film décidément bien construit. Thomas et Brenda se promènent donc, arrivent dans le quartier des steam-putes (ce sont les putes post-apocalyptiques) et rencontrent un personnage haut en couleur qui, entendant qu’ils recherchent un certain Marcus, s’en amuse.

« Marcus ? Hmmm… oui, je sais où il est…
– Où ?
– Dans le quartier où l’on brûle les corps, hihihi !
– Il est… mort ? Ho non !
– Tenez, en attendant, vous devriez rentrer dans mon auguste établissement, peut-être en apprendrez-vous plus… le prix d’entrée est simplement de boire ce liquide mystérieux dans la bouteille que je tétine.
– Boire de l’alcool ? Jamais ! »

Mec, tu es à la recherche d’infos et le type te propose juste de boire ce que lui-même boit. Ça va, c’est quand même plutôt léger. Mais non : Thomas fait chier, au point qu’il faut finir par le forcer pour qu’il boive. Il entre ensuite dans l’établissement, qui n’est autre qu’un lieu de débauche où l’on danse, on baisouille et on tue des Fondus capturés pour le lolilol de la chose. Cependant, Thomas ne tient pas l’alcool : déjà qu’après un verre de Champomy, il est du genre à chanter Deutschland über alles monté sur la table de la cuisine, là, de la gnôle… il finit donc un peu pété, tout comme Brenda, et tous deux se disent que tant qu’à faire, autant se rouler des patins.

Au fait Thomas, tu te souviens que Brenda a choppé Braise ? Et que selon le film, tu es immunisé, mais non, mais si, mais pas sûr parce que ça change à chaque scène ?

Enfin, je dis ça, hein, c’est toi qui vois. Mais si tu choppes un Braise labial (ça transforme juste vos lèvres en morts-vivants, elles se mettent donc à faire des choses toutes seules comme parler de « race blanche« , terrible), il ne faudra pas te plaindre, hein, ho.

Thomas en tout cas finit tellement rond qu’il s’effondre au sol, et pendant qu’il chante l’intégrale du répertoire de Bézu dans son vomi, une silhouette mystérieuse arrive en courant, se penche sur lui et l’emmène cuver…

À son réveil, Thomas n’est plus au milieu des corps qui se frôlent du lieu de débauche où il était, mais allongé sur un canapé dans un appartement en ruines. Brenda est là… mais Newt, Teresa, Minho, Jean-Kiki et Jean-Black aussi ! Ainsi que Jorge ! Qui est en train de péter la gueule au propriétaire du simili-bar à steam-putes où ils étaient.

« Parle, Marcus ! Où est Bras Droit ? 
– Hihihih… hé oui ! Je suis bien Marcus ! Mais non, je ne vais pas donner Bras Droit. Moi, ici, mon bizness est différent. J’attire les immunes, je les fais boire et danser… et Wicked vient les récupérer tranquillement.
– En plein territoire zombie. Où tu devrais tenir environ 17 secondes avant qu’une horde te tombe dessus.
– Oui mais pif pouf c’est magique.
– Okay, ton argument est solide. Mais où est Bras Droit ? Parle ou je te tue !
– Du calme, du calme ! Bras Droit est dans les montagnes. Tu suis la route, et zoup, tu y es. Inutile de me remercier pour cette information super précise ! De toute manière, le trajet sera long et dangereux à pied… hihi !
– Oui, ben figure-toi qu’on va prendre ta caisse.
– Ho l’autre ! »

C’est donc en voiture pourrie que nos petits amis suivent les indications tout aussi minables de Marcus pour aller droit vers les montagnes. Où ils s’enfoncent, jusqu’à arriver à un endroit où ça bouchonne un peu et que Bison Futé n’avait pas indiqué : diverses épaves bloquent la route juste devant un tunnel. Et à peine la fine équipe est-elle descendue du véhicule pour inspecter lesdites épaves que des coups de feu sont tirés vers eux. Vite ! À couvert !

« Bon sang, on se fait tirer dessus !
– Ton sens de l’observation est proverbial, Thomas.
– Merci Jorge. Bon, qu’est-ce qu’on fait ?
– Hé bien on a deux options : soit on essaie de causer pour dire qu’on vient en paix… SOIT ON BALANCE DES EXPLOSIFS QUE J’AI EMMENÉS !
– HO OUAIS DES EXPLOSIFS ! »

Non, personne n’essaie de causer. Ni Thomas, ni les assaillants. Ce sont juste deux camps de gros débiles qui s’affrontent. Jorge sort donc de son sac à dos une bombe avec détonateur, mais peu avant de la lancer surgissent de derrière eux deux adolescentes armées de fusils à verrou qui braquent nos larrons et calment aussitôt leurs envie de grenader la région.

« Mains en l’air ! 
– Raaah ! Mais heu ! Bon, d’accord.
– Maintenant vous allez vous coucher par terre et… et… Jean-Kiki ?! Jean-Kiki c’est toi ?« 

Et les deux jeunes femmes de prendre dans leur bras Jean-Kiki, qui explique que c’était deux copines de son labyrinthe. Elles ont tôt fait d’expliquer qu’elles ont échappé à Wicked avec l’aide de Bras Droit (ne me demandez pas comment, pendant que Jean-Kiki était au bloc avec Wicked), et elles appellent les autres tireurs cachés un peu partout à se montrer.

« C’est boooon ! On arrête d’essayer de les tuer !
– Alors d’ailleurs à ce sujet, vous tirez sur tous les gens qui approchent ?
– Hihihi, oui, on oublie toujours dans quel ordre il faut dire « Qui va là ? » et tirer. Rah, c’est compliqué aussi ! »

Les deux groupes aux QI de palourdes fusionnent donc, et Thomas en profite pour interroger les deux femmes avec la subtilité qui le caractérise.

« C’est sympa, là, votre milice qui protège la route. Dites-moi… on cherche Bras Droit, vous sauriez où ils sont ?« 

Mais ?

Non mais c’est pas vrai d’être aussi con. Mec, tu cherches un groupe de gens armés CHECK qui se cachent CHECK dans les montagnes CHECK et tu es en train de causer avec deux femmes qui te disent que Bras Droit CHECK les a sauvées. Tu penses que ce sont qui ?! Des touristes ? Des peshmergas qui avec la chute du Kurdistan et l’émergence de Braise sont devenus des peshmerguez ? Non mais saperlipopette de pipe à crack, mais pourquoi est-ce que tous les gens dans ce film suivent Thomas sans sourciller alors que j’ai connu des pieds de table plus éveillés ?

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Même à l’écran, Jorge a l’air consterné par le niveau des questions de Thomas.

« Viens, on va te présenter notre chef. » explique l’une des jeunes femmes avant de l’emmener devant un type charismatique comme un tapis de yoga et à la pilosité proche du Yorkshire : Vince, le chef local.

« Ouais, salut les gars, vous voulez rejoindre Bras Droit ? Bah c’est nous.
– Mais… vous êtes quoi ? 100 ? 200 ?
– Nous étions une armée… mais beaucoup sont tombés.
– En même temps, si vous ouvrez le feu sur toutes les recrues qui se pointent, c’est sûr que ça n’aide pas.
– Aaaah oui, tiens. Il y a peut-être un lien. »

Sauf que pendant qu’ils discutent, Brenda, qui a toujours sa morsure de zombie à la gambette, commence à se sentir un peu faiblarde, voire carrément fiévreuse. Elle s’effondre donc dans un sale état, et Vince, après avoir posé 10 fois la question « Bah ? Qu’est-ce qu’elle a ? » (TU VIS DANS UN MONDE RAVAGÉ PAR CETTE MALADIE ET TU N’AS PAS UNE VAGUE IDEE ? « Naan c’est p’têtre un rhume !« ), aperçoit la morsure de zombie sur la jambe, et sort aussitôt son flingue pour l’achever. Thomas l’empêche cependant de tirer grâce à un super argument :

« Mais je lui ai dit que vous pourriez peut-être l’aider !« 

L’argument pourri. « Ah ben si tu lui as diiiit, aloooors, c’est complètement différent. » et qui fait hésiter Vince, jusqu’à ce que débarque la médecin du camp : Mary. Qui en s’approchant, reconnaît aussitôt Thomas.

« Thomas !
– Vous me connaissez ?
– Hmmm… tu n’as donc plus toute ta mémoire. Allez, viens, suis-moi, je peux aider ton amie. Visiblement, j’ai juste oublié de le dire au reste du camp.
– C’est ballot.
– Bé oui mais bon. Allez, suis-moi. »

Thomas emmène Brenda sous la tente médicale, où Mary lance une transfusion sanguine de Thomas vers Brenda, pendant qu’elle lui explique.

« Voilà, on va pouvoir la sauver. D’ici deux à trois semaines, elle ira mieux. 
– Vous avez le médicament ?
– C’est toi, le médicament, Thomas. Ton sang. Et une enzyme produite par ton cerveau. Grâce à cela, on va pouvoir bourrer le mou du virus chez Brenda. Hop ! Regarde, une petite injection de ton enzyme magique, et pif pouf, elle va mieux dans la seconde !
– Ah ouais, c’est rapide quand même.
– C’est pour que le spectateur comprenne que ça marche.
– Sinon… vous avez dit me connaître. C’est que vous travailliez pour Wicked ?
– En effet Thomas. Car Wicked était bon autrefois. Ils voulaient soigner le monde ! Et quand on a découvert que parmi les enfants de la nouvelle génération, certains résistaient à Braise… alors nous nous sommes dits que l’espoir, c’était vous. Mais Wicked était prêt à vous sacrifier pour ce faire. À vous exploiter. Toute une génération perdue pour les besoins de la recherche. Les labyrinthes, tout ça, je n’ai pas pu. Wicked ne sait pas fabriquer le médicament. Il a besoin de vous. De votre sang. Et toi Thomas, tu travaillais avec eux, mais tu en as eu assez de voir tes amis mourir dans les labyrinthes. Alors tu as contacté Bras Droit en leur donnant les coordonnées de tous les labyrinthes pour qu’ils les attaquent. En punition, tu as toi-même été jeté dans un labyrinthe.
– Alors d’accord mais j’insiste : quel rapport entre la recherche et les labyrinthes ? Plutôt que de nous faire tuer, ce n’était pas au contraire plus intéressant de nous faire baisouiller ? On est ados, on est chaud patate, le matin quand je me lève j’ai Barad-Dûr dans le slip, je veux dire, on est partants. Et comme ça, ça ferait toujours plus de sujets, et donc plus de production de sang et d’enzyme ! Au lieu de toujours moins. Et il suffirait juste qu’on file notre sang et nos enzymes le plus régulièrement possible, et pouf, vous avez une production croissante, des gens heureux et tout le monde qui est content.
– Hmmm… c’est vrai que c’est moins con que cette histoire de labyrinthes. Mais p’têtre que les labyrinthes ça vous stimule le cerveau pour produire l’enzyme magique ?
– Si c’est pour qu’on ait la flippe, on peut aussi regarder des films qui font peur bien au chaud. Comme Joséphine Ange-Gardien. En plus dans le labyrinthe, personne ne peut venir nous prélever. C’est de la pure perte.  Bon et au fait, mes potes immunisés qui sont morts quand même de Braise ? On peut en reparler de cette immunité qui branle dans le scénario ?
– HOOOO TU AS VU L’HEURE ? JE DOIS PARTIR, J’AI CE TRUC HYPER URGENT À FAIRE AILLEURS LÀ TOUT DE SUITE ! »

Et Mary se casse en jetant derrière elle des boules de fumée ninjas.

Thomas peut donc rester avec Brenda, et tous deux peuvent se raconter des histoires tristes. Comment le frère de Brenda a été emmené par Wicked. Comment Chuck, le meilleur pote de Thomas, est mort comme une merde à la fin du film précédent. Puis, Thomas s’en va retrouver ses autres potes, et tout ce petit monde se félicite d’être arrivé jusqu’ici. Du moins, jusqu’à ce qu’ils remarquent Teresa, à l’écart, qui bien évidemment, du bout d’une formation rocheuse, contemple l’horizon. Thomas la rejoint par conséquent pour la pousser se joindre à ses méditations.

« Alors Teresa ? Toi aussi tu aimes plonger ton regard dans le lointain ? T’interroger sur ce qu’il se cache là-bas, dans l’obscurité ? Où sont nos familles ? Nos demeures ? Nos amis ? Que reste-t-il du monde d’autrefois ? Sens-tu la bise qui fouette nos joues, porteuse de cette odeur de cendres et de sang ? Quand je la hume, je sens l’espoir qui…
– Non en fait j’ai super mal au bide Thomas. C’est les churros qu’on a mangés au bloc, y passent pas. C’est pour ça que depuis le début du film je me mets à l’écart.
– Ah donc la bise qui fouette mes joues…
– Oublie tes joues.
– Ho. Non mais sinon allez, tu penses à quoi ?
– Thomas, je me souviens de ma mère. Une femme superbe. Et puis un jour, elle a contracté Braise. Elle hurlait de douleur chaque nuit. Elle disait voir des choses. Alors elle s’est arrachée les yeux. Moi j’en ai assez, Thomas. Nous fuyons, oui. Mais pense-t-on aux autres ? Ce sacrifice vaut le coup. Il vaut le coup car on peut aider tous les gens qui n’ont pas notre chance d’être immunisés.
– Immunisés à géométrie variable.
– Chuteuh ! Enfin voilà. J’en ai eu marre, Thomas. Wicked peut aider. Qu’importe ses méthodes.
– Que… que veux-tu dire ?« 

Et Thomas ne comprend que trop tard. Car déjà, à l’horizon, deux hélicoptères (qui attendaient sûrement la fin du dialogue, un peu comme les zombies) viennent de poindre ! Ils foncent droit vers le camp de Bras Droit, qui en plus n’a aucun garde (ils étaient 12 à tirer sur les bagnoles près du tunnel un peu plus tôt, mais là, ils sont sûrement partis lire du Lévi-Strauss dans un coin) ! Teresa a trahi : elle a choisi de retourner avec Wicked !

Elle ne moufte même pas lorsque les hélicoptères de Wicked envoient directement des roquettes sur le campement de Bras Droit, ce qui réveille un peu les gens qui s’étaient assoupis. C’est donc la panique générale, et tout le monde court aux armes, pendant que des commandos de Wicked descendent au sol distribuer du pruneau paralysant. On notera, chose intéressante, que les soldats de Bras Droit n’ont qu’un seul type d’arme : le fusil merdique à verrou. Oui, nous sommes aux Etats-Unis, l’apocalypse a eu lieu, mais visiblement, personne n’a pensé à conserver d’armes vaguement plus modernes. À la place, les types ont de vieilles daubes de petits joueurs. Je suis très déçu, lobby des armes ! Je m’attendais à mieux de toi !

Armes débiles toujours, deux hélicoptères, dont un avec Grotraître à bord, survolent joyeusement la zone en délivrant de la roquette. Heureusement, Bras Droit a tout prévu ! Ben oui, ils savent que Wicked les cherche, veut les tuer et utilise des moyens aéroportés… aussi ont-ils une grosse mitrailleuse à l’arrière d’un pick-up pour repousser les margoulins volants ! Oui mais voilà…

… ils n’ont pas pensé à la charger.

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Par contre ils ont bien pensé à allumer des feux dans toute la montagne des fois qu’un avion qui passerait par là ne les ai pas repérés.

Les mecs sont sur le pied de guerre en permanence dans un monde dévasté et hanté par des enfoirés et des zombies, mais la mitrailleuse, attention à ne pas la laisser chargée, hein ! On va ranger les munitions dans une boîte, qu’on va ranger loin de la mitrailleuse, qu’il faut ramener, ouvrir, en chier comme un âne pour charger le tout (on sent les mecs entraînés), et se prendre une grenade paralysante pile au moment où elle est prête. C’est ballot.

Cette menace pourrie neutralisée, Grotraître décide de se poser et de rassembler les survivants de Bras Droit. Avant d’appeler, maintenant que la voie est libre, un aéronef bien plus gros qui se pose pour débarquer… Nadine Pipotron et sa garde personnelle ! Qui vient inspecter ses prises.

« Alors Grotraître ? Avons-nous récupéré tous les immunes ?
– Presque, presque… je veux dire à part ceux qu’on a dû vaporiser à la roquette au début du raid, hihihi oups, c’était pas très malin en fait ! Heureusement qu’on ne discute pas du scénario, hein !« 

Non. En effet, non. Bon, et Thomas alors ? Le bougre a lui pu se mettre un peu à l’écart avec Brenda et Jorge. Il leur propose de tous deux filer, pendant que lui va se rendre parce qu’il ne peut pas abandonner ses amis. Ce qu’il fait, soutenant le regard de Grotraître et de Nadine Pipotron, qui se réjouissent de récupérer ce petit rabouin qui leur a créé tant d’ennuis. Nadine sourit donc de toutes ses dents.

« Thomas, te voilà enfin. Nous allons retourner chez Wicked. Et soigner l’humanité. Car nous sommes bons, malgré les critiques et le fait que notre nom signifie « Méchant » ce qui est évidemment un simple hasard.
– C’est tellement crédible.
– Oui mais Thomas, nous sacrifions des gens, d’accord ! Mais cela va permettre d’en sauver et de guérir ce monde. Le jeu en vaut la chandelle, non ? »

Si jamais quelqu’un ne pensait même plus au concept débile de labyrinthe à cet instant précis et se disait « C’est vrai que… » le film se charge de vous rappeler que non, les méchants sont forcément méchants. Car ils décident comme ça, hop, de prendre Mary, la médecin du camp, et de laisser Grotraître lui coller une balle dans le bide, comme ça, histoire de rire un peu. Qu’ils sont taquins.

« Qu’est-ce que je disais ? Ah oui : nous sommes geeeentiiiils ! »

Moi aussi, je suis comme ça avec mes nouveaux voisins : d’abord, je strangule leur chat sous leurs yeux, puis je leur serre la main en leur souhaitant la bienvenue dans le quartier. Nul doute que je me montre ainsi sous mon meilleur jour !

Thomas est pourtant un peu bougon après tout cela (c’est fou). Il décide donc de révéler son vrai plan : il sort les explosifs que lui et Jorge n’avaient pas pu jeter plus tôt dans le film, et le détonateur à la main, beugle.

« Ahaaaa ! C’est qui l’plus fort maintenant ? Je vais me vaporiser avec vous, et vous serez morts, et ce sera bien fait !
– Thomas, ne fais pas le con ! 
– Siiii, je fais le con si je veux ! 
– Tu l’as déjà fait depuis le début du film, arrête !
– M’en fous ! Et regardez : mes copains Minho, Newt et Jean-Black me soutiennent et son prêts à sauter avec moi pour en finir avec vous et Wicked ! Teresa la traîtresse n’avait pas vu ça venir, hein ? Allez, on se fait sauter ! À la une, à la deux, à la tr… »

Mais pile à ce moment là, un rugissement de moteur surprend tout le monde : c’est Jorge, qui a refusé d’abandonner la partie ! Aux commandes d’un camion de Bras Droit, il défonce l’un des hélicoptères posés, pendant que Brenda se met à arroser au fusil les gardes de Wicked. C’est donc la grande confusion, plus encore quand Thomas lance ses explosifs dans un coin, et que Vince parvient à retourner à sa mitrailleuse pour repousser le deuxième hélicoptère de Wicked qui tournait encore autour d’eux.

Hélas, dans la panique, Nadine Pipotron et ses hommes parviennent à s’enfuir, et capture même Minho dans l’affaire. Grotraître lui trouve la mort en affrontant Thomas, et tout le monde se retrouve les yeux tournés vers l’aéronef de Nadine Pipotron qui s’apprête à redécoller. Les soldats de Bras Droit se contentent donc de baver en regardant (voyons voir, avec notre mitrailleuse, si on tirait dans un rotor, le moteur ou autre… p’têtre qu’ils seraient bien feintés, du coup ? Mais non, faisons plutôt du rien), et les soldats de Nadine à bord font de même, prenant des positions coolos sans pour autant arroser pour couvrir leur retraite. On a du coup l’impression d’avoir affaire à une bataille de mimes, jusqu’à ce que l’aéronef décolle, abandonnant derrière lui Bras Droit, plus ou moins victorieux pour cette fois.

Au petit jour, nous retrouvons donc Thomas au milieu des ruines de la bataille, pensif. Ou en tout cas, il essaie d’en avoir l’air. Jusqu’à ce que Vince vienne le trouver.

« Alors Thomas ?
– Je pense, attends. Et vous, vous allez faire quoi ?
– On devrait vous emmener jusqu’au refuge que nous avons pour les immunes. Puis revenir ici… et recommencer un groupe de résistants. Recruter à nouveau. Tirer sur les gens qui viennent nous voir. Et nous reprendre une branlée parce qu’on aura pas pensé à charger la mitrailleuse.
– Bon plan. 
– Et toi ?
– Moi, j’ai promis à mon ami Minho de rester avec lui. Je vais donc aller affronter Wicked. Et sauver mon ami.
– C’est du suicide !
– Oui mais je compte aussi tuer Nadine Pipotron.
– Ah bah alors ça va, on te suit et on t’accepte tous comme nouveau chef. »

Je résume : sauver Minho, c’est impossible. Mais sauver Minho ET tuer Nadine Pipotron, c’est complètement faisable. Ça doit être un pack.

Ce qui est non seulement débile, mais en plus, il faudra peut-être leur dire que même s’ils tuent Nadine Pipotron, Wicked est une entreprise. Donc il y aura juste un vote en conseil d’administration pour un nouveau président. Mais bon, c’est vrai que c’est un peu subtil. Je suppose qu’on est dans un film où une fois qu’on a tué le chef, toute l’armée tombe sur place façon pantins désarticulés histoire de boucler l’intrigue plus vite. Nos héros empoignent leurs armes pourries, se font des sourires winners qui prouvent que la terre n’est plus qu’un désert, oui, mais qui ne manque pas de dentifrice et…

… FIN !

Vous voulez que je vous fasse le résumé de ces deux heures ?

Le Labyrinthe – Episode II : Thomas et ses amis fuient Wicked (encore). Puis des zombies. Puis en 20 minutes, ils rejoignent un groupe de résistants, découvrent que Teresa est du côté de Wicked, et perdent Minho, capturé, lors d’une brève escarmouche. Fin.

Ce. Vide. Complet.

Il fallait bien un film entier pour raconter ça.

______________________

Bon. Vous savez ce qu’on avait fait lors du dernier spoiler ? On était allés voir ce qu’en pensait la presse. Qui trouvait le film absolument génial.

Du coup, après une nouvelle série de scènes aussi stupides qu’incohérentes, quel est le verdict ?

Notes

Non mais… est-ce que les incohérences ne pourraient pas se limiter au film ?



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