Quantcast
Channel: Le blog d'un odieux connard
Viewing all 279 articles
Browse latest View live

20 contre-attaques pour enseignants à employer en cours

$
0
0

« Fais entrer, Diego !« 

D’un geste élégant, l’aimable serviteur ouvre la porte de mon bureau pour laisser entrer un homme aux traits tirés qui tire nerveusement sur les plis d’un costume gris qui a connu des jours meilleurs. Il fait quelque pas timides vers moi avant de se laisser tomber sur la chaise que je lui propose dans un soupir où se mêlent fatigue et désespoir. Je ne prononce mot et le contemple se tamponner le front de quelques coups de mouchoir, déposant sans le vouloir de la poussière de craie dans la sueur, et formant ainsi une pâte blanche dans les plis de son visage concerné.

« Monsieur Connard, bonjour je… je vous remercie de me recevoir.
– Je vous en prie Monsieur le recteur. Mon serviteur m’a dit que votre voix paniquée au téléphone lui avait confirmé l’urgence que vous attachiez à votre requête.« 

L’homme se tourne nerveusement vers Diego, dans un coin de la pièce, qui prépare des rafraîchissements, avant que je ne rappelle l’attention de mon invité à moi d’un tapotement sur le coin de mon bureau.

« Ah ! s’exclame-t-il  avant de se reprendre d’un toussotement. Pardonnez-moi, je suis un peu tendu ces derniers temps.
– C’est votre droit. Mais si vous me parliez du motif de votre visite ? Nous savons vous et moi que je n’enseigne plus depuis longtemps.
– Écoutez Odieux, je peux vous appeler Odieux ?
– Non.
– Bon, Monsieur Connard, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Nous sommes face à une situation de crise. Nous avons rassemblé les dossiers de nos meilleurs hommes, croisé toutes nos données, et votre profil est ressorti. À chaque fois.
– Je ne suis plus l’un de vos hommes, Monsieur le recteur. C’était dans une autre vie.« 

Je me lève et lui tourne le dos, le regard plongé vers le soleil qui monte lentement entre les tours de la cathédrale locale, dont les ombres en dentelle noire s’étendent sur la ville.

« Vous savez que c’est une photo agrandie que vous regardez ?
– Hé ho, si vous croyez que c’est facile d’installer des fenêtres dans un bunker ! Et puis si c’est pour faire des commentaires putassiers, vous pouvez sortir : c’est mon boulot et je prête pas.
– Pardon ! se récrie l’homme. Ecoutez Monsieur Connard, venons-en au fait : l’heure est grave. De jeunes youtubeurs ont désormais plus d’influence sur les élèves français que n’importe quel enseignant. Et ils font passer des messages… hé bien… qui sèment le chaos dans les classes. Je crois que nous avons perdu le contrôle. C’est… c’est un cas de Broken Arrow.« 

Il laisse flotter ces derniers mots dans la pièce, se demandant s’il vient de donner un excellent argument ou un anglicisme qui lui vaudra d’être rossé à coups de pelle dans les minutes qui suivent.

« Ce n’est pas mon problème, Monsieur le recteur, dis-je enfin tout en continuant à étudier la surcharge gothique flamboyante de la cathédrale en photo.
– Vous ne comprenez pas ? Nous envoyons au feu des générations d’enseignants à peine formés, qui se font laminer par des élèves qui se radicalisent sur Youtube ! C’est un massacre ! Un second Verdun ! Nous ne tenons que par le nombre et l’opiniâtreté de certains éléments, mais les poches de résistance cèdent l’une après l’autre ! Nous avons besoin de votre savoir-faire ! Comme la fois où vous avez réussi à faire passer la mort d’un élève pour un suicide, alors qu’on l’a retrouvé avec son classeur de géographie coincé dans la trachée ! 
– Je ne vois pas de quoi vous parlez. Il a même laissé une lettre expliquant sa mort.
– « Je suis trop con pour vivre et j’ai manqué de respect à mon professeur d’Histoire bien aimé » n’était pas crédible, et encore moins en étant bien orthographié !
–  Vous ne pouvez rien prouver.
– C’est pour cela que l’on vous admire ! Et cette élève hyperactive devenue douce comme un agneau du jour au lendemain ?
– Saviez-vous qu’à partir d’un pacemaker et d’un téléphone bluetooth, on peut faire un excellent défibrillateur à distance ?
– La fois où vous avez réussi à abattre sept élèves sans que leurs propres parents ne le remarquent !
– Tant qu’on n’a pas retrouvé les corps, vous ne pouvez pas dire qu’ils sont morts. Et leurs parents sont très heureux avec ces chihuahuas : c’est un peu con, ça grogne et ça fait du bruit sans raison, ça n’a strictement aucun goût et ça a toujours une odeur suspecte ; je pense qu’ils ne remarqueront pas qu’il y a eu interversion avant leurs 18 ans, au moment de passer le permis. Et encore.
– Monsieur Connard, je sais que vous avez raccroché, mais vous devez revenir pour une dernière mission !« 

Sa voix est suppliante, et enfin, il m’explique le fond du problème.

« Nous avons par exemple un jeune youtubeur qui vient de proposer 20 conneries à faire en cours ! Il a été vu plus d’un million de fois sur le web français ! Aidez-nous Monsieur Connard, vous êtes notre seul espoir !« 

Il achève sa phrase dans un sanglot, et lorsque je me retourne, il me regarde de ses grands yeux humides. Voyant que ça ne prend pas, il tire lentement une photo de chaton malheureux de son veston dans le but de m’amadouer, avant de la ranger en voyant la haine dans mes yeux. Finalement, il sort son chéquier dans un soupir, et enfin, nous parlons.

_________________________________________

classroom-1

La fameuse carte « Classroom » du prochain Battlefield intitulé « Hard Teaching »

Car en effet, figurez-vous qu’il existe bel et bien sur Youtube une vidéo d’un collégien/lycéen avec près d’un demi-million d’abonnés expliquant « 20 conneries à faire en cours » et vue près d’un million de fois (ce qui rapporté au nombre de collégiens et lycéens en France, fait quand même une jolie part),  avec du lol, du xptdr et autres lolilol qui feront la joie des huîtres du net. Quantité d’enseignants m’ont donc écrit pour me demander de sévir, afin de proposer de quoi contrer d’éventuels petits malins soucieux de suivre ces consignes, et de rappeler que si ces petits êtres ont l’avantage du nombre, le véritable enseignant a celui de la cruauté.

Je ne mets pas le lien de la vidéo (voulez-vous vraiment financer le Biactol de l’auteur ?), mais nul doute qu’avec le titre, mon lectorat saura la retrouver s’il veut vraiment souffrir.

Allons-y donc dans la bonne humeur.

Connerie numéro 1 : « Manger votre cahier« 

Et l’auteur de dire que hihihi, c’est nul, mais fallait bien commencer par un truc.

Je vous avoue que ça doit être une forme d’humour qui me dépasse. Car si en toutes choses, il est légitime de commencer avec un truc pourri, je crois qu’il va y avoir de grosses déconvenues lorsque le filou découvrira le concept de « préliminaires« . Enfin bon, sur le reste, reconnaissons que c’est assez honnête ; quel agent de l’Éducation Nationale n’a jamais rêvé de faire manger son cahier à Cynthia de seconde B pour éviter de devoir entendre une fois de plus son rire ressemblant à celui d’une otarie qu’on électrocute ? L’idée n’est pas mauvaise. Sauf que ce n’est pas une « connerie » en soi, plutôt une potentielle voie de salut.

Passons donc cette introduction de qualité.

Connerie numéro 2 : « Acheter une carte d’anniversaire et coller le mécanisme musical dans son carnet de correspondance« 

Ainsi, l’enseignant malheureux, lorsqu’il ouvrira ledit document pour sanctionner Jean-Kévin entendra soudain Joyeux Anniversaire et gêné, devra aussitôt refermer le cahier sous les rires de l’ensemble de sa classe.

Bien. Comment procéder ?

Attention, cette technique nécessite un peu de souplesse et un bon œil. Tout d’abord, restez stoïque : il ne faut pas donner l’avantage à la horde face à vous. Vous pouvez donc par exemple consulter le carnet d’une main tout en faisant crépiter un taser dans l’autre, histoire de rappeler qui est le patron. Rédigez ce que vous aviez à rédiger dans le carnet, comme par exemple « Madame, Monsieur, l’intellect de votre enfant me rappelle un peu Einstein, surtout sa période morte. » (logiquement, ils mettront un peu de temps à la comprendre), puis récupérez le mécanisme musical. Vous n’avez plus qu’à profiter de la faille des jeunes gens : ils portent des jeans au niveau des chevilles et n’ont donc peu ou prou aucune protection rectale. Grâce à votre entraînement de ninja, vous n’avez donc plus qu’à glisser dans cette forteresse aux portes ouvertes le fameux mécanisme, avant de contempler le résultat :

A – L’enfant va courir aux toilettes tenter d’expulser l’objet, qui se mettra donc à jouer Joyeux Anniversaire à chaque fois qu’il ouvrira ses chakras pour pousser (une métaphore de l’accouchement à discuter en cours pour les plus philosophes d’entre vous)

B – L’enfant ira chez le proctologue le plus proche, qui lui aussi s’émerveillera d’entendre ses doigts être accueillis par un vibrant orchestre lorsqu’il partiront en expédition spéléo.

Nul doute que les autres, terrifiés, ne vous feront plus une blague de l’année.

Si jamais vous pensez qu’ils risquent d’oublier la sanction, ayez votre propre mécanisme musical dans le grand livre où vous notez toutes les sanctions. Le mien jouait Deutschland über alles à chaque fois que je faisais mine de l’entrouvrir.

Connerie numéro 3 : « Poser une question ultra-personnelle au prof« 

De préférence, bien évidemment, une question portant sur un sujet intime pour aussi bien faire rougir l’enseignant qu’éclater de rire tous ses petits camarades qui en sont au stade où toute évocation de zizi les plonge dans des abîmes d’hilarité. Une nouvelle fois, levez simplement un sourcil (ou éventuellement un fusil si vous enseignez au Texas), puis jouez le pédagogue niais qui va répondre parce que toutes les questions sont légitimes et que cela intéresse la classe. Allez vous placer à côté de l’élève et proposez-lui de sortir son smartphone pour faire une recherche sur un terme qu’il vient d’employer (comme « bukkake »). Puis empruntez-lui le téléphone au motif de lire la définition et d’en discuter ensemble.

En fait, fouillez l’historique internet du bambin tout en baratinant. Cela fait, rendez-lui, puis évoquez d’un ton badin le fait que vous venez d’inspecter ses favoris : alors, c’est quoi ce site grosratonslaveurscochons.com ?

Logiquement, non seulement le coupable devrait changer de couleur, mais conscient que vous avez encore bien des choses à balancer sur son historique web, il deviendra désormais votre esclave, prêt à tout pour que vous ne parliez pas de ses visites répétées sur micropenis.fr  ou forum.scatophages.org. Pour le restant de l’année, il vous servira tout en pleurant et gémissant de douleur morale, mais il vous servira. Et fera un excellent exemple pour les autres.

Ho, et attendez-vous à voir sa moyenne monter en flèche : il ne voudrait surtout pas vous décevoir.

girl-with-question-marks

Alors qu’en plus, c’est plus rigolo de poser des questions fascinantes comme « Qui a tué Kennedy ? » « Pourriez-vous m’expliquer toute la crise économique actuelle ? » ou « Qu’est-ce qu’il y connait aux femmes, Rick Hunter ? »

Connerie numéro 4 : « Dès que le prof commence à parler, toute la classe applaudit« 

Sortez votre intégrale de Zola.

Commencez à lire à voix haute.

Quand vous n’entendez plus que le bruit de moignons qui s’entrechoquent et des gémissements, c’est bon.

Connerie numéro 5 : « Répéter tout ce que le prof dit »

Là-dessus, vous jouez sur du velours.

Si les élèves étaient vraiment capables de répéter ce que vous dites, ils n’auraient pas ces notes.

Connerie numéro 6 : « Amener un oreiller en cours pour dormir »

Aucun problème, jeune élève aux paupières aussi lourdes que l’humour.

Faites cours, et à voix basse, pour aider le charmant bambin à s’endormir. C’est chose faite et notre gagnant est au pays des rêves ? Parfait. Proposez à votre classe de prendre une pause en sortant aussi doucement que possible pour ne pas réveiller leur camarade. Prétextez d’aller aux toilettes, puis sortez-en discrètement et revenez dans votre classe à l’abri des regards. Rentrez, enfilez les gants que vous utilisez pour gifler les élèves acnéiques sans vous salir, puis étouffez le petit rabouin dans son oreiller (il a apporté une arme du crime silencieuse, c’est sympa). Remettez ses membres flasques en position, retournez aux toilettes, puis assurez-vous que l’on vous voit sortir (par exemple, en chantant à tue-tête le prologue d’Euridice de votre plus belle voix d’artiste lyrique).

Puis reprenez la classe.

Logiquement, il n’y a qu’à la fin du cours que ses camarades devraient remarquer que leur bon ami farceur est tout bleu, voire tout mort. Un accident, bien évidemment, puisque vous étiez aux toilettes à l’heure du crime, même que vous avez dérangé le cours de Mlle Beugnon avec votre chant d’opéra. Tous ses élèves, et ceux des douze classes alentours témoigneront en votre faveur. Et ne vous inquiétez pas si on retrouve votre ADN un peu partout sur les lieux du crime ou des empreintes de pas suspectes : c’est votre classe, c’est normal, non ?

Connerie numéro 7 : « Quand quelqu’un dit « Autruche », toute la classe se cache sous la table »

Attendez le moment où ils vont s’apercevoir qu’ils sont en train de frotter leurs nouvelles coupes de cheveux à la mode à treize générations de chewing-gums et de crottes de nez.

Sinon, vous pouvez gueuler en retour « Petite Souris ! » (Souvenez-vous) pour que votre habituel Kagoul-Kommando défonce la porte, puis les élèves à coups de batte (et comme ce sont des battes polies, elles font des bisous sur les deux joues) avant de disparaître mystérieusement. Logiquement, les élèves devraient – pour une fois – avoir appris leur leçon, et désormais conditionnés, ils ne pourront plus jamais voir d’Autruche ou en entendre parler sans se mettre à hurler et/ou convulser en gémissant. Du Pavlov, mais en plus rigolo.

Connerie numéro 8 : « Quand vous êtes en retard, sortez des excuses pourrites (sic) »

Mais ? N’est-ce pas le cas depuis la nuit des temps ? Est-ce que Grülk, en retard à la caverne pour le cours de chasse au mammouth ne disait pas déjà au professeur Nïkrol « Nan mais en fait, c’est parce que j’étais à l’heure, mais en fait, y avait du feuillage devant le soleil, alors j’ai pas vu le temps passer, et puis en plus, la lance que je devais préparer, un tigre à dents de sabre l’a mangée. » ?

Alors que les bonnes vieilles excuses, du genre la SNCF fonctionnent à merveilleuse. Et puis il faut être compréhensif.

« Vous êtes en retard !
– J’ai raté mon train.
– Ce n’est pas grave, entrez quand même et posez vos affaires, Anne Franck. »

Ah !

hypnosis spiral ri

Vous n’entendez que ma voix , vos paupières sont lourdes, vous n’avez pas lu la blague précédente, je vais compter jusqu’à trois et à votre réveil, vous ne vous en souviendrez plus. 1… 2…

Connerie numéro 9 : « Toute la classe bégaye »

Hochez la tête.

« Je vois. Puisque vous ne pouvez pas parler, on va être obligés de faire une interro écrite alors« .

Regardez bien, vous n’aurez jamais vu autant de guérisons miraculeuses en moins de quinze secondes.

Attendez-vous à avoir les pélerins de Lourdes à la porte dans la foulée, voire le pape. Préparez donc quelques bibelots à leur vendre, et apprêtez-vous à toucher une paire d’écrouelles.

Connerie numéro 10 : « Quand vous parlez au prof, faites une pause de 4 secondes entre chaque mot »

Variante peu inspirée de l’idée précédente, à défaut d’employer la même technique, on peut jouer à combler les trous.

Du genre quand l’élève dit « Je… ne… parlais… pas…  » alors que vous venez de l’interpeller en plein ricanement avec son voisin, faites-vous plaisir.

« Je…
– … suis un étron qui parle.
– Ne… 
– … me rappelez pas que je ressemble à l’union honteuse d’un rat-taupe et d’un Bogdanov.
– Parlais…
– …-moi de vous, professeur, vous êtes si brillant contrairement à moi, sombre amas de pus ambulant.
– Pas. »

Éventuellement, si vous n’êtes pas inspiré, racontez n’importe quoi et terminez par « Kamoulox« .

Connerie numéro 11 : « Essayez de manger votre oreille »

J’aimerais tellement avoir le sens de l’humour pour comprendre cette blague.

Connerie numéro 12 : « Mettez de la colle ou de la merde sur l’interrupteur de la classe »

Ainsi, « un prof ou un gland de la classe » (je cite) appuiera et sera bien embêté.

Bon, déjà, je m’étonne que d’après l’auteur, seuls des profs ou des glands utilisent les interrupteurs. Comment font les d’jeun’z trop kool’z for skool’z ? Ont-ils la vision nocturne ? Jettent-ils des éclairs pour allumer les ampoules à distance ? Seraient-ils donc des avatars de Raiden à la peau grasse ? Comme tout cela est mystérieux.

En tout cas, si jamais il y a une substance suspecte sur un quelconque interrupteur, approchez votre doigt. Le premier qui pouffe est l’auteur du crime. Il n’y a donc plus qu’à frotter son visage contre l’interrupteur, provoquant en plus au passage un fameux clignotement des néons qui donnera une ambiance disco et festive à votre salle de classe, donnant un côté agréable à ce petit moment rythmé par les hurlements hystériques du coupable dont la joue sert d’éponge à caca.

Un peu plus que d’habitude, du moins.

Connerie numéro 13 : « Mettez un chewing-gum dans la serrure de la classe pour la bloquer »

Sapotache !

Après avoir dû changer de salle suite à cet odieux acte terroriste (sauf si comme moi, vous ouvrez les portes à coups de pied), c’est le moment de vous souvenir de votre ami, l’élève dont vous aviez épié l’historique internet. Vous vous souvenez ? Bien ! Puisqu’il est devenu votre esclave, envoyez-le accomplir votre sombre besogne, à savoir vous donner des noms. Une fois le coupable identifié, c’est le moment tant attendu : la Revanche. Avec un R, comme Représailles.

Prenons Albérich-Pépin. Voici quelques jours qu’il a saboté une salle de classe, faisant de lui le boute-en-train populaire que l’on invite à toutes les boums, ou quelconque nom donné à des fêtes arrosées au champomy. Après avoir salué son fan-club d’un vigoureux coup de casquette à la fin d’une dure journée, il enfourche son scooter quand il découvre que la clé ne rentre pas dans le contact. Comment ? Que… D’une main tremblante, Albérich-Pépin passe le doigt sur la serrure, et y penche un œil empli de terreur : quelqu’un a mis du chewing-gum dans le bousin ! La même saveur que celui qu’il avait lui-même utilisé.

Quelqu’un sait. Mais qui ? Ça ne peut pas être un professeur ! Ils sont bien trop ringards et bêtes pour penser à cela ! C’est forcément un autre élève.

Depuis la fenêtre de votre classe, observez Albérich-Pépin inspecter nerveusement les alentours. Bientôt, il accusera un camarade, et toute l’union sacrée derrière le farceur qu’il est éclatera en camps, rancunes et paranoïa, que vous savourerez tout en mâchant ce Malabar fraise qu’il vous reste.

Connerie numéro 14 : « Venez avec des gants de cuisine et une pince à linge sur le nez »

C’est pas pour voter au second tour, d’habitude, ça ?

dead-delegates_2039061i

Alors qu’ici, nous voyons la tenue réglementaire pour enseigner à une classe qui sort de deux heures de sport.

Connerie numéro 15 : « Mettez du blanco au bout de la craie du prof »

C’est le moment d’être un peu créatif.

On a malmené votre craie ? Elle fait des bruits étranges et n’écrit plus quoi que ce soit ? Au bout, elle est un peu molle, signe qu’une couche pâteuse de blanco y a été déposée ? Rappelez-vous votre entraînement. Prenez une grande inspiration, repérez celui qui rigole le plus fort ou que tout le monde regarde quand vous vous retournez  à la recherche de l’auteur de ce méfait, puis lancez la craie très fort droit vers son front, côté blanco en avant.

Si vous avez tiré comme un sniper, elle devrait s’y coller :

Bravo, vous venez de « faire licorne » comme on dit chez la confrérie des tireurs d’élite de craies.

Vous gagnerez non seulement le respect éternel de tous vos élèves, mais vous aurez en plus le loisir d’admirer une créature aussi rare que majestueuse dans votre salle de classe (bien que dans les légendes, les licornes vous traitent relativement peu de « gros bâtard« , mais qu’est-ce qu’elles y connaissent aux union légitimes, les licornes ?). Un peu de magie, ça détend tout le monde.

Connerie numéro 16 : « Faites des prouts avec votre bras »

Un million de vues.

UN MILLION DE VUES.

Tout cela est fort mystérieux.

Connerie numéro 17 : « Confirmez tout ce que dit le prof en disant « Ah oui oui ! » »

Prenez votre téléphone, enregistrez discrètement et laissez-vous aller à un discours trop obscur pour ces mécréants.

« Certains ici connaissent sûrement As Sukhnah.
– Ah oui !
– Et souhaitent probablement y prendre contact avec des locaux.
– Ah oui oui !
– Avec bien évidemment, en vue un renversement de l’Ouest dont les principes moraux sont vigoureusement contestés par les personnes précédemment citées.
– Oui, oui !
– Et j’imagine en sus, pour procéder à des actions du type de celle du 3 décembre 1996.
– Oui ! Ah oui, tout à fait ! »

Logiquement, si le GIGN, le RAID, le GIPN et BFM TV n’ont pas encore explosé les fenêtres pour descendre en rappel dans votre salle de classe, l’enregistrement de votre téléphone devrait vous permettre d’envoyer le farceur se faire tabasser à coups de bottin pour un moment pour apologie du terrorisme et volonté de s’y associer.

Connerie numéro 18 : « Faire un clin d’œil dès que le ou la prof vous regarde »

Re-tabassage à coups de bottin pour harcèlement sexuel.

Connerie numéro 19 : « Appelez le prof, et quand il vous répond, dites « Non, rien » »

Notez que du point de vue du fond, ça ne vous changera pas de d’habitude.

Du coup, rappelez au gourgandin qu’il doit lever le doigt pour s’exprimer. Ce qu’il s’empressera de faire. Et comme vous ne lui répondrez pas, bravo : vous avez désormais un superbe porte-manteau. Mettez-y vos affaires en cuir : la peau de jeune graisse naturellement tout ce qu’elle touche, c’est excellent pour l’entretien.

Connerie numéro 20 : « Regardez tous au même endroit fixement pour que le prof cherche »

Là encore, ce plan a une sacrée faille :

Si les élèves pouvaient garder fixement leur attention sur la même chose, ça fait longtemps qu’on aurait réussi à leur apprendre un truc.

Désolé, ce ne sera pas pour cette fois.

teacher-with-high-school-student

La capacité d’attention de l’élève est proverbialement basse. Ici, un classique : « Alors tu vois, tu as oublié ta problématique dans l’introduction. – Ah oui mais M’sieur c’est vrai que vous sortez avec la prof d’Espagnol ? – Ecoute, Gilberte, concentrons-nous sur ta problématique et… – Holala, z’avez vu ? Y pleut. – Gilberte, s’il-te-plaît, ton intro est… – M’sieur vous venez avec nous à la sortie au musée ? » Les enseignants sauront.

_________________________________________

« Voilà Monsieur le recteur. Désormais, si un quelconque enseignant a un souci avec des suiveurs de ce genre de conseils, ils sont armés.« 

Le recteur mordit dans sa lèvre pour tenter de retenir sa colère, mais malgré tous ses efforts, explosa.

« Ça suffit ! C’est une mascarade ! On m’avait dit que vous étiez le meilleur, qu’est-ce que c’est que ces conseils ? Personne n’oserait les appliquer.
– Pourtant, je l’ai fait. Et me voici.
– Non ! hurla-t-il de plus belle. Ça ne prend pas, vous mentez !« 

« Ah oui ? » dis-je calmement en faisant un signe à Diego « Fais donc venir Amandine.« 

Quelques instants plus tard, une jeune femme, l’air contrariée, entra dans la pièce en roulant des yeux.

« Que puis-je pour Monseigneur? déclama-t-elle d’un ton contraint.
– Monsieur le recteur, voici Amandine. Amandine, Monsieur le recteur. Amandine était l’une de mes élèves par le passé. Elle a voulu être la plus fourbe, elle a perdu. À présent elle me sert.« 

Le recteur, dont le visage jusqu’alors cramoisi s’éclaircissait doucement, poussa un petit grognement.

« Hé bien, ça ne prouve rien ! Qui me dit que ce n’est pas l’une de vos stagiaires ? Qu’elle n’est pas ici de son propre gré ?
– Une notion intéressante et discutable dans le cas de mes stagiaires, mais là n’est pas le sujet. Monsieur le recteur. je vous l’affirme, Amandine fut l’une de mes élèves. Pour son malheur.
– Je n’en crois pas un mot !
– Alors laissez-moi le prouver.
« 

Je lui souris doucement et me tournais vers Amandine. D’un geste, je fis tomber un stylo du bureau, et ordonnais : « Pouvez-vous ramasser ceci, Amandine ?« 

La jeune femme fit quelques pas nerveux, jeta un regard méchant tant au recteur qu’à moi-même, puis enfin, s’accroupit pour récupérer le stylo.

Un frisson glacé parcourut le recteur lorsque les premières notes de Joyeux Anniversaire montèrent dans la pièce.



L’Odieux Connard en tournée : Lyon, Grenoble et Bordeaux

$
0
0

L’automne traîne.

Sous les ramures fébriles et mordorées des arbres de nos cités, des enfants piaillent joyeusement et s’ébattent dans les tas de feuilles sous le regard attendri de leurs parents. Sur les trottoirs, les travailleurs vont et viennent en guettant dans la bise qui leur fouette le visage l’annonce du retour prochain de l’hiver. Les yeux se posent parfois sur le petit chariot du distributeur du catalogue de jouets qui va de porte en porte, et à chaque fois, un peu de nostalgie s’empare de ces âmes égarées qui se croisent silencieusement en ces jours de novembre.

Heureusement, un homme est là pour abattre à plus de 150 mètres les enfants qui braillent trop fort d’un coup bien ajusté de Maüser C-96 droit dans les reins, claquer la tête du distributeur de catalogues sur le coin de la boîte aux lettres qu’il bourrait malgré son énorme autocollant « Pas de publicité, merci« , et surtout, rappeler aux travailleurs nostalgiques que quitte à traverser l’hiver, autant que ce soit avec de bonnes lectures.

Ce pourquoi la tournée continue, car vous le savez, nombreux sont celles et ceux qui ont besoin d’un petit livre orange pour colorer leurs mornes vies.

Pour commencer, je me rendrai donc ce samedi 14 novembre à Lyon. Très exactement à la librairie Decitre, au niveau 2 du centre-commercial de la Part-Dieu, où je serai présent à partir de 16h. 

Attention : Suite aux attentats de Paris, la rencontre est reportée. à une date ultérieure. Nous pourrons rire des lâches à une date ultérieure.

L’occasion d’enfin déboucher le tunnel de Fourvières, encombré depuis des années par tous ces gens qui souhaitaient venir me voir en dédicace. Enfin, en tout cas, c’est ce que l’on m’a raconté pour me faire venir. J’espère que l’on ne m’a pas menti, sinon, je vais devoir froncer les sourcils très forts, et non, vous ne voulez pas que je le fasse. Après avoir profité des spécialités culinaires locales, guidé par les indigènes, je saluerai la foule nombreuse venue me souhaiter bon voyage sur le quai de la gare, et au milieu des reniflements, des pleurs et bien évidemment des soutiens-gorge emplis de mots doux lancés par mes admiratrices les plus prudes (les autres se lancent elles-mêmes), je quitterai la ville pour poursuivre ma noble mission.

Comme par exemple, me rendre à Grenoble le samedi 21 novembre à la librairie Decitre – là encore ! – de la Grande Rue, à partir de 16h.

Parachuté au milieu des montagnes, je trouverai mon chemin jusqu’à l’endroit en me nourrissant de touristes égarés et en couchant avec des chèvres, ou l’inverse, ma feuille de route n’est pas bien claire. Puis, j’irai à la rencontre des locaux, qui me demanderont pourquoi je suis couvert de laine et de sang, et à qui je répondrai que est-ce que je leur demande, moi, pourquoi dans une ville de plus de 155 000 habitants on a encore un truc qui s’appelle « Grande Rue » ? Le ton montera, on devra se battre, et je fuirai jusqu’à la Bastille tel le nouveau Mandrin jusqu’à ce qu’un hélicoptère vienne m’évacuer. Puis, j’enverrai une lettre d’excuse aussi sobre que touchante, du type « Je me suis emporté, désolé pour les 137 morts, à plus dans le bus« .

Mais l’aventure ne s’arrêtera pas là !

Car je serai ensuite à Bordeaux, le vendredi 27 novembre à partir de 19h, au sein de la librairie La Zone du Dehors, 68 cours Victor Hugo.

Le vendredi, vous êtes impatients de terminer votre semaine de travail ? Peuple de Bordeaux, attends-toi à un nouveau niveau d’impatience (en toute humilité bien sûr), car cette fois-ci, tu pourras venir passer ta soirée avec un Odieux Connard. L’occasion de l’entendre disserter sur tout et n’importe quoi, mais surtout sur n’importe quoi. Et attention, information exclusive : Alain Juppé ne viendra pas m’écouter. Ce qui signifie qu’il m’accorde le même traitement qu’à un ancien Président de la République : merci Alain, j’ai rarement été accueilli comme ça. Attention : si le bon mot précédent vous paraît incompréhensible, c’est que vous ne suivez pas l’actualité d’Alain Juppé. J’irai donc vous dénoncer en mairie, en échange de votre poids en bouteille de Bordeaux. Ah mais !

Cela fait, je regagnerai mes lointaines terres bien plus au nord, et commencerai à m’y retrancher dans l’attente de l’hiver, de sa neige, de ses loups et de ses hordes de brig…

Comment ? « Venez chez nous, ne vous retranchez pas de suite ! » ? Comme toujours, parlez-en à votre libraire : c’est lui qui décide.

Et pour conclure, j’insiste à nouveau sur l’amabilité et le talent de mon humble lectorat qui se déplace en dédicace, me gâte de moult présents et n’hésite pas à m’écrire après coup pour continuer à me flatter, parce qu’une dédicace ne suffit pas. Mon gros ego vous remercie.

Et gros comme il est, ça compte, croyez-le bien.


Des lâches et du sang

$
0
0

Ce matin, le réveil a été difficile. Pour d’autres, de réveil, il n’y a pas eu.

Le temps d’un billet, je pose la cravate rouge pour écrire quelques mots. D’abord, pour souhaiter que les plaies, quelles qu’elles soient, guérissent vite. Ensuite, et puisque cela demandera du temps, il a été décidé que la rencontre qui devait avoir lieu ce jour à Lyon était reportée à une date plus sage. Il en ira de même avec le prochain article.

Faut-il donner raison aux terroristes ? Non.

Faut-il donner du temps aux victimes ? Certainement.

Du reste, qu’ajouter ? Que la peur retombée, ne resteront que la bêtise de quelques poltrons, qui pour s’acheter une parcelle d’éternité, ont étalé leur lâcheté au grand jour. Reprenons-leur cette éternité : souvenons-nous des victimes, mais ne retenons des bourreaux que l’idiotie et pas les noms. Donnons-leur la damnatio memoriae qu’ils craignaient, et puisqu’ils ont choisi de fuir les conséquences de leurs actes dans leur néant, infligeons-leur l’oubli. Le but du martyr est de rester dans les mémoires. Nous pouvons donc encore, malgré leur fuite dans l’au-delà, leur rendre un peu de terreur en oubliant, avec le temps, des noms que nous ne connaissons pas encore, et qui ne devraient tout au mieux provoquer chez nous que moquerie.

Et si ce n’est pas assez concret, et que vous voulez vous rendre utile plutôt que d’en rester au partage de messages Facebook, rappelons qu’il va falloir reconstituer les réserves de sang, de plasma et de plaquettes des hôpitaux dans les semaines qui arrivent. Pour ma part, j’irai donc le faire. Et si vous en avez la possibilité (je suis conscient des restrictions), n’hésitez pas.

Et si quelqu’un de l’Etablissement Français du Sang passe par ici, je ne sais pas si c’est possible, mais si d’habitude je suis plutôt invité dans les librairies pour y amener des gens en dédicace le temps d’une demie-journée, je serais ravi de prendre tout autant de temps pour me rendre sur un site de don et ainsi dans mon humble mesure, inciter mon aimable lectorat à venir discuter, échanger, et donc, donner. Je lance cela, mais si quelqu’un de qualifié passe, il peut me contacter.

D’ici là, nous nous retrouvons bientôt pour rire d’âneries diverses.

Âneries, certes, mais malgré tout moins bêtes que les actes de certains.


James Bond 007 – S.C.R.I.P.T

$
0
0

Comme chacun sait, le présent spoiler a été quelque peu décalé par l’actualité.

L’introduction en a hélas souffert, puisque pris en conséquence par d’autres activités je… attendez  ? On me souffle qu’en fait «Rien à fout’, on veut le spoiler, arrête de raconter ta vie gros tarba’  !»

Bien. Alors pendant que je note le nom du fieffé rabouin qui vient de remettre en cause la légitimité de mes origines patriciennes pour mieux venir lui faire les gros yeux en personne, n’épiloguons pas plus  :

Alors, ce James Bond S.P.E.C.T.R.E  ? Hé bien, spoilons, mes bons  !

__________________

344427.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

L’affiche : vous voyez le spectre au fond ? Hé ben aucun rapport avec S.P.E.C.T.R.E. On se rattache au script comme on peut.

Notre film s’ouvre à Mexico, alors que les rues sont emplies de joyeux lurons qui festoient en costumes macabres, puisque  nous sommes en plein Jour des Morts. Au milieu des trublions déguisés qui chantent, dansent, ou revendent des tacos de contrebande (une activité festive comme une autre, puisqu’elle finit aussi en feu d’artifice), voici qu’une silhouette masquée toute vêtue de blanc fend la foule, sans remarquer qu’une autre, vêtue de noir et une belle indigène au bras, la suit de près. Du moins, pendant un temps, car la filature s’arrête lorsque la silhouette noire s’engage dans un hôtel, et que sa damoiselle au bras, elle monte dans une chambre où la donzelle commence à ôter ses vêtements en faisant des bruits de starter de R12. Son compagnon, lui, retire son masque :

Et figurez-vous que c’est James Bond.

Bon, visiblement, elle ne sait pas qui c’est, puisqu’elle continue de se promener à quatre pattes sur le lit en ronronnant et patounant de tout son être, mais prend tout de même un peu la mouche lorsqu’elle constate que son bel amant n’a visiblement pas l’intention de lui faire découvrir les joies de l’hélicoptère javanais.

« Mais… tu ne viens pas te coucher ?
– Je n’en ai que pour cinq minutes. »

Dit-il en s’éloignant. Il n’entend qu’à peine son amante lui lancer  « Non mais d’accord, ça je le voyais venir, mais tu ne viens pas te coucher quand même ? »  que déjà, il a retiré son costume de fête pour révéler en-dessous un… un costume de ville ? Et avec, il passe par la fenêtre et s’élance sur les toits.

Tu sais mec : quitte à cacher des vêtements sous ton déguisement  : autant que ce soit une défroque en rapport avec ta mission. Comme un truc solide et discret pour aller sur les toits. M’enfin, je dis ça, hein. Bon.

C’est donc une grosse andouille en costard-cravate pas vraiment couleur tuile mexicaine que nous suivons en train de sauter de toit en toit, pour mieux reprendre la filature entamée plus tôt. Et ainsi, il parvient à se glisser jusqu’au bâtiment faisant face à un second hôtel où l’homme en blanc est rentré. Il ne lui reste plus qu’à sortir son petit fusil discret et son super laser lui permettant d’écouter les conversations à distance pour braquer le tout vers la fenêtre d’un petit salon où sa cible vient de se rendre et de retirer son masque pour révéler…

… non, en fait, on ne le connaît pas. Oubliez.

L’homme en blanc est accueilli par un sbire qui lui sert un lait-fraise (les méchants aiment les boissons à leur hauteur), avant que tous deux ne se mettent à discuter.

« Hola, señor Sciarra. Bienvenue à Mexico. Vous voulez manger quelque chose ?
– Non, j’ai pris un tacos en bas.
– Un tac… et vous vous habillez en blanc ? Madre de Dios ! Vous devez…
– Attends mon petit. Je te rappelle que nous sommes ici pour parler très fort de nos plans supers secrets.
– Ah oui, pardon. On y va ?
– Oui. ALORS, COMMENT SE DÉROULE LE PLAN ?
– À MERVEILLE ! TOUT EST EN PLACE ! AU FAIT, EST-CE QU’ON DOIT TOUJOURS DÉCLENCHER NOTRE ACTION SUPER VILAINE CE SOIR A 18H AU 22 DE L’AVENUE SHAKIRA ?
– CERTAINEMENT ! J’ESPÈRE QUE VOUS AVEZ BIEN PRÉPARÉ LE MATÉRIEL !
– OUI! TOUT EST PRÊT ! ET  IRA BIEN, SAUF SI QUELQU’UN VENAIT À NOUS ÉCOUTER, LÀ, MAINTENANT ! »

James Bond plisse un peu les yeux. Soit qu’il est concentré, soit que lui aussi a remarqué qu’on venait à peine de commencer que les dialogues étaient déjà navrants.

Dans le doute, il s’apprête à abattre Monsieur Sciarra, histoire de l’empêcher de commettre son immonde forfait (qui consiste à aller écrire des fanfictions de Hunger Games et à les distribuer, monstre !). Mais évidemment, au moment où James va appuyer sur la détente, il est repéré par tous les gardes du coin qui jusqu’ici, se curaient tranquillement le nez, mais là, pif paf, ils regardent tous en même temps dans la bonne direction («  My shitty guard sense is tingling  !  »). James doit donc les abattre, puis dans les échanges de tirs qui s’ensuivent, provoque une énorme explosion (il y a toujours un truc qui explose dans le coin, sinon ça manque de spectacle ; là, par exemple, c’est une réserve de sauce pimentée). Tout le quartier commence par conséquent à s’effondrer alors que les façades tombent les unes sur les autres, et James lui-même se retrouve presque enseveli avant de parvenir à s’en tirer avec juste un peu de poussière sur son costume.

Ce qui est parfaitement normal. Sa tenue est sûrement en uranium tressé, tissu bien connu des professionnels de la sécurité, puisque non seulement il est résistant, mais il brille et vous permet ainsi par exemple de faire du vélo la nuit aisément. Excellent choix, James.

Mais je m’égare, car un autre larron a échappé à tout cela par miracle – ou script pourri, allez savoir – et vous aurez deviné qu’il s’agit d’un certain… Marco Sciarra ! Dès que les regards de nos deux galopins se sont croisés, ils démarrent une course-poursuite au milieu du quartier où les gens fuient alors que les voitures de police se précipitent, du moins, durant environ deux secondes car ensuite, ils tournent dans une rue et pouf, se retrouvent sur une avenue parfaitement calme où tout le monde se fout des explosions, hurlements et immeubles qui s’effondrent, même la police. L’apocalypse, c’est has been. James file plus ou moins discrètement Sciarra (la police ne remarque même pas que le Monsieur a du sang sur le visage quand il passe devant les cordons de de sécurité), qui finit par débouler sur la Grand Place locale, où un hélicoptère arrive : Sciarra a appelé de quoi s’enfuir en paix !

L’hélicoptère se pose alors que la foule lui fait un peu de place (c’est un Shy’m-Copter), et Sciarra bondit à bord en s’exclamant :

« Aha, au revoir, James Bond ! Je file… à l’anglaise !
– J’vais t’marraver la bouche« , lui répond James Bond qui a lui aussi bondi à bord et brise un peu le bon mot ainsi qu’accessoirement les burnes de son ennemi.

S’ensuit une séance de marravage de bouche (il l’a annoncé, hé !), durant laquelle James Bond, visiblement soucieux de faire n’importe quoi, malmène la margoulette de Monsieur Sciarra, certes, mais s’en prend aussi au pilote de l’hélicoptère qui lui n’avait rien demandé, n’avait pas envie de mourir, et si ça se trouve est juste un Uber volant qui n’avait rien à voir avec la choucroute. L’engin fait mille pirouettes au-dessus d’une place bondée, jusqu’à ce qu’enfin, Bond parvienne à faire choir Sciarra dans le vide, non sans lui avoir volé un anneau qu’il portait au doigt (sûrement pour le revendre sur ebay). Puis, James fait de même avec le pilote (sinon tu pouvais juste le laisser piloter depuis le début, ça aurait évité de mettre plein de gens en danger, mais c’eut été moins spectaculaire), et aux commandes de son appareil volant, le fier Britannique disparaît au beau milieu des gratte-ciel de Mexico.

C’est donc parti pour le générique, dont les deux thèmes principaux sont les flammes et les tentacules, le tout avec comme le veut la tradition de jeunes femmes qui dansent au beau milieu. J’imagine que la chanson qui va avec s’appelle du coup « hentai bbq« , ce qui ressemble quand même diablement au genre de chanson que Nicki Minaj pourrait nous produire, mais vu le style musical, on est quand même plus proche d’André Rieu qui se serait fait mal au gros orteil.

Le générique touche à sa fin, et allons retrouver James Bond à Londres, alors qu’il est convoqué dans le bureau de M, son supérieur. Qui est désormais un Monsieur, rappelons-le, depuis que M version Madame s’est ramassé un paquet de pruneaux de gros hélicoptère dans Skyfall. En tout cas, Monsieur M n’a pas l’air content.

« James !  Bon Dieu, nous sommes en plein incident diplomatique avec le Mexique ! Qu’avez-vous foutu là-bas, bon sang ?
– J’ai empêché un acte horrible d’arriver, Monsieur. Un peu plus et nous avions des fanfictions de Hunger Games plein les rues.
– Ah oui ? Mais vous avez agi en cavalier seul ! Sans prévenir le service ! Sans ordre de mission ! Bond, vous me cachez quelque chose, alors je vous le demande : que faisiez-vous à Mexico ?
– J’étais en congé. Simple coïncidence. »

M n’insiste pas trop : après tout, Bond n’est jamais qu’en train de se foutre de sa gueule après avoir créé un incident international. Pas de quoi lui poser plus de questions. Cependant, M décide tout de même de le punir (il est comme ça), et prend donc son carnet de correspondance pour mettre un mot aux parents de James. Puis, se rappelant qu’ils sont morts, il bougonne et change de plan.

095443.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

M. C’est marrant, je ne le voyais pas comme ça, le type qui chante « Le Soldat Rose ».

« James, vous le savez, ce n’est pas le moment de faire n’importe quoi. Le MI5 et le MI6 fusionnent, les services secrets sont réorganisés, et j’ai un foutu coordinateur pistonné sur le dos qui n’a qu’une envie : éradiquer le programme double zéro. Il pense que des drones peuvent remplacer les agents de terrain. Ne lui donnez pas un prétexte ! Bref, je dois vous infliger une sanction : vous êtes mis à pied, Bond. Allez. »

Notre bon James ne dit rien, mais au moment de sortir du bureau, la porte s’ouvre et entre un administratif tout sourire qui s’empresse de saluer notre héros.

« Ho, Monsieur Bond ! Bonjour, je suis Maxwell Denbigh, le nouveau coordinateur pour la restructuration du service. Je suis donc « C ». Mais vous pouvez m’appeler Max !
– Oui mais non. Je vais t’appeler « C ».
– Heu… mais pourquoi ? J’essaie d’être sympa, là.
– Oui mais je suis James Bond et grâce à mon pif magique, j’ai déjà deviné que tu étais méchant. Et comme ça, si un spectateur n’avait rien remarqué, hop, il sait déjà.
– Ça se tient.
– C’est pas tout ça, mais je file : je suis mis à pied, et tout, alors j’ai plein de trucs à faire, comme par exemple du rien. Bonne journée les enfants. »

Et James quitte le bureau en sifflotant, tout en recevant l’ordre de se présenter demain chez Q pour la visite médicale. Mis à pied, oui, mais avec visite médicale. Logique.

En sortant, James croise Ève Moneypenny qui a un colis à lui remettre : les rares objets retrouvés dans Skyfall, et qui lui appartiennent donc. Plutôt que de prendre le paquet, James feinte : « Venez me donner ce paquet ce soir, chez moi, à 21h. » et c’est sur cette phrase digne d’un coach en séduction à la ramasse (quel beau pléonasme) que notre agent secret s’en va en sifflotant. 

Le soir même,  Moneypenny arrive ainsi chez Bond, à savoir un appartement presque vide à l’exception de quelques petits meubles, dont un fauteuil tournant le dos à une baie vitrée dans lequel Bond s’installe, histoire que tous les assassins du monde puissent le buter tranquille. Quel agent secret d’élite, ce James. Toujours est-il que Moneypenny lui tend le colis en faisant fi de ces incohérences.

« Bon, prenez-le maintenant gros relou, je ne suis pas votre bonne.
– Merci, Moneypenny.
– Au passage, on peut savoir ce que vous fichiez à Mexico ? 
– J’ai refusé d’en parler au chef, mais à vous, je peux. Après tout, vous êtes sa secrétaire, donc plus fiable que lui et sûrement pas du genre à être en communication avec lui. Tenez, regardez cette vidéo qui attendait sur ma télévision calée pile au bon moment.
– Vos effets de manches sont nuls, vous le savez, ça ? »

Et d’un coup de télécommande, James lance une vidéo… sur laquelle on voit M, mais Madame M, l’ancienne patronne des services secrets, qui visiblement a des choses à dire :

« James, si vous voyez cette vidéo, c’est probablement que j’ai été criblée de balles par un hélicoptère lors du précédent volet de ce film. Je tenais simplement à vous dire ceci : si je meurs, trouvez Marco Sciarra. Et ne ratez pas ses funérailles. »

Et la vidéo s’arrête là.

« James ? Mais comment avez-vous eu cette vidéo ?
– Je l’ai eue sur ma boîte Laposte le lendemain de la mort de M.
– Et pourquoi n’en avoir rien dit ?
– Parce que je n’ai confiance en personne.
– C’est intelligent, ça, quand on travaille pour un gouvernement démocratique, avec des ministres qui changent souvent par définition.
– Je… écoutez, je dis ça pour faire mystérieux.
– Oui, ben c’est naze.
– Vous êtes dure, Moneypenny.
– Non mais en même temps, vous avez vu ? Et puis cette vidéo, là ? Les indications merdiques de M ? Elle fait une vidéo, on pourrait croire qu’elle va prendre le temps d’expliquer un ou deux trucs, mais non, à la place, elle laisse les informations les plus pourries du monde. Et puis quand elle dit « ne ratez pas ses funérailles« , ça peut tout dire ! Genre « faites lui mal » ou « allez vraiment à ses funérailles » ! Non mais c’est quoi ce testament pourri ? Elle n’avait que Vine de disponible ? La prochaine fois, elle fait directement ses adieux en gif animé ?
– Bon heu, Moneypenny, il se fait tard, je voulais juste vous demander si vous ne vouliez pas me renseigner sur où auront lieu les funérailles de Marco Sciarra ?
– Ben v’là aut’ chose ! Vous êtes mis à pied et je dois vous servir de taupe, c’est ça ?
– Mais le scriiiipt il diiiit que ouiiiiiiiii alleeeeeeeeez !
– James, cessez de vous rouler par terre.
– MaisallésteuplésteuplésteupléMoneypennysteupléjtekiffevazysteupléaprèsjedispurien!
– Relevez-vous. Je vais le faire. Mais c’est bien parce que le script m’y force, hein. »

Moneypenny quitte les lieux, laissant James se relever après son gros caprice et ouvrir le colis pour récupérer quelques objets de Skyfall, dont une photo de lui, de son père adoptif, et d’une troisième personne dont les flammes de l’incendie ont ravagé le visage.

HO BEN CA ALORS QUEL HASARD JE ME DEMANDE SI CA VA SERVIR !

Et sinon, juste une photo avec lui et son père adoptif, c’eut été trop subtil ?

Bon.

241498.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Au passage, la salle médicale de Q : désolé James, hihihi, avec le smart blood, on vous a aussi refilé le tétanos. J’espère que vous n’êtes pas trop fâché ?

Le lendemain, donc, James se rend dans les sous-sols londoniens où le jeune Q l’attend pour sa « visite médicale ». En réalité, il ne s’agit pas vraiment de trouver une scoliose à notre agent secret favori façon médecine du travail, mais une occasion de lui injecter dans le bras du « smart blood« . À savoir des nanobots dans son sang capables de donner sa localisation en permanence ainsi que son état de santé. Un petit gadget que M a demandé à Q d’implanter dans 007 suite à ses derniers exploits pour ne plus le perdre de vue et accessoirement pouvoir suivre ses MST en direct. Puis, Q emmène Bond jusqu’au garage du sous-sol, où l’attend une splendide et rutilante voiture.

« Voici le dernier modèle, Bond.
– Elle est superbe.
– Ben elle n’est pas pour vous. Elle est pour 009.
– Grmbl… vous me montrez ça pour me frustrer, alors ?
– Oui, c’est une idée de M pour vous punir. Mais j’ai quand même un gadget pour vous. Tenez, prenez cette montre.
– Heu… mais vous me filez des gadgets alors que je suis mis à pied, donc que je n’ai pas de mission ?
– Ah oui, tiens. C’est vrai que c’est con.
– Bon, et que fait-elle, cette montre ?
– Son alarme est… héhéhé… bruyante… si vous voyez ce que je veux dire  ! »

C’est la phrase authentique. Quand je vous dis que les dialogues se surpassent : voilà le niveau des indications. Okay, la montre fait quoi ? Elle envoie des ultrasons mortels ? C’est une bombe ? Si oui, de quelle puissance ? Non parce que ça peut servir comme information pour ne pas péter avec. Et puis accessoirement, montrer comment l’alarme se règle… non ? Non.

Entre les explications de Q et le testament vidéo de M, heureusement que Bond a des pouvoirs de voyance, hein.

Toujours est-il que Bond est quand même embêté : il explique qu’il n’a pas envie d’être tracé. Et que Q ferait bien de le couvrir, parce qu’il a des trucs à régler loin de Londres.

Comme par exemple, aller aux funérailles de Marco Sciarra, qui auront lieu à Rome d’après Moneypenny. Et avant que Q ne puisse protester, Bond a sauté dans la luxueuse voiture devant revenir à 009, et se barre avec. Sans que personne ne l’arrête. Ou ne trace la voiture. Ou même que l’on apprenne que 009 est mort en mission comme un crotte parce que la voiture lui a manqué à un moment critique et qu’il s’est retrouvé en slip. Pif pouf, c’est magique.

Et grâce à un habile fondu au noir (les fondus au noir, ça explique tout), nous retrouvons Bond à Rome, au moment où un petit cortège funéraire procède aux luxueuses funérailles du défunt Marco Sciarra. Un certain nombre d’hommes en noir sont là, mais Bond ne parvient pas à voir leurs visages, principalement parce qu’il n’essaie pas (je ne sais pas : ça ne l’intéresse pas ? Il ne veut pas prendre des photos, comme ça se fait aux enterrements de mafieux par la police ? Histoire d’avoir des visages potentiels à étudier après-coup ?). Non, Bond a une meilleure stratégie. Il va plutôt faire du rien, sa spécialité, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que la veuve, seule (il faut croire qu’elle n’a aucun proche). Bond s’approche et la salue.

« Bonjour, Monica Bellucci. 
– Snif snif snourf snurf. Excusez-moi, je suis triste. Snourf.
– Vous jouez super bien la tristesse.
– Oui merci. Vous étiez un ami de mon mari ?
– Oui. Et j’ai envie de dire… que sa veuve ne vivra plus très longtemps. »

Mec, tu sais comment approcher en diplomate. La prochaine fois, dis « Vous êtes en danger« , pas un truc qui ressemble à une menace de mort. Sinon, James Bond qui se prend un coup de taser dans les bouboules, ça sera tout de suite un peu moins glorieux.

« Ho ! Ben si c’est ça, j’m’en vais ! » s’exclame la veuve avant de partir sous le regard d’hommes en noirs revenus en arrière en voyant que quelqu’un parlait à la veuve Sciarra.

Mais lorsqu’un peu plus tard la belle arrive dans son immense villa, plusieurs choses étranges arrivent. D’abord, shazam, il fait nuit alors qu’il faisait jour durant les funérailles. Peut-être habite-t-elle dans un autre fuseau horaire, une bulle spatio-temporelle, ou plus simplement, un mauvais film ? Je ne saurais choisir. Ensuite, elle lance un morceau d’opéra sur son tourne-disque, et où qu’elle aille dans la maison, voire dans le jardin, le son ne varie jamais. Sûrement une enceinte volante. Enfin, lorsqu’elle arrive près de sa piscine, deux hommes surgissent de l’ombre, avec visiblement pour objectif de lui plomber la margoulette.

Elle s’y attend et ferme les yeux, mais au moment où ils vont tirer… James Bond sort lui aussi de l’ombre et s’en défait sans encombre. Il n’a plus qu’à aller à la rencontre de la veuve.

« Monsieur Bond ? Vous avez tué mon mari, c’est ça ? Un assassin venu tuer d’autres assassins ? Tout cela ne sert à rien, d’autres viendront ! Mon mari savait des choses, ils veulent s’assurer que je n’en parlerai jamais. Je vais mourir, Monsieur Bond !
– Monica, faisons simple.  J’ai un ami américain dont l’ambassade peut te protéger.
– Si je survis jusq…
– Dites-donc Madame Bellucci, je suis James Bond, alors tu ne m’embêtes pas avec tes détails. Maintenant, mets-toi toute nue.
– Qu… quoi ?!
– Ben je sais pas. Ton mari vient de mourir, deux personnes viennent de tenter de te tuer, tu es toujours pas loin de mourir, et je suis l’assassin de ton mec. Ça ne te donne pas envie de faire l’amour ?
– Non, pas vraiment. Là j’ai limite plus envie de me faire un sandwichs aux cornichons.
– Sauf que tiens, prends le script. Page 2.
– Mais  ? Il n’y a qu’une page ?!
– Elle est recto-verso, tu noteras. Attends, le film fait deux heures, quand même. Regarde la ligne, là.
– Alors… « soudain, et sans aucune raison, Monica Bellucci se met à soupirer comme un phoque en rut, se colle contre un mur toute nue pendant que James Bond lui fait des bisous, et du coup, lui balance toutes les infos qu’il veut. » 
– Ah ! Alors ?
– Je… ce film est à chier. On dirait quelqu’un a posé des scènes piquées dans d’autres James Bond les unes derrière les autres sans aucune cohérence ou transition.
– Oui mais d’abord : à poil !
– Quelle classe, James. Bon… grmbl… voilà… voilà… hop. Allez, faites vos bisous. Bon, ce que vous voulez savoir, c’est que mon mari faisait partie d’une très dangereuse organisation. Et ils se réunissent près d’ici ce soir. C’est au 12 rue Roger Roubieux.
– Très bien, j’y vais.
– Et moi ?
– Vous ? Ben vous, on ne vous verra plus du film, c’est votre dernière scène. Allez, salut, hein ! Et ne prenez pas froid ! »

Bon, j’exagère un peu. Non pas que la scène ne se déroule pas exactement comme ça, mais plutôt que comme chacun sait, c’est un comportement relativement commun chez les gens face à tout individu un minimum classieux. Tenez, l’autre jour encore…

« Bonjour Madame la postière. Alors, serait-il possible d’envoyer un colis à Toul ?
– Mon dieu une question je… j’ai soudainement envie de me mettre toute nue pour y répondre… hmmm…. ouiiii….
– Non mais d’accord Madame mais là je suis un peu pressé : le colis contient un doigt et son propriétaire tape dans mon coffre, alors si on pouvait accélérer, ce serait chouette.
– Hmmm… choisissez un timbre… tenez, la page avec les… hmmm… petits chaaaats…
– Si vous pouviez… raaah… pousser votre fesse je n’arrive pas à tourner la page ! Mais ? »

Au moment de la pesée du colis, j’ai dû utiliser ma pelle : j’allais payer une fortune si je la laissais continuer à faire du twerk sur la machine. Ah, on n’a pas des vies faciles.

Mais revenons à James Bond, qui se rend donc dans un célèbre palais romain pour y rejoindre la réunion super secrète qui s’y tient. Puisque oui, quitte à faire une réunion secrète, faisons-là dans un monument, ce sera plus discret. Et le tout, en venant tous en voitures super flashy que l’on gare juste devant, histoire que tous les passants sachent que ce soir, c’est réunion secrète, allez !

Non mais ?

342326.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

L’autre option, c’était de faire ça dans la salle de réunion de la COGIP. Mais ça faisait un peu trop cruel, même pour S.P.E.C.T.R.E.

En tout cas,  lorsque James arrive, des hommes aux visages hostiles l’attendent à  l’entrée.

« Hep ! Vous ! On n’entre pas, c’est une soirée privée !
– Ah oui ? Sauf que regarde… j’ai la bague officielle des membres de ton petit club ! Alors laisse-moi passer ! »

Et James de brandir l’anneau qu’il avait pris à Sciarra dans l’hélicoptère. Anneau dont il ignorait tout, puisque M n’en avait pas parlé, juste de funérailles. Comment James pouvait-il donc savoir que c’était un anneau dont il aurait besoin plus tard ? La voyance, une fois encore. Enfin : notre héros  ayant gagné son accès, il se glisse dans les couloirs du palais jusqu’à des balcons encadrant une immense salle de réunion autour de laquelle des individus venus des quatre coins du monde sont en pleine discussion.

« … oui, et donc, notre contrôle de l’industrie pharmaceutique nous donnera bientôt encore plus de pouvoir sur le monde libre. Nos agents font plier chaque jour plus de gouvernements, et la victoire finale, notre domination, est proche. »

James suit la scène sans piper mot au milieu d’autres bagués comme lui qui assistent à la réunion en silence. Jusqu’à ce qu’une immense porte s’ouvre et qu’entre un personnage dont le visage reste dans l’ombre (j’espère toujours le stagiaire qui apporte les cafés qui ouvre la mauvaise porte à ce moment là, illumine du coup le mec et que l’on entende « Raaah René, tu fais chier, merde !« ). Tout le monde paraît le craindre : c’est le patron. Après un long silence, il autorise les présents à continuer leur petite réunion. Et ils abordent un sujet intéressant : la mort de Marco Sciarra. L’un des membres de la conjuration se lève et déclare :

« Marco Sciarra a échoué dans sa mission… il devait tuer celui que nous appelons « le Roi Pâle » ! Je prendrai sa suite. Avec moi, pas d’amateurisme : le Roi Pâle mourra !« 

Le patron à la table demande alors : « Soit. Sauf si bien sûr, quelqu’un se sent plus qualifié pour cette mission.« 

Effet théâtral pourri oblige, une autre porte s’ouvre juste à ce moment (mais toujours pas pour les cafés, hmf), et un gros baraqué approche du prétendant à la succession de Sciarra. Qu’il jauge. Lorsque le chef des méchants lui demande « Très bien, quelles sont vos qualifications ?« , la brute plaque ses mains sur le visage du Sciarra-wannabe et… lui enfonce les pouces dans les yeux, ce qui est moyennement sympa. Après l’avoir suffisamment fait souffrir, il le tue d’un coup sec, et le laisse retomber.

« Intéressant. Amusant. » souligne le chef d’un ton détaché pour faire cruel au lieu de rappeler que s’entretuer pour le spectacle entre membres de haut-niveau, c’est très con. « Et vous êtes ?« 

« Comme ma technique l’indique, je suis un expert en combats de pouces ! Vous pouvez m’appeler… TOM POUCE. »

Hé, ho, j’ai pas retenu son nom, alors on va faire avec ce que l’on a. Le chef des méchants le valide aussitôt comme nouveau successeur de Marco Sciarra. Puis soudain, il se met à soliloquer. Ou du moins… il s’adresse à quelqu’un qui n’est pas là. Ou ne devrait pas y être.

« Cette prestation a dû te plaire, n’est-ce pas ? Oui, je n’en doute pas… je te souhaite la bienvenue… JAMES BOND.« 

James Bond se met par conséquent à suer très fort, voire à jouer les premières notes de Scotland the Brave sans cornemuse dans une méphitique contraction. L’ennemi sait qu’il est là. Et même très précisément où, puisque le méchant en chef regarde soudain droit dans sa direction. Et là, histoire de péter toute tentative d’être charismatique, le méchant lance :

« Coucou ! » à la seconde où son visage entre dans un rai de lumière.

« Coucou. » Voilà voilà. Non vraiment, le dialoguiste était chaud. Je pense qu’on a frôlé le « Wesh t’es là, lol« .

Bond comprend qu’il est fait (malin) : il distribue directement une paire de taloches aux gens qui l’entourent qui tentent de se saisir de lui, et il saute par une fenêtre du palais pour atterrir directement dans la cour où l’attend sa voiture. Ni une, ni deux, il fait crisser les pneus et s’enfuit à vive allure, avant de constater que quelqu’un est parti à sa poursuite dans sa propre voiture (les autres gens s’en foutent probablement et entament je suppose un Time’s Up endiablé) : Tom Pouce !

James et lui se lancent donc dans une longue course poursuite durant laquelle notre héros peine à se débarrasser de son poursuivant. Il tente d’utiliser les clignotants, mais cela ne suffit pas, alors les mitrailleuses arrière de sa voiture ? Elles sont sans munitions ! L’écran de fumée ? Il ne fonctionne pas et lance Skyrock à la place, malheur !

Hé bé. 009 allait récupérer une belle voiture de merde, dites-moi. Mais sinon, une explication sur ces bugs ? Non ? Ah non, c’est juste là comme ça. D’accord.

James grommelle, alors que son adversaire  (qui n’est pas gêné par la circulation puisque celle-ci disparaît selon les plans) se rapproche de plus en plus. Il finit même presque collé à son pare-choc, et James peut l’entendre hurler « Ahaha ! Je suis désolé, Bond je ne suis pas du genre… à céder d’un pouce !« 

Le jeu de mot est trop affreux : James tente le bouton lance-flammes, et cette fois-ci, tombe sur une arme chargée. Il fout donc le feu à la voiture de son ennemi, et pendant que celui-ci est aveuglé, enclenche l’autre bouton qui marche : le siège éjectable. La superbe voiture des services secrets britanniques tombe au fond du Tibre, pendant que Bond atterrit mollement dans une rue voisine. Laissant Tom Pouce, qui n’a rien vu de l’éjection, contempler le véhicule de Bond qui s’enfonce dans les eaux noires du fleuve.

Bond en profite pour passer un petit coup de fil à Moneypenny pour lui dire de faire moult recherches sur un certain Franz Oberhauser. C’est le nom de l’homme qui commande les méchants, et qu’il a reconnu. Et aussi, sur le « Roi Pâle », qui s’avère n’être nul autre qu’un certain Mr White, ex-méchant dans Casino Royale. Quelques informations plus tard, Bond se met en route pour l’Autriche, où grâce aux informations magiques de Moneypenny (qui n’est que secrétaire, rappelons-le), il sait qu’il trouvera Mr White. À se demander pourquoi personne n’y est allé avant, alors.

Mais allons plutôt voir ce qu’il se passe du côté de l’ONU.

Car pendant que l’ami Bond crapahute, M et C assistent eux à une conférence internationale sur les services de renseignement. Avec proposition de mettre en commun toutes leurs données dans un seul système (Google Drive, probablement). C paraît tout excité. Le genre à se frotter les mains en poussant de petits ricanements, ce qui n’est pas du tout suspect. M, lui, a un discours complètement réaliste sur, non pas le fait qu’il n’a pas envie que d’autres pays aient accès à ses secrets, mais plutôt du rien à voir, à savoir « Mon dieu, nous créons Big Brother !« .

Dixit le patron d’une agence d’espionnage, cette prise de conscience est intéressante. Quand je vous dis que chaque ligne de dialogue a été écrite à la pointe de l’étron.

338889.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Dans ce film, tous les gens supers secrets et importants, comme ici, C, ont toujours le dos tourné à une énorme baie vitrée. Snipers du monde, unissez-vous.

En tout cas, un vote a lieu sur le sujet, et il se trouve qu’il faut l’unanimité pour que la résolution passe. Et l’Afrique du Sud… décide de voter non, parce qu’elle n’a pas envie de refiler sa recette du bobotie. On voit donc C leur jeter un regard noir, maugréer, probablement insulter un peu leurs mères, puis s’en aller lorsque la réunion se conclut. M, de son côté, reçoit un message  : la superbe voiture de 009 qui avait disparu… a coulé dans le Tibre. Il y a même une splendide photographie (le photographe ayant visiblement plus d’intérêt pour la voiture qui coulait que pour la voiture en feu de Tom Pouce qui arrivait juste derrière. Les voitures en feu, c’est si commun). Bon, il faudra d’ailleurs m’expliquer comment M a fait pour ne s’inquiéter de la disparition de cette voiture qu’à présent, ce n’est pas comme si 009 en avait eu besoin et avait dû partir à la place avec sa Kangoo personnelle.

M passe un appel furieux à Q : « Mais bordel, où est James Bond ? C’est lui cette ânerie ? Utilisez le smart blood, je veux sa position tout de suite maintenant !« 

Et Q de lui répondre que noooon, James Bond n’est pas du tout en route pour l’Autriche d’après le GPS. Non là il… heu… il est à Hyde Park. Dans des toilettes publiques. Il fait caca. Et lit L’Équipe. Voilà voilà chef. Nooooon je ne mens pas. Roooh. Allons. Cette voiture a dû se jeter toute seule dans le Tibre, vous savez. Ça arrive des fois. Une voiture dépressive, et paf.

M avale donc ce gros mensonge (ce film est follement crédible), et comme je sens que je vous enquiquine avec ce trio, car personne n’aime les QCM, allons justement en Autriche.

James Bond, à bord d’un pédalo de location, est en train de se rendre  à un petit chalet isolé au milieu des montagnes. Celui-ci est désert, et l’arme à la main, l’espion inspecte les pièces l’une après l’autre. Et comprend qu’il se trame quelque chose lorsqu’il aperçoit une énorme caméra avec une grosse loupiote rouge qui le surveille. Mec, je ne sais pas qui se cache ici, mais il est assez débile pour l’indiquer avec une caméra géante. Et comme ce film est décidément génial, plutôt que d’esquiver la caméra, Bond, en bon espion, danse tranquillement la carmagnole devant l’objectif en continuant à fouiller le secteur. Tout va bien. Bon, il aurait juste pu suivre les fils de la caméra, mais il préfère utiliser son instinct. Et même si ça prend un petit peu de temps, notre héros découvre une porte dérobée avec tout en bas, un ancien méchant qu’il a connu : Mr White. Qui l’attend, le teint jaune, en slip-robe de chambre. Avec une perfusion.

« Faites vite, Monsieur Bond.
– Le Roi Pâle… c’est vous, alors ?
– Et je n’en ai plus pour longtemps. Mes anciens alliés ont caché des DVDs de Kev Adams sous mon lit. Mon corps n’a pas pu supporter le rayonnement de navrance qui en émanait. Dans quelques semaines, je serai mort. Asseyez-vous, Monsieur Bond.
– Merci, c’est sympa. Je suis désolé pour les DVDs de Kev Adams. Mais pourquoi vos anciens alliés vous ont-ils fait quelque chose d’aussi monstrueux ?
– C’est leur chef… Franz. Je lui obéissais. Nous lui obéissions tous. Moi, le Chiffre, le méchant pourri du James Bond précédent, l’autre de celui d’avant, tous. Mais il va trop loin… il trafique des êtres humains.
– Vous trafiquiez des armes. Vous avez soudain une conscience ?
– Oui, Bond. J’ai mes limites. Alors j’ai cessé d’obéir. Et à présent, ils veulent me tuer. Et ils ont presque réussi.
– Dites-moi où je peux le trouver.
– Non.
– Allésteupléééééééééééé !
– Bond, vous êtes chiant avec vos caprices. Non. Vous ne comprenez pas. Il est partout à la fois. Dans votre banque. Dans votre voiture. Dans votre téléphone. Il se lève le matin avec vous. Il revient avec vous le soir. Il est dans vos yeux, vos mains. Il embrasse votre famille.
– C’est rigolo cette ligne de dialogue pourrie. Non seulement elle ne veut rien dire, mais ça sonne un peu club échangiste.
– Oui, je sais. Je me dis que quand ce film sortira en DVD, on pourra aussi empoisonner des gens avec.
– Bon, en tout cas, je sens que vous avez peur pour votre famille, Mr White. De quoi s’agit-il ? Il menace votre femme ? Votre fils ?
– Ah…
– Votre… fille ?
– Touché, Monsieur Bond. Mais ma fille est cachée. En sécurité. Elle est intelligente, elle s’en sortira.
– Je peux la protéger.
– Non…
– Si. 
– Non !
– Si et kamoulox.
– Rah ! Vous êtes très fort Monsieur Bond ! Bien, si je vous dis où est ma fille, vous devrez la protéger. Elle vous aidera à trouver l’Américain… l’Américain vous mènera à celui que vous cherchez. Maintenant… comment sais-je que je peux vous faire confiance ? Vous n’êtes qu’un assassin, après tout. »

Bond pose donc son arme sur la table, en preuve de bonne foi. Pour que Mr White puisse s’en saisir et constater que Bond met sa propre vie entre ses mains sans ciller lorsque Mr White le braque. Ce dernier a un bref remerciement pour Bond, lui dit que sa fille se cache dans une clinique de luxe non loin, puis pour en finir avec ses souffrances et ne plus jamais entendre Kev Adams, se tire une balle dans la bouche.

« Ah ouais okay. Merci. Sympa. Moi je te prête un flingue et toi tu me le suçotes. Je te prête plus rien, Roi Pâle, tu fais pas assez attention. » dit James Bond avant de se cass…

Une seconde ! Bond ! Tu es dans la demeure d’un ancien méchant ! Qui avait une salle secrète ! Et des tonnes de caméras, dont une qui t’a filmé ! Tu voudrais pas fouiller un peu ? Ou détruire les preuves de ton passage ? Voire les deux ? Non : à la place, Bond pique juste le portefeuille du mort (classe), probablement pour utiliser sa carte de réduction Carrefour, puis s’en va en laissant tout en plan.

Et s’envole pour une clinique privée de luxe isolée au cœur des montagnes, à laquelle on n’accède qu’à partir d’un petit aérodrome. Autrement dit, vous avez intérêt à avoir une bonne mutuelle pour y aller. C’est donc son contrat MATMUT sous le bras, parce que Bond, il ass-uuuure, que notre héros débarque sur place et prend rendez-vous avec la fille de Mr White, qui est psychiatre sur place. James Bond est invité à se rendre dans son immense bureau pour répondre à un petit questionnaire tiré de  La psychologie pour les nuls, avant de commencer à sortir un peu du rail de la consultation, pour encore une fois aborder les sujets qui fâchent avec un sens de la diplomatie proche de celui d’un castor furieux.

« … bien, Monsieur Bond, encore une question : quelle est votre profession ? Je vois que vous n’avez pas rempli cette case du questionnaire.
– Je suis consultant en consulting. J’ai d’ailleurs beaucoup consulté votre père. Juste avant qu’il ne meure. Quand j’étais juste en face de lui. Avec mon arme.« 

Le tout dit avec un air menaçant façon « J’l’ai buté et ça m’a fait marrer. » Non vraiment, mec, je pense que tu devrais arrêter d’aborder certains sujets, en fait.

La psychologue se lève, un peu perturbée, et Bond sourit fièrement.

« Allons, docteur, je sais tout de vous. Vous êtes la fille de Mr White. Vous vous cachez ici. Vous avez fait des études brillantes, à Harvard et à la Sorbonne, vous êtes une experte dans votre domaine, et si vous êtes ici, c’est parce que ceux qui en voulaient à votre père vous en veulent. Je sais même que votre nom véritable nom est Léa Seydoux. J’ai longtemps été trompé par vos pseudonymes, Léa Seyneuf et Léa Seylavayavecmirlayne, mais un agent de ma trempe ne s’en arrête pas là.
– Que… vous… mon père est mort ? Je… je m’en moque ! C’est…  je haïssais mon père et ses affaires ! Et je ne veux plus jamais vous revoir ici, Monsieur Bond ! Partez, où je fais appeler la sécurité, qui elle vous fera sortir !
– Très bien. »

Et Bond s’en va d’un pas tranquille jusqu’au bar de la clinique, où il  commande son cocktail favori : un champomy coupé à l’eau. C’est alors que surgit quelqu’un qu’il ne pensait pas trouver ici : Q !

092318.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Q et son ordinateur avec des stickers de gros rebel’z. Dans le prochain film, on découvre que c’est un Brony, je suppose.

« 007 ! Bon sang, vous devez rentrer au pays, vite !
– Non. Je viens de tomber sur Léa Seydoux. Et elle va m’aider à remonter la piste de mon copain Franz-le-Méchant. 
– James, vous vous trompez ! Je vous ai couvert, je ne peux plus ! Vous devez rentrer où votre carrière et la mienne s’arrêteront net. Et Franz… tout a été vérifié par Moneypenny. Il est mort ! Mort ! Lorsqu’il était adolescent, avec son père, dans une terrible avalanche. On n’a jamais retrouvé son corps et à la même époque est apparue à peu près au même endroit quelqu’un lui ressemblant très fort et utilisant non pas le nom de son père, mais celui de sa mère, mais je suis sûr qu’il n’y a aucun rapport ! C’est une chimère, Bond ! Buvez votre champomy et cassons-nous.
– Soit… mais d’abord, Q, un dernier service : sur le chemin du retour, pourriez-vous m’analyser cet anneau que j’ai piqué à Marco Sciarra ? Il y a une espèce de gros poulpe stylisé par un enfant de cinq ans dessus, et apparemment, ce serait le sigle de l’organisation de Franz. 
– Très bien. J’y vais. Et vous ?
– Je règle un truc et j’arrive, on se retrouve à mon hôtel. »

Q s’en va, et Bond reste ainsi seul au bar, alors que la sécurité arrive pour le virer parce que, hé, ho, Monsieur Bond, vous avez assez bu de champomy, il faut partir maintenant.

Sauf qu’à l’instant où la sécurité arrive, James aperçoit au travers des baies vitrées Léa Seydoux… qui se fait kidnapper par Tom Pouce et une paire de sbires ! Cela rend James tout fou, et plutôt que de dire à la sécurité « Regardez, des mecs embarquent un de vos médecins ! » ce qui lui permettrait d’avoir des alliés il… il pète la gueule à la sécurité avant de partir à la poursuite de Tom Pouce. Mais bien vite, le brigand fait grimper son otage dans un 4×4, avant de partir, escorté par d’autres voitures de vilains garnements. James fait la grimace, car il n’a pas de véhicule pour partir à leur poursuite.

Du moins, jusqu’à ce qu’il regarde en direction de l’aérodrome.

C’est donc parti pour une course poursuite entre des 4×4 roulant sur de la neige, et un bimoteur volé par James Bond ! Avec des passages cultes, comme « James Bond donne un coup de train d’atterrissage », « James Bond vole à la même vitesse que des mecs roulant sur de la neige et emmerde la gravité », « James Bond met des coups de pare-choc en klaxonnant« , et autres « James Bond a appris à piloter avec l’équipe HFr – War Thunder« .

Grâce à ses manœuvres dignes d’un Gérard Majax, Bond envoie dans le décor plusieurs de ses ennemis. Même si la voiture de Tom Pouce, elle poursuit son chemin. À l’intérieur, un membre de l’équipage tente bien de droguer Léa Seydoux, mais la bougresse retourne la seringue contre son propriétaire pour le tuer. Tom Pouce se retourne avec son gros pistolet pour inviter tout le monde à se calmer, avant de cribler l’avion de James Bond de balles pour le tenir à distance. Léa Seydoux panique un peu.

« Mais enfin, qu’est-ce que vous me voulez ? Si c’est me tuer, c’est très con puisque vous n’aviez pas à m’emmener pour le faire !
– Chut. Je suis devant, j’ai le flingue, et je tire si je veux. Alors on se calme. D’ailleurs, tu devrais savoir comment on appelle quelqu’un comme moi.
– De quoi ? Quelqu’un devant et qui tire ?
– Un pouce-pouce. »

Seigneur. Cet homme est un monstre. Vite, James, va sauver Léa !

James improvise un peu, se pète les deux ailes pour transformer son avion en luge (si) et finit par couper la route aux méchants, créant un carambolage qui bien évidemment tue tout le monde, assomme juste Tom Pouce, et laisse Léa Seydoux impeccable. Nos deux larrons peuvent donc s’enfuir et filer à la  chambre d’hôtel où Bond a donné rendez-vous à Q avant de partir.

« Bond !
– Q.
– Qui est avec vous ?
– Léa Seydoux. Vous pouvez parler devant elle, je lui fais confiance. À part pour bien jouer parce qu’on part de loin là, j’ai limite l’impression d’avoir sauvé Francis Huster.
– J’adore Francis Huster.
– Bon, assez rigolé. Q, avez-vous pu analyser la bagouze que je vous ai donné il y a dix minutes ?
– Ho ben oui. Écoutez, des hommes de Tom Pouce ont brièvement tenté de m’agresser, j’ai juste un ordinateur portable, et je n’ai eu que dix minutes. Évidemment que j’ai tout trouvé. J’ai analysé l’ADN sur la bague grâce à mon petit logiciel qui fait des trucs en 3D sans aucune raison. Et les résultats sont extraordinaires. Pour deux raisons.
–  Nous brûlons d’impatience.
– D’abord, on a bien vu dans la scène où j’analysais la bague que les photos des gens dont je trouve l’ADN s’affichent. Or, on n’a jamais vu votre photo alors que vous avez porté cette bague et l’avez trimbalée partout depuis le début du film.
– Sûrement un énième raté  de la réalisation. Et l’autre raison ?
– Vous aviez raison, Bond. Il y a bien une organisation puissante derrière les méchants des précédents films. Regardez, j’ai retrouvé l’ADN de chacun d’entre eux sur cette bague. Six personnages différents, pour six tentacules. Et une tête : Franz-le-Méchant. 
– Je vous l’avais dit.
– Oui mais non, ça d’accord. Non, moi ce qui m’étonne, c’est comment ils ont tous pu mettre leur ADN sur la même bague. Ils la sucent tous l’un après l’autre pour être sûr qu’on puisse les retrouver à partir d’une seule bagouze ? Et le tout en ne collant leur langue que dans un tentacule à la fois pour bien marquer son territoire  ?
– C’est vrai que c’est con. Mais Q, tout ce film l’est. Bon. Q, merci pour ces informations. Retourne à Londres, et sois mes yeux là-bas. Il se trame quelque chose de gros. Léa Seydoux et moi, on va traquer l’ennemi. »

Et tout le monde d’approuver. Q retourne à Londres, alors que Bond et Léa Seydoux partent… pour Tanger. Car Léa emmène notre héros dans une chambre d’hôtel. L’hôtel « L’Américain« . Léa explique.

340764.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Léa Seydoux elle-même a l’air vachement convaincue par le scénario.

« L’Américain, ce n’est pas une personne : c’est un lieu. C’est ici que mes parents ont passé leur nuit de noces, dans cette chambre. Qu’ils sont revenus chaque été. Et même après leur séparation, Papa venait ici.
– C’est idiot.
– De ?
– Si l’Américain est un lieu, une simple chambre d’hôtel où papa White est allé des années durant, pourquoi m’a-t-il d’abord envoyé te sortir de ta cachette où tu étais pépère ? Il lui suffisait de me filer l’adresse, et pouf, je ne te mettais pas en danger et je continuais mon enquête tout seul.
– James ?
– Oui ?
– Vous venez de dire un truc intelligent.
– Toutes mes excuses, je ne l’ai pas fait exprès. »

Et James se met donc à fouiller la chambre à la recherche d’un indice qui le mènera sur la piste du grand méchant. Bon mais attention, hein, c’est une fouille à la James Bond. Comprendre qu’il saccage tout le mobilier façon « Mais ce canapé a insulté ma mère ! » mais que j’ai déjà vu des rôlistes mieux organisés pour retrouver leur D20. Finalement, il ne trouve qu’une demi-bouteille de boulaouane planquée derrière une cloison, et la propose à Léa Seydoux qui de son côté, était occupée à se rouler sur le lit en faisant du rien.

Il aurait emmené un chat, c’était pareil. Sauf que les chats, eux, ne sont pas d’après le scénario en pleine cavale à la poursuite de grands méchants d’ampleur internationale ayant empoisonné leur pôpa. Motivée la Madame.

Après une ou deux gorgées d’alcool, Léa Seydoux est du coup pompette et pendant que James Bond tabasse une chaise pour tenter de lui arracher des informations, elle lui explique que ouais, bon, son papa, elle ne l’aimait pas vraiment, c’était un type dangereux, et puis bon, il faisait partie de cette organisation qui porte un nom : S.P.E.C.T.R.E.

Parce que comme les spectres, elle… il… heu… elle fouette un peu ?

Voilà. Comme on n’a aucune autre explication sur le sujet du film, je vais mettre mes billes là-dessus.

Bon. Toujours est-il que la nuit tombe, et que Léa Seydoux aussi, puisqu’elle marmonne les plus grands morceaux de Sébastien Patoche avant de sombrer dans le sommeil des justes (mais des justes cuits. Ce qui me rappelle cette phrase mystérieuse de mon grand-oncle à chaque fois qu’il voyait paraître Philippe Risoli sur son écran: « Tu sais, le Juste pris, en général il finissait Juste cuit« . Quelle obscure maxime. La sagesse de nos anciens doit sûrement s’y cacher). James Bond, après avoir interrogé une souris (authentique, les gens ayant vu le film confirmeront) découvre en prenant celle-ci en filature (j’insiste, c’est véridique) que celle-ci disparaît derrière un mur… et l’espion réalise alors que ho ! Il n’a pas pensé à chercher les murs ceux !

Même un Castor Junior l’aurait tenté. Bravo James.

James décide donc que le mur dans lequel la souris a filé pourrait bien cacher le secret de L’Américain qu’il cherche tant. Il hésite : doit-il trouver le mécanisme d’ouvert…

« NON JE VAIS PLUTÔT PETER LE MUR AVEC MES POINGS GREEEEUUUUH. »

James Bond. La classe et le raffinement des services secrets de sa Majesté.

Pendant que Léa Seydoux, éveillée par les coups, glapit qu’il doit se calmer, merde, il va lui radiner sa caution pour la chambre, là, James ouvre un passage à l’aide de ses petites phalanges musclées jusqu’à une sorte de salle secrète dans laquelle Mr White travaillait lorsqu’il venait ici. Il y retrouve toutes ses affaires : sa trousse de crayons de couleurs, sa colle UHU rose pour voir où c’est déjà collé, et bien évidemment, sa règle avec les tables de multiplications. Mais c’est un tout autre instrument qui attire l’attention de notre héros : un ordinateur un peu daté donnant, en deux clics, des informations sur l’endroit où Mr White avait l’habitude de rejoindre ses petits copains de S.P.E.C.T.R.E lorsqu’il en faisait partie, pour faire des trucs de méchants, comme écrire correctement le Français (une insupportable oppression, ne l’oublions jamais) ou lire ce blog.

Et cet endroit c’est…

« Nulle part. » marmonne James Bond.

En effet, tout indique un point au milieu du désert local. Hmmm… une base secrète, par exemple ? Bon. Hé bien pendant que James Bond plie ses slips dans sa valise pour préparer sa folle épopée, allons voir à Londres si nous avons du neuf.

Et certes, il y en a : car juste après le vote des Sud-Africain refusant d’unir les offices de renseignements de tous les pays, pif pouf, ils ont eu, ça alors, une mystérieuse attaque sur leur territoire (quelqu’un a diffusé «  Waka Waka  » sur les hauts-parleurs de la ville). M surprend donc C qui rigole diaboliquement dans son bureau en se frottant les mains tout en agitant une petite fourche de diablotin, avant de tout ranger en voyant M, de toussoter poliment et de dire :

« Ah oui au fait M, hahaha vous allez rigoler, cette GROSSE COÏNCIDENCE d’une attaque en Afrique du Sud juste après qu’ils aient refusé de voter pour mon super projet d’union de tous les services de renseignement du monde, hé ben non seulement on vient de revoter, et que tout le monde a dit oui, mais en plus, je suis chef du projet désormais, hahaha hohoho hahahaaaaaa que… quoi ? J’ai ressorti mon trident de mon tiroir ? Pardon, un réflexe. Noooon, puisque je vous dis que je suis un gentil depuis le début du film, allons ! »

Et pour ponctuer le fait qu’il n’est pas un méchant, du tout du tout qu’allez-vous penser là, notre larron ponctue le tout d’un « Notre super projet d’interface de renseignement commune sera mise en place dans…72 heures ! » avant de lancer un énorme compte à rebours.

Et comme chacun sait, le compte à rebours géant, c’est tout sauf un truc de méchant.

Bon, vous savez quoi, c’est tellement naze que je vous propose plutôt de retourner du côté de l’Afrique du Nord pour retrouver James Bond et Léa Seydoux qui grimpent dans un train avec couchettes et restaurant inclus (et pas la voiture-bar du TGV, si vous voyez ce que je veux dire) pour traverser le désert jusqu’au point voulu.

Nos héros partent à l’aventure, l’occasion pour eux d’aller prendre un cocktail dans la voiture restaurant, lui en smoking, elle en robe, et de trinquer. Mais à la seconde où ils vont boire, une voix gronde derrière eux :

« Je dérange ? Vous alliez prendre… un repas  sur le pouce ?« 

Saperlipopette  ! TOM POUCE !

372654.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Vous voyez les figurants ? Ben voilà, hop, ils ont disparu d’une scène à l’autre. Un petit détail. Minuscule. Rien du tout.

Aussitôt, la bagarre s’engage, et accessoirement, le train se vide de tous ses occupants (ce qui est quand même drôlement pratique). James Bond et son gros copain se font donc des mamours tout en utilisant tout ce qui passe à leur portée pour pimenter un peu la chose.

« Tom… gnnn… je vais te faire mal !
– Ah non ! Sinon… je dis pouce !
– Raaaah bordel, c’est insupportable ! Et puis moi aussi j’peux en faire des blagues ! Tiens je… te… ha ! Voilà ! Comment es-tu arrivé ici, Tom ? C’est… ton petit doigt qui te l’a dit ?
– … non. Non James, attendez, vous n’avez pas compris, en fait, je ne fais que des blagues sur le p…
– TIENS JE TE FAIS TOMBER HORS DU TRAIN FALLAIT RESTER CONCENTRE ! »

Et dans un terriblement hurlement, Tom choit hors du convoi ferré et disparaît dans la nuit dans un douloureux roulé-boulé.

« C’est ce qu’on appelle… se tourner les pouces ! »

Déclare Léa Seydoux peu avant que James Bond n’essaie de la balancer dehors aussi parce que ça commence à l’énerver un peu ces calembours. Bon, en fait, j’exagère, la véritable scène est pire, puisqu’alors que James vient de finir de faire la bagarre, il regarde Léa Seydoux qui lui demande :

« Et maintenant ? »

Et pouf, ils se téléportent dans leur coin couchette avec une grosse envie de touche-pipi. Formidable. Ce James Bond arrive à faire s’enchaîner les scènes avec la subtilité de Godzilla (le monstre ET le film). Une fois que tout le monde a pu se frotter tout nu contre qui en avait envie, les deux débarquent au petit matin dans une minuscule gare au milieu du désert, ou ils n’aperçoivent rien à des kilomètres à la ronde.

Du moins, durant des heures, car si le désert essaie bien de leur mettre la fièvre, une vieille automobile paraît à l’horizon : une Rolls Royce de 1948 (Hollywood se sent toujours obligé de donner l’année des voitures ; alors qu’en France, on dit rarement « Ho ! Une Fiat Punto de 1992 !« ). Et à son bord, un chauffeur qui s’arrête et se propose de les emmener au lieu de poireauter comme des grosses buses au milieu du désert. Et les emmène jusqu’à une sorte d’immense base secrète au milieu de nulle part, probablement construire par magie pour expliquer comment personne n’a jamais eu connaissance de la construction d’un truc aussi important.

Oui, tous les clichés de James Bond y sont, mais sans l’ambiance. Ils sont placés la à la queue-leu-leu, et nous n’avons pas fini.

Car sur place, toute une armée de sbires les accueille dans le luxueux complexe, où ils sont traités en invités, bien que désarmés, jusqu’à recevoir une invitation à rencontrer le maître des lieux dans un coin précis de la base, à savoir une large salle plongée dans l’obscurité, au milieu de laquelle se trouve, posé tel une pièce de musée… un gros caillou.

« C’est en réalité un astéroïde, James.« 

Dit une voix dans l’obscurité avant que son propriétaire ne se montre : Franz-le-méchant !

« Il s’est écrasé ici et a formé le cratère au milieu duquel cette base est logée. N’est-ce pas fascinant ? Toutes ces années passées dans le vide de l’espace, avant de finir sa course ici, sur cette planète, dans le bruit et la fureur et…« 

Mais James et Léa Seydoux ronflent déjà devant le discours simili-grandiloquent de notre méchant, qui est en fait juste tout naze et pas vraiment charismatique. Il leur propose donc plutôt de visiter son installation, tout en demandant à James :

« Mais sinon, tu es venu faire quoi, ici ?
– Te tuer.
– Tu casses un peu l’ambiance. Mais comme ce film continue à enquiller les poncifs sans aucune raison, si je me mettais soudain à te dévoiler tout mon plan sans l’ombre d’une raison, même pour un film James Bond ? Bon alors je te la fais courte : j’ai corrompu des gens partout dans le monde, comme ton ami C. Déstabilisé celui-ci avec mes différents agents que tu as neutralisé dans les films précédents. Mais à chaque fois, c’était moi, derrière. Mon but était de forcer les services secrets du monde entier à s’unir… mais à utiliser MON système pour ce faire ! Dans moins de 72h, maintenant que cela a été voté, j’aurais accès aux renseignements du moooonde entiiiiiier hahahahahahaaaaaa !
– Ah bon ? Parce que les mecs lancent un truc à l’échelle mondiale 72h après son vote ? C’est bien un film. Logiquement, au treizième marché public truqué, tu aurais fini par laisser tomber, Franzounet. 
– Non mais chut. C’est comme ça.
– Alors d’accord mais au final, à quoi ça te sert ?
– Ben… à contrôler le monde entier ? A tout savoir pour agir en paix ?
– Mais c’est pas ce que tu faisais déjà ? Puisque justement tu manipules jusqu’à C ? Et d’autres gens influents dans tous les pays, comme tes hommes le racontaient dans la scène du grand palais plus tôt dans le film.
– Ah je… tiens c’est… non mais grâce à ça je…
– Ben tu ne feras rien de plus qu’avant, en fait. »

Mais avant que Franz ne réalise pleinement que c’est un peu incohérent, il camoufle son plan derrière une incohérence plus grosse encore.

« Tiens James, regardons plutôt tous les écrans de ma base où en un claquement de doigt, je fais apparaître le film de toi chez Mr White. Tu sais, la caméra que tu as laissé te filmer sans aucune raison plus tôt. Bon, c’est déjà complètement absurde. Mais regarde : je vais montrer le moment où tu confies ton arme à Mr White pour lui montrer à quel point tu as confiance en lui… et comment il se suicide avec.
– Non ! Noooon, Léa Seydoux ne doit pas voir ça ! Nooooon ! NOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! LEA, JE PEUX TOUT EXPLIQUER ! »

Mais ? Mais pourquoi tu t’énerves galopin ? Au contraire : d’habitude tu abordes les gens façon « J’étais dans la pièce quand ton père est mort« , mais là, quelqu’un qui montre que bah, oui, tu ne l’as pas tué, c’est lui qui a choisi de se suicider, et ça va plutôt dans ton sens, ça t’énerve ?

Hé bien oui. Tellement que les hommes de Franz sont obligés de lui taser le fond de culotte pour le calmer.

A son réveil, James se trouve ainsi attaché à une sorte de chaise de dentiste (des êtres profondément malfaisants : certains lisent ce blog, c’est dire, j’insiste), reliée à un ordinateur derrière lequel Franz s’active pendent que Léa Seydoux est invité à regarder.

Franz se lance donc dans un soliloque aussi peu inspiré que ses précédentes tirades.

581754.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

« Léa, vous maîtrisez les arts martiaux ? Les armes ? Vous l’avez prouvé en aidant James contre Tom Pouce ? Bon, ben surtout, vous restez là, pas attachée, et vous n’essayez pas de m’arrêter alors que je suis à deux centimètres, d’accord ? »

« Ah, les amis ! Cette chaise est reliée à des bras mécaniques avec de fins forets me permettant de toucher et détruire des zones nerveuses très précises de James. Par exemple, James, je vais programmer que cela te perce… ici… et là ! Et ainsi, tu vas perdre le sens de l’équilibre, ainsi que de l’ouïe. Oui, je retire des sens aux gens. Je suis comme ça, j’ai toujours aimé les Chevaliers du Zodiaque. Bon, attention… zip zoup… et voilà, plus d’oreille interne et plus d’oreille tout court pour James ! N’est-ce pas triste ? Sinon, Léa, pendant que je te tiens, tu sais, je dois te raconter mon histoire : lorsque James a perdu ses parents, mon père l’a recueilli. Il l’adorait. J’étais jaloux. Alors j’ai décidé de devenir un super grand méchant.
– Votre père était mort. C’était quoi l’intérêt ?
– Ben… le… je… BON, CA SUFFIT AVEC VOS QUESTIONS ! Tiens, pour la peine, haha ! Je vais toucher une zone particulière chez James : celle de la reconnaissance des visages. Il ne pourra plus jamais les retenir. Il vivra dans un monde froid, sans visages familiers… et il ne pourra même plus vous reconnaître, hohoho ! Vite, petit bras mécanique… voilà ! Ahaha, désolé, James !
– James, noooooon ! »

Léa Seydoux, bouleversée, se rue vers James pour lui faire un bisou et maudire sa nouvelle condition d’homme sans mémoire visuelle (seule raison pour laquelle il peut donc supporter ce film, je suppose). Mais au moment où elle se penche et que Franz ricane « Hinhinhin, il ne vous reconnait plus ! », James chuchote :

« Comment oublier quelqu’un comme toi ?« 

Pardon ? James Bond vient de vaincre son handicap… par LE POUVOIR DE L’AMOUR ? Mais… je… qu’est-ce que je regarde ? Sean Connery, reviens ! Bon hé bien voilà. James Bond, vous le saurez, n’a aucun souci de mémoire, vision, oreille, toucher ou que sais-je. Le script vient juste de dire « Les dix dernières minutes, en fait, c’était du flan, non, il n’y a aucune explication, il est amoureux, lol, STFU.« 

Génial.

James n’a donc plus qu’à délicatement ôter sa montre de son poignet via diverses contorsions, régler à l’aveuglette l’alarme du bidule (sans savoir comment elle marche, je le rappelle, ni la portée de l’explosion), et ordonner à Léa Seydoux de balancer le tout sur Franz. Ce qu’elle fait.

Et boum, Franz est projeté à terre par l’explosion.

Léa aide aussitôt James à se détacher, et tous deux s’enfuient, James ouvrant le chemin en tirant comme un dieu (j’insiste : le mec est censé être incapable de se déplacer seul) sur tous les gardes qui eux, loupent tous leurs tirs pendant que bien évidemment, la base est ravagée par des explosions. Comment ça, pourquoi ? Ben la montre a explosé tout à l’heure et… et puis ils ont touché un… mouais, non. On va dire qu’en réalité, les ouvriers de la base avaient utilisé de la poudre noire au lieu du ciment pour des raisons budgétaires.

Pendant que tout saute, nos héros filent donc en hélicoptère.

Et après moult aventures (comprendre «  et hop, un fondu au noir  !  »), peuvent regagner l’Angleterre, où ils informent M et Q du plan de S.P.E.C.T.R.E. Il faut donc arrêter C aussi vite que possible. Nos larrons partent s’en occuper, mais alors que le convoi roule pour s’en charger, je vous passe les détails : des hommes de S.P.E.C.T.R.E parviennent à isoler la voiture où Bond est, à l’en extraire et à le kidnapper, et d’autres à récupérer Léa Seydoux, qui elle, avait décidé de rentrer chez elle probablement pour manger de la glace en surfant sur Instagram, et était donc en promenade sur les trottoirs londoniens.

M et Q improvisent donc un plan de leur côté : Q paralyse, grâce à la magie de l’informatique d’Hollywood, le lancement du programme international de partage des données entre services de renseignement (mais je ne comprends pas trop : ils supposent qu’en empêchant son lancement, les gens vont dire « Boh, ça plante ? Ben du coup on oublie le vote et on retourne chez nous jouer à la crapette »  ?). Quant à M, il tente d’arrêter C pour haute trahison, mais ce dernier en tentant de faire le kakou, finit par faire une chute mortelle, parce que les chutes mortelles, c’est important pour bien finir un film).

Mais James Bond, alors ?

Hé bien lui se réveille avec un slip sur la tête à l’arrière d’une camionnette, entouré de méchants qui l’emmènent jusqu’à l’ancien QG en ruines des services secrets britanniques qui avait un peu explosé durant le précédent film. Bond a tôt fait d’ôter son slip (celui sur la tête, je précise), de claquer les margoulins qui l’accompagnent… et de découvrir qu’à l’intérieur des ruines, c’est un vrai jeu de piste qui l’attend.

Sur les murs, son nom a été inscrit. Et des flèches l’invitent à filer d’un point à un autre, tout en passant devant des portraits des méchants des épisodes précédents, ainsi que celui de M. Et tout au bout, dans un souterrain, derrière une vitre blindée l’attend… Franz. Vivant, mais qui a perdu un œil dans l’explosion de la montre de James durant son évasion.

« Bonsoir, James.
– Franz !
– Tu as été rapide, en Afrique, oui… rapide et rusé… si seulement moi et mon génie avions pu prévoir que ta montre était un gadget alors que c’est le cas dans quasiment toutes tes aventures, que j’ai pourtant dit avoir étudié de près. Mais bon, ne parlons pas du passé. Parlons du futur, James. Comme tu le sais, ce bâtiment était voué à la démolition. Il est déjà bardé d’explosifs. Alors tu as deux options : ou bien fuir avant que les 3 minutes de ce compte à rebours derrière moi ne s’écoulent… ou bien retrouver Léa Seydoux qui est cachée dans le bâtiment et mourir avec elle car tu n’auras plus de temps. A toi de voir.
– Hmmm… je peux poser une question d’abord ?
– A ta guise, James.
– J’ai fui ta base en hélicoptère. Je suis rentré directement en Angleterre, où j’ai retrouvé M et Q pour stopper C au plus vite. 
– Oui, et la question ?
– Hé bien sachant que je t’ai laissé blessé derrière moi, où as-tu trouvé le temps de partir à ma poursuite, te soigner l’œil, venir en Angleterre, préparer mon kidnapping de Léa Seydoux et moi-même, la cacher dans ce bâtiment, le barder d’inscriptions pour moi, imprimer et coller des posters de gens tirés des films précédents, et aller prendre la pose derrière une vitre blindée ?
– … ho. Ah.
– J’aurais bien rigolé si pendant que tu taggais mon nom dans le bâtiment, ça avait attiré l’attention d’un mec surveillant le coin et que tu t’étais bêtement retrouvé au trou.
– OUAIS BEN EN ATTENDANT, COMPTE A REBOURS ! »

Et Franz s’enfuit dans un rire diabolique par un passage mystérieux (le mec connaît semble-t-il mieux le coin que James Bond, dont ça a pourtant été la base durant des années, un détail), laissant James avec son dilemme. Qui ne dure pas, puisque notre héros décide de filer retrouver Léa Seydoux, gagne la partie de cache-cache (elle était cachée derrière une porte si coincée que James doit la forcer à coups de pied – la porte – autant vous dire que je me demande comment les méchant l’ont amenée là), puis saute dans la Tamise au pied du bâtiment avec elle pendant que le coin explose.

391279.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

A ce stade, c’est tellement naze que vous devez regretter l’époque où au moins, il y avait des jeux de mots avec Tom Pouce. Reviens, Tom Pouce.

Franz, qui avait suivi la scène depuis son hélicoptère personnel sans apercevoir nos deux larrons s’échapper de son piège, repart donc pépère en suivant le fleuve et en volant bas. Ce qui est un HEUREUX HASARD car James trouve un bateau, une pétoire, poursuit le méchant et parvient à endommager le moteur du bousin.

Franz est fort surpris lorsque son hélicoptère s’écrase sur un pont londonien, et que, heureux hasard encore, il en est le seul survivant. Mieux encore, la police se téléporte aussitôt sur les lieux (comme ça, pouf) et… bloque les accès au pont. Sans s’approcher.

Leur museau magique a détecté un méchant dans l’épave ? Ils font bien attention à surtout tout laisser brûler sans intervenir ?

Seul M, lui aussi arrivé sur les lieux, parvient à se frayer un passage dans le cordon policier à l’aide de l’argument magique « C’est moi, M. Mais si, vous savez ? Vous avez reçu un message d’un certain C il y a quelques heures disant que mon programme 00 n’existait plus. Bon ben croyez-moi sur parole si je vous dis que je suis gentil et que C est mort et laissez-moi passer« . Et hop ! Il passe.

Mais de l’autre côté du pont, James Bond arrive lui aussi.

La police doit aussi se curer le nez de ce côté là, puisqu’elle laisse passer un mec un peu en sang, crado et armé sans lui poser de questions. Et lorsque Bond aperçoit Franz, blessé, qui rampe hors de l’épave de l’hélicoptère, il se rue dessus et lui pointe son arme sur la tête sous le regard anxieux de M.

Et accessoirement, mais là encore, détail, d’environ quarante flics qui regardent la scène en se disant  « C’est marrant, ce type armé qui braque un survivant du crash, laissons-le potentiellement l’exécuter à bout portant. »

Mais finalement, James redresse son arme. Et annonce : non, il ne fera pas ça. Franz ira en prison, comme le méchant qu’il est.

Et James s’en va donc comme un prince.

Nous le retrouvons quelques temps plus tard, alors qu’il rend une visite surprise à Q pour lui demander encore un petit service : il aurait besoin d’emprunter la plus belle voiture de tout le service, l’Aston Martin de Skyfall, qui vient juuuuste d’être réparée (là encore, ça tombe bien quand même). Et au volant de sa nouvelle automobile, notre héros propose à Léa Seydoux d’aller faire un tour.

On l’entend alors marmonner : « Mais du coup, elle venait faire quoi, Monica Bellucci, dans ce film ? »

Et… FIN !

__________________

Une conclusion  ?

Bien sûr. Et comme souvent, laissons-la à des gens respectables, comme par exemple, Télérama.

L’intelligence et le brio de Sam Mendes risquent de rendre difficile, désormais, la vision des Bond de jadis.

Transmis à Sean Connery.


Des fiches pour tout le monde

$
0
0

En ces temps troublés, vous êtes nombreux à vous interroger sur le monde, et plus encore, sur la France.

Car si celle-ci est au cœur de bien des débats, et soulève même des inquiétudes, j’ai décidé, en collaboration avec notre gouvernement, de vous transmettre les fiches pédagogiques qui vont bien et vous expliquent pourquoi vous n’avez à vous inquiéter de rien. Vous avez un doute sur les mesures de sécurité actuelles, les décisions politiques, les évictions de journalistes et ou l’enfermement de militants ?

Ces fiches, que je vous invite à faire tourner auprès des mécréants qui douteraient des compétences et de la bonne volonté de notre gouvernement, répondront à toutes vos inquiétudes.

Sinon, ce sera le GIGN qui s’en occupera lorsqu’il défoncera votre porte, puis éventuellement votre gueule, à coups de rangers.

Je vous laisse cliquer sur chaque image pour l’afficher en grand.

Bonne instruction à vous.

Communiqué bullshit barriere

Les terroristes ne pourront plus se garer sur les trottoirs : no pasaran !

Communiqué bullshit Guenole

Et n’oubliez pas : nous défendons la civilisation et la liberté d’expression contre les barbares.

Communiqué bullshit Fouille

En plus, les fouilles sont souvent aux frais des lieux d’accueil. Les festivals à petit budget apprécient.

Communiqué bullshit DroitsHomme

Le plus classe, c’est quand vous annoncez publiquement que vous allez faire l’exact inverse que ce que vous répétez depuis 2 semaines.

Communiqué bullshit Joel

En même temps, c’est vrai que dealer du Jungle Speed, c’est quand même plutôt dangereux.


Hunger Games : Révoltant – Deuxième partie

$
0
0

La série Hunger Games s’achève.

Je sais, c’est dur. Séchez ces larmes, soyez forts, et prenez une grande inspiration ; car tant pour la nostalgie d’en revivre ses plus beaux moments que vous remettre dans le bain, je me permets, comme toujours, de vous faire le résumé des épisodes précédents. Vous êtes prêts ? Vos neurones sont en sommeil ?

Alors en route.

Hunger Games I : Dans le futur, les Ch’tits à Miami ont rencontré Koh-Lanta et ont eu un enfant : les Hunger Games. Le concept est donc de réunir des gosses débiles au même endroit en les laissant s’entretuer. Si cela ressemble aussi au pitch d’une voiture SNCF, c’est pourtant le jeu favori de Panem, une dictature futuriste dirigée par le maléfique Président Snow. Ces jeux servent à pacifier la population en… je ne sais pas ? En l’énervant très fort ? Allez savoir. Bref : un jour, Katniss, une jeune fille d’une région nommée District 12 y est envoyée. Accompagnée d’un garçon, Peeta l’homme-kebab, elle triomphe de tous les dangers, roule un ou deux patins en passant, et à force de jouer les amants maudits avec l’être mi-homme mi-petit pain, tous deux parviennent à pourrir le jeu, à obtenir le soutien du public, et gagnent donc le grand prix, à savoir un séjour pour deux à Melun. Le Président Snow est un peu bougon, car en brisant la règle du « Il ne doit en rester qu’un« , pourtant héritée de Christophe Lambert, les deux adolescents ont fait un gros doigt au système. Est-ce que cela va provoquer une rébellion ? Holala, ce suspens !

Pour rappel, le spoiler est là.

Hunger Hames II – l’embrasement : Le Président Snow, qui ne voulait plus entendre parler de Katniss, devenue une icône du peuple qui en a marre d’envoyer ses enfants mourir dans des jeux à la con, décide que alleeeez, si on la remettait dans les Hunger Games, comme le lui souffle son conseiller Bob ? Ça a l’air drôlement intelligent, faisons-le ! Katniss manque donc de se faire broyer, gazer, brûler, noyer, avant qu’à la fin, Bob qui tentait de la tuer depuis le début et ne manquait son coup que de justesse à chaque fois, et principalement par hasard, ne dise que reviens gamine, c’était pour rire ! En fait, je suis gentil : je suis là pour te faire t’échapper des Hunger Games ! Ce qu’il fait, avant d’emmener Katniss  à l’abri dans la base secrète des rebelles anti-Snow, qui se cachent dans les ruines du District 13. Merci Bob pour cette évasion ! Mais au fait, qui est le con qui avait proposé de remettre Katniss dans les Hunger Games au début du film, dis-moi ?

Pour les intéressés, le spoiler est ici.

Hunger Games III – La Révolte – Première partie : Présidente, la chef des rebelles du District 13, propose à Katniss de tourner des clips de propagande aidée de Bob. En postant le tout sur la chaîne Youtube de Katniss, #EnjoyFeignasse, ils espèrent soulever Panem contre Snow, un District après l’autre. Aidés par un scénario poussif et des personnages qui se bavent dessus quand il faut réfléchir, ils y parviennent tant bien que mal quand bien même certains districts subissent des représailles avant de découvrir que le Capitole, qui a capturé Peeta, l’utilise pour leurs clips de propagande à eux, postés sur la chaîne de Peeta, #SoSamouraï. Pour éviter que le Capitole ne leur pique leurs abonnés, les rebelles envoient un commando libérer Peeta. Hélas, ils lui ont lavé le cerveau (ça a dû aller vite) et Peeta à son retour tente de tuer Katniss ! Il est donc attaché à un lit d’hôpital et condamné à ne pas avoir la télé dans sa chambre pendant que Katniss se remet.

Et à toutes fins utiles, le spoiler est par là.

Comme tout cela est fascinant ! Est-ce que le dernier volet est aussi fameux que ses prédécesseurs ? Spoilons, mes bons !

_______________________________

256927.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

L’affiche : « Rien ne vous a préparé à ce dénouement ». Quand l’affiche ressemble à un message Facebook type « Vous allez être surpris » « Ce papa ne s’attendait sûrement pas à ça » ou « 10 révolutions qui vont vous étonner », tout est dit.

Notre film s’ouvre sur la clarté d’une chambre d’hôpital, et plus exactement celle de Katniss Everdeen, hospitalisée au sein de la base secrète du District 13 depuis que son ami Peeta, reprogrammé par le Capitole, a tenté de la stranguler pour qu’elle arrête ses répliques navrantes. Et le bougre a presque réussi, puisqu’un médecin qui examine la bougresse constate que ses cordes vocales sont endommagées. Elle effectue donc quelques exercices vocaux basiques, comme par exemple chanter l’intégrale de Luciano Pavarotti, avant de se tourner vers Bob, qui assiste à la scène. Souvenez-vous, Bob, le spécialiste de la propagande locale. Raaah, à quoi ça sert que je fasse des résumés si vous ne les lisez pas, bande de fourbes ?

Bref. Katniss, avec sa voix de routière à trois paquets de gauloises par jour, demande à Bob ce qu’il en est de Peeta.

« Il… va… bien ?
– Le Capitole lui a lavé le cerveau. Il y a du travail, mais nos médecins progressent. Il est déjà plus calme. 
– Je… peux… le… voir ?
– Non. Il n’est pas prêt. Nous devons d’abord voir comment il réagit en présence d’éléments familiers. Nous allons commencer avec une grosse feuille de salade.« 

Et Katniss est donc emmenée jusqu’à une salle d’observation d’où elle peut observer Peeta, attaché sur son lit d’hôpital, alors que l’on fait rentrer une grosse feuille de salade. Peeta réagit bien, y compris lorsqu’ensuite, on fait rentrer de l’oignon, puis de la harissa. Enfin, on tente d’aller un niveau au-dessus : on fait rentrer Primrose, la sœur de Katniss. Peeta est donc quelque peu surpris.

« Mais ? Prim ? Tu n’es pas…
– Morte ? Non.
– Non, j’allais dire : tu n’es pas une feuille de salade, mais ça marche aussi. Désolé, je me rétablis doucement, et puis niveau charisme, c’est un peu pareil. Mais c’est vrai, ça, tu n’es pas morte ? Le District 12 n’a pas été bombardé ?
– Si. Mais j’ai pu me cacher ici, au sein du District 13, d’où nous poursuivons la lutte contre le Capitole.
– Attends… et ma famille ? Elle a survécu aussi ?
– …
– Prim…
– La boulangerie de tes parents a été bombardée, Peeta.
– Mais… mes parents…
– Ah ben, hé, ils se sont ramassés une bombe de deux tonnes sur le coin de la gueule, on n’en a même pas retrouvé assez pour faire un sandwich, alors si tu veux bien, oui, ils sont m…
– OUAIS BEN J’AI COMPRIS MERCI. De toute manière, tout ça, c’est la faute de Katniss.
– Pardon ?
– Je le sais ! Elle a déclenché cette guerre ! C’est sa faute ! C’est le Capitole qui l’a programmée pour faire ça, pour nous détruire ! JE LA HAIIIIS ! JE SUIS COLEEEEERE ! »

Et Peeta devient tout excité, obligeant Primrose à sortir, pendant que l’on injecte de la mie à Peeta pour l’adoucir un peu. Katniss, elle, est dépitée. Alors c’est ce que croit Peeta ? C’est terrible ! Bon, ce qui est encore plus terrible, c’est que Peeta pense que Katniss est du côté du Capitole, alors que le Capitole l’a reprogrammé lui pour penser du bien, justement, du Capitole, c’est donc très con, mais on va dire que personne n’a pensé à regarder le film précédent avant d’en tourner la suite.

Peeta étant un peu inutile, le scénario avance donc, et probablement en accéléré puisque pif pouf, en une scène, Katniss perd ses marques sur le cou et retrouve toute sa voix. Ce qui lui permet d’honorer un rendez-vous en salle de réunion avec Bob et Présidente, qui pour rappel, est la Présidente du District 13 et la chef de la Résistance.

« Bonjour Katniss. Comment ça va ?
– Bien, grâce aux pouvoirs de guérison magique de ce film. 
– Parfait, tu es un peu la Wolverine de cette base. Accessoirement, ma petite Katniss, il nous faut continuer notre combat.
– Ça tombe bien, j’aimerais me rendre utile. Envoyez-moi là où l’on se bat. Vous savez que je peux chauffer les soldats. 
– Dit comme ça, ça fait un peu amie des matelots, m’enfin bon. Et puis tu es trop précieuse pour ça.
– Vous savez ce dont je suis capable. 
– Hmmmouiiii, maintenant, tu sonnes plus merdeuse arrogante qu’autre chose. C’est un don chez toi de toujours sonner mal ?
– M’en fous. Envoyez-moi sur le front.
– Soit. En ce moment, la bataille fait rage dans le District 2. Si nous le prenons, il nous ouvre les portes du Capitole. Va, et… heu… chauffe les troupes ?
– Faisons comme ça. »

Et Bob d’approuver :

« Oui, ça nous donnera l’occasion de faire d’autres propaclips. »

Woputain, je n’étais pas prêt. J’avais oublié le terme « propaclips ». Bon. J’ai arraché mon moelleux accoudoir de cinéma, comme ça, pris par surprise, mais je vous propose d’oublier ce terme qui ressemble plus à une descente d’organe qu’à un outil de communication, et revenons à Katniss.

Zip la fermeture éclair, clac la boucle de ceinturon, et hop, notre héroïne s’en va d’un bon pas prendre l’un des hovercrafts du District 13, direction le District 2.

En chemin, elle est bien évidemment torturée par l’image du pauvre Peeta, tout fou et attaché à son lit, mais voit quelqu’un venir s’asseoir près d’elle : Gale. Son petit ami officiel. Il fait sa tête de bellâtre lui-même torturé, tout en expliquant qu’il sait qu’elle aime Peeta, et que bon, il faut qu’il arrête d’être jaloux, qu’un jour, elle fera son choix, qu’elle vivra heureuse, que son bonheur fera le bonheur de ceux qui l’aiment, qu’il n’y a donc aucun problème même si Gale a un peu une bûche dans le slip à force d’attendre.

Si l’on s’en fout un peu, ce qui est plus intéressant, c’est quand Gale va retrouver Electro (ingénieur et ancien candidat aux Hunger Games, désormais en fauteuil roulant) dans un coin de l’hovercraft pour discuter plans de batailles. L’un de ceux-ci consiste à larguer des bombes sur une zone, puis à attendre l’arrivée des médecins & co… pour faire exploser une seconde bombe à ce moment là et maximiser les pertes civiles. Ce que l’on appelle en langage technique « Une belle technique de pupute« . Katniss, toi qui te révolte toutes les deux minutes, un avis ?

Non. À la place, Katniss se contente de froncer un peu les sourcils et de marmonner que c’est moyennement cool (la vache, grosse rebellitude les enfants), puis va préparer son arc, car on va débarquer dans le District 2.

Et en effet : l’engin se pose sur une place au milieu de la ville dévastée, et Katniss est accueillie au bas de l’appareil par les rebelles en pleine baston dans le district, qui l’emmènent jusqu’à leur QG où les attend leur chef, que nous appellerons Brienne en hommage à tous ces acteurs de Game of Thrones qui tentent de percer au cinéma en ce moment. Brienne explique promptement la situation.

« Salut les jeunes. Bon, voyez-vous, ici, c’est un peu la merde. L’ennemi dispose d’une super base souterraine que nous appelons « La Noix », probablement une sorte d’hommage à Tic et Tac, et hier encore, on a tenté un assaut dessus et on s’est fait meuler. Or, tant que cette place-forte demeure, impossible d’accéder au Capitole. Nos pertes sont lourdes, et les armes encore nombreuses à l’intérieur. Si quelqu’un a une idée… Katniss ?
– Non, les idées, c’est pas trop mon truc.
– Micheline, la chef des troupes d’assaut ?
– Non plus. On en a pris plein la margoulette hier, je suis un peu fatiguée.
– Présidente, qui participe à la réunion par Skype ?
– Non, mais je vous ai envoyé Katniss, notre Geai Moqueur. Et je suis sûr que causer de nos plans sur Skype ne présente aucun risque.
– Bon…
– Moi, j’ai une idée !
– Gale ? 
– Et siiiii plutôt que de prendre la base d’assaut… on l’assiégeait ? Elle est en montagne, c’est ça ? Alors si on bouchait les issues avec des avalanches ?
– Toutes sauf une pour que les civils à l’intérieur puissent sortir… hmmm, c’est rusé ! Je dis oui ! »

Et le plan est donc arrêté : les hovercrafts iront bombarder la montagne à des points stratégiques pour déclencher des avalanches et hop (c’est bête qu’ils n’y aient pas pensé avant ; heureusement qu’un ado passait par là). Le soir-même, l’affaire démarre, et depuis la ville en ruines au pied de la montagne, Katniss ose à peine regarder les bombardements parce que mon dieuuuuu cette technique consistant à attaquer la forteresse sans tuer personne tout en laissant une issue pour ceux qui veulent se rendre, c’est tellement monstrueuuuux !

Hmmm. Rappelle-moi ta réaction tiédasse plus tôt au sujet des explosions à rebours pour tuer des médecins venus aider des blessés ?

Voilà. Merci.

443940.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Katniss, la seule personne qui marmonne « Mon Dieu c’est affreux » quand surtout, on ne tue personne.

Lorsque l’affaire se termine, Katniss est invitée à rejoindre les troupes rebelles qui assiègent le seul accès encore ouvert à la forteresse : une voie de chemin de fer. Elle doit y tourner un clip de propagande (ne me faites pas répéter l’autre horrible mot), lorsque soudain, du bruit provient du tunnel : un train est en train d’en sortir, fort lentement ! Et il est bardé de civils venus se rendre ! Promptement, les rebelles se mettent en position autour du convoi qui s’arrête, et désarment les civils qui… comment ça ? Les civils sont venus se rendre l’arme à la main ? Je… mais ? Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Des civils armés ? Il n’y a que moi que ça choque ?

Toujours est-il que les civils descendent, mais que l’un d’entre eux refuse de lâcher son pistolet. Ce qui énerve très fort les rebelles, et finit par provoquer un premier coup de feu de la part de ceux-ci.

« Naaaaooooon ! » hurle Katniss en se jetant sur le pauvre civil qui a reçu le tir en question. « Il voulait juste se promener avec un pistolet, il ne faisait rien de m…« 

« Ne bouge plus, truie des bois. » s’exclame soudain le civil en se relevant pour coller le canon de son arme sur la tronche de Katniss. « Donne moi une seule raison de ne pas te tuer !« 

« Tu es entouré par 250 hommes armés, qui là, se contentent de regarder en bavant parce que la réalisation les a oubliés, mais si tu me tues, tu es mort ? »
« Si tu me tues, à mon avis, il vont aussi tirer dans les autres civils en représailles ? »
« Je fais partie de ceux qui ont insisté pour ce tunnel d’évacuation ? »
« J’ai joué dans X-Men, si tu veux, je te présente Magneto ? »

Mais non : à la place, Katniss se lance dans un discours digne de figurer sur une image Facebook au-dessous d’un message « like et partage« . En substance, elle lui dit que nous sommes tous des amis, que c’est super, que tout ça, c’est la faute du méchant Président Snow au Capitole, et que c’est lui qu’il faut meuler. Et que l’important dans la vie, c’est l’amour et l’amitié.

Tout le monde verse donc de grosses larmes, les jambes tremblantes pendant que l’équipe de tournage de propagande des rebelles retransmet ce moment magique en direct en commentant le tout avec des mots comme « émotion », « générosité », « authentique », sincérité » et autres termes issus du vocabulaire mongoloïde du PAF.

Sauf que soudain, ailleurs dans la foule des civils, l’un d’entre eux bondit, sort une arme, et colle un gros cachou dans la mère Katniss, ce qui lui fait moyennement du bien. Elle s’effondre en marmonnant « Mouleshot :(« , peu avant que les rebelles ne fusillent le vilain sur place.

Katniss est-elle morte ?

Hé bien, bondissons du côté du Capitole, où nous retrouvons le Président Snow à table avec ses plus proches conseillers qui portent un toast en voyant les images de Katniss recevant son pruneau.

« Un toast ! 
– Ouiiiii !
– Et d’ailleurs, un toast à quoi, général Toupourix ?
– Hmmm… à… heu… à la mort de Katniss ? J’ai pas révisé, c’est pas juste !
– Non. Tant que les rebelles ne s’en servent pas de propagande, elle n’est pas morte. »

Oui. Ou alors elle vient de mourir il y a exactement 6 secondes, ce qui laisse peu de marge d’exploitation, non ? Et si j’ai mal compris et que c’était du direct, d’où les rebelles auraient-ils diffusé eux-même (vu que ce sont les images de leur équipe de propagande) le moment où leur héroïne meurt ? Non, c’est juste très con, Président Snow.

« Pour la peine général Toupourix, et puisque vous êtes incapable de stopper les rebelles… allez donc mourir. J’ai empoisonné votre champomy.
– Rho non ! Rheu ! Keuh ! Reuh ! Kof kof… raaah… couic. Ayé, je suis mort.
– Bien. Je portais un toast à une ère nouvelle qui va s’ouvrir. Et à la fin des rebelles. Car nous allons leur ouvrir les portes du Capitole… laissons-les venir. Quoiqu’il arrive, ils seront là dans quelques jours. Interdisons-leur simplement l’espace aérien en rassemblant nos défenses. Et laissons les rebelles au sol dans une ville déserte… REMPLIE DE PIÈGES, HOHOHO ! Dites à nos concepteurs de pièges des Hunger Games de remplir la ville de pièges et de caméras ! Le monde verra la marche glorieuse des rebelles… devenir la marche de leurs souffrances et de leur fin ! »

Quel gros méchant, alors. Et quel bon gros plan tout pourri. Sinon, détail : pour la ville déserte, tu fais comment ? Si les rebelles tiennent tout, sauf le Capitole ? Tu transformes les civils en papillons ? Tu les caches dans ta ville-secrète-sous-la-ville-ah-tiens-oui-c’est-pratique-en-fait ?

Mais là encore : le film oublie ce léger détail, que représente quelques millions de personnes. Appelons ça « Le syndrome Avengers« .

Et retournons du côté des rebelles, pour voir comment ça va. Et plus précisément… dans une chambre d’hôpital.

Où se réveille Katniss.

Puisque non, la bougresse n’est pas morte (je sais, c’est fou). En fait, son réveil est même un peu brutal, puisqu’une ancienne candidate des Hunger Games qui traînait par là, qui tout comme Peeta, fut otage du Capitole, et que nous appellerons Germaine, est venue lui débrancher sa perfusion de morphine pour se droguer avec. Et aussi, expliquer à Katniss qu’elle la hait, qu’elle est jalouse d’elle. Et non, il n’y a aucun garde. Ce n’est jamais que Katniss, le Geai Moqueur, le symbole de la rébellion. Surtout, laissons entrer des gens ayant vécu les mêmes choses que Peeta, et donc du genre à tuer Katniss, dans sa chambre à jouer avec ses perfusions tout en lui expliquant qu’ils lui vouent une haine sans borne. C’est bien normal.

Ça va l’équipe du film ? Vous nous dites si on vous fait chier, hein ?

En tout cas, dans la conversation durant laquelle la bougresse explique Katniss a trop d’la chance d’être l’héroïne locale, nous apprenons que la balle qui a touché Katniss lui a brisé plusieurs côtes et endommagé un poumon. Retenez bien ça. Elle a d’ailleurs ordre de rester au sein du District 13 et de ne plus s’exposer, parce que les pruneaux dans la margoulette, ce n’est pas recommandé par l’ordre des médecins.

L’occasion pour Katniss de rendre visite à Peeta dans sa chambre d’hôpital. Entretien qui tourne court, puisque Peeta, toujours attaché à son lit, lui hurle qu’elle est une mutante du Capitole, qu’il faut la tuer, puis insulte vertement sa mère en araméen. Quoi de plus normal ? Katniss, qui n’aime pas trop que l’on insulte sa mère, et encore moins en araméen, va donc voir s’il n’y a pas plus intéressant à faire ailleurs. Comme par exemple, participer à un mariage.

Puisqu’en effet, aucun rapport avec la choucroute, Finnick, l’un des héros des Hunger Games, a décidé de se marier. Voilà, hop, ça atterrit au milieu du film, comme ça. Mais vous avez une intrigue en fait où vous mettez juste des scènes bout à bout ? Qu’importe, car il y a une grande cérémonie, à laquelle tout le monde assiste, suivie de danses endiablées. Auxquelles participe… Katniss ?! Mais attendez, elle avait les côtes et le poumon en vrac juste avant ! Hé bien, hop ! Katniss et ses mystérieux pouvoirs de régénération vont mieux, merci, c’est parti pour faire la chenille, et pas simplement la version où tu rampes par terre de douleur !

415397.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Se marier en plein milieu d’une guerre dans un film américain… cet appeau à balles dans la tête !

Et d’ailleurs, pendant qu’elle fait la chenille (c’est un mariage, nom d’une pipe, vous vous attendiez à quoi ?), elle pense très fort au bonheur de tous ces gens : pour les sauver… pour arrêter la guerre… elle ne voit qu’une seule solution : tuer le Président Snow (dans un épisode de Danger Five, passe encore, mais là, bon). Aussi, durant la fête, elle partage son idée avec Germaine, qui passait par là. Et Germaine de lui annoncer que si elle veut braver les ordres et aller tuer Snow, un hovercraft de ravitaillement va partir vers le front le soir-même pour apporter le matériel indispensable aux premières lignes. Katniss empaquette donc quelques affaires, puis furtivement, se glisse dans l’appareil au milieu des rations de combat, des munitions, et bien sûr, des piles géantes de magazines pornos.

Ainsi dissimulée, Katniss se laisse transporter jusqu’à la zone des combats, à savoir le Capitole, qui a effectivement été atteint par les rebelles, mais à sa descente de l’appareil, elle note qu’elle a peut-être oublié un léger détail : c’est la superstar médiatique de la Résistance. Du coup, c’est un peu comme Kendji Girac qui tenterait d’infiltrer un collège: c’est l’émeute. Katniss est aussitôt reconnue, toutes les caméras de la base se tournent vers elle et la foule qui l’entoure, et à distance, Présidente peut donc constater que Katniss a encore désobéi, sacrebleu de saperlotte.

« Bon, mon petit Bob, voilà le plan : quoiqu’il arrive, on dira que c’était notre plan, qu’elle a suivi nos ordres, faudrait pas que l’on s’imagine qu’elle pense par elle-même, non plus.« 

Ne t’inquiète pas Présidente : cela fait trois films que personne ne suppose qu’elle pense tout court.

Katniss retrouve sur place Gale (qui était à environ deux mètres de son point d’atterrissage, quel heureux hasard), et bientôt, puisque Présidente ne s’y oppose pas, voire prétend que ce sont ses ordres, Katniss obtient l’autorisation de quitter ce poste avancé pour rentrer dans le Capitole. Sauf que voilà : pour ce faire, on lui assigne une escouade chargée de la protéger. Et on a tôt fait de lui présenter, à savoir qu’elle est étonnamment constituée de :

  • Commandant Jean-Jacques
  • Lieutenant Jean-Jacques
  • Caporal Roudoudou
  • Jean-Jacques
  • Jean-Jacques
  • Jean-Jacques
  • Finnick-je-viens-de-me-marier-ma-femme-m’attend-au-pays-regarde-c’est-sa-photo
  • Jean-Jacques
  • Jean-Jacques
  • L’équipe de tournage de propagande

Auxquels s’adjoignent donc Katniss et Gale. Palsembleu, je me demande bien qui va mourir ou non ! En tout cas, le Commandant Jean-Jacques a tôt fait d’expliquer comment les choses vont se passer.

« Bonjour les amis, je suis le commandant Jean-Jacques. Pour rappel, notre unité est très, très précieuse. Nous rentrerons donc dans le Capitole, mais uniquement bien à l’arrière des lignes, pour tourner des vidéos de propagande. Si l’ennemi sera loin, les pièges, eux, seront de la partie. Plein. Partout. Le danger sera donc bien réel.
– Excusez-moi ?
– Caporal Roudoudou ?
– Si on est en arrière des lignes, comment est-il possible que tout soit encore bourré de pièges ? Notre armée a avancé en se téléportant ? On n’a aucune unité de déminage qui bosse derrière par exemple pour que des trucs comme la logistique suive ? Vous savez, ce bidule vaguement important en cas de guerre.
– Hem. Heum heum. Hmmm… écoutez, ce sont sûrement des pièges résiduels qui…
– Non mais moi je veux bien, hein. Mais on est là pour tourner des vidéos de propagande, c’est ça ?
– Tout à fait caporal.
– Ben alors pourquoi on ne le fait pas dans un quartier déjà déminé ? Non parce qu’il n’y a rien qui ressemble plus à un immeuble en ruines qu’un autre immeuble en ruines. Donc si c’est juste pour se balader dans le Capitole bombardé et faire des clips, on peut le faire dans un secteur sécurisé, non ?
– Bon, écoutez caporal, vous commencez à faire chier avec votre logique là. Vous savez quoi ? Je vais plutôt vous parler du Hollow. 
– Le ?
– Le Hollow. C’est une espèce de paire de jumelles de haute-technologie qui permet de détecter tous les pièges.
– Ah ben c’est d’autant plus con : les équipes de déminage que le film a oublié auraient pu trouver ça vaguement utile. 
– VOTRE GUEULE CAPORAL. 
– Bon, bon.
– Bref, qu’est-ce que je disais ? Ah oui, le Hollow détecte tous les pièges. Et ne me demandez pas comment Caporal ! Et en plus, si on le pose et qu’on appuie sur ce bouton… pif pouf ! Cela fait apparaître un plan holographique géant de la ville avec l’emplacement de tous les pièges ! Sauf ceux posés récemment.
– Attendez, d’où vous sortez ces plans ?! 
– Caporal, chut !
– Non, non ! Je veux savoir ! En supposant qu’il y a une taupe qui vous les a filés, elle ne peut pas aussi vous le mettre à jour ? Et puis d’où on voit que tous les pièges sont encore en place ? Encore une fois : par où nos troupes sont-elles passées ? Et puis d’abord, pourquoi dans ce cas on n’ouvre pas un chemin à l’artiller… »

BLAM BLAM fait le pistolet du commandant Jean-Jacques lorsqu’il abat le caporal Roudoudou qui posait bien trop de questions et le remplace par le caporal Jean-Jacques, bien plus conciliant. La petite troupe s’équipe donc en fusils divers, sauf Gale qui est toujours à l’arbalète, Katniss à l’arc, et mieux encore, Finnick à la massue. Si. Ah non mais en cas de bataille rangée, ça va être super pratique les gars. Mitrailleuse contre massue, tu as toutes tes chances copain. Au passage, on les équipe d’une pilule de poison, et on leur explique qu’en cas de capture, l’ennemi ne doit pas savoir que les gentils ont le plan des pièges sur le Hollow : si on répète donc trois fois « C’est géniaaaal ! » avec l’accent d’une chroniqueuse de Canal + qui découvre une vidéo youtube, l’engin s’autodétruit (il a trop honte) et fait tout sauter sur 5 mètres.

194776.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

« Notre plan consiste à aller dans une zone dangereuse sans aucun motif avec du matériel qu’on n’a aucune raison d’avoir et qui serait plus utile ailleurs pour faire des choses qu’on pourrait faire n’importe où. Qui en est ? »

Cela fait, la petite équipe s’engage donc dans le Capitole, et commence à tourner ses clips au milieu des ruines, esquivant parfois un piège farceur, comme un lance-flammes, des cyber-Bogdanoff ou autre blagounette taquine. Puis lorsque la nuit vient, nos héros cherchent un peu de repos abrités dans les ruines désertes de la ville dont, rappelons-le, la population s’est temporairement téléportée hors du film pour ne pas gêner, ou simplement ne pas le subir. Je les envie un peu.

Sauf qu’alors qu’ils sont en train de se reposer, nos héros entendent un camion approcher : comment ? Qu’est-ce ? Un bref échange radio leur apprend qu’il s’agit de l’un des leurs… qui vient pour eux (heureusement que c’est à eux de demander, et pas qu’on leur annonce d’abord qu’ils vont recevoir de la visite amie, histoire d’éviter un bête tir entre petits camarades). Deux hommes en descendent sans un mot pour faire mystérieux alors que ce serait vachement plus simple de s’expliquer, et extraient de l’arrière… Peeta !

« Salut les copains. » annonce le célèbre petit pain à l’air éternellement triste.

« Mon dieu, c’est Présidente ! grommelle Katniss. Elle veut qu’il soit dans les clips avec nous pour montrer qu’il se bat pour notre camp !« . L’événement bouleverse un peu notre héroïne, et pour plus de sécurité, l’escouade décide de menotter Peeta, et de l’armer uniquement avec des armes vides durant les moments où il faudra tourner des clips. En tout cas, je ne sais pas vous, mais moi j’aime bien le concept du « Envoyons Peeta, conditionné pour buter Katniss, rejoindre son escouade dans une zone de guerre, je suis sûr que tout va bien se passer. » Tout va bien. Ce film est magique.

Après avoir gambadé dans les ruines et affronté de nouveaux pièges ridicules (qui tous, ne s’activent qu’une fois, sont signalés sur la carte du Hollow, et pourtant sont au milieu de zones dévastées par les combats… bon ben ils n’auraient pas dû s’activer au moment des combats du coup ? Et pas attendre les héros du film pépère ? Bon, écoutez, c’est nul, avançons.), l’équipe fait une halte pour la nuit. Le moment pour Peeta de causer un peu avec Katniss.

« Tu sais Katniss… ils m’ont retourné la tête avec leur bidule hallucinogène, au Capitole. Du coup, je ne me contrôle pas toujours. Et je ne sais plus ce qui est réel ou non.
– Ben demande-nous, nous sommes tes amis, tu dois croire au pouvoir de l’amitié.
– Merci Katniss. Bon alors… par exemple, ta couleur préférée… c’est le vert. Réel ou pas réel ?
– Réel. Toi c’est le orange. Mais pas le orange vif, le orange doux comme un coucher de soleil qui… »

C’est fascinant, continuez. Sinon juste comme ça Peeta : on t’a lavé le cerveau, on t’a menti sur ta famille, ton passé, ton histoire, mais toi, la première chose que tu veux vérifier, c’est si Katniss kiffe le vert ?

Peeta. Toujours à la hauteur depuis trois films. La même hauteur. Celle qui fait que quand tu cours dans la pelouse, le gazon te chatouille les aisselles.

Et je ne vous parle pas du reste des dialogues : ceux entre Katniss et Gale, m’ont fait jeter mon accoudoir sur l’écran (mais si, celui arraché à cause des propacl… bon sang, j’ai du sang dans la bouche rien qu’à prononcer ce mot). Non parce que Katniss veut toujours aller tuer Snow. Et Gale se propose d’accompagner. Mais pour arriver jusqu’à lui… il faut voler le Hollow au commandant Jean-Jacques ! Ce qui est très mignon : Katniss trouvait monstrueux d’assiéger une forteresse sans faire de morts plus tôt dans le film, par contre, abandonner son équipe sans plan au milieu du champ de mines géant qu’est le Capitole après leur avoir volé le seul plan, aucun souci. Ce… cette qualité d’écriture des personnages. J’en ai des étoiles dans les yeux. Des étoiles de ninja, hein. Pour que ça passe mieux.

Passons et attendons que l’aube se lève pour que reprenne l’errance de l’escouade dans les rues ravagées du Capitole. Car bientôt, l’équipe s’engage sur une petite place où là encore, au milieu des traces de combat, elle détecte un piège : deux mitrailleuses automatiques qui tirent dans tous les sens jusqu’à ne plus avoir de munition. Après s’être mis à couvert pour enclencher le piège, nos larrons font quelques pas… et le commandant Jean-Jacques se prend une mine, ce qui est ballot car le Hollow détecte donc tout SAUF les mines, dites-donc. C’est dommage pour un outil de déminage. Le commandant et un autre Jean-Jacques sont donc propulsés en l’air avant de lourdement retomber.

Tout le monde se rue donc sur le commandant et…

Heu… oui ? Et l’autre blessé ?

Hé ben la réalisation laisse l’acteur hurler et râler en fond sans que personne ne s’y intéresse. Voilà voilà. « Désolé Jean-Jacques, tu ne nous intéresses pas, tu peux crever ! Par contre, on est douze sur le commandant !« . D’ailleurs, qu’a-t-il à raconter, le commandant ?

« Katniss… je vais crever, je le sais.
– Mais non enfin !
– Katniss… ne me mentez pas… quelle est ma couleur de peau ?
– Hem je… vous êtes… plutôt… afro-américain ? 
– C’est bien ce que je vous disais : je vais crever.
– Bon du coup, là, oui.
– Katniss, ne vous fiez à personne… je sais ce que vous voulez faire en réalité… tuer Snow…
– Comment pouvez-vous savoir ?
– … bon heu… c’est pas la question… tenez, prenez le Hollow… il n’obéit qu’à une personne… attendez, je le reconfigure : Hollow, transfert de commandement. Destinataire : Katniss Everdeen. Allez-y Katniss, lisez cette phrase très simple sur l’écran pour que le Hollow apprenne à reconnaître votre voix.
– Ph’nglui mglw’nafh Cthulhu R’lyeh wgah’nagl fhtagn
– Impeccable. Le Hollow est à vous, ce qui arrange drôlement l’intrigue. Je peux mourir… raaaargh. »

Et c’en est fini du commandant. Mais alors que tout les gens remarquent que tiens, dis-donc, il y a Jean-Jacques qui agonise juste à côté, on pourrait peut-être l’aider, aussi ? Voici qu’un membre de l’escouade active un second piège : des portes géantes verrouillent tous les accès de la place (oui, les mecs ont discrètement installé des portes géantes, c’est follement crédible), et du haut de l’immense monument qui dominait l’endroit se met à s’écouler ce qui ressemble à…

« Du caca ! Courez !« 

Hé, ho, j’essaie de trouver un truc crédible, du genre redirection d’égout. Sinon il va falloir m’expliquer où les mecs ont trouvé environ 1 millions de litres d’une mystérieuse substance noire avant de tout stocker en haut d’un monument où il n’y avait que 15 mètres cube d’espace disponible. Alors du caca ce sera, et puis comme ça, on restera dans le thème du film.

Tout le monde court donc, talonné par la méphitique marée, y compris la personne qui a ramassé le Jean-Jacques blessé et qui de plan en plan, parvient à rester au même niveau que les autres qui filent librement. Il fait sûrement des flammes bleues façon Mariokart quand personne ne regarde pour accélérer. Double Dash, les enfants, mais je m’égare, car figurez-vous que la situation empire encore… car Peeta, enivré par les odeurs alentours qui lui rappellent l’écriture de son personnage, devient soudain tout fou et pris d’une crise, tente de défoncer le crâne de Katniss à coups de crosse, puisque son fusil n’a pas de munition. Un Jean-Jacques débarque pour aider Katniss, mais Peeta le repousse d’un geste, et l’envoie dans le caca, où le pauvre homme meurt instantanément dévoré par un étron mangeur d’hommes. Finnick arrive en renfort, maîtrise Peeta, et tout ce petit monde s’engage dans un immeuble voisin pour s’abriter dans les étages (où ils savent exactement à quel étage stopper leur course d’ailleurs, la marée d’étrons s’arrêtant à exactement un centimètre d’eux avant que le niveau ne redescende : quel talent).

Tout le monde souffle donc. « On l’a échappé belle…« 

422585.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Au fait, vous vous souvenez quand Snow a dit « Interdisons-leur l’espace aérien ? » ; bon, déjà, on ne sait pas comment, mais en admettant : le Capitole et sa pétée d’hovercrafts du film précédent ne pourraient pas bombarder les couillons qui se promènent à découvert dans les rues ?

Alors oui, mais sinon, est-ce que l’un d’entre vous voudrait aborder le cas de Peeta qui vient de tenter de tuer Katniss, et surtout, a assassiné un de vos potes devant tout le monde ? Non ? D’accord. Hmmm, je ne me lasse pas de ce script, c’est fameux. Puisque désintéressé du cas Peeta, la troupe peut aborder une autre question : que faire à présent ? C’est le lieutenant Jean-Jacques qui aborde le sujet.

« Bon, voilà comment on va faire. Jean-Jacques blessé et Jean-Jacques valide, vous restez ici. La radio est morte et…
– Quand ? Puisque personne n’a été touché et qu’il n’y a pas eu de bousin électromagnétique ?
– Je… la radio s’est suicidée, voilà, et ça n’a rien à voir avec le fait que ça nous arrange bien de ne pas pouvoir appeler une évacuation à ce moment précis du film. Du coup, il nous faut continuer. Et dès que l’on aura rétabli la liaison, j’enverrai une équipe vous chercher, les deux Jean-Jacques que l’on va laisser derrière. Katniss ?
– Oui ?
– Passez-moi le Hollow.
– Touche à ton cul.
– Pardon ?
– Je disais : non, parce que le commandant me l’a donné à moi. Et je compte le garder, car… je vais l’utiliser pour aller assassiner Snow et terminer la guerre !
– Ce n’est pas la mission.
– Non mais si et heu… c’est heu… la… la Présidente qui me l’a dit. En secret. Dans l’oreille. L’autre jour. Voilà. »

Bizarrement, la lieutenante doute et brandit son arme pour ordonner qu’on lui donne le Hollow pour poursuivre la mission. Mais aussitôt, l’équipe de tournage de propagande intervient :

« Tout le monde se calme ! Katniss a raison ce… ce sont les ordres de la Présidente, elle nous l’a dit aussi heu… oui. Bon. Ça passe ?« 

Et ça passe : le lieutenant range son arme, et accepte donc de poursuivre la mission avec un nouvel objectif, à savoir, défoncer Snow en personne. La troupe bondit donc dehors et commence à courir lorsque soudain, des bruits de véhicule : c’est l’armée du Capitole qui arrive ! « Avec les pièges, ils savent que nous sommes ici ! Vite, cachons-nous ! J’espère que tout va rouler pour les deux Jean-Jacques derrière ! » et hop, tout le monde se cache dans un autre immeuble de la place alors que les troupes du Capitole arrivent.

Mais juste comme ça : le thème de toute cette séquence, ce n’était pas de se balader loin en arrière des lignes ? Comme on nous l’a longuement expliqué ? Du coup, que foutent les troupes du Capitole ici, avec véhicules et compagnie ? Elles n’ont pas vu qu’il y avait toute une armée de rebelles en chemin ?

Bouhouhou… rien ne tient… rien…

En tout cas, sur place, les méchants ont tôt fait de s’approcher du bâtiment que nos héros ont quitté peu avant. Et les deux Jean-Jacques dedans, visiblement peu enthousiastes à l’idée de se rendre, ouvrent le feu sur les méchants. Après un bref échanges de tirs, le Capitole décide de balancer une bonne grosse roquette dans le tas, et le bâtiment s’effondre : adieu, les Jean-Jacques.

Cachés dans leur immeuble voisin, nos héros sont tout tristes. Si on nous avait dit que les Jean-Jacques allaient mourir, alors… quand soudain, un téléviseur du coin qui était allumé (la ville est en ruines, mais le courant passe impeccablement, merci) se met à faire de la musique pour annoncer un message important du Capitole. Apparaît alors sur l’écran César, animateur des Hunger Games (et visiblement seul présentateur de toutes les émissions du Capitole, qu’importe les sujets), qui annonce… que Katniss est morte ! Et preuve à l’appui, montre les images des caméras du Capitole autour du piège à caca. On y voit en effet Katniss et ses copains courir se cacher dans un immeuble pour échapper à la marée gluante, puis les images des troupes du Capitole arrivant sur place et pétant le tout à la roquette. « Voilà, elle est morte, ça y est, vilaine Katniss. » explique César. Oui, César est sérieux. Et oui, le Capitole croit vraiment que Katniss est morte.

Vous voulez encore plus de ratés ? On commence par quoi ? Le fait que les mecs avaient des caméras partout mais ont visiblement oublié qu’ils avaient aussi les images de Katniss sortant du bâtiment ? Le fait que la Résistance ne s’inquiétait pas de progresser au milieu de caméras, justement ? Le fait que César présente une émission spéciale sur la mort supposée de Katniss environ 7 secondes après ledit événement ? Le fait que…

Non, franchement, arrêtons. Il y en a trop à dire tant c’est n’importe quoi.

S’ensuit une intervention du Président Snow lui-même, bien vite piratée pour laisser place à une intervention de Présidente, qui depuis le District 13, dit que c’est trop bête d’avoir perdu Katniss, mais qu’en sa mémoire, on fera tomber le Capitole. Rien de bien intéressant. Car quoiqu’il arrive, à partir de maintenant, la mission doit se poursuivre, mais plus dans les rues à découvert… hé ! Et siiii on passait par les souterrains du métro du Capitole ?

Mais… mais ?! Et personne n’y avait pensé ? Et ils ne sont même pas piégés ?! Que ! Je !  Gnnnn !

582420.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Le métro du Capitole : un moyen de déplacement sûr et rapide. Même en cas de guerre. Il suffisait d’y penser. Cette image vous le prouve, c’est autoroute gratuite pour tout le monde. Sympa.

Boooon. On va dire que tout est normal. Nos héros progressent donc via les tunnels de métro du Capitole, puis, dérangés par les convois pleins de soldats qui passent (mais toujours au moment où ils ont un endroit pour se cacher), décident de passer par les égouts. Égouts qui sont très propres, il faut le savoir : pas un rat, pas une crotte qui flotte, on pourrait presque parler de jolie rivière souterraine. C’est sûr que Katniss aurait moins la clasosunette avec un vieux burritos à moitié-digéré collé sur la joue pendant qu’elle surnage au milieu des restes d’une soirée alcoolisée. Nos héros y font donc chemin, avant de marquer une pause pour la nuit. L’occasion pour Peeta d’aborder lui-même un sujet dont tout le monde a l’air de se foutre :

« Mais sinon, ça ne vous dérange vraiment pas que j’aie buté un de vos potes ?
– Non non, ça va, merci.
– … okay. Bon, qui est partant pour que je fasse encore un peu durer le film avec du rien, par exemple en pleurnichant ?
– Pas nous !
– Tant pis, je le fais quand même : aaaah je regrette tellement d’avoir tué votre ami Jean-Jacques. Et toi Katniss, d’avoir tenté de te tuer… je ne peux pas toujours me contrôler… je reprends lentement mes esprits, mais cette violence est encore forte… donnez-moi une pilule de poison, que je puisse en finir avec mon propre danger quand je le veux.
– Non ! Car nous savons que l’amitié est plus forte que tout !
– C’est beau Finnick je… je pleure…
– Allons Peeta, arrête, tu fais gonfler ta mie. »

Allégorie boulangère ou non, la mie de Peeta est belle et bien gonflée puisque Katniss en a marre : elle va patrouiller un peu dans le coin après avoir entendu un bruit bizarre. Et en effet, il y a bien un son mystérieux : des mutants du Capitole approchent, créatures conçues pour tuer les intrus ! Après 5 minutes infernales de lenteur et de rien pendant que nos héros progressent dans le noir, les mutants se téléportent entre deux scènes sans faire un seul bruit, et dévorent le lieutenant Jean-Jacques. Les fourbes ! S’ensuit une séquence de baston générale, où nos héros doivent fuir comme ils le peuvent. Les derniers Jean-Jacques qui les accompagnaient sont tués dans l’affaire, et lorsqu’un mutant tente de boulotter Katniss, elle est d’abord sauvée par Peeta (ho !), puis par Finnick. Finnick, qui resté en arrière à couvrir les autres pour qu’ils s’enfuient, se retrouve aux prises avec la horde mutante, qui décide de le manger (ils ont dû le confondre avec Peeta, je suppose).

Ce qui ne serait peut-être pas arrivé si Finnick avait pensé à s’armer d’autre chose qu’une massue. C’est vraiment trop bête.

Pour couvrir leur retraite et éviter d’inutiles souffrances à Finnick, Katniss décide d’agir : elle prend son plus gros accent de pintade et répète trois fois « C’est géniaaaal ! » juste au-dessus du Hollow avant de le lancer vers Finnick. Celui-ci voit donc son agonie abrégée par l’explosion qui s’ensuit, et tous les mutants se font disperser façon Europe-Ecologie (c’est le niveau supérieur du puzzle). Faisons donc le bilan :

  • Tous les Jean-Jacques sont morts (ça alors !)
  • Finnick-je-viens-de-me-marier-ma-femme-m’attend-au-pays-regarde-c’est-sa-photo est mort (on va de surprise en surprise)
  • Reste donc Katniss, Gale et Peeta (le triangle amoureux ! Je n’en puis plus de ces rebondissements !) et l’équipe de tournage.

Qui après une folle course-poursuite avec l’ennemi pour remonter jusqu’à la surface, parvient à aller se planquer chez une ancienne styliste des Hunger Games qui habite juste à côté de l’endroit d’où ils surgissent (ça tombe bien alors !) : Tigris. Ainsi appelée parce qu’elle est en permanence en plein cosplay de Tigrou. Ah non mais je ne rigole pas en plus : ce film est complètement absurde. Les Monthy Pythons eux-même n’auraient pas osé.

Toujours est-il que nos héros s’abritent dans la cave de la bougresse, où ils discutent de choses débiles (comme par exemple, de comment Katniss embrasse, mais si, c’est votre principal problème, dans l’immédiat, je vous comprends) et de la suite du plan (mais qui reste débile aussi, rassurons-nous) : l’équipe de tournage va rester là, Peeta aussi parce qu’il n’est pas encore sûr d’être assez fiable pour aller plus loin, et ce seront donc Gale et Katniss qui iront tabasser Snow. Katniss en profite pour révéler l’affreuse vérité : « En fait… il n’y a pas de mission confiée par Présidente. J’ai menti. C’est MA mission. » et ses amis de lui avouer « Oui… on le savait. On l’a senti.« 

Mais bordel, non ! NON ! Quand l’équipe de tournage a menti pour soutenir Katniss devant le lieutenant plus tôt en disant « Heuuu oui, heuuu il y a une mission de Présidente confiée à Katniss, oui, on confirme, on y était« , Katniss, espèce de vieux putois moribond, à quel moment tu n’as pas compris que eux aussi mentaient pour te couvrir puisque cette scène n’a pas existé ?! Tu es en train de nous faire une scène d’aveux sur un truc que tout le monde sait déjà ! Raaaaah mais ce fiiiiiilm !

Bon, attendez. Je vais ramasser mon accoudoir et le re-jeter sur l’écran. Voiiiilà.

Bref, quid de la mission pour aller tabasser Snow ? Encore faut-il atteindre le cœur du Capitole, le palais présidentiel, au centre de la ville… et affronter tous les pièges en chemin. Sur une carte du coin, nos larrons observent qu’il y a encore bien du chemin à parcourir, avec moult pièges, et le tout, sans le Hollow…

C’est à peu près à ce moment là que la télévision du coin s’allume pour une allocution du Président Snow.

« Salut les petits amis, c’est votre Président qui vous parle. C’était pour vous dire que j’ai désactivé tous les pièges sur le chemin de mon palais pour que les civils puissent venir s’y abriter. Et accessoirement, que pour faciliter l’intrigue de ce film, je venais en sus de téléporter ledit palais à 200 mètres de là où sont planqués nos héros contrairement à ce qu’indiquait le plan, ce qui n’est pas du tout n’importe quoi. Voilà. Des bisous, on s’retrouve au palais tout à l’heure, je fais préparer du chocolat chaud et des cookies. »

MAIS QUEEEEE DE COÏNCIDENCES DITES-DONC !

Reste à se déguiser en réfugiés pour intégrer le flot des civils et rejoindre le palais alors et…. hoooo mais ça tombe bien alors, on s’est cachés chez une styliste avec une boutique bourrée de fringues.

Non mais à ce niveau, ce ne sont plus des coïncidences, c’est un scénario écrit par le désormais légendaire Jawad.

297563.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Résumons : Snow a téléporté son palais, retiré les pièges, fait réapparaître la population, oublié sa propre flotte d’aéronefs… non franchement, je le trouve limite pro-révolutionnaire.

Pitié, achevez ce film. Ou moi. Ou les deux. M’enfin faites quelque chose.

Une fois habilement déguisés en blogueuses modes, Gale et Katniss rejoignent donc le flot des réfugiés aux ridicules tenues flashy du Capitole, et font donc route vers le palais, qui n’est plus qu’à 200 mètres, le script l’ayant amené là par magie. Sauf que voilà : des gardes à l’entrée du palais vérifient le visage des gens, et certains fendent la foule pour ôter les capuches (ils ont les mêmes lois qu’en France sur le sujet ; le Capitole est vraiment vilain). Mais au moment où un garde va ôter celle de Katniss…

… oui, il y a un deus ex machina. Ça vous étonne encore, vous ?

C’est qu’une roquette explose à proximité : les rebelles attaquent ! Car oui : on aperçoit un groupe d’environ 300 rebelles surarmés, à 50 mètres, que personne n’avait remarqué ! N’est-ce pas fabuleux ? On dirait du théâtre contemporain, tant de n’importe quoi. La bataille commence donc, durant laquelle les hommes du Capitole se font tailler en pièces au beau milieu des civils qui courent en tous sens en hurlant. Gale et Katniss sont vite séparés, et Gale se fait capturer dans l’affaire, car visiblement, en pleine bataille, les troupes du Capitole sont surtout intéressées par arrêter des gens. Normal.

Mais les combats se calment brusquement lorsqu’un hovercraft du Capitole survole toute la colonne des réfugiés et largue… de petits colis parachutés. Comme durant les Hunger Games.

Les gens lèvent les mains pour s’en saisir, mais au moment où ils s’en emparent… les colis leur pètent au nez. Provoquant un certain nombre de pertes. Katniss se relève péniblement suite à ces explosions, choquée par cette vision d’un appareil du Capitole bombardant ses propres civils, puis aperçoit soudain des dizaines de médecins rebelles qui sortent de partout pour aider les blessés. Ah bon, parce que tous les médecins rebelles étaient en première ligne ? Les rebelles armés ne sont pas supposés arriver d’abord, ou au pire, en même temps ? Non : les médecins arrivent en premier. Ils couraient sûrement sans armes en avant de leurs copains. Toujours est-il que parmi eux, Katniss reconnaît une jeune infirmière : sa propre sœur Prim’ ! Penchée sur une blessée.

Le cerveau de Katniss se souvient alors d’un truc plus tôt dans le film : le principe de la double explosion. Une pour faire un carnage, l’autre pour tuer les médecins.

« Priiiiiiiiiim ! » hurle-telle donc à sa sœur.

Mais c’est trop tard : d’autres bombes explosent, transformant Prim en chaleur (mais pas en lumière, c’est un fait) sur le coup et envoyant voler Katniss, qui atterrit au sol, inconsciente, le torse intégralement en feu…

La bougresse peut donc se réveiller, mais oui, à l’hôpital !

« Bordel, trois fois dans le même film ! grogne-t-elle en apercevant sa mère qui s’occupe de sa poitrine brûlée (mais pas son visage, il est impeccable, ces bombes savent viser). Vous vous croyez dans John Carter ?
– Désolée, ma chérie. Et au passage, Prim est morte. Mais… la guerre est finie.
– Pardon ?
– Oui. Finie. Quand le bombardement sur les civils a eu lieu, les gardes eux-même ont refusé de défendre Snow. Ils ont rejoint les rebelles, et le palais est tombé. Voilà. C’est tout. »

Katniss est un peu choquée. Mais évidemment, malgré de graves brûlures sur les 2/3 de son corps, pif pouf, elle va mieux, merci, bonsoir, et est invitée pour des raisons qui m’échappent complètement à aller habiter… l’ancien palais de Snow. Ah non mais moi, je ne cherche plus, hein. Et c’est en se promenant sur place qu’elle découvre des gardes dans les jardins autour d’une serre. On lui apprend (puisqu’elle n’avait pas pensé à demander) qu’il s’agit de la prison de l’ancien président Snow, et Katniss y entre donc, pour aller rendre visite à son vieil ennemi. Qui est tout malade et crache du sang après des années à boire du poison pour s’y immuniser de son mieux (moi je pense surtout qu’il a essayé de prononcer « propacl… » grmbl… blllg… je reviens. Voilà, mes excuses).

Real

A ce stade, même la réalisation a laissé tomber. Ici, dans le jardin du palais, vu de dos, puis de face. D’un côté, c’est un hiver si rude que le paysage lui-même en est gris-bleu. De l’autre, il n’y a même pas assez de neige pour blanchir le toit du château. Intéressant.

« Tiens, bonsoir Katniss, c’est gentil de venir. Vous avez vu ? C’est ici que je jardine. Vous voulez une rose ? Une autre fleur ? De l’échalote ?
– Non, Snow. Je venais vous voir pourrir. Vous devriez avoir honte d’avoir bombardé ces civils.
– Hohoho ! Nous savons tous deux que je ne recule devant rien, fut-ce tuer des enfants, mais êtes-vous sérieuse ? J’étais sur le point de me rendre. Bombarder ces civils n’avait aucun intérêt pour moi. Par contre, ça a retourné mes derniers gardes contre moi, ils avaient leurs enfants, là, dehors… il ne vous est pas venu à l’idée que c’était le fait de votre Présidente ? Elle voulait en finir avec moi. Me faire passer pour le monstre. Et puis bon, si elle te tuait au passage… tu es bien naïve, petite Katniss ! »

Et Katniss s’en va, bouleversée par cette révélation, pleurnicher dans sa chambre du palais en découvrant qu’elle est vraiment entourée de gros bâtards, pour dire les choses simplement. Jusqu’à ce que Gale débarque dans sa chambre pour lui annoncer qu’elle est convoquée à une réunion au sommet sur ordre de Présidente.

« Tu n’es pas venu me voir avant ! déclare Katniss, un peu bougonne.
– Non mais c’est passquuue… tu vois… en fait… j’étais occupé à… »

Pendant que le bougre bredouille, Katniss fronce les sourcils. Très fort. Elle a une idée.

Arrête tout de suite, Katniss, tu sais très bien que tu te fais du mal !

« Gale… non ! Ne me dis pas que le bombardement des civils, la double explosion pour tuer les médecins… c’était ton idée ! Avoue, monstre !« 

Et le pauvre de re-bredouiller avant de battre en retraite en lâchant de petits pets.

Bon. Plusieurs choses. Katniss, juste quelques détails :

  • Gale était parmi les civils juste avant que les bombes ne tombent. Tu crois vraiment qu’il aurait encouragé l’idée de s’auto-bombarder ?
  • Au passage, si les Résistants voulaient faire le coup, pourquoi  auraient-ils envoyé LEURS médecins se faire défoncer ? Médecins dont la présence était, en plus, incohérente ?
  • Pourquoi Gale et pas l’un des 12 000 autres rebelles visiblement au courant de cette tactique ?

Katniss, c’est très con ce que tu racontes. Mais comme tu es l’héroïne… pouf, c’est vrai ! Katniss décide donc de rayer Gale de sa vie (ça aloooors !) parce qu’en fait, c’est un rascal. Cela fait, elle rejoint Présidente pour une réunion au sommet. Et quand je dis au sommet : y assistent Présidente, Katniss, Bob (okay), Electro, Peeta (pourquoi pas), Mitch le mentor de Katniss pour les Hunger Games (quel rapport avec la choucroute ?), Micheline la chef des troupes d’assaut du district 2 (Mais ?!) et Germaine, qui je le rappelle, est juste une accro à la morphine.

Ce dernier point explique bien des choses quant à la logique du film, mais quand même. Bon, on va supposer que Présidente a pris tout ce qui passait. Encore un peu et on y retrouvait un punk à chien, voire Jean-Vincent Placé.

C’est donc sans les chefs de District (vous vous souvenez de Brienne plus tôt dans le film, par exemple ? Hé bien eux, non, visiblement) que ce conseil se tient. Et Présidente ouvre les hostilités.

« Bonjour à tous. Je suis heureuse d’ouvrir cette session au sommet de l’état en vous annonçant que j’ai été désignée Présidente de Panem par interim.
– Par qui ?
– Le film ne le dit pas. Je suppose donc qu’il s’agit des Francs-Maçons, des Illuminatis ou de l’assemblée des joueurs de Magic.
– Et sinon, il va durer combien de temps, cet interim ?
– Hoo… nous verrons, mais nous ferons des élections, un jour… hohohoho…. hohoho ! HOHOHOHOHO !
– Vous êtes obligée de dire ça avec un air maléfique ?
– C’est pour ceux qui n’auraient pas suivi. Ce film est très subtil. Mais trêve de bavardages, car j’ai un sujet plus urgent pour vous : comme vous le savez, l’ancien président Snow a été condamné à mort.
– Par qui ?
– Je peux reparler des joueurs de Magic ?
– Okay, je vois. Bon, continuez.
– Oui, donc… il va mourir. Mais il faudrait aussi dans cette logique exécuter ses ministres. Leurs collaborateurs. Et un certain nombre de pacificateurs. Et les gens en voudront toujours plus… plus de sang… nous ne pouvons pas l’admettre.
– On pourrait les grâc…
– Et siiiiiii on faisait des Hunger Games avec les condamnés pour que tout le monde soit content ? »

Je ne plaisante pas. C’est la seule option que la Présidente voit. Faire exactement ce qui a foutu en l’air le précédent régime. Oui, c’est sa première décision.

« Oui mais c’est pour montrer que je suis méchante.
– Là ça montre surtout que ce film n’a aucun sens, mais pourquoi pas.
– En tout cas, pour prendre cette décision… je propose un vote. Et personne n’a le droit de s’abstenir. »

C’est de plus en plus intéressant.

En tout cas, je vous laisse deviner : Présidente, Germaine et Peeta votent pour (ils sont respectivement méchante, accro au crack et débile), trois autres loulous votent contre… et par un heureux hasard encore une fois, c’est donc Katniss qui peut faire pencher la balance, car Mitch, qui a autant de personnalité qu’une endive, annonce simplement qu’il votera comme elle. Katniss fronce donc une nouvelle fois les sourcils, ce qui n’est jamais bon signe, et annonce :

« Je vote pour. Et je veux tuer Snow. »

Ce sont deux sujets différents, mais comme Katniss n’a visiblement pas compris le concept, pour elle, il faut voter oui pour s’occuper de tuer Snow. Ça n’a aucun sens, mais encore une fois, comme c’est l’héroïne, tout le monde opine du chef. Présidente annonce donc que très bien : juste après l’exécution de Snow, elle annoncera l’ouverture de nouveau Hunger Games, histoire de bien montrer qu’elle est stupide et supplie les rebelles qui l’ont aidé à arrêter ça de venir lui péter la truffe.

298345.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Présidente, et ses yeux toujours à demi-clos façon « Hmmm, je suis si mystérieuse ».

Une fabuleuse cérémonie est donc mise en place, durant laquelle Katniss, en grande tenue, est invitée à tuer Snow. Sauf que l’on comprend que la bougresse a un plan différent, puisqu’elle emporte sur elle… une pilule de poison. Diable ! Elle aurait enfin compris que se suicider abrégerait le film, ce qui serait très sympa pour nous ? Non : en réalité, après avoir défilé au milieu d’une foule immense, elle se rend devant un poteau auquel est attaché le Président Snow. Avec au-dessus de lui, Présidente qui regarde la scène.

Katniss se prépare donc à exécuter Snow, bande son arc, se fout la corde dans le nez (il y a « toucher la corde avec le nez » et « se foutre le pif dedans« , Katniss) et… tire sur Présidente ! Qu’elle tue sur le coup.

« Hoooo ! » fait la foule. Avant de faire « Yahaaaa ! » en profitant de la confusion pour venir lyncher Snow sur son poteau.

Katniss est donc arrêtée, puis jetée en prison. Elle devait tuer un dictateur, au final, sa petite affaire en a tué deux. Il n’y aura donc pas d’annonce pour de prochains Hunger Games. Katniss, qui visiblement, a décidé qu’elle ne voulait plus se suicider (maiiiiiis !), boude donc dans un coin de sa geôle jusqu’à ce que Mitch lui rende visite pour lui lire un message de l’ami Bob. Que je vous résume ainsi :

« Wesh Katniss,

Comment ça va ? Bien ou bien ? Tu sais, c’était rigolo quand tu as tué Présidente en direct sur toutes les télés du monde. Du coup… j’ai décidé que tu pouvais quitter le Capitole, comme ça, pépère, rentrer chez toi. Moi ? Je vais organiser des élections. On fera des affiches, des réunions publiques, on distribuera des tracts sur le marché qui finiront à 98% sur le trottoir… ça va être super ! Je suis déjà tout excité ! Bref, voilà, tu es libre, Katniss. Fais-toi oublier, je suis sûr qu’aucun journaliste ne voudra jamais parler à la fille qui a lancé la révolution, renversé Snow et tué la Présidente. 

Des bisous,

Bobounet »

Il n’en faut pas plus à Katniss pour aller empaqueter ses slips et rentrer chez elle, dans le district 12. Où elle retourne s’installer dans l’immense villa des vainqueurs qu’elle avait eu après les Hunger Games. Et en effet : aucun journaliste ne vient l’embêter. C’est… bon. On ne va rien dire, je crois que mieux vaut boucler, maintenant. Katniss fait donc des trucs comme contempler l’horizon l’air pensive, pioncer partout sauf dans son lit, et s’engueuler avec son chat, qui comme tous les chats, n’en a strictement rien à foutre tant qu’elle lui ouvre les boîtes de Miaoumix à 4 heures du mat’ quand il rentre de la soirée poker avec ses copains.

Mais un matin qu’elle se promène dans sa propriété en sifflotant, Katniss aperçoit quelque chose au milieu de son potager. Mais ? Qui donc est en train de s’en prendre à ses salades ?

« C’est moi, Peeta. Tu le sais, la salade, c’est un peu ma kryptonite. »

Après un bref échange de banalités, Katniss lui dit qu’elle est tellement heureuse de le revoir, et puis bon, cette maison, c’est la leur, puisqu’ils ont gagné les Hunger Games ensemble. Ils deviennent donc colocataires ! Ils vivent donc tranquillement et apprennent que Panem a une nouvelle présidente : Micheline la chef des troupes d’assaut du District 2. Fascinant, dites-moi. Toujours pas de nouvelles de sa chef Brienne ? Non ? Non. La vie s’écoule donc, jusqu’à ce qu’une nuit, Katniss, qui se dit que bon, on a assez attendu, et va donc se glisser… dans le lit de Peeta. Sur place, le bougre réagit à peine.

« Hmmm… s’que c’est ?
– C’est moi, Katniss.
– Hmgrmbl… voulais dormir, moi.
– Ouais ben hop, tiens, je me colle contre toi.
– Katniss ?
– Oui ?
– Tu m’aimes… réel ou pas réel ?
– Réel. »

Et sur cette superbe image, nous avons un fondu au noir avant que Peeta ne demande « Tes pieds sont froids : réel ou pas réel, bordel ?« 

Nous retrouvons nos héros bien des années plus tard, en plein pique-nique au milieu d’un superbe champ. Peeta est en train de jouer avec l’un de ses jeunes enfants, pendant que Katniss tient un nourrisson dans ses bras. Voilà, ils sont papa et maman. Le bébé pleure brièvement, avant que Katniss, au lieu de lui coller la tête dans une motte de terre (réflexe Hunger Games), ne se mette à le bercer en lui chuchotant quelques mots de sa sagesse maternelle :

« Tu as fait un cauchemar, bébé ? Moi aussi, je fais des cauchemars. Mais tu sais, je vis avec. Je vis pour que ce cauchemar n’arrive plus jamais. Et à chaque fois que j’ai peur de cauchemarder, j’énumère toutes les choses merveilleuses que ces dures années m’ont apportées. »

Elle jette un regard amoureux vers Peeta, qui joue joyeusement avec son bambin, et tout cela est si beau que cela donne envie d’éventrer des licornes en lisant des tweets de Nadine Morano.

« Vous aussi, mes enfants, vous êtes là grâce à tout cela… et vous en êtes les héritiers. Comme toi, bébé. Tu portes les noms de ceux qui ont compté dans ma vie. Peeta, bien évidemment. Et Dudule, pour regrouper sous une seule appellation tous les Jean-Jacques, Mitch, Bob, Finnick et autres personnages vides de charisme que j’ai croisés. Alors ce n’est pas grave si votre père est un kebab. Car vous porterez fièrement un nom qui a un sens. Un sens qui une fois connu, résume toute la beauté de ce monde.« 

Elle embrasse doucement son bambin sur le front, et alors qu’il ferme les yeux, ajoute plus bas:

« Car tu t’appelles Peeta-Dudule, et quand on l’apprend…« 

Et…

… FIN !

______________________________

 « C’est fini Diego, tu m’entends ? Fini ! » dis-je dans un grand geste comme pour mieux chasser les derniers souvenirs de cette sombre série. « Je suis libre ! Libre !« 

Diego produit un bruit de gorge qui laisse entendre qu’il ne partage pas ma joie. Je lève un sourcil à son attention, et ma joie s’éteint alors qu’il ose soutenir mon regard.

« C’est que, patron…
– Oui, fieffé margoulin ?
– C’est fini pour Hunger Games.
– N’est-ce pas merveilleux ? Une série de mauvais films de bouclée !
– Mais il reste Divergente.
– Ah ! J’avais presque oublié !
– Et Percy Jackson risque de se poursuivre.
– Mais ? Mais arrête !
Et puis Star Wars sort la semaine prochaine.
– Mais non ! Laissez-moi !
– D’ailleurs, Ridley Scott parle de la suite de Prometheus, et d’Alien et, il y a aussi 50 Shades of… »

Diego pousse un léger cri lorsqu’il reçoit le plateau à brandy dans le travers du nez ; il titube de quelques pas en arrière avant de reprendre ses esprits et d’apercevoir la fenêtre grande ouverte, le rideau claquant dans le vent de décembre. Du coin de l’oeil, il aperçoit ma sombre silhouette qui court vers le lointain, fuite futile puisque face à certains dangers, il n’y a nulle part où aller.

Encore une triste année qui s’annonce.


Opération : Un Odieux Connard dans vos chaussons.

$
0
0

Noël approche, et avec lui, la joie de faire ses courses pour faire la joie d’un proche, le bonheur d’un petit, ou plus prosaïquement, pour éviter de se faire déshériter entre les huîtres et le saumon.

Et qui dit courses de Noël dit publicité. Ce pourquoi alors que j’étais tranquillement en train de faire vérifier la grille de la cage à stagiaires de ma cave (chaque hiver, il faut entretenir), je reçus un appel de mon éditeur, me disant en substance qu’il serait temps de rappeler au peuple qu’en ces temps troublés, quoi de plus beau à Noël qu’un beau livre pour rigoler  ?

« C’est que voyez-vous, expliquais-je doctement tout en donnant une tape sur les doigts d’une stagiaire qui s’accrochait aux barreaux, je ne suis pas vraiment l’incarnation de l’esprit de Noël.
– Nos équipes ont pensé à tout, me répondit mon éditeur avec flegme, nous avons même rassemblé d’anciennes publicités de Noël pour vous orienter. »

Mon téléphone vibra au même instant, m’indiquant qu’un mail venait d’entrer dans ma boîte de réception avec son terrible cortège de pièces jointes.

« Au boulot, nous avons toute confiance en vous. » souffla mon interlocuteur à l’autre bout du fil avant de raccrocher pour éviter toute contestation.

Bon. Hé bien vous l’aurez voulu  : cher éditeur, j’ai respecté à la lettre vos instructions. Les publicités m’ont bien servi, merci. Je pense avoir bien respecté l’esprit de Noël.

Vous me direz.

En attendant, cher public, voici de quoi décorer vos demeures & librairies. Et vous rappeler que pour vos courses de Noël, oubliez les tristes cadeaux habituels  : un Odieux Connard dans les chaussons, ça sort de l’ordinaire.

Enfin j’espère pour vous.

Noel Zero

Au final, on ne sait toujours pas s’ils ont trouvé le Macumba.

Noel Roux

L’opération « Une orange pour Noël » est donc techniquement compatible.

Noel Quatre

Non mais ce mobilier, tout de même. On se croirait dans une émission déco/mode de M6.

Noel Cinq

C’est marrant, la publicité originale « Offrez des clopes pour Noël » passerait moins aujourd’hui.

Noel Six

Pour ma part, depuis tout petit, je piège donc le sapin dans le but avoué de me servir sur la carcasse du Père Noël.

Noel sept

L’enfant est fourbe, n’oublions jamais.

Noel Feu

Celle-ci est dédiée à tous les fiers libraires de France qui m’aiment fort, font ma pub, voire me reçoivent.

Voilà pour aujourd’h… ah  ? Une seconde, mon téléphone sonne.

« Monsieur Connard  ? C’est votre éditeur.
– Oui  ?
– C’était pour dire que vous faites chier à tout pervertir. »

Tsss. Jamais contents.


Star Wars épisode VII – Le reboot de la force

$
0
0

« Recule, seigneur Sith ! »

Le jedi en face de moi fait virevolter son sabre avec aisance, et à chacun de ses mouvements, le son menaçant de l’arme accompagne les claquements de la robe typique de son ordre. Un sourire en coin sur ses lèvres, il est certain de dominer ce duel. Autour de lui, des soldats rebelles applaudissent sa performance, et s’attendent, d’une seconde à l’autre, à ce qu’il achève ma sombre personne d’un coup de sabre. « La galaxie ne tombera jamais du côté obscur, pas tant que les jedis seront là pour…« 

Ses mots meurent sur ses lèvres alors que son sabre est arraché de ses doigts, et qu’il recule, chancelant.

« Mais ? Vous… »

Les rebelles autour de lui n’applaudissent plus, et à présent, sont même sur la défensive.

« Vous m’avez mis votre main dans la gueule ? s’insurge-t-il.
– C’est-à-dire que je suis venu voir un film, pas une pièce de Francis Huster. Alors votre surjeu, vos répliques moisies et vos poses qui tiennent plus de l’AVC que de la garde de combat, vous allez les ranger avec vos costumes pourris dans la fosse dont ils n’auraient jamais dû sortir.
– Dites-donc ! C’est la première séance, on a bien le droit de s’amuser ! Si vous ne vouliez pas participer au spectacle, il fallait trouver une autre séance.
– Certes, dis-je en essayant de ne pas tuer l’individu simplement à l’aide de mon mépris. Mais figurez-vous qu’un être pervers m’a offert les places pour cette séance. Croyez-bien que si j’avais pu choisir, je ne serais pas là.
– Hé bien tant pis ! La première séance est pour les fans, les vrais ! Alors dégagez ! »

Son cri du coeur est suivi d’un tonnerre d’applaudissement chez les rebelles qui l’entourent. Je les laisse s’épuiser en vains bruits et en profite pour détailler le petit personnage mal déguisé en Yoda à côté de lui. Je mets une bonne dizaine de secondes à réaliser qu’il s’agit en réalité de son enfant moche, et non d’un cosplay du légendaire maître jedi. Je fais mine de rien et attends le silence pour enfin contrer l’odieux chantage de ces fanatiques qui me font barrage.

« Donc, il faudrait que je sois un vrai fan pour rentrer, c’est ça ?
– C’est ça !
– Donc un type 100% influencé par la saga.
– C’est ça ! répète le jedi d’une voix claire.
– Ou alors, mieux encore.
– Comment ça ? s’étonne mon interlocuteur.
– Hé bien, quelqu’un qui est plus qu’influencé. Quelqu’un qui a fait la saga.
– Pardon ?! Vous… vous avez travaillé sur les films ? s’excite le bougre, menaçant de tremper d’urine son peignoir de jedi.
– Non. Mais il y a le niveau du dessus : il y a ceux qui ont inspiré le film. »

Il me jauge un instant et renifle.

« Impossible. »

D’un geste je plonge la main dans ma veste, me saisit de mon Mauser, toujours utile pour calmer les séances les plus agitées, et abat une sorte de Chewbacca derrière-lui. J’apprendrai par la suite que ce n’était pas non plus un cosplay, mais la mère de l’enfant moche précédent. En même temps, avec une frange pareille, ça prêtait à confusion.

« Mais ?! Monstre ! hurle-t-il.
– J’en conviens, mais ce n’est pas le sujet. Vous voyez cette arme ? C’est un Mauser C modèle 1896. L’arme des hommes de goût. Dans l’Histoire, trois personnes sont connues pour l’avoir conservée comme arme fétiche. L’empereur Guillaume II, Winston Churchill et moi-même.
– Quel rapport avec le fait de tirer sur… »

Je lui présente l’arme.

42196-mgc2

Le Mauser C96. Plus d’un siècle d’amour au service des gens qui veulent faire comprendre aux enfants dans le train qu’il est temps de la fermer.

« Regardez bien ce pistolet. C’est donc le mien. Maintenant, regardez attentivement cette photographie de Han Solo brandissant son arme.« 

HanBlasterHoth

Han Solo, photo prise lors de ses vacances à Langres en août 2015

Le jedi laisse tomber net sa femme (ou Chewbacca, je suis perdu moi avec toutes vos histoires !), bouche bée, et se saisit de la photo d’une main tremblante.

« C’est… c’est votre arme… mais… mais mal déguisée avec des merdes en plastique ?! On voit même le chien du pistolet alors que c’est supposé être un blaster laser ! »

J’allume un cigare, et souffle tranquillement ma fumée au visage du malheureux.

« C’est la différence entre vous et moi, les enfants. Vous faites du cosplay de Star Wars. Alors que Star Wars, ils font du cosplay de moi.« 

Autant vous dire qu’aussitôt, il y a eu une vague de prosternation, et c’est sur les dos courbés de ces pauvres hères désormais dociles que j’ai marché jusqu’à la salle pour voir Star Wars VII – Le Retour de la Force.

Alors, est-ce que le film est à la hauteur du tsunami marketing qui l’a accompagné ? Ou est-ce que quelqu’un a enfin remarqué que c’était le 7e film de la même licence, ce qui n’est jamais bon signe ?

Spoilons, mes bons !

______________________________

052074.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

L’affiche : des flammes et du lens flare ; que demande le peuple ?

Pour commencer, rappelons tout de même le pitch, et commençons par l’épisode I (ou IV, ça dépend de votre niveau d’intégrisme).

Il y a longtemps, dans une galaxie très lointaine, des rebelles de l’espace aux prises avec des méchants galactiques cachent un plan super important sur un droïde avant d’être capturés. Le droïde se retrouve sur une planète désertique où après avoir été récupéré par un étrange peuple du désert, atterrit dans les mains d’un habitant du cru pauvre et sans avenir. Pris en chasse pas les méchants qui veulent ces plans, le personnage pauvre doit fuir avec le droïde, et pour ce faire, quitte la planète désertique à bord du Faucon Millenium, le vaisseau d’un certain Han Solo et de son copain Chewbacca. Tous ensemble, ils décident qu’il faut absolument apporter les plans aux rebelles qui soutiennent la République. Mais c’est sans compter sur la nouvelle arme des méchants, une base de la taille d’une planète capable, justement, de réduire en poussière d’autres planètes d’un seul tir. Ce qu’elle fait sur les planètes pro-rebelles, tuant des millions de gens. Les gentils, après avoir découvert que le personnage pauvre de la planète désertique était en fait un jedi, décident qu’il faut agir. Mais les méchants aussi ! Et bientôt, l’arme planétaire des vilains est prête à carboniser la base secrète des rebelles et la planète qui l’abrite. Ni une, ni deux, nos héros aidés par de précieux renseignements et après moult efforts parviennent à atteindre un trou à la surface de l’arme ennemie, et un seul de leurs chasseurs parvient donc à faire exploser toute l’arme ennemie, sauvant les rebelles, et ne laissant qu’un seul survivant : le chef des méchants, un jedi, mais vilain, qui s’avère avoir un lien de parenté avec les gentils.

Voilà pour le pitch de l’épisode I et… ho ? Ho, pardon, excusez-moi ! En fait, je viens juste de vous spoiler tout l’épisode VII ! Pardon ? J’exagère, c’est impossible ? Les mecs n’auraient pas osé faire passer pour un nouveau film un truc reprenant exactement le pitch de l’ancien sans rien inventer ?

Mesdames et Messieurs, bienvenue dans ce spoil.

Le film s’ouvre donc, comme le veut la tradition, sur l’espâââce intersidéral, où comme toujours, de grosses lettres nous rappellent la situation. Luke a disparu. Il est parti chercher des clopes, et il n’est jamais revenu. Or, une organisation appelée l’Empire le Premier Ordre le recherche pour le tuer car elle souhaite voir mourir tous les jedis. Mais face à elle, la Rébellion la Résistance a décidé qu’il lui fallait trouver Luke d’abord car elle a besoin de lui pour rétablir l’ordre et la justice dans la galaxie. La République ? Elle heu… elle… elle soutient la Résistance. Résistance qui a envoyé son meilleur pilote, Poe, trouver un indice pour trouver Luke sur Tatooine Jakku, une planète désertique…

Voilà. On n’a même pas débuté la première scène, et pour ceux qui ont vu les épisodes précédents, notez la magie : vous vous souvenez des gentils qui gagnaient à la fin et permettaient aux Rebelles de refonder la République ? Pouf, magie, oubliez ! Hop, les gentils sont à nouveau en situation de résistance, et les méchants dominent. Non, aucune explication ! Allez, salut, hein !

Quand au bout de 45 secondes de film, ça fleure déjà la glande scénaristique, le reste ne peut que vendre du rêve.

Nous découvrons donc Jakku, une planète désertique (qui n’est pas Tatooine, arrêtez bande de langues de putes), survolée par un énorme croiseur galactique du Premier Ordre, comprendre les méchants. Et ceux-ci sont en train d’envoyer une pelletée de Stormtroopers vers la planète, où se déroule une mystérieuse transaction…

Et en effet, à la surface de celle-ci, dans un petit village en bouses, Poe, pilote et héros de la Résistance, reçoit des mains d’un mystérieux vieillard une clé USB du futur.

« Tiens, Poe, prends donc. Sur cette clé se trouve un indice pour retrouver Luke… lui seul peut aider à refonder l’ordre Jedi et rétablir l’équilibre.
– C’est quand même dommage qu’il soit parti sans rien dire. Heureusement qu’il sème derrière-lui des clés avec des indices pour que l’on puisse le retrouver.
– C’est vrai que c’est sympa. Et ça nous arrange bien.« 

Mais alors que nos larrons échangent tranquillement, voici que débarque dans la tente une sorte de R2D2 brésilien : BB-8 ! Celui-ci produit moult sons de droïde pour avertir qu’un détachement de stormtroopers est en train d’arriver par ici, et probablement pas pour une opération Jakku-Plage. Le vieillard annonce qu’il est trop vieux pour ces conneries et ne fuira donc pas. Mais Poe… lui, il peut encore, et peut amener ce précieux message à la Résistance !

Ou alors, il pourrait juste passer un appel à la Résistance. Là, tout de suite. Et lui filer les plans. Mais du coup, il n’y aurait pas de film (et ne me dites pas « Ça pourrait être intercepté » parce que 1) il peut crypter, 2) les méchants eux ne se gênent pas pour communiquer ainsi tout le long du film).  On supposera donc simplement que Poe a pété toute la 4G de son forfait sur Hearthstone et maintenant, il ne peut plus envoyer de gros documents vers la Drop Box de la Résistance.

Alors que les Stormtroopers arrivent et commencent à tirer dans tous les sens dans le village, Poe fuit vers son X-Wing, garé du côté opposé. Car non, les méchants n’ont pas pensé à encercler le village pour empêcher la cible de fuir, ni à se dire que « Tiens, un X-Wing, si on le neutralisait depuis l’orbite, là, de suite ?« . Mais heureusement, un stormtrooper, probablement maladroit car logiquement il aurait dû rater, parvient à péter les essuie-glaces, et l’engin ne peut donc plus décoller sans cette pièce majeure. Poe confie donc sa précieuse clé à BB-8 et lui ordonne :

« Va, petit ballon de foot ! Roule jusqu’à l’horizon et trouve moyen de contacter la Résistance !
– Zip bidibidip ! Bouit bouit !
– Nooooon ! Interdit de juste communiquer l’information avec ton antenne, on te dit, sinon c’est trop facile et le film est fini !
– Bouit budupup.
– Dis-donc, tu ne parles pas de ma mère comme ça ! Maintenant, au boulot ! »

BB-8 file donc vers l’horizon désertique et sablé, pendant que Poe décide de tirer quelques Stormtroopers, histoire de mettre l’ambiance. Il y parvient, et on aperçoit alors un stormtrooper s’effondrer, blessé mortellement par Poe, dans les bras du stormtrooper derrière-lui. Qui se penche sur lui… et en voulant lui toucher le visage (ou le casque, du coup), le blessé colle une grosse empreinte de doigts sanglants sur la visière de son ami. Sang qu’il a dû trouver quelque part, puisqu’aux dernières nouvelles, depuis six films, les blessures au laser sont de suite cautérisées. Il avait probablement une poche avec lui. Mais bon, comme ça, on peut désormais identifier aisément le Stormtrooper sentimental, puisqu’il est marqué façon Jar-jar m’a tuer.

D’ailleurs, c’est le seul qui est sale : tous les autres Stormtroopers n’ont eux pas une tache, pas même un grain de sable sur l’armure. La guerre propre tant fantasmée est enfin arrivée !

Mais en attendant, la bataille est vite pliée, les villageois rassemblés, et le vieillard qui avait filé la clé à Poe, amené sur la place sans la moindre preuve de respect envers les anciens, petit con d’impériaux du Premier Ordre. Il est alors amené au chef des méchants masqué… Darth… heu… attendez ? Je réalise que je n’ai même pas retenu le nom du méchant. Ho bon sang, il est tellement charismatique que j’ai oublié ! Et ce n’est pas pour la blague, hein : je n’en ai strictement aucune idée.  Hé bien appelons Darthy, alors. C’est affectueux.

Darthy interroge donc le vieux.

« Vieux ! Où est la clé avec toutes les informations super importantes ?
– Je… j’l’ai pu… 
– Hmmm… tu ne me sers à rien. Je vais devoir te tuer.
– Ahaha… allons, Darthy… nous savons toi et moi que tu tends naturellement vers le côté lumineux…
– Quoi ?
– C’est normal… dans ta famille… tu sais, ta FAMILLE.
– Que… pourquoi est-ce que tu balances à voix haute des infos qui n’ont rien à voir avec notre discussion ?
– TA FAMILLE, *CLIN D’ŒIL*, LUMINEUSE, *CLIN D’ŒIL*, JE SAIS QUI TU ES VRAIMENT SOUS TON CASQUE ! *DOUBLE CLIN D’ŒIL* »

Que ? Mais ? Attendez… bon, voyons voir… il est d’une famille de jedis… dans Star Wars, il n’y a qu’un seul couple avec en son sein des gens du côté lumineux et/ou jedis…

Hoooo, je me demande trop qui est ce personnage masqué ! Pfou. Je vais être sur le cucu quand ils vont l’annoncer. Cinq minutes de film et le suspens est plié : merci !

105124.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Ah, et oui, au fait : les stormtroopers ont désormais des lance-flammes. Mais qu’ils n’utiliseront plus du film après cette scène, de peur de toucher quelqu’un.

Le vieux ayant pourri l’intrigue tranquillement, Darthy peut le tuer puisqu’il ne sert plus à rien. Puis, le même Darthy sentant la présence de Poe qui tente de le viser depuis une cachette proche, a tôt fait de le maîtriser et de le capturer. Cela fait, il ordonne à ses troupes de tuer tous les villageois histoire de leur apprendre la vie (« La peine de mort, ça leur apprend à ne pas recommencer« , disait la grande philosophe Britney Spears, n’oublions jamais). Ce qu’ils font tous… sauf le gentil stormtrooper qui est obligé de surjouer en permanence pour montrer dans sa gestuelle qu’il ne veut pas tuer et qu’il est perdu. Les gens qui ont vu la scène se souviendront longtemps de ce jeu d’acteur, probablement en pleurant contre leur coussin Darth Vador préféré. Ce n’est pas tous les jours que l’on voit un stormtrooper donner l’impression qu’il s’agit en fait d’un lapin dans un concert de métal.

Mais de l’autre côté du désert de Jakku, des choses se passent… car nous découvrons Rey. Une jeune femme pilleuse d’épaves de son état, qui va explorer les restes d’immenses croiseurs stellaires et autres Trabans spatiales de l’époque impériale pour en tirer des pièces à revendre. Mais le marché est rude, et cela suffit à peine à sa survie. Son bien le plus précieux est un vieux casque de pilote rebelle, qu’elle chausse parfois pour regarder le ciel et s’imaginer voyager. Jusqu’à un beau matin où elle aperçoit un petit être des sables capturer un droïde errant : BB-8 ! Ni une, ni deux, notre héroïne va délivrer le droïde (l’indigène, lui, visiblement s’en fout et se barre sans mot dire, d’accord, bon, pourquoi pas ?), qui aussitôt, s’attache à elle. Car quand bien même elle lui indique comment traverser le désert et rejoindre un astroport, non, BB-8 se dit que bon, en fait, il va plutôt devenir le meilleure ami d’une clodo du coin, et tant pis pour la mission (mais ?!). Elle pourra devenir punk à droïde, jouer du diabolo et se faire un peu d’argent devant l’Aldi Marché de l’astroport de Jakku.

Jeeee vois. Bon, c’est déjà fort navrant, je vous propose donc plutôt de retourner en orbite voir de quoi il retourne.

Car l’ami Darthy est fort occupé à discuter des derniers événements avec le général local, un certain Hux.

« Darthy, le prisonnier que vous avez ramené. Il résiste à toutes nos techniques d’interrogatoire. Impossible de savoir ce qu’il a fait des plans que nous cherchons.
– Aucun problème. Regardez, je vais aller le voir, et zoumzoumzoum, lecture dans les pensées ! Voilà, je sais où sont les plans. C’est une unité BB-8 qui les a. Ah, quel dommage qu’on ait pas pensé à encercler le village. Ou à utiliser notre scanner à droïdes.
– C’est vrai. Surtout que c’est exactement comme ça que la chute de l’empire a commencé la dernière fois. On avait pas pensé aux droïdes.
– Ahahaha ! C’est vrai que c’est con !
– Et c’est pas fini ! Vous savez ce qui est encore plus con ?
– Ahahah, non ?
– Le vieux que vous avez buté. En lisant ses pensées, vous auriez pu directement lire la carte dans son esprit, puisqu’il l’avait sûrement vue, non ?
– … aaaah, meeeeeerde ! »

Bon, c’est nul aussi. Ecoutez, allons voir du côté du stormtrooper sentimental alors, puisque c’est ce qui nous reste de mieux (ça en dit long). Celui-ci s’est fait gauler à ne pas tirer sur les villageois, et ses chefs sont donc un peu déçus qu’il fasse son militant humaniste au lieu de dessouder sur ordre. Il est donc décidé de l’envoyer, lui, FN-1234 (il s’appelle FN en hommage aux bons scores que fera le film), en « reconditionnement » (c’est comme un stage de sécurité routière sauf que les questions sont du genre « Un rebelle. A) Je tire B) Je ne tire pas C) Je tire à côté D) Je klaxonne. Et la bonne réponse était évidemment la C, vrais savent). Mais comme il a moyennement envie, et que comme il est suspect, on le laisse circuler comme il veut, il va plutôt dans la cellule de Poe, dit au garde du cru qu’il vient effectuer sa relève (alors que ce n’est pas l’heure, ce qui n’est pas du tout suspect non plus), puis libère Poe.

Notre Stormtrooper retire son casque pour se présenter, et nous découvrons qu’il est… noir. Alors vous me direz, on s’en fout, et je suis d’accord. Sauf que du coup, le film lui colle tous les poncifs du copain black de blockbuster : il fait de petites blagues, de grosses bourdes, il parle façon « Hé mec ! » et en général est complètement paniqué façon « C’est des malades !« . Je vous laisse savourer ce poncif qui manquait à Star Wars. Merci, J J Abrams. Ton apport à l’univers est majeur. Vas-y J J !

Nos héros filent donc jusqu’au hangar le plus proche, FN-1234 expliquant qu’il veut fuir le Premier Ordre, et que pour ça, il a besoin d’un pilote. Et que comme Poe sait piloter (ou du moins, il le libère d’abord, et il lui demande ensuite s’il sait piloter ; s’il disait « Non« , tu avais l’air bien con mon petit FN-1234.), ils ont donc un accord pour fuir ensemble. Les deux loulous grimpent donc dans un chasseur Tie biplace du Premier Ordre, Poe s’installant aux commandes et FN-1234 au poste de tir (ce qui lui permet des blagues façon « Hé mais c’est super compliqué tous ces boutons, mec !« ). Et ils décollent, prêts à fuir au nez et à la barbe du Premier Ordre… avant de découvrir que l’engin est retenu par une amarre ! FN-1234 arrose donc tous les stormtroopers qui s’opposent à eux à grands coups de laser, et on admirera comment FN-1234 sur Jakku refusait de tirer, même quand ses amis mourraient dans ses bras tués par la Résistance, mais là, maintenant, tirer sur les mêmes potes en question et leur désintégrer la gueule ainsi qu’au personnel désarmé au sol, aucun souci.

D’ailleurs, du reste du film, FN-1234 ne sera plus jamais déstabilisé par la moindre bataille.  Comme quoi, tuer sans poser de questions, il savait faire, en fait. Quel dommage que l’équipe du film ne l’ait pas remarqué.

L’amarre finit par céder, et le chasseur de nos larrons peut donc filer, glissant aisément entre les défenses du croiseur, qu’il détruit en partie au passage (oui oui, comme quoi, un croiseur contre un chasseur, ce n’est pas forcément celui que l’on pense qui gagne). Après avoir mitraillé un bon paquets de canons, Poe et FN-1234 s’éloignent tranquillement. Et à bord, discutent :

« Moi c’est Poe, au fait. Et toi ?
– FN-1234.
– C’est ton nom ?!
– Oui. Le seul que j’aie jamais eu. On est numéroté, comme les Pokémons. J’ai été enlevé à mes parents et élevé pour combattre.
– Ouais ben visiblement c’est raté, non ?
– Oui, mais le script l’a déjà oublié. 
– En attendant, je vais t’appeler… Finn.
– Ça me va, mec ! Bon, on fuit où ?
– Sur Jakku.
– Hein ? Mais non ! Il faut partir loin !
– Non, je dois retrouver mon droïde. Et pour information, c’est une unité BB-8 blanche et orange qui contient des plans supers secrets pour retrouver Luke Skywalker !
– Mais ? Pourquoi tu me dis ça ? Tu n’as aucune raison de le faire, là, maintenant, et encore moins de décrire ton droïde !
– Oui, mais le script en a besoin, alors je lance ça, comme ça. »

Pendant ce temps, à bord du croiseur, le général Hux regarde le chasseur s’éloigner.

« Il s’éloigne ! Utilisez les armes ventrales !« 

Oui, les mecs sur le pont étaient visiblement en plein thé, puisque bon, si on ne leur donne pas l’ordre, visiblement, ils ne font pas. « Aaaah, les armes ventrales, ah oui, pas con… bon ben on va faire ça, tiens.« 

Et hop, le croiseur recommence à arroser le chasseur Tie, et finit même par le toucher. L’engin part donc s’écraser droit vers Jakku, sous les yeux du général Hux. Darthy, près de lui, se montre un peu fâché par ces événements.

« Général Hux, envoyez vos stormtroopers récupérer le droïde. Et ces deux hommes. Et je les veux intacts, tous. J’insiste. Fort.« 

Retenez bien ça.

Et retrouvons Finn, qui se réveille à la surface de Jakku, près de son parachute puisqu’il a eu le temps de s’éjecter, et à vingt mètres de l’épave fumante du chasseur Tie. « Poe ! » s’exclame Finn. « Poe ! » répète-t-il en se ruant vers l’engin. Mais personne ne répond. Et devant le cockpit fracturé, il ne trouve que… le blouson de Poe. Et avant même que Finn ne puisse rentrer dans l’épave, celle-ci s’enfonce soudain dans des sables mouvants (qui faisaient juste la taille du chasseur, comme ça, Finn n’a aucun problème), avant que celui-ci n’explose, mais toujours sans embêter Finn.

Notre larron, le blouson de Poe à la main, pleurniche donc.

« Hooo, Poe… on se connaissait à peine… heureusement que tu as eu le temps de ramper hors du cockpit, d’enlever ton blouson, de retourner dans le cockpit et d’y mourir ! C’est vraiment trop sympa ! »

104031.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Notez qu’en s’écrasant, point de cratère : le grain de sable local pèse environ une mégatonne.

Finn part donc au hasard dans le désert, le blouson de Poe à la main alors qu’il retire ce qu’il reste de son armure de stormtrooper, et marche longtemps… très longtemps… et doit même se téléporter un peu vu à quelle vitesse il avance. Il parvient cependant jusqu’à un minuscule hameau, où il se rue sur un abreuvoir pour s’hydrater un peu. Mais alors qu’il est en train de savourer le divin breuvage, il aperçoit une jeune femme se faire malmener #harcelementderue : c’est Rey. Elle a refusé de vendre BB-8 à son dealer habituel (au prétexte qu’il est mignon et qu’il a confiance en elle. Voilà voilà. Oui, c’est profond.), et celui-ci a envoyé des hommes récupérer l’engin de force. À la surprise de Finn, qui s’apprêtait à intervenir, Rey pète la tête des malandrins, avant que BB-8, à ses pieds, ne repère Finn et ne pousse de grands bidibip. Rey se rue sur Finn, et le menace de son bâton :

« Le robot dit que tu as le blouson de son maître ! Tu l’as volé ‘spèce de p’tit bâtard ?
– Attends… une unité BB-8… blanche et orange… tu es le droïde de Poe !
– Bidibip !
– Je suis désolé droïde : Poe est mort. Heureusement qu’on s’est écrasés par hasard juste à côté de vous, que seul le blouson de Poe a survécu par hasard là encore (avec son slip, c’eut été plus compliqué), et que toujours par la magie du télescopage, je suis tombé sur ce hameau en prenant une direction au pif dans le désert.
– C’est heu… la Force ? Ça explique tout ?
– Ouais, tiens, on va dire ça. 
– En attendant, tu étais avec Poe, tu es donc un Résistant ? J’ai toujours rêvé d’en voir un ! 
– Oui oui je… je suis Résistant… j’ai Twitter, tout ça… je résiste grave. »

Mais alors que nos amis discutent, ils aperçoivent des stormtroopers en train de chercher des droïdes au milieu de ce hameau du désert (c’est marrant, vraiment, toutes ces scènes qui me rappellent des trucs déjà vus ; mais quoi ?). Et se font repérer ! « Vite, courons ! » hurle Finn en saisissant Rey par la main, alors que BB-8 leur emboîte le pas.

Aussitôt, les stormtroopers ouvrent le feu, mais comme toujours, tirent partout sans rien toucher (heureusement qu’ils ont été conditionnées à ça depuis la naissance). Au fait, vous ne les vouliez pas « intacts » ? Ce n’est pas un peu con de leur tirer dessus ?

Non, ça ne l’est pas assez. Car des chasseurs Tie apparaissent au-dessus du village et se mettent… à tout bombarder !

Pourquoi se faire chier quand on peut mettre des explosions ?

Paf, pouf, bang, tout explose, et nos héros fuient jusqu’à un vaisseau qui d’après Rey, n’a plus décollé après des années. Un certain… Faucon Millenium. Rey a tôt fait de le faire voler, pendant que Finn est envoyé aux tourelles pour exploser du Tie. Après moult acrobaties, coups de chance et autres, les deux larrons, en finissent avec leurs poursuivants, et s’envolent pour l’espace. Où ils se permettent une courte pause pour célébrer leur victoire.

Mais attendez, dans l’espace, il n’y avait pas un croiseur du Premier Ordre qui surveillait la planète ? Avec le général Hux et Darthy dedans ?

Visiblement, non. Ils doivent avoir coupé les écrans radars pour regarder des épisodes de Glee dessus.

À bord du Faucon, Rey demande à Finn ce qu’il en est de la suite.

« Finn, qu’en est-il de la suite ?
– Ben… heu… 
– Ho, je sais ! Tu es un Résistant. Et ils recherchaient ce droïde et toi ! Même s’ils vous tiraient dessus comme de gros idiots. Mais du coup, il faut livrer le droïde à la Résistance, non ? Tu vas nous emmener jusqu’à leur base ?
– Heu oui je… heu… BB-8, tu te souviens des coordonnées de la base ? »

Car oui, tous les droïdes de la Résistance contiennent les coordonnées de la super base secrète (et du coup, Darthy n’a pas lu ça aussi dans l’esprit de Poe ?). Dont je ne comprends toujours pas pourquoi elle est secrète, puisque la Résistance, c’est la République, mais comme tout cela n’a ni queue ni tête si ce n’est pour justifier l’action, bon. BB-8 hésite un peu à filer les données, surtout quand Finn lui chuchote « Allez, fais-le, même si je suis pas vraiment un Résistant en fait ! » (Mais ?! Pourquoi lui dire MAINTENANT alors qu’au contraire, ça risque de vous planter là ?) et au final, BB-8 avoue : la Résistance se cache sur Melun-du-Centaure, un système voisin.

« En route alo…« 

CRUNK ! Fait le Faucon. Que ? Quelque chose vient de l’accrocher ! Ho non ! Une sorte de cargo géant vient de l’engloutir dans sa soute sans crier gare ! Rey et Finn, supposant qu’il s’agit d’un vaisseau du Premier Ordre, se planquent aussitôt dans une coursive, mais font des trucs intelligents, comme tomber des objets, et du coup, l’équipage du cargo venu inspecter sa prise les trouve… il s’agit de Han Solo, tout vieux et qui sent un peu, et de Chewbacca, qui lui a toujours le poil soyeux.

« Han Solo ? Le célèbre héros ?
– En chair et sans prostate.
– Vous devez nous aider ! Nous voulions justement porter un message à la Résistance ! Vous avez été un général Rebelle, non ? 
– Oui. Sinon, pourquoi vous n’appelez pas simplement la République pour lui dire qu’il y a dans le coin un croiseur plein de fascistes galactiques ?
– Parce que le film il a dit : « Interdit aux télécommunications, sauf pour les méchants.« 
– D’accord. Bon, alors d’abord, vous devez savoir… toutes les histoires sur les jedis… elles sont VRAIES !
– HOOOOOOOOO ! »

Ah bon ? Parce que les gens en doutaient ?! Mais attendez, depuis six films, tout le monde n’était pas au courant ? Dans les trois premiers, il n’y avait pas un ordre jedi officiel ? Même que le dernier des aliens verreux de Tatooine pouvait en reconnaître un quand il tentait de le manipuler ? Et dans les autres, la République, elle n’a pas été sauvée par Luke ? Et Dark Vador, les gens ne s’en souviennent pas ? On ne se foutrait pas un tout petit peu de notre gueule, par ici ?

Mais alors qu’ils discutent à bord du vaisseau en conchiant six épisodes d’un coup (mais ce film est un anus à gros budget, il peut le faire), Han Solo expliquant qu’il parcourait la galaxie à la recherche de son Faucon qu’on lui avait volé et qui était passé de mains en mains (quel coup de bol qu’il se promène pile à ce moment là dans le coin avec un cargo géant, ah, la Force !), voici que…

RE-CRUNK ! Des vaisseaux plus petits viennent d’entrer dans le cargo de Solo. Han fait donc descendre Rey et Finn du Faucon, et les planque dans les coursives du cargo, non loin des cages de trois beholders, des aliens de l’espace ressemblant à des boules couvertes de tentacules, et visiblement très dangereuses. Des marchandises qu’il avait, comme ça, par hasard (aussi, c’est fou). Les vaisseaux qui viennent d’arriver sont ceux de créanciers de Solo venus récupérer leurs crédits. Solo tente de négocier, mais rapidement, tous veulent le tuer.

Depuis leur coursive, Rey et Finn tentent d’aider leur nouvel ami en jouant avec les fusibles des portes : en bloquant les méchants, ils devraient pouvoir permettre à Solo de se barrer ! Oui mais voilà, ils se plantent de fusibles, et ouvrent les cages des beholders (CA ALORS ! Moi qui pensais que les personnages en parlaient comme ça, juste pour dire qu’ils étaient super dangereux et que ce serait trop bête qu’ils s’échappent). Les beholders ont tôt fait de tentaculer tout ce qui passe (surtout que personne ne pense à leur tirer dessus et préfère juste crier les bras en l’air), permettant à Solo, Chewbacca, Rey et Finn de se barrer. Finn est bien brièvement pris dans les tentacules d’un monstre, mais alors que jusqu’ici, les bestiaux tuaient tout ce qui passait entre leurs mains (ou appendices divers), là, ils se contentent de le traîner, le promener, de lui faire des trucs japonais, bref, ils n’ont plus faim, allez savoir. Rey parvient à délivrer Finn, et tout le monde grimpe dans le Faucon Millenium pour quitter le cargo, désormais hanté par les beholders et les restes des créanciers bloqués avec les vilaines bêtes.

Chewbacca est légèrement blessé dans l’affaire, et notez-le bien, car ça sera le seul tir de laser du film qui fera mouche sur les gentils. Et ce n’est que pour obliger Solo à avoir Rey comme copilote, et découvrir qu’elle est tip-top-géniale. Ben oui, il faut qu’il y ait une raison ! Un type ne va pas simplement bien tirer, hé !

À bord, cependant, les discussions vont bon train entre Finn, Rey et Solo (Chewbacca fait juste des bruits semblables à ceux de Cyril Hanouna).

« M’sieur Solo, il faut nous aider !
– Bon, maintenant qu’on est tous en fuite et que j’ai retrouvé mon vaisseau… okay.  Je vais vous emmener voir quelqu’un qui peut nous aider à trouver la Résistance !
– Super, merci ! »

… attendez ? Mais ?Et les coordonnées de la base de la Résistance ? Sur Melun-du-Centaure ? Que BB-8 a déjà filées ?!

Hop ! Au trou ! Comme ça, encore plus d’aventures ! Mais quuuuue ce film est subtiiiiil ! Tout ce marketing valait le coup. Vraiment.

352466.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

« Et siiiii on partait dans une direction qui n’a strictement rien à voir en ignorant tout le film jusqu’ici ? »

Solo emmène la troupe jusqu’à une planète verdoyante, chose nouvelle pour Rey, au milieu de laquelle se trouve une sorte de vieux bâtiment de pierres abritant une cantina. C’est le repaire d’une petite alien âgée, Mamie Alien, qui gère ses affaires et a un grand plaisir à revoir Solo et Chewbacca. Elle explique qu’elle ne peut cependant aider nos héros. Trop dangereux. En plus, Finn a une tête de mec qui veut juste se barrer, pas se battre (une manière polie de dire « Bouuuuh ! Il a les chocoooootteuuuh !« )

Pendant qu’ils parlent, ils ne remarquent pas des clients de la cantina les repérer, et contacter la Résistance pour l’un, et le Premier Ordre pour l’autre (comme quoi, les communications, c’est variable selon les scènes et les besoins du script).

Mais la conversation dure, et dure ! Et Finn avoue que okay, il n’est pas de la Résistance. Il a juste fui le Premier Ordre comme un gros lâche. Et veut partir, loin, en sécurité. Et avec Rey, qui est cool. Mais Rey, elle, veut se battre ! Finn choisit donc de suivre des contrebandiers qui pourront l’amener loin d’ici. Et abandonne Rey, à son grand dépit. Errant dans la cantina, Rey finit cependant par entendre des pleurs d’enfant en provenance d’un couloir grand ouvert menant à la cave (les mecs ont des portes qu font psshhhhh partout, sauf vers leur cave secrète, c’est ballot). Elle s’y rend donc, et finit par arriver dans une pièce isolée, où se trouve un coffret. Oui, Rey, ouvre le coffret : les coffrets sont connus pour pleurer comme des enfants régulièrement. Un peu comme mon coffre, qui pleure aussi régulièrement, mais dit comme ça, on dirait une chanson de Claude François, alors arrêtons là.

Rey découvre dans le coffret un sabre laser. Et elle est aussitôt touchée par mille visions ! Elle revoit sa jeunesse, son abandon par des parents jamais revenus, mais aussi ses amis en danger, Luke Skywalker aux prises avec Darthy… et elle-même qui doit l’affronter. Les visions s’arrêtent, et Rey s’éloigne, terrifiée, lorsque Mamie Alien arrive à contresens pour lui révéler la vérité :

« Tu es une jedi. Ce sabre était celui de Luke. Il t’a choisie. Garde-le.« 

Mais Rey refuse. Elle n’est pas prête. Et comme tous les enfants gâtés de mauvais films, elle décide de partir courir dans les bois autour de la cantina pour oublier son chagrin.

TU T’ES CRUE DANS TWILIGHT ?!

Pendant que ça pleurniche, retournons voir ce qu’il se passe chez le Premier Ordre.

Déjà, on découvre Darthy lorsqu’il apprend que ses hommes ont échoué à capturer BB-8, FN-1234 et une jeune fille les accompagnant, et pire encore, qu’ils ont fui avec Solo. Il s’énerve très fort et utilise son sabre pour massacrer toutes les installations pleines de gros boutons et d’écran en face de lui. Visiblement, ça ne commandait que la porte des toilettes, car j’aurais trouvé ça audacieux si comme un con, Darthy venait de péter un truc important. Du genre les sirènes qui s’activent suivies d’un message sur hauts-parleurs « Qui est le blaireau qui vient de péter les distributeurs d’oxygène ?« .

Mais non. Darthy va donc grommeler dans sa chambre, où il s’assoit devant une relique : le casque de Dark Vador, en bonne partie fondu après sa crémation ! Comment a-t-il pu rester à peu près en état, mystère, mais il est là. Et Darthy de se confier à lui (« Je ne… krsssh… suis pas…. krsssh… un putain… krsssh…. de doudou ! » hurle une voix lointaine).

« Montrez-moi… montrez-moi la puissance du côté obscur… je veux poursuivre ce qui a été commencé… j’ai peur de basculer… je suis tenté par le côté lumineux…« 

Oui, tenté par le côté lumineux. Du genre des fois, il a envie de faire des câlins ou de regarder Mon Petit Poney & la Magie de l’Amitié. C’est conceptuel. Ah, ce méchant, je crois que même Anakin à ses plus grandes heures avait l’air moins débile, ce qui n’est pas peu dire. Surtout que bon : moi ce que j’ai appris avec Star Wars, c’est qu’apparemment, les jedis du passé peuvent apparaître en vision aux jedis actuels, parce qu’ils ne font plus qu’un avec la Force. C’est un peu dommage qu’ils préfèrent pouffer en restant dans la Force pour aller espionner les filles sous la douche. Non parce que sinon, Anakin Skywalker apparaissait, disait « Non mais je t’entends m’appeler, hein, mais en fait, le côté obscur, c’est tout pourrave, allez, laisse tomber et viens faire bisou. » et pouf, c’était bouclé.

Finalement, le croiseur des méchants du Premier Ordre fait route vers Discretos-I, une planète parcourue par une espèce d’énorme ceinture métallique avec un canon monstrueux au milieu. Et sur place, Darthy et le général Hux se rendent dans une salle pour causer par hologramme géant (ces gens ont des trucs à compenser) avec le chef du Premier Ordre et le maître Sith de Darthy : le Grand Snorky.

« Salut Darthy et Hutch. Nanananana, ai-je envie de dire.
– Grmbl. Bonjour aussi, Grand Snorky.
– Comment ça va les garçons ? Vous vous amusez bien ?
– Hé bien écoutez, pas mal.  Je me disais : Grand Snorky, et si on utilisait notre super-arme, la planète au canon géant ?
– Pour ?
– Pour tirer sur la République. Qui visiblement, s’en fout de ce conflit, alors si on l’énervait ?
– Ça a l’air rigolo. Va, et prépare le tir. Je dois parler seul à seul avec Darthy.
– Okay. À plus dans le bus.
– Bien. Darthy… je sais que tu es parfois tenté par le côté lumineux… et maintenant, ton père est de nos ennemis. Es-tu prêt à l’affronter ?
– Ouais, j’suis trop énervé ! Une fois, il a refusé de m’acheter un iPhone 6S, alors j’le hais !
– Bien. Alors va, et fais ce que tu as à faire. »

Retournons donc chez Mamie Alien, où celle-ci explique aussi un point intéressant de l’intrigue :

« Luke Skywalker avait commencé à reformer l’ordre jedi. Lorsque l’un de ses disciples, Darthy, a rompu le contrat de confiance. Il s’est mis à meuler ses camarades. Déçu par cet échec, Luke a décidé d’en prendre toute la responsabilité en se retirant. D’où sa disparition.
– Attendez Mamie, vous voulez dire que Luke est une sorte de Lionel Jospin galactique ?
– Ah oui, tiens.
– Bordel ! Et puis v’là le sens des responsabilités façon « C’est la merde ? Je vous laisse gérer Darthy et le Premier Ordre, salut ! », il me fait tout de suite moins rêver, votre Luke. »

Alors que tout le monde s’accorde à dire que cette intrigue est de plus en plus débile, le Premier Ordre a décidé de passer à l’action. D’abord, après une cérémonie crypto-nazie (désormais, les stormroopers saluent en levant le bras droit sous de beaux drapeaux rouges et noirs avec des touches de blanc, c’est léger), ils activent le super-canon de Discretos-I, et ouvrent le feu vers le système de la capitale de la République. Dans le ciel de toutes les planètes, on aperçoit donc d’immenses lasers filer au travers de l’espace… et exploser tout ce qu’il y a dans le système central de la République.

« Tu vois, je t’avais dit qu’on aurait peut-être dû arrêter de se toucher la nouille en ne s’occupant pas du Premier Ordre, surtout quand il construisait une planète avec rayon de la mort. » déclare une sénatrice juste avant d’être désintégrée.

Tout un système explose donc à la fois, et pour parachever leur oeuvre, le Premier Ordre arrive dans la foulée du côté de la base de Mamie Alien pour la prendre d’assaut. C’est donc parti pour de la baston, durant laquelle, je vous rassure, là encore les stormtroopers n’arrivent même pas à effleurer un écureuil. Cette armée devrait être sponsoriée par Gilbert Montagné. Finn, qui n’avait pas eu le temps de partir bien loin, reçoit des mains de Mamie Alien le sabre-laser que Rey a refusé. Il s’en sert donc pour meuler du méchant, l’occasion de découvrir que certains stormtroopers ont des sabres-tasers (c’est un sabre, mais électrique, pas laser, je suis supposé l’appeler comment ?), et peuvent donc se battre en duel ridicule contre Finn, qui est une grosse buse à l’escrime (en même temps, il a eu l’entraînement de combat des stormtroopers, ça me paraît normal d’être mauvais en tout). Finalement, nos héros sont cependant encerclés, et faits prisonniers.

Rey, qui boudait dans les bois en insultant les musaraignes ou un truc du genre, se retrouve isolée avec BB-8, qui la suit de près. Lorsque soudain, un bruit dans les fourrés… Bzzzz ! Bzzzz!

532139.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

« Putain, y a un oiseau là-haut, je l’insulterai bien aussi ! Je suis un peu Darth Tourette quand je m’y mets ! »

« Mais qui est le gros débile qui pour approcher discrètement, fait des bruits avec son sabre laser allumé ? s’exclame Rey.
– C’est moi !« 

Répond Darthy en surgissant de derrière un arbre façon lutin facétieux, mais vaguement gothique.

De quelques tours de magie jedi, Darthy a tôt fait de capturer la bougresse, et s’enfuit avec elle à bord d’une navette, sans essayer de choper BB-8 car « Il pourra lire la carte dans les pensées de la fille car elle a dû la voir avec ses amis. » Oui, déjà c’est du « peut-être » et la Résistance va récupérer le robot et avoir du sûr, non ? Mais pourquoi repousses-tu à chaque fois les limites de la débilité, mon petit Darthy, hmm ? En tout cas, tout semble perdu. Rey est prisonnière, en route vers le navire amiral du Premier Ordre, et ses amis les mains sur la tête sont entourés de stormtroopers au sol. Attendez, l’espoir n’est pas mort ! Car soudain, au loin, des chasseurs X-Wing arrivent en rase-motte : la Résistance !

Piou-piou-piou font les lasers, alors que la Résistance explose tout ce qui embête nos héros (les X-Wing parvenant même à faire du tir de précision et à toucher les stormtroopers juste à côté des héros sans les toucher, quel talent), et une fois la place dégagée, un transport de troupes se pose, et en descendent des Résistants (oubliez les anciens uniformes : désormais, ils s’habillent façon partisans russes de 1941), menés par une certaine Leia Organa. Avec elle, il y a aussi C3Po. Mais tout le monde s’en fout, et je les comprends. Han et Leia se regardent longuement.

« Han…
– Leia…
– Han…
– Leia…
– Han…
– Leia, j’espère que tu n’as plus de scènes en bikini.
– Dis-donc pépé, tu sais que tu fais plus sénateur français qu’aventurier galactique, là, tout de suite ?
– Bon, calmons-nous ! Celui qui fout la zone partout, Darthy c’est… NOTRE FILS. »

Révélation ? Ah ben non, on s’en fout aussi puisqu’on le sait depuis la première scène.

« Bon, venez tous à notre base secrète rebelle, on causera. Et on verra comment récupérer votre amie Rey. »

Et Rey, justement ? Hé bien elle se réveille attachée à une chaise prête à se faire battre comme plâtre avec le bottin (galactique, ça fait plus mal), avec face à elle… Darthy !

« Vous !
– Moi, en effet. Je vais lire dans tes pensées, gourgandine. Je sens ta peur… je vois ton enfance… je sais que tu rêves d’océans… je sais que tu as peur d’être abandonnée à nouveau…« 

Terrifiée dans un premier temps, Rey reprend peu à peu du poil de la bête.

« La carte… je vais trouver la carte… je vois d’autres pensées… je vois tes explorations d’épaves… je vois… que ?! Qu’est-ce ? Mais ?! Arrête !
– Je pense à des Messieurs qui se font des bisous. À leurs corps velus qui se frottent. À leurs kikounettes qui se frôlent dans l’air nocturne.
– Putain ! C’est dégueulasse, t’as pas le droit !
– Ah, je sais pas toi, mais moi je passe un super moment à penser à ça. Alors que toi, vieux conservateur, t’as l’air bien naze, hein ? Si je pensais à encore plus de Messieurs ? Ou, tiens, si je pensais à René la Taupe pour te le mettre dans la tête ?
– AH MAIS CA SUFFIT ! »

Bon, le script dit qu’elle résiste juste « par le pouvoir de la Force« . Mais je trouve ma version plus crédible, et déployable par tout un chacun. Ne pouvant faire plus, Darthy grognoute. Et Rey en profite.

« Tu as peur.
– Même que non.
– Même que si. Ou alors retire ton casque. Même pas cap’.
– Même que cap !’

Et Darthy retire son casque pour révéler…

« WOPUTAIN REMETS-LE !« 

Alors, défiguré ? Brûlé ? Couturé ?

Non. Darthy est en fait un adolescent aux lèvres charnue et à l’énorme chevelure bouclée, avec une tête à se faire des shoots à l’eau précieuse. Je pense qu’à cet instant, même les plus durs des sabres lasers en plastique de la salle ont furieusement ramolli.

« Ouaiiiiis heuuuu, tu vois, cap’ ! s’exclame l’énervant adolescent.
– Non mais c’est affreux ! Et puis comment tu mets tous tes cheveux dans ton casque ? »

Pendant que Darthy pleure parce qu’il a un petit cœur sensible et que le Sithshaming, c’est dégueulasse, son croiseur fait route vers Discretos-I, la fameuse planète-arme-géante que la République n’avait jamais remarquée.

Finn, Solo et Chewbacca débarquent eux avec Leia dans la base secrète des rebelles de Melun-du-Centaure, qui est sur une autre verte planète qui n’est pas sans rappeler une base secrète rebelle d’un autre film… il s’appelait comment ? Un nouvel esp… rooh, j’ai oublié. Décidément ! Sur place, Finn aperçoit un pilote débarquer de son X-Wing : Poe ! BB-8 et lui se ruent vers le garçon.

« Poe !
– Finn !
– Je croyais que tu étais mort !
– Non, je me suis éjecté, comme toi !
– Mais heu… alors pourquoi tu n’es pas venu me rejoindre ? Accomplir ta mission sacrée ? Récupérer ton droïde ? Tu sais, tu n’as pas dû tomber loin vu que moi j’étais juste à côté de l’épave ! En plus, en plein désert, une épave fumante, c’était le seul signe vers lequel te diriger ! Tu aurais pu carrément changer le cours du film et… »

Poe lance donc une boule de fumée ninja et s’enfuit sans que l’on sache non plus, d’ailleurs, comment il est arrivé jusqu’ici.

Mais l’heure n’est pas aux questions, car Leia a de graves nouvelles.

« L’arme de notre ennemi… celle qui a déjà détruit tout un système. Elle est désormais braquée vers nous. Ils comptent nous détruire.
– Ça me rappelle un fi…
– VOS GUEULES ! Bon, qui connait cette arme ?
– Moi, s’exclame Finn. C’est une base de la taille d’une planète avec un canon géant. Du jamais vu. Et devinez quoi ? Elle a un poiiiint faiiiible ! 
– Seigneur, tant d’originalité m’aveugle.
– Deviens stormtrooper.

– Quoi ?
– Non, rien. Bon, en fait, elle a besoin d’absorber l’énergie d’un soleil pour tirer. Mais pour garder cette énergie stable, il lui faut une sorte de condensateur magique. Et celui-ci est protégé par un bouclier. Je peux détruire le bouclier. Et vous n’aurez plus qu’à tabasser le condensateur, et devinez quoi ?
– TOUT SAUTERA !
– Hééé ouiiiiiiii ! »

Tout le monde se prépare donc à partir. Après une scène sans fin entre Leia, qui explique qu’il faut sauver leur fils que même Luke n’a pas su garder du côté lumineux, et Han, qui le considère comme déjà mort (cérébralement, je confirme), c’est donc le grand départ. Les chasseurs attendront l’ordre d’attaquer une fois les boucliers descendus. Et Han, Chewbacca et Finn s’occuperont de ce point. Ils filent donc à bord du Faucon jusqu’à Discretos-I, où après diverses manœuvres risquées, ils parviennent à se poser.

Aussitôt, Darthy sent la présence de son père sur la planète et s’exclame « Han Solo !« 

533389.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

« Au fait Darthy, si vous n’êtes pas défiguré, pourquoi le masque ? – Parce que si on avait vu la vraie tête du méchant dans les bande-annonces, les gens auraient pensé à une blague. »

Le trio avance prudemment sur la planète enneigée, où aucun garde ne traîne le bout de son casque, ce qui est fort pratique. Jusqu’à ce que Finn révèle la vérité :

« En fait, pour les boucliers… je ne suis sûr de rien. 
– Pardon ? Tu n’as pas dit que tu avais travaillé ici ?
– Si, mais je collectais les ordures. Je suis venu ici pour sauver Rey. »

Blanc.

« Mais attends, alors du coup, si tu collectais les ordures, d’où tu faisais partie des troupes d’élites attaquant Jakku pour une mission super cruciale ? Et d’où tu avais toutes les infos secrètes sur la base et ses faiblesses ?
– Je… que… hem ! Pooooe ! Si tu m’entends, envoie les boules de fumée ninja ! »

Tant pis, tout ce petit monde improvise : ils pénètrent dans la forteresse, capturent un officier et l’obligent à abaisser les boucliers. C’était facile, au final ! Ils n’ont donc plus qu’à appeler les X-Wings pour lancer leur attaque. Ces derniers s’exécutent et… beuh ? Ça ne pénètre pas !

Ha ben oui. Mais qui sont les cons qui attaquent en tout et pour tout avec 15 chasseurs ? Même à l’époque de la Rébellion, il y avait des croiseurs et des bombardiers. Vous les avez mangés ?

Hé bien visiblement, oui. Donc pour bombarder, ils n’envoient pas de bombardiers. Astucieux.

Pendant ce temps, Chewbacca, Finn et Solo se faufilent dans la base pour essayer de retrouver Rey. Et ça tombe bien, car elle a décidé d’apprendre les pouvoirs de la force toute seule ; plus besoin de maître de Dagobah ou de trucs du genre. Désormais, je ne sais pas : elle gagne de l’expérience, elle prend des niveaux et elle achète ses pouvoirs ? C’est l’explication la plus crédible. Ou bien juste que ce film continue à faire caca sur son propre univers, allez savoir. Rey s’évade donc sans mal, et au détour d’un couloir de la base (c’était juste à côté ; sur une base de la taille d’une planète, quel coup de bol là encore !), tombe sur ses amis. Youpi ! Sauf qu’impossible de partir de suite ; il va d’abord falloir aider les copains à faire péter le condensateur. Solo et Chewbacca, qui se promènent avec sur eux environ 1 200 charges explosives chacun (le bâtiment est de la taille d’un continent à en croire les plans en 3D qu’étudiaient la Résistance ; pouf, désormais, il fait la taille d’un petit HLM), les posent tranquillement pour arrêter l’arme qui se charge, se charge, se chaaaarge (avec compte à rebours bien sûr !) et menace de plus en plus la base secrète de la Résistance.

Mais alors que Han et Chewbacca ont fini leur tâche, Han aperçoit… Darthy ! Qui patrouille dans le coin à la recherche de Rey et d’éventuels saboteurs. Alors qu’il s’avance sur une immense passerelle au-dessus du puits sans fond du condensateur (sans sentir la présence de son père à deux mètres, alors qu’à l’autre bout de la planète, aucun souci), Han décide de l’interpeller.

« Ben !« 

Puisque oui, le méchant s’appelle Ben. Savourez.

« Han Solo!
– Oui, ou « Papa », hein, petit con. Bon, je suis venu te dire que tu dois rentrer à la maison.
– Non… je ne veux pas… je ne peux pas…
– Mais si, on te pardonnera et on boira tous un chocolat chaud. Et dans quelques années, quand on évoquera le village que tu as massacré au début du film, on en rigolera.
– Papa… je suis déchiré… entre deux camps…
– Chez maman ou chez papa ? On peut faire un week-end sur deux, tu sais. Et puis comme ça, tu auras deux Noëls chaque année.
– Non, je pensais plutôt au côté obscur et au côté lumineux… papa… aide-moi… »

Son casque ôté, Darthy et ses grosses lèvres font donc une moue émue, et tendent leur sabre à Han. Sauf qu’au moment de s’en saisir… le côté obscur reprend le dessus.

Et Darthy transperce Han, qui lui caresse la joue avec amour avant de basculer, raide mort, pour disparaître dans le puits sans fond sous la passerelle.

Voilà. Vous aviez haï Anakin et ses amourettes pourries avant de devenir Dark Vador ? Les fans ont été entendus : Dans le nouvel épisode, Han Solo se fait tuer par un adolescent boutonneux en manque d’amour parental. Dites les fans, ça ne vous dérange pas si je bois vos larmes ? Hmmm, salées juste comme il faut. Ça doit être le pop-corn.

Han mort, Chewbacca, Finn et Rey qui ont pu apercevoir la scène depuis des passerelles éloignées n’osent y croire, et commencent à sulfater dans tous les sens pour se frayer un chemin jusqu’à la sortie. Chewbacca fait péter les détonateurs, mais s’il est endommagé… le condensateur marche encore ! D’ici trente secondes, rien ne pourra plus arrêter le Premier Ordre !

Nos héros fuient vers l’extérieur, Finn et Rey se retrouvant ensemble pendant que Chewbacca va chercher le Faucon Millénium. Sauf que Darthy les a poursuivis ! Et après avoir claqué le museau de Finn, qui était toujours autant une brêle au sabre laser, il attaque Rey. Sauf que la bougresse ne se laisse pas faire : alors que Darthy étudie l’art du sabre laser depuis environ 15 ans, il en chie comme un âne contre Rey, qui n’en touche un que depuis 30 secondes.

« Oui mais c’est la Force.« , me répondront encore les malheureux tentant de sauver les restes d’un immense raté. Puisqu’au passage, avant, la Force ne fonctionnait pas comme ça, non ? Enfin c’est vous les fans, hein.

Pendant ce temps, le canon géant va bientôt être prêt à tirer… quand Poe, à bord de son X-wing, entend sur sa radio que l’explosion causée par Chewbacca a causé un trou dans le condensateur ; il fonctionne encore, mais si on venait à se glisser dans une tranchée pleine de défenses, on pourrait la remonter jusqu’au trou et faire sauter le bousin. Poe plonge donc vers la surface de la planète, suit le plan, se faufile entre les lasers, et seul après que ses alliés aient été détruits l’un après l’autre, est le dernier à pouvoir réaliser un tir miraculeux qui ferait sauter toute la base. Et Poe le fait : il parvient à rentrer dans le trou qui va bien, mitrailler partout, et ressortir alors que tout explose et que la planète elle-même est parcourue de tremblements de terre !

Le général Hux, qui commandait la manœuvre, demande au Grand Snorky l’autorisation d’évacuer, qui lui est donnée, à la condition qu’il récupère Darthy avant de se barrer, que cet imbécile d’apprenti puisse finir sa formation.

Darthy, qui toujours aux prises avec Rey, se montre fort patient quand Rey ferme les yeux à un moment pour se concentrer et ressentir la Force. Je ne sais pas, Darthy, elle a les yeux fermés, profites-en pour lui taper la tête, non ? Mais non. Darthy patiente gentiment, Rey rouvre les yeux, et habitée d’une force nouvelle, coupe des morceaux de Darthy, lui fait une belle estafilade sur la gueule pour qu’il ait une bonne raison de porter un masque autre que ses lèvres boudinées, et au moment de l’achever, un deus ex machina sous la forme d’un tremblement de terre qui ouvre la terre entre eux la sépare de son ennemi. Elle l’abandonne à son sort (HOLALA JE ME DEMANDE S’IL VA REVENIR !) puis va récupérer Finn qui est inconscient. Chewbacca passe les chercher, et zoup, en route pour les étoiles alors que la planète Discretos-I explose derrière eux, ce qui là encore, ne rappellera rien à personne.

Nos héros peuvent donc retourner chez les Reb… la Résistance, où ils sont accueillis avec joie et la fête peut commencer. Ils en profitent aussi pour étudier, tant qu’à être là, hein, la carte que BB-8 se trimbalait depuis le début du film. Et qui permet de découvrir où Luke Skywalker s’est barré : une planète inexplorée bien loin d’ici !

Cette bonne nouvelle a un deuxième effet : C3Po constate que son vieil ami R2D2, qui s’était éteint depuis le départ de Maître Luke (oui oui. Le robot était dépressif, ne se levait plus, glandait au lit toute la journée et se défonçait à l’huile de moteur) se rallume soudain joyeusement à l’idée de revoir son vieil ami.

099655.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

30 ans après, R2D2 est donc devenu alcoolique et toxicomane, alors que C3PO a visiblement eu une surchauffe après que son programme onanisme.exe se soit bloqué.

Chewbacca et Rey, qui pilote désormais le Faucon Millénium à la place de Solo, partent donc pour la planète en question (où comme toujours, il n’y a qu’un seul endroit à visiter ; non parce que « Luke se cache sur Terre », c’est flou pour prendre l’exemple d’une autre planète, surtout que là, on parle d’un truc inexploré), et dans les ruines de ce qui aurait été le premier temple jedi, elle retrouve Luke, barbu et encapuchonné, qui fait du boudin en regardant l’horizon.

Il se tourne lorsque Rey s’approche et qu’elle lui tend son sabre.

Va-t-il l’accepter et reprendre le combat ?

Il la regarde.

Elle le regarde.

Il la regarde.

Elle le regarde.

Il la regarde.

Elle le regarde.

Ils ont l’air de deux grosses buses et…

… FIN !

Mesdames et Messieurs, revenez au début de l’article. Relisez le pitch de l’épisode I.

Bravo : c’est la première fois de l’Histoire qu’on ose vous annoncer une suite et qu’on vous livre le script du reboot.

Et mieux encore : que 95% de la presse hurle au génie.

Clap clap.

______________________________

« Maître, s’il-vous-plaît ! »

Le simili-jedi rencontré avant la séance se dresse devant moi au sortir du cinéma le visage couvert de sueur.

« Oui, gueux ?
– Maître je… je me demandais… Star Wars… ils se sont inspirés de vous… vous l’avez prouvé avec le pistolet… mais… est-ce qu’en fait ce ne serait pas… est-ce que vous ne seriez pas carrément une sorte de seigneur Sith ?
– Mais en moins con alors ? interrogé-je en souriant.
– Oui ?
– Ahaha ! Evidemment que non ! C’est ridicule ! »

Il me jette un regard pensif, et je soupire longuement avant de calmer les doutes que je vois poindre dans ses yeux.

« Allons ! Un type, vêtu de noir, notoirement méchant, qui se promène armé et avec une sorte d’attribut rouge pétard qui fait qu’on le reconnait au premier coup d’œil ? Un type qui serait toujours accompagné par une sorte de disciple car « toujours par deux ils vont » ? Un type qu’on aurait déjà chopé à critiquer les institutions en place  et qui n’hésiterait pas à user d’une arme sur des enfants ? »

Le jedi resta quelques secondes parfaitement immobile à analyser l’ensemble de ces informations. Quelques secondes de trop.

« Il en sait trop, Diego. Pelle-le.« 

Le jedi n’eut pas le temps de se retourner que l’objet s’écrasa sur le haut de son crâne et qu’il s’effondra au sol dans un couinement involontaire. Au travers de ses paupières qui se fermaient doucement alors qu’il sombrait dans l’inconscience, il eut le temps de m’apercevoir ajuster ma chatoyante cravate.

Quelle ne fut pas sa surprise de l’entendre produire un « Bzzzz » familier, alors que j’ordonnais :

« Fous-le dans le coffre, C3Diego ! »

EDIT : pour vos amis anglo-saxons qui n’auraient pas le temps de lire ce spoil, je me suis permis de réemployer un meme bien connu. Je vous le laisse à disposition.

Meme ideas



Le Labyrinthe 2 – script brûlé

$
0
0

Vous n’avez pas vu le premier volume du Labyrinthe mais voulez quand même lire cet article ?

C’est courageux. Aussi, allons droit au cœur du sujet, et complétons ce manque à votre culture sur le champ.

Résumé de l’épisode 1 : Thomas est un adolescent attardé qui se réveille un beau matin sans mémoire ni portefeuille au beau milieu d’un immense labyrinthe où d’autres adolescents attardés s’ébattent gaiement (sûrement une métaphore du collège). Ils aimeraient bien sortir, oui mais voilà, le labyrinthe est truffé de pièges mortels, comme des murs qui vous écrasent, des monstres qui vous mangent ou des télévisions qui diffusent des émissions culturelles. Cela fait des années que le labyrinthe retient les jeunes gens prisonniers grâce à ses pièges, mais aidé par le néant du scénario, Thomas a tôt fait de trouver la sortie, et avec quelques compagnons, s’échappe pour découvrir l’affreuse vérité : tout cela n’était qu’une expérience. En effet, la Terre n’est plus qu’un immense désert depuis une catastrophe climatique, et les survivants sont touchés par une sorte d’épidémie de simili-rage répondant au nom de « Braise », car quiconque la contracte devient chaud comme elle (d’où le nom). Or, Thomas et ses amis font partie d’un groupe de patients immunisés à Braise. On les a par conséquent enfermés dans le labyrinthe pour… euh… hé bien…. mais si pour… les tester au… enfin… histoire de trouver un remède (en les faisant massacrer par des monstres, oui oui). Pendant que les spectateurs se rappellent pourtant qu’en plus, durant le film, les jeunes contractaient bien Braise, et qu’en sus, il y avait déjà un remède puisque Thomas et d’autres se le sont injecté pour se sauver, un commando armé débarque, aide nos amis à achever leur évasion, et les emmène loin du labyrinthe. Mais ce qu’ils ignorent, c’est que tout cela n’était qu’une mise en scène ! En réalité, le commando appartient lui aussi aux propriétaires du labyrinthe, et tout cela n’était qu’une mise en scène pour… leur… les… raaah, arrêtez avec vos questions, aussi ! D’ailleurs, si vous en avez, le spoiler complet est ici.

La question est donc : peut-on faire encore plus navrant ?

Vite, spoilons mes bons !

______________________

085787.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

L’affiche : pas d’explosion. Pas de débris. Pas de flammes. À l’image du film : c’est tout vide.

Notre film s’ouvre sur une sorte de camp de réfugiés où s’entassent des civils malheureux entourés d’hommes en armes visiblement peu enclins à les laisser sortir ; j’imagine que nous sommes en Hongrie. Au milieu de tout ce petit monde, une maman porte un enfant qui a l’air peu intéressé par ce qu’il se passe : le petit Thomas, encore enfant. Avant de le confier aux militaires, elle s’agenouille pour dire à son fils quelques derniers mots d’amour, comme « Je t’aime« , « Ne m’oublie pas » ou encore « Pense à ramener du pain« .

C’est pas de bol, car soit l’enfant joue très mal, soit il n’aime pas sa mère, puisqu’il paraît aussi intéressé par ce qu’il se passe que s’il était en cours de géométrie.

Petit rappel aux réalisateurs, si vous n’arrivez pas à faire pleurer un enfant, vous m’appelez. J’ai tout un tas de trucs. Sinon, vous leur faites regarder un film de Kev Adams, le résultat devrait être proche, mais passons. Car une fois le petit Thomas emmené, il est confié avec d’autres enfants aux bons soins d’une scientifique, Nadine Pipotron, déjà croisée à la fin du volume précédent. Puis l’écran vire au noir et Thomas est soudain adolescent et prisonnier de l’ascenseur qui un jour, l’emmena au cœur du labyrinthe… tout cela n’est en réalité qu’un affreux cauchemar. Thomas peut donc se réveiller au son de la voix de son ami Minho qui le secoue en lui hurlant son nom, ainsi que diverses insultes à base de mamans pour plus de motivation.

Thomas s’était en effet endormi, et ouvre ainsi les yeux au sein de l’hélico du commando qui l’avait extirpé du labyrinthe avec ses petits camarades.

L’engin est en train de se poser devant un immense bâtiment bardé de projecteurs, et débarque nos amis et leurs sauveurs juste devant afin qu’ils s’y engouffrent au plus vite. Et il faut se dépêcher car des ennemis ont repéré l’hélico et sont en train d’attaquer la zone ! Des terroristes ? Des survivants en manque de ressource ? Non, des « Fondus » (une savante alliance de Savoyards et de Bourguignons, je suppose) d’après les personnages. Et on aperçoit ainsi des silhouettes en loques qui courent en grognant vers l’escorte de nos joyeux compagnons, peu avant que les portes du bâtiment ne se referment et ne mettent nos loulous en sécurité (alors que les gardes restés dehors au lieu de rentrer, bon, je suppose qu’ils se font massacrer pour le principe, ils sont sympas ces gardes).

En attendant, je lève déjà un sourcil. Diego ? Ces silhouettes qu’on a vues, là, ce ne sont pas… hein ? Dis ? Non, j’ai dû rêver. Ils n’auraient pas osé. On va dire que j’ai mal vu. Oublions.

Toujours est-il qu’une fois à l’intérieur du bâtiment, nos survivants du labyrinthe sont accueillis par le sympathique chef local : Grotraître. On ne le voit pas du tout venir, que nenni, et son air sympathique met tout de suite en confiance. Il explique à nos héros qu’ils sont enfin en sécurité, que les choses qui rôdent dehors sont en train de se faire malaxer la mouille au gros plomb, et qu’ils peuvent donc commencer par aller prendre une douche, chose qu’ils n’ont pas connue depuis trop longtemps. Puis, il les envoie faire un petit check-up médical durant lequel Teresa, la jeune fille que Thomas voudrait bien cordialement zoumzoumer à l’occasion, est séparée du reste du groupe. Thomas est lui-même écarté des autres le temps d’un petit interrogatoire avec Grotraître. Celui-ci l’aborde donc tout sourire.

« Bonsoir mon petit Thomas ! 
– Qu’est-ce que vous me voulez ?
– Hooo, rien de bien important… en fait, j’ai une seule question à te poser. »

Secrètement, j’attendais « Qu’est-ce qu’il y connait aux femmes, Rick Hunter ? » mais non.

« Posez-la.
– Très bien : dans quel camp es-tu ? Wicked, l’organisation qui contrôle le labyrinthe, ou nous, qui t’avons sauvé ?
– Hmmm…
– Prends ton temps mec.
– Comme vous le savez dans le film précédent j’ai découvert que le sérum contre Braise rendait aussi la mémoire… je me suis par conséquent injecté Braise avant de prendre le sérum, et c’est là que je me suis souvenu qu’avant d’être dans le labyrinthe, j’avais bossé pour Wicked. Que j’étais leur chouchou. Mais que semble-t-il, je les ai trahis, raison pour laquelle ils m’ont envoyé dans ledit labyrinthe. Je suis donc…
– Oui ?
– AVEC WICKED. »

Que ? Mais ? Je ? Est-ce moi ou bien est-ce complètement débile ? Le mec a combattu Wicked tout le film précédent, est toujours chaud patate pour le combattre, mais quand on lui demande dans quel camp il est, il répond Wicked, tranquille, hop. Heureusement, Grotraître ne sourcille même pas, et repart donc en sifflotant. Je sens que nous sommes devant un grand film.

La soirée peut se poursuivre au sein du bâtiment que nous appellerons « le bloc », et où Thomas va de découverte en découverte. Déjà, il avait entendu les médecins qui les inspectaient parler « d’autres » nouveaux arrivants. Ils ne seraient pas seuls ? La réalité est bien plus fabuleuse, car en allant au réfectoire rejoindre ses amis pour le repas, Thomas constate qu’il est plein à craquer de jeunes gens ! Et ceux-ci ont tôt fait de le mettre au parfum :

« Il n’y avait pas qu’un labyrinthe, Thomas. Il y en a des dizaines ! Regarde, tous ces gens ici sont des évadés, comme nous !
– Déjà qu’un labyrinthe, ça n’avait aucun sens, c’est génial. Dis-donc, en cas d’apocalypse, les secours n’ont rien de mieux à faire que construire des dizaines de labyrinthes de la taille d’une ville pour faire mourir les potentiels immunisés aux épidémies du moment ?
– Attention Thomas, tu viens de dire quelque chose d’intelligent.
– Ah, pardon : AHLALALA C’EST FOU HUHUHU HIHIHI.
– C’est mieux ! Tiens allez, mange un churros. »

Et pendant que Thomas mange son churros, Grotraître rentre dans le réfectoire avec une liste.

« Salut les kids ! Comme chaque soir, je viens chercher les heureux sélectionnés qui vont quitter cette zone de transit pour aller dans l’endroit magique où nous laissons les immunisés vivre heureux, loin de Wicked. Mais si, vous savez, cette ferme très loin que personne n’a vue et où les communications ne passent pas ! 
– Ha oui, mon chien y est allé quand j’étais petit !
– Merci Thomas, tu es décidément bien brave. Bon allez : Jean-Jacques, Jean-Jacques, Jean-Jacques, Jean-Jacques, Jean-Jacques et Jean-Jacques, vous me suivez ! »

Et pendant que les Jean-Jacques s’en vont, Thomas aperçoit aussi Teresa passer dans le couloir, entourée de médecins. Ses hormones de mâle ne font qu’un tour, et il tente de partir à sa poursuite, mais les gardes du réfectoire lui disent que non, tu restes assis, tout va bien, finis ton dessert, et plus vite que ça sinon je te demande ton carnet de correspondance. Thomas va donc finir son dessert, mais tout de même, bougonne un peu. Ce qui ne passe pas inaperçu auprès du plus ancien du réfectoire, Jean-Kiki, qui attend là depuis une semaine. Oui, une semaine. Un sacré vétéran.

1280x720-ez3

Grotraître consulte sa liste : c’est fou, tout de même, tous ces jeunes qui s’appellent Jean-Jacques. Il se demande si ça ne cacherait pas quelque chose.

Le moment d’aller au lit venu, Thomas est installé dans un dortoir avec ses amis Minho, Newt, et deux nouveaux que nous appellerons Jean-Black, et Pakito. Alors que tout ce petit monde fait ce que font tous les jeunes garçons à l’heure d’aller au lit, à savoir se fouetter les fesses à coups de draps ou faire des concours de pets (il y a deux écoles), voici que Jean-Kiki débarque au beau milieu de la nuit sous le lit de Thomas via un conduit d’aération (on va espérer pour lui que le concours de pets précédemment évoqué n’est resté qu’au stade de projet), et attire son attention.

« Pssst ! Pssssst !
– Que ? Qu’est-ce qui parle sous mon lit ? C’est toi ma pantoufle ?
– Non, c’est moi Jean-Kiki ! Viens, je dois te montrer un truc !
– J’aime pas trop comment tu le dis.
– Non mais allez, suis-moi !
– Okay, mais on va où ?
– Suis-moi je te dis !
– Nom d’une pipe en écume de mer, ne me dis pas qu’on va retomber dans les dialogues pourris du un où personne ne répond aux questions de personne ?
– Viens, c’est par là, te dis-je ! »

C’est donc parti.

Thomas part à la suite de Jean-Kiki dans les conduits d’aération du bâtiment qui sont assez larges pour y faire passer une Punto, et où en plus, on peut causer tout haut, personne n’entend rien. Sûrement des conduits d’aération où l’air ne circule pas. Sans compter que les grilles d’aération s’ouvrent comme ça, hop : elles doivent être collées à la patafix. Mais que veut bien montrer Jean-Kiki à notre bon Thomas ? C’est lorsqu’ils s’arrêtent au-dessus d’une grille donnant sur un couloir que Thomas comprend : elle est pile-poil au-dessus d’une porte qu’un médecin ouvre avant de laisser entrer des corps… exactement autant de corps qu’il y avait de Jean-Jacques partis pour la ferme enchantée au repas de ce soir ! Comme tout cela est mystérieux !

Thomas interroge quand même Jean-Kiki.

« Mais pourquoi me montrer ça à moi ?
– Parce que je t’ai vu au réfectoire, tu n’as pas l’air de faire confiance aux gens d’ici !
– L’autre option, c’est que je sois juste un blaireau un peu sanguin.
– C’est vrai, mais comme tu es le héros, je suis sûr que je peux te révéler mon plus grand secret environ une demi-seconde après t’avoir vu pour la première fois. »

Satisfait de cette réponse pertinente, Thomas retourne à son dortoir finir sa nuit dans l’atmosphère méphitique d’une chambrée mâle après une soirée chargée au réfectoire. Et dès le lendemain, partage ses doutes avec ses camarades, qui eux, ont l’air un peu plus difficiles à convaincre.

« Tu dis que tu as vu des corps ?
– Mais oui ! Des corps emmenés sans rien nous dire ! Et comme par hasard, autant que de Jean-Jacques sélectionnés hier soir !
– Ah ben oui mais bon, hein, on sait pas, p’têt’ que c’est rien, moi je vois surtout qu’ici, on a à manger, un lit, et même une douche ! 
– Alors toi, s’il suffit d’une douche pour t’emmener où on veut, je peux te dire que… »

Le film est coupé quelques secondes, le temps que Thomas fasse un calembour impliquant son interlocuteur, un pyjama et un four réglé sur la température de cuisson des cookies d’EnjoyPhenix, puis reprend.

« … et je te passe les détails – de l’Histoire ! – huhuhu.
– J’ai pas compris.
– Bon, écoute, pour faire simple, je suis peut-être parano, mais je dois être sûr de ce que j’ai vu. J’irai voir, et on avisera.
– Soit ! »

Le jour-même, Thomas a donc tôt fait de créer un bref esclandre à la cantoche sous prétexte qu’il n’y a pas de menu vegan, Ce qui n’est qu’une ruse, car lorsque les gardes viennent lui proposer de le calmer à coups de phalanges sur la truffe, Thomas parvient à subtiliser le badge de l’un d’entre eux dans l’échauffourée. Et celui-ci ne remarque rien. Et ne doit probablement plus ouvrir de portes de la journée, sinon il aurait aussitôt découvert le truc. On va supposer que le garde après coup s’est contenté de se rouler en boule pour sangloter dans un coin de couloir.

Mais qu’importe, car le soir venu, équipé de son badge, Thomas part rejoindre Jean-Kiki dans son conduit d’aération (vous pensez trop fort les canaillous, je vous entends d’ici), et tous deux retournent à la même grille que la veille, et l’ouvrent pour mieux se laisser tomber, le sol n’étant qu’à deux mètres en-dessous. Puis, aidés du badge, ils déverrouillent la fameuse porte des secrets, qui s’ouvre en faisant vrrr-pssshh, et se retrouvent face à…

… DES CAISSONS REMPLIS D’ALIENS !

Oui. Oui oui. Mais vous voulez savoir le plus rigolo ?

C’est que nos héros s’en foutent. Ils se curent le nez, font « Hmmm. » « Hooo. » puis passent à autre chose. Au point qu’ils n’en parleront jamais. À personne.

C’est vrai, quoi. Des dizaines d’extra-terrestres retenus dans des caissons, c’est tellement banal. Du coup, nos héros décident de pousser plus loin pour voir s’il n’y aurait pas plus exotique que cette banale découverte. Et en effet : ils aperçoivent des dizaines, peut-être centaines d’humains endormis, suspendus et bourrés de câbles. Thomas les étudie : visiblement, ils sont reliés à une machine qui leur pompe le sang et divers autres fluides. Jean-Kiki reconnaît lui Marguerite, l’une des filles, qui était supposée être partie pour la ferme magique.

Il n’y aurait pas de ferme magique ? Ho ben ça alors ! Cette révélation !

maxresdefault

En réalité, Thomas venait de rentrer au beau milieu de la grande finale de chat perché universitaire.

Hélas, pendant que nos deux amis dissertent sur ce que c’est que tout ce bazar, la porte fait vrrr-pssshh, et ils ont juste le temps de se cacher que surgit Grotraître, qui accompagné d’un assistant, va tout au fond de la salle où l’attend un écran de communication (oui, le seul disponible est dans la salle super secrète, il est obligé de venir ici pour ça, c’est quand même pas de bol pour lui). Il lance une communication avec celle dont il parle comme étant sa supérieure… Nadine Pipotron ! La patronne de Wicked !

Grotraître serait donc un gros traître ? Arrêtez, je n’en puis plus !

« Bonsoir Nadine ! Comment ça va ?
– Très bien Grotraître, mais je vous appelle pour savoir comment se déroule le projet de votre côté ?
– Hé bien, comme convenu, nous avons récupéré plein d’andouilles à la sortie des labyrinthes. Et les résultats de leurs analyses sont excellents ! Les labyrinthes marchent à la perfection ! »

Dans le sens « Ils servent à tuer nos sujets au lieu qu’on puisse les exploiter ici  » ?

« Ces résultats ne sont pas assez bons ! Je veux plus de résultats, de suite. Envoyez tous les sujets dans la salle super secrète et finissons-en. Il faut aller au plus vite.
– Très bien ! Et je vais commencer par les derniers arrivés parce que je suis comme ça, j’ai décidé !
– Et concernant l’organisation « Bras Droit » ?
– « Bras Droit » ? Les résistants dans les montagnes qui se situent au Nord-Est, et je ne dis pas du tout ça si jamais quelqu’un nous écoutait ? Ça va, merci. »

La subtilité.

La conversation s’arrête peu après, et une fois une bonne dizaine de « Nooon, c’est toi qui raccroche ! » passés, Grotraître part donc s’occuper d’en finir avec les jeunes gens qu’il héberge. Thomas et Jean-Kiki ont juste le temps de regagner le dortoir de Thomas en passant par les conduits d’aération (qui étaient à deux mètres du sol rappelons-le, ils ont dû y retourner en volant) pour prévenir leurs camarades que ça va être la guerre d’une minute à l’autre (ah et oui : Jean-Kiki reste avec eux. Non, il n’a rien à faire de prévenir les gens de son dortoir à lui, sympa). Les compagnons de Thomas le pressent de leurs questions pendant que notre héros barricade la porte.

« Mais qu’as-tu découvert ?
– Vite… dois… agir…
– Tu as vu les corps ? Alors ? Comment sont-ils ?
– Wicked… C’est Wicked… »

Oui, on a donc droit à un énième dialogue digne du premier volet, où personne n’arrive à répondre clairement à une question, même dans une situation où il est urgent de lâcher des informations pour convaincre ses camarades. Après plusieurs échanges navrants, ils décident de le suivre tout de même, et après avoir achevé de bloquer la porte, filent par le conduit d’aération. En conséquence, lorsque Grotraître arrive (il a pris son temps), d’abord il râle que crotte de bique, la porte est bloquée, je vous préviens, si vous avez commencé à vous claquer les fesses à coups de drap sans moi, ça va mal se passer, mais lorsqu’il entre enfin, les jeunes gens ont disparu !

« C’est pas d’bol chef ! Ah, si seulement on n’avait pas un bâtiment de haute-sécurité traversé par des conduits d’aération géants reliés à des grillées fixées à la patafix ! » s’exclame l’un des gardes peu avant de trébucher sur une erreur de script pour mieux tomber dans un trou du scénario.

« Viteuh viteuh, attrapez-les ! Verrouillez le bâtiment ! » ordonne Grotraître pendant que de leur côté, Thomas et ses amis cavalcadent dans les couloirs. Seul Jean-Kiki et un copain ont dit qu’ils avaient un « truc urgent à faire » (ça sent la digestion difficile) et ont à nouveau disparu dans les conduits. Après avoir pris un médecin en otage, Thomas fonce jusqu’à l’infirmerie où Teresa avait été emmenée et la trouve sur place, allongée et visiblement en train de récupérer d’on ne sait quoi. Il a tôt fait de la libérer, et le groupe au grand complet s’enfuit donc, poursuivi par des gardes un peu débiles qui ont des espèces de super tazers à longue distance, mais ne s’en servent jamais. Même quand Thomas leur tire dessus avec la même arme. Ils sont sympas, ces gardes, je vous dis ! Vraiment. La prochaine fois, ils arracheront directement leur chemise pour exposer leur torse nu aux tirs de Thomas, je suppose. Serviables, quoi.

Finalement, au moment où nos héros sont bloqués devant une porte fermée, Jean-Kiki surgit depuis un conduit derrière celle-ci et l’ouvre en brandissant fièrement un badge de sécurité : ils sont libres ! Et peuvent bloquer la porte derrière eux pour empêcher Grotraître et ses hommes de les poursuivre ! Pardon ? Pourquoi Jean-Kiki n’a pas tout simplement suivi les autres s’il avait la clé de sécurité ? Ou à l’inverse, pourquoi tout le monde n’a pas repris les conduits si Jean-Kiki savait qu’ils amenaient jusqu’à la sortie sans problèmes de portes ? Arrêtez, vous êtes en train de pourrir cette évasion héroïque, bande de petits rascals ! Thomas & co peuvent donc quitter le bloc et s’enfoncer dans la tempête de sable qui fait rage au-dehors, pour mieux courir dans le désert qui entoure le coin. Les « terres brûlées », comme leur a hurlé Grotraître, leur promettant une mort rapide dans ces landes désolées. Quelques troupes sont rapidement envoyées à leur poursuite, mais ne parviennent pas à les rattraper. Surtout quand en plus, Teresa trouve, dépassant du sable, une baie vitrée avec une fenêtre brisée, permettant de rentrer dans un bâtiment aussi obscur que silencieux…

Et nos héros se retrouvent à l’abri de leurs poursuivants et de la tempête dans ce qui ressemble à un ancien centre commercial. Après avoir mis la main sur des lampes de poche, la petite équipe commence l’exploration du coin. Et retrouve un peu partout des traces de vie, du genre lit entouré d’affaires, restes de nourriture, et même un ou deux cadavres avec des sacs en plastique sur la tête (sûrement des accidents, les gens sont si maladroits). Après être passé 12 fois devant 15 lampes, 3 télés et 25 câbles électriques, Thomas s’exclame soudain :

« Attendez… on dirait qu’il y a eu de l’électricité ici ! »

Rentre chez toi, Sherlock Holmes, Thomas est dans la place.

maze-runner

Thomas, n’est pas con. Il a juste un très gros ping intellectuel.

Minho et lui commencent donc à remonter les câbles pour voir s’ils ne pourraient pas remettre le jus, car oui, moi aussi, quand je viens de m’enfuir dans la nuit noire, j’ai une folle envie d’allumer toutes les lumières du bâtiment où je me cache, des fois que mes poursuivants aient du mal à me retrouver. Mais allez-y les gars, hein, faites-vous plaiz’. Ils arrivent ainsi jusqu’à un générateur, mais au moment de l’allumer, Minho entend Thomas lui lancer :

« MINHOOOO ! QU’EST-CE QUE TU FAIIIIIIS ?! »

Ben je ne sais pas ? Tu n’as pas regardé la scène précédente, Thomas ? Non parce que dedans, tu voulais remettre le jus. C’est même pour ça que tu es là. Du coup, Minho le fait. Non ? Tu ne voudrais pas être cohérent deux minutes ? Non. Ce serait trop inattendu.

Mais à la seconde où Minho redémarre le générateur, toutes les lampes, télés et autres du bâtiment se remettent brutalement en route. Et tout aussi brusquement, quelque chose se jette sur Thomas : une petite fille sans yeux couverte de sang noir qui n’est arrêtée que par une grille. Et partout autour d’eux, des corps se lèvent et se mettent à meugler tout en se le lançant à leur poursuite.

Woputain.

« Diego ? Diego ! Qu’est-ce que je déteste dans la vie ?
– Les chats ? Les enfants ? Les blogueuses modes ? Les youtubeurs pas drôles ? 
– Non, Diego, pas ç…
– Les comédies françaises ? Les perches à selfies ? Les sites de séduction ?
– Att…
– Les manichéens ? Les gens qui n’ont pas lu le titre du blog ? Les dauphins ?
– LES ZOMBIES !
– Aaaaah. Ah oui, aussi. »

J’avais donc bien vu dans la scène du début où l’hélicoptère se posait : nos héros étaient bien attaqués par des zombies (et non par une alliance bourguingo-savoyarde à mon grand désarroi). Pour ceux qui auraient raté ce passage, je déteste les zombies. Je hais les zombies. J’exècre les zombies. Cela fait des années que quand on ne sait pas comment vendre un truc, on y met des zombies. Et même si on sait, dans le doute, on en met quand même. Zombie walks, zombie movies, et jeux vidéo remplis de zombies (même si ce n’est pas le thème ! Vous avez acheté un jeu qui n’a rien à voir ? Regardez, un niveau zombies obligatoire !), vous aurez forcément le droit à des hordes de macchabées en loques qui font greu-greu en venant droit sur vous. Et attention, hein, sans une once d’inventivité, et avec tous les ratés et poncifs habituels : les zombies qui pouffent dans le noir en attendant le pinpin, le duel à mains nues entre un survivant et un zombie, le survivant blessé qui va peu à peu se transformer et qu’il faudra buter…

Cette mode est quand même sur sa fin, mais la queue de la comète de caca qui vient de traverser la nuit de l’inspiration a une odeur encore diablement forte.

« Vite courooooons ! » ordonne intelligemment Thomas pendant que lui et Minho, poursuivis par la horde de zombies (qui sont donc des victimes du virus Braise), tentent de rejoindre le reste du groupe. De mon côté, je note : on a le poncif/raté habituel, à savoir que ça faisait 10 minutes que les mecs courraient dans tout le bâtiment avec des lampes en gueulant, mais les zombies ne se sont mis à bouger que quand le scénario le leur a dit. Vous me direz que c’est peut-être la lumière forte qui les excite : en fait, non. Rien à voir, comme le reste du film le prouvera. C’est juste que c’est nul.

Passons : les héros courent, trébuchent, gueulent vite vite dépêchons-nous, se font attraper les chevilles avant de se dégager, donnent des coups aux zombies pour gagner du temps, se retrouvent acculés avec une porte qui ne veut pas s’ouvrir et Pakito qui repousse la horde avec le seul et unique pistolet en leur possession, et à la dernière seconde, parviennent à passer la porte, non sans que Pakito se fasse griffer le bidou par la horde. Cependant, le précieux temps gagné par le passage et la fermeture de la porte précédemment évoquée permet à toute l’équipe de gagner du temps pour se cacher. Ce qu’ils font finalement sous un gros caillou dans les débris du centre commercial, pendant que les zombies courent non loin à leur recherche, mais sans snif-sniffer leur piste. Tout le monde peut donc s’endormir, parce que moi aussi, entouré de zombies et sans véritable protection, je dors sans souci et je ne laisse personne pour monter la garde.

Il n’empêche que je suis allé payer pour voir un film de zombies. Bon sang. J’ai mal.

Mais qu’importe, puisque je sens bien que vous vous en moquez, bande d’ingrats. Car au petit matin, Thomas se réveille au milieu de ses amis endormis, au son d’un corbeau en train de farfouiller leurs affaires. Il hurle donc « RAAAAAAAAAH MAIS VA-T’EEEEEEEN ! » histoire que tous les zombies dans un rayon de 10 bornes l’entendent. Mais eux qui rôdaient à 15 mètres la veille ont visiblement dû partir (c’est sûrement le 15 août zombie), car non seulement ils ne se manifestent pas, mais en plus, aucun de ses compagnons ne lui explique qu’il est complètement con de brailler comme ça en plein territoire zombie. C’est par conséquent sur cette incohérence que la troupe s’éveille, avant de constater que le soleil s’est levé et illumine le monde. Et révèle un désert qui s’étend à perte de vue, percé par endroits par les ruines et les rues d’une mégalopole bien connue aux multiples ponts et gratte-ciels : la Bourboule.

Thomas et ses amis aperçoivent aussi au loin des montagnes, celles où doit se cacher « Bras Droit », l’ennemi de « Wicked ». Leur destination ! Ils mettent sac au dos, et font route, se cachant de temps en temps dans les ruines lorsqu’une patrouille aérienne de Wicked survole la zone, ou en se faisant passer pour des cailloux, ce que Thomas fait particulièrement bien tout le long du film. Mais alors qu’ils progressent, Pakito finit par tomber : les griffures qu’il a reçues des zombies ont commencé à le contaminer, et il est tout fiévreux. Promptement, ses amis fabriquent un traîneau de fortune, et reprennent la marche en faisant glisser sur le sable l’ami Pakito qui grommelle dans son sommeil, visiblement agité de moult cauchemars, comme celui où il va à l’école sans chaussettes ou celui où il est Cyril Hanouna. Il convulse donc nerveusement en faisant des bruits bizarres tout du long.

mazerunnerscorch-xlarge

On sait que Pakito va mourir quand même sur les photos officielles du film, les mecs prennent des photos où ils ne le font pas rentrer dans le cadre.

Cela soulève quantité de questions chez nos héros : attendez, on est pas supposés être immunisés à Braise ? Du coup c’est complètement con, non ? Tellement que même les personnages se posent la question, avant de changer de sujet parce que le film n’a pas prévu de réponse. C’est bête. Et plus encore de l’aborder, du coup. Quant à Teresa, elle semble particulièrement distante. Elle passe à vrai dire tout le film à trouver des endroits plus ou moins hauts pour s’y percher en contemplant l’horizon (je savais que le regard dans le lointain reviendrait !). Moi aussi je fais ça : dès que je dois réfléchir un truc, comme savoir si je dois rappeler Samantha, hop, je monte sur le toit et je contemple l’horizon. Bon, au final je ne rappelle pas Samantha, mais ma nouvelle voisine en pince pour ma silhouette dans le soleil couchant, mais je digresse et revenons à nos bulots. Thomas tente bien de comprendre ce qu’il se passe avec Teresa, mais elle se contente de lui dire que ce qu’ils lui ont fait au bloc, la raison pour laquelle elle était à l’infirmerie… c’est qu’ils lui ont rendu la mémoire. Et que tout cela la trouble beaucoup. Mais grâce à la magie des dialogues pourris et de Thomas qui a un véritable talent pour ne pas aborder les vrais sujets, on n’apprend rien de plus.

Merci Thomas.

C’est alors que Pakito se met à s’énerver dans son traîneau : il aimerait bien qu’on lui file le pistolet pour qu’il se colle une balle dans la tête. Car il sait qu’il est foutu, qu’il va se transformer en zombie. Vous ne vous y attendiez pas, hein ? Vous vous attendiez à ce que Pakito trébuche sur une fleur respire son pollen, et pouf, comme dans les schtroumpfs noirs, redevienne normal ? Hé ben non : incroyable rebondissement, il est tout contaminé, dites.

Ah non mais vraiment. Les films de zombies. Insupportables.

Bref, après des adieux moyennement larmoyants, nos héros donnent leur seul pistolet à Pakito avant de reprendre la route (moi je serais resté pas loin pour le récupérer, mais bon, visiblement, en cas d’apocalypse, de zombies et d’ennemis qui vous poursuivent, Thomas & co ne voient pas l’utilité d’un pistolet). Et évidemment, alors qu’ils marchent, bien après, ils entendent la détonation : Pakito n’est plus de ce film.

Quelque part, je l’envie un peu.

Nos larrons font une pause pour la nuit près de l’épave d’un bateau désormais perdu au milieu de ce désert de sable, et dissertent brièvement sur ce que veut Wicked. Thomas oublie bien évidemment de mentionner les aliens qu’il a vus dans leurs locaux, et se contente de dire que visiblement, ils plongent les « immunes », le nom donné aux immunisés, en sommeil, puis leur pompent leur sang toute la journée, sûrement pour en récupérer le précieux bidule qui les immunise. Mais en fait non, comme Pakito l’a courageusement prouvé, mais tout le monde s’en fout à nouveau.

À noter, amis de Wicked, que pour prendre du sang aux gens, pas la peine de vous emmerder à monter un faux abri pour leur mentir avec je ne sais quel scénario avant de les tromper pour mieux les endormir et leur voler leur sang. Vous leur dites « En échange de la sécurité ici, on pourrait étudier votre sang ? » et paf, à ce qu’il paraît que ça marche très bien, le don du sang éveillé. D’ailleurs, essayez de pioncer durant un don du sang, de plasma ou de plaquettes à l’hôpital le plus proche de chez vous, vous allez voir si une infirmière ne va pas vous claquer la gueule pour vous réveiller. Mais chez Wicked, on aime bien se compliquer la vie et mentir aux gens sur une histoire de refuge magique pour mieux les plonger en hibernation alors qu’il n’y en a pas besoin.

Peu à peu, cependant, l’espoir s’amenuise alors que les montagnes sont toujours distantes de plusieurs centaines de kilomètres. L’eau commence à manquer (et nos héros balancent les gourdes vides, comme ça, s’ils trouvent une source, hop, feintés, ils n’ont plus rien pour faire le plein), tout comme le moral. Alors que tout semble perdu, une nuit, Thomas aperçoit au loin des lumières. Que ? Vite ! Debout les copains, on a trouvé de la civilisation ! Elle n’était qu’à un kilomètre mais on ne l’a pas vue de jour ! Et mieux vaut se dépêcher car derrière eux arrive évidemment une sorte de super orage qui envoie moult éclairs laminer le sol. Courons avant de nous faire défoncer !

Ni une, ni deux, la petite équipée file comme le vent en direction des lumières, alors que l’orage se rapproche de plus en plus vite. Au moment où ils arrivent dans ce qui ressemble aux ruines d’une ville de banlieue, un éclair frappe Minho, ce qui laisse rêveur : d’abord les zombies ont eu raison du Pakistanais du groupe, et maintenant, la foudre frappe l’asiatique. Si j’étais Jean-Black, je commencerais à suer très fort. Nos héros récupèrent leur ami et hop, s’enferment à l’abri dans le bâtiment le plus proche. Où Minho finit par ouvrir les yeux, parce que bon, la foudre l’a frappé, mais pas trop, mais un peu à côté, hop, bombe froide éponge magique et c’est reparti.

Mais soudain, Teresa s’exclame « Mais… qu’est-ce qui pue comme ça ? Je veux dire, en dehors du film ? »

Avant que Jean-Black puisse expliquer que ça lui fait toujours ça quand il est stressé, surgit de l’obscurité un zombie (ça alors !) qui se jette sur nos héros, mais retenu par une chaîne, ne peut s’approcher. Des dizaines d’autres zombies dans la même situation font de même, sans pouvoir approcher non plus car entravés, et une porte s’ouvre enfin sur le côté du bâtiment pour laisser entrer une jeune femme qui a l’air parfaitement détendue.

« Bonsoir. Alors ces zombies, plus efficaces qu’un chien de garde, n’est-ce pas ?
– Ben ça dépend, il en faut forcément 70 dans un bâtiment quand un seul suffirait ?
– Je…
– Et puis bon, mettons qu’on ait pas été pile au bon endroit pour que leurs chaînes ne nous atteignent pas, on était griffés, vous aviez l’air bien débile, non ?
– Ah c’est…
– Sans compter que vous les avez tous attachés de façon à ce qu’ils forment pile poil une haie d’honneur et ainsi pouvoir circuler dans le hangar. Mais du coup, vous avez fait comment ? Vous les avez accrochés tous en même temps ? Non parce que sinon, si vous voulez en attacher un de plus, il faut vous approcher et tous les autres vous bouffent, non ?
– Bon, on va se calm…
– En plus, on en a un peu marre des zombies qui ricanent comme des débiles dans le noir sans faire de bruit en attendant le moment de surgir tous en même temps parce que le scénario leur dit que là, c’est bon, ils peuvent se montrer à la seconde où quelqu’un demandera s’il n’y a pas quelque chose qui pue ici. Une telle organisation, c’est vachement crédible pour des zomb…
– OUI HÉ, VOS GUEULES HEIN ! Alors on va accélérer, je m’appelle Brenda, et vous allez me suivre, car je veux vous présenter au patron du coin : Jorge. »

La fine équipe ferme donc sa bouche, et suit en sifflotant l’amie Brenda au milieu de l’espèce d’immense hangar dans lequel ils ont débarqué. Ils sont entourés d’humains, certes, mais aux mines plutôt patibulaires, et l’affaire semble moins agréable qu’il n’y paraissait de prime abord. Toujours est-il que Brenda emmène nos loulous jusqu’à un bureau dominant le hangar où se trouve un type dans la fleur de l’âge qui est penché sur des radios. Lorsqu’il entend la troupe arriver, il se retourne enfin, tout sourire.

« Salut les enfants ! Vous avez fait bon voyage ? On va faire simple, je n’ai que trois questions : d’où venez-vous, où allez-vous, comment puis-je en profiter ?« 

Thomas tout nerveux tente sa chance.

« Nous… nous allons vers les montagnes. Nous voulons rejoindre Bras Droit.
– Bras Droit ? Hohohoho, des fantômes, ils n’existent pas ! Et d’où venez-vous ?
– Je… heu… je veuuuux pas diiiireeeuh !
– Tant pis ! Amenez-moi mon lecteur de codes barres ! »

Et zip zoup, en scannant la nuque de nos loulous avec un petit appareil, Jorge confirme qu’ils sont « marqués » et appartiennent à Wicked.

« Bon ben on va faire simple : si vous êtes marqués et en cavale, c’est que vous êtes des immunes. Donc, vous valez plein de pognon. On va vous revendre à Wicked, héhé !
– Hé, ho ! Non !
– Hé si ! »

Thomas et ses potes sont du coup attachés la tête en bas au-dessus d’une sorte de puits dans les différents étages du hangar, mais visiblement, n’ont aucun souci de sang qui leur monte à la tête. C’est bien. Et au milieu de la nuit, ont la surprise d’être visités par Jorge en personne.

« Bonsoir. Vous passez un bon moment ?
– Vas-y bâtard laisse-nous partir !
– Si vous répondez à mes questions, tout peut s’arranger. 
– Ho ?
– Oui. Devant mes copains, je ne pouvais pas parler mais… je suis très intéressé par Bras Droit. Je les entends causer sur les ondes. Que savez-vous d’eux ?
– Rien !
– Vous l’aurez voulu. Je vais vous montrer cette photo de Afida Turner jusqu’à ce que vous parliez.
– Aaah ! AAAAAH ! NOOOOOON ! Je… okay ! On ne sait pas grand chose ! On sait qu’ils sont dans les montagnes au Nord-Est ! Et on a entendu qu’ils combattaient Wicked! »

Jorge semble fort intéressé par ces informations pourtant proches du néant absolu, mais lorsque surgit près de lui un des habitants du coin à l’air méchant, il interrompt la conversation et s’en va. Mais ce qu’il ne dit pas, c’est que c’est pour mieux faire son sac ! Brenda l’aperçoit, et il l’invite à se joindre à lui : ils vont se casser ensemble, libérer Thomas et ses potes, et tous ensemble, rejoindre Bras Droit, ce qui sera autrement mieux que ce refuge branlant au milieu du désert. Thomas et les autres immunes serviront de monnaie d’échange pour se faire ouvrir les portes du refuge tenu par Bras Droit, un endroit sans guerre, sans Braise, sans désert… bref, une sorte de Neuilly-sur-Seine au milieu de la Seine-Saint-Denis.

592956.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Jorge a un plan : peut-être que s’il arrive à envoyer du sang dans la tête de ces andouilles, leur cerveau se mettra en marche ?

Sauf que pendant que Jorge et Brenda empaquettent leurs slips, le local patibulaire qui traînait autour de Jorge quand il interrogeait discrètement Thomas & co leur rend une petite visite. Et surprend justement Thomas et autres en pleine évasion ! Il essaie de les empêcher de partir, faisant comprendre qu’il a d’ores et déjà prévenu Wicked, mais bon, il ne fait pas le kakou bien longtemps puisque Brenda arrivée dans son dos le refroidit avant qu’il ne commence lui-même à distribuer des pruneaux sur la bande à Thomas qui essayait de le feinter.

Mieux encore, au même moment, des commandos de Wicked infiltrent discrètement le complexe, tuant les sentinelles sans un bruit (et les zombies chien de garde ? Ah ben pif pouf, ils ont tous disparu. Un oubli, sûrement). Puis prennent le contrôle du complexe sur ordre de Grotraître, qui survole la zone en hélicoptère.

« Rendez-vous ! » lance-t-il sur son haut-parleur. « Donnez-nous Thomas et ses copains débiles et on sera quittes !« .

La population locale est moyennement convaincue et panique un peu, commençant à évacuer le bâtiment en désordre. Plus encore quand Jorge, avant de s’enfuir, lance un morceau de musique qui semble être un signal. Puis, il va rejoindre Brenda, Thomas et la troupe pour les emmener jusqu’au dernier étage, où il a installé une tyrolienne (le filin, pas la Madame qui chante des bières à la main) qu’utilisent nos filous pour prendre la tangente. Mais au moment où Brenda doit monter, et qu’il ne reste plus que Thomas avec elle, elle se rappelle soudain qu’elle a oublié un truc, probablement urgent comme éteindre l’aspirateur ou faire ses devoirs, et repart donc en courant dans le bâtiment, Thomas sur ses talons qui refuse de l’abandonner.

Et ce ne sera pas simple, puisqu’au même moment, Grotraître aperçoit depuis son hélicoptère la tyrolienne.

« Mais ? Ils s’enfuient vers le bâtiment d’à côté ! VITE, COMMANDOS, TOUS AU DERNIER ÉTAGE !« 

Hein ? Mais non ! Logiquement on dit « Vite, commandos, tous dans le bâtiment d’à côté ! » puisque c’est là qu’ils arrivent. Toi tu envoies tes types là où les fuyards ne sont plus ? C’est moyennement pratique, pour les attraper, dites-donc. Cela dit, l’affaire fait que Thomas et Brenda se retrouvent poursuivis par lesdits commandos qui surtouuuut, n’utilisent là encore pas leurs supers tazers et autres armes neutralisantes pour juste gueuler « Allez, arrêtez-vous, quoi !« .

Mais oui les mecs, vous avez raison, c’est comme ça que ça marche. Peut-être qu’en rajoutant « S’il-vous-plaît » ça passera ?

Thomas et Brenda, après avoir récupéré le truc super important (une photo du frangin de Brenda, ben tiens, ça valait le coup.) fuient donc via diverses acrobaties que je vous passe, alors que la musique de Jorge s’arrête. Musique qui n’était qu’un compte à rebours, en fait, car lorsqu’elle se termine, elle déclenche une énooooorme explosion dans tout le hangar ! Les commandos mangent par conséquent cher, les vitres du hangar non (on voit tout le bâtiment exploser au point que les flammes sortent jusqu’à l’extérieur, mais les vitres vont bien dans les plans intérieurs, merci). Tout commence ensuite à s’effondrer, et Thomas et Brenda se retrouvent après quelques péripéties bloqués dans les souterrains qui courent sous le hangar. C’est ballot.

« Bon bé va falloir traverser ces tunnels mon petit Thomas.
– D’accord.
– Et ce ne sera pas facile ! Autrefois, il y avait beaucoup de réfugiés dedans pour survivre au désert extérieur, mais Braise les a contaminés. Maintenant, ce sont des Fondus en phase terminale.
– Très bien. Dans ce cas, marchons dans le noir avec nos lampes de poches sans jamais regarder derrière nous et en parlant à haute voix.« 

Mais ? Ah non mais… là vous ne me voyez pas, mais j’ai la tête dans les mains rien que d’avoir tapé ces lignes.

Bon. Ils le font. Jusqu’à arriver après une longue marche à un embranchement. À gauche, on voit la lumière du jour. Mais Brenda, va plutôt vers la droite en disant « Regarde, on dirait qu’il y a des trucs bizarres ! Une sorte d’étrange végétation sur les murs. Et du sang ! Et plein de cadavres ! Et si on causait à voix haute en s’avançant en plein milieu ? Et si on shootait dans un rat histoire de foutre le bordel ?« 

Ce qu’ils font.

Et devinez quoi ?

CA ALORS LES CADAV’ Y Z’ETAIENT PAS MORTS DIS-DONC !

Thomas et Brenda se mettent du coup à courir comme des débiles (qu’ils sont) vers la sortie qu’ils avaient repérée plus tôt, et se retrouvent bientôt à devoir faire de l’escalade pour échapper aux zombies. Le scénario étant sympa, il fait tomber des objets des ruines pour tuer les zombies : débris, frigos rouillés, baleineaux, rien que de bien naturel. Hélas, l’un des zombies se montre particulièrement coriace, et finit par se retrouver – ça alors ! – sur Brenda à essayer de lui faire des bisous alors qu’ils se connaissent à peine. Le tout allongés sur la vitre d’un immeuble tout penché depuis l’apocalypse, qui menace de craquer sous eux (vitre qui a survécu pile à l’étage de nos héros, alors que dans tout le reste du film, il n’y a plus la moindre vitre à tous les immeubles ; ces vitres, alors ! Elles savent y faire !). Thomas finit par sauver Brenda, briser la vitre pour que le zombie tombe, et tout le monde est content.

maze-runner-scorch-trials-zombie-pointofgeeks

Ce zombie ne connaissait pas la bonne blague du laveur de carreaux à qui on dit accroche-toi à l’éponge, j’enlève la vitre. S’il avait lu Télé-Poche, il serait encore vivant. Enfin, je me comprends.

Ou presque, puisque Brenda a un suçon de zombie à la cheville. Ho non !

Tant pis, il faut continuer… peut-être que Bras Droit pourra l’aider ? Hein ? Dis ? En attendant, nos héros se retrouvent à nouveaux à parcourir les rues d’une mégalopole dévastée, avec l’espoir de retrouver le reste du groupe. Tout ce que Brenda sait, c’est que Jorge a dans le coin un indic’ du nom de Marcus qui connait Bras Droit. S’ils le trouvent, ils risquent donc de retrouver Jorge, qui doit aussi être à sa recherche. Nos deux oiseaux patrouillent, alors que les rues se peuplent peu à peu de survivants qui montent une sorte d’immense marché d’objets trouvés.

Que ? Mais ? Il n’y avait pas une apocalypse zombie ? Et des zombies pas loin, même qu’ils ont mordu Brenda ?  Et vous, vous faites une brocante à ciel ouvert ?

Non, visiblement, tout le monde s’en fout. Il faut croire qu’en fait, les zombies restent chez eux à faire des trucs de zombies, comme squatter les cages d’escalier, fumer des pétards ou regarder Secret Story.

Bref, tout le monde s’en fout des zombies, et les survivants peuvent vivre au grand jour, tranquillou. Ce qui n’était pas le cas jusqu’ici, mais pif pouf, ayé, encore un léger oubli de ce film décidément bien construit. Thomas et Brenda se promènent donc, arrivent dans le quartier des steam-putes (ce sont les putes post-apocalyptiques) et rencontrent un personnage haut en couleur qui, entendant qu’ils recherchent un certain Marcus, s’en amuse.

« Marcus ? Hmmm… oui, je sais où il est…
– Où ?
– Dans le quartier où l’on brûle les corps, hihihi !
– Il est… mort ? Ho non !
– Tenez, en attendant, vous devriez rentrer dans mon auguste établissement, peut-être en apprendrez-vous plus… le prix d’entrée est simplement de boire ce liquide mystérieux dans la bouteille que je tétine.
– Boire de l’alcool ? Jamais ! »

Mec, tu es à la recherche d’infos et le type te propose juste de boire ce que lui-même boit. Ça va, c’est quand même plutôt léger. Mais non : Thomas fait chier, au point qu’il faut finir par le forcer pour qu’il boive. Il entre ensuite dans l’établissement, qui n’est autre qu’un lieu de débauche où l’on danse, on baisouille et on tue des Fondus capturés pour le lolilol de la chose. Cependant, Thomas ne tient pas l’alcool : déjà qu’après un verre de Champomy, il est du genre à chanter Deutschland über alles monté sur la table de la cuisine, là, de la gnôle… il finit donc un peu pété, tout comme Brenda, et tous deux se disent que tant qu’à faire, autant se rouler des patins.

Au fait Thomas, tu te souviens que Brenda a choppé Braise ? Et que selon le film, tu es immunisé, mais non, mais si, mais pas sûr parce que ça change à chaque scène ?

Enfin, je dis ça, hein, c’est toi qui vois. Mais si tu choppes un Braise labial (ça transforme juste vos lèvres en morts-vivants, elles se mettent donc à faire des choses toutes seules comme parler de « race blanche« , terrible), il ne faudra pas te plaindre, hein, ho.

Thomas en tout cas finit tellement rond qu’il s’effondre au sol, et pendant qu’il chante l’intégrale du répertoire de Bézu dans son vomi, une silhouette mystérieuse arrive en courant, se penche sur lui et l’emmène cuver…

À son réveil, Thomas n’est plus au milieu des corps qui se frôlent du lieu de débauche où il était, mais allongé sur un canapé dans un appartement en ruines. Brenda est là… mais Newt, Teresa, Minho, Jean-Kiki et Jean-Black aussi ! Ainsi que Jorge ! Qui est en train de péter la gueule au propriétaire du simili-bar à steam-putes où ils étaient.

« Parle, Marcus ! Où est Bras Droit ? 
– Hihihih… hé oui ! Je suis bien Marcus ! Mais non, je ne vais pas donner Bras Droit. Moi, ici, mon bizness est différent. J’attire les immunes, je les fais boire et danser… et Wicked vient les récupérer tranquillement.
– En plein territoire zombie. Où tu devrais tenir environ 17 secondes avant qu’une horde te tombe dessus.
– Oui mais pif pouf c’est magique.
– Okay, ton argument est solide. Mais où est Bras Droit ? Parle ou je te tue !
– Du calme, du calme ! Bras Droit est dans les montagnes. Tu suis la route, et zoup, tu y es. Inutile de me remercier pour cette information super précise ! De toute manière, le trajet sera long et dangereux à pied… hihi !
– Oui, ben figure-toi qu’on va prendre ta caisse.
– Ho l’autre ! »

C’est donc en voiture pourrie que nos petits amis suivent les indications tout aussi minables de Marcus pour aller droit vers les montagnes. Où ils s’enfoncent, jusqu’à arriver à un endroit où ça bouchonne un peu et que Bison Futé n’avait pas indiqué : diverses épaves bloquent la route juste devant un tunnel. Et à peine la fine équipe est-elle descendue du véhicule pour inspecter lesdites épaves que des coups de feu sont tirés vers eux. Vite ! À couvert !

« Bon sang, on se fait tirer dessus !
– Ton sens de l’observation est proverbial, Thomas.
– Merci Jorge. Bon, qu’est-ce qu’on fait ?
– Hé bien on a deux options : soit on essaie de causer pour dire qu’on vient en paix… SOIT ON BALANCE DES EXPLOSIFS QUE J’AI EMMENÉS !
– HO OUAIS DES EXPLOSIFS ! »

Non, personne n’essaie de causer. Ni Thomas, ni les assaillants. Ce sont juste deux camps de gros débiles qui s’affrontent. Jorge sort donc de son sac à dos une bombe avec détonateur, mais peu avant de la lancer surgissent de derrière eux deux adolescentes armées de fusils à verrou qui braquent nos larrons et calment aussitôt leurs envie de grenader la région.

« Mains en l’air ! 
– Raaah ! Mais heu ! Bon, d’accord.
– Maintenant vous allez vous coucher par terre et… et… Jean-Kiki ?! Jean-Kiki c’est toi ?« 

Et les deux jeunes femmes de prendre dans leur bras Jean-Kiki, qui explique que c’était deux copines de son labyrinthe. Elles ont tôt fait d’expliquer qu’elles ont échappé à Wicked avec l’aide de Bras Droit (ne me demandez pas comment, pendant que Jean-Kiki était au bloc avec Wicked), et elles appellent les autres tireurs cachés un peu partout à se montrer.

« C’est boooon ! On arrête d’essayer de les tuer !
– Alors d’ailleurs à ce sujet, vous tirez sur tous les gens qui approchent ?
– Hihihi, oui, on oublie toujours dans quel ordre il faut dire « Qui va là ? » et tirer. Rah, c’est compliqué aussi ! »

Les deux groupes aux QI de palourdes fusionnent donc, et Thomas en profite pour interroger les deux femmes avec la subtilité qui le caractérise.

« C’est sympa, là, votre milice qui protège la route. Dites-moi… on cherche Bras Droit, vous sauriez où ils sont ?« 

Mais ?

Non mais c’est pas vrai d’être aussi con. Mec, tu cherches un groupe de gens armés CHECK qui se cachent CHECK dans les montagnes CHECK et tu es en train de causer avec deux femmes qui te disent que Bras Droit CHECK les a sauvées. Tu penses que ce sont qui ?! Des touristes ? Des peshmergas qui avec la chute du Kurdistan et l’émergence de Braise sont devenus des peshmerguez ? Non mais saperlipopette de pipe à crack, mais pourquoi est-ce que tous les gens dans ce film suivent Thomas sans sourciller alors que j’ai connu des pieds de table plus éveillés ?

The-Maze-Runner-The-Scorch-Trails-Giancarlo-Esposito

Même à l’écran, Jorge a l’air consterné par le niveau des questions de Thomas.

« Viens, on va te présenter notre chef. » explique l’une des jeunes femmes avant de l’emmener devant un type charismatique comme un tapis de yoga et à la pilosité proche du Yorkshire : Vince, le chef local.

« Ouais, salut les gars, vous voulez rejoindre Bras Droit ? Bah c’est nous.
– Mais… vous êtes quoi ? 100 ? 200 ?
– Nous étions une armée… mais beaucoup sont tombés.
– En même temps, si vous ouvrez le feu sur toutes les recrues qui se pointent, c’est sûr que ça n’aide pas.
– Aaaah oui, tiens. Il y a peut-être un lien. »

Sauf que pendant qu’ils discutent, Brenda, qui a toujours sa morsure de zombie à la gambette, commence à se sentir un peu faiblarde, voire carrément fiévreuse. Elle s’effondre donc dans un sale état, et Vince, après avoir posé 10 fois la question « Bah ? Qu’est-ce qu’elle a ? » (TU VIS DANS UN MONDE RAVAGÉ PAR CETTE MALADIE ET TU N’AS PAS UNE VAGUE IDEE ? « Naan c’est p’têtre un rhume !« ), aperçoit la morsure de zombie sur la jambe, et sort aussitôt son flingue pour l’achever. Thomas l’empêche cependant de tirer grâce à un super argument :

« Mais je lui ai dit que vous pourriez peut-être l’aider !« 

L’argument pourri. « Ah ben si tu lui as diiiit, aloooors, c’est complètement différent. » et qui fait hésiter Vince, jusqu’à ce que débarque la médecin du camp : Mary. Qui en s’approchant, reconnaît aussitôt Thomas.

« Thomas !
– Vous me connaissez ?
– Hmmm… tu n’as donc plus toute ta mémoire. Allez, viens, suis-moi, je peux aider ton amie. Visiblement, j’ai juste oublié de le dire au reste du camp.
– C’est ballot.
– Bé oui mais bon. Allez, suis-moi. »

Thomas emmène Brenda sous la tente médicale, où Mary lance une transfusion sanguine de Thomas vers Brenda, pendant qu’elle lui explique.

« Voilà, on va pouvoir la sauver. D’ici deux à trois semaines, elle ira mieux. 
– Vous avez le médicament ?
– C’est toi, le médicament, Thomas. Ton sang. Et une enzyme produite par ton cerveau. Grâce à cela, on va pouvoir bourrer le mou du virus chez Brenda. Hop ! Regarde, une petite injection de ton enzyme magique, et pif pouf, elle va mieux dans la seconde !
– Ah ouais, c’est rapide quand même.
– C’est pour que le spectateur comprenne que ça marche.
– Sinon… vous avez dit me connaître. C’est que vous travailliez pour Wicked ?
– En effet Thomas. Car Wicked était bon autrefois. Ils voulaient soigner le monde ! Et quand on a découvert que parmi les enfants de la nouvelle génération, certains résistaient à Braise… alors nous nous sommes dits que l’espoir, c’était vous. Mais Wicked était prêt à vous sacrifier pour ce faire. À vous exploiter. Toute une génération perdue pour les besoins de la recherche. Les labyrinthes, tout ça, je n’ai pas pu. Wicked ne sait pas fabriquer le médicament. Il a besoin de vous. De votre sang. Et toi Thomas, tu travaillais avec eux, mais tu en as eu assez de voir tes amis mourir dans les labyrinthes. Alors tu as contacté Bras Droit en leur donnant les coordonnées de tous les labyrinthes pour qu’ils les attaquent. En punition, tu as toi-même été jeté dans un labyrinthe.
– Alors d’accord mais j’insiste : quel rapport entre la recherche et les labyrinthes ? Plutôt que de nous faire tuer, ce n’était pas au contraire plus intéressant de nous faire baisouiller ? On est ados, on est chaud patate, le matin quand je me lève j’ai Barad-Dûr dans le slip, je veux dire, on est partants. Et comme ça, ça ferait toujours plus de sujets, et donc plus de production de sang et d’enzyme ! Au lieu de toujours moins. Et il suffirait juste qu’on file notre sang et nos enzymes le plus régulièrement possible, et pouf, vous avez une production croissante, des gens heureux et tout le monde qui est content.
– Hmmm… c’est vrai que c’est moins con que cette histoire de labyrinthes. Mais p’têtre que les labyrinthes ça vous stimule le cerveau pour produire l’enzyme magique ?
– Si c’est pour qu’on ait la flippe, on peut aussi regarder des films qui font peur bien au chaud. Comme Joséphine Ange-Gardien. En plus dans le labyrinthe, personne ne peut venir nous prélever. C’est de la pure perte.  Bon et au fait, mes potes immunisés qui sont morts quand même de Braise ? On peut en reparler de cette immunité qui branle dans le scénario ?
– HOOOO TU AS VU L’HEURE ? JE DOIS PARTIR, J’AI CE TRUC HYPER URGENT À FAIRE AILLEURS LÀ TOUT DE SUITE ! »

Et Mary se casse en jetant derrière elle des boules de fumée ninjas.

Thomas peut donc rester avec Brenda, et tous deux peuvent se raconter des histoires tristes. Comment le frère de Brenda a été emmené par Wicked. Comment Chuck, le meilleur pote de Thomas, est mort comme une merde à la fin du film précédent. Puis, Thomas s’en va retrouver ses autres potes, et tout ce petit monde se félicite d’être arrivé jusqu’ici. Du moins, jusqu’à ce qu’ils remarquent Teresa, à l’écart, qui bien évidemment, du bout d’une formation rocheuse, contemple l’horizon. Thomas la rejoint par conséquent pour la pousser se joindre à ses méditations.

« Alors Teresa ? Toi aussi tu aimes plonger ton regard dans le lointain ? T’interroger sur ce qu’il se cache là-bas, dans l’obscurité ? Où sont nos familles ? Nos demeures ? Nos amis ? Que reste-t-il du monde d’autrefois ? Sens-tu la bise qui fouette nos joues, porteuse de cette odeur de cendres et de sang ? Quand je la hume, je sens l’espoir qui…
– Non en fait j’ai super mal au bide Thomas. C’est les churros qu’on a mangés au bloc, y passent pas. C’est pour ça que depuis le début du film je me mets à l’écart.
– Ah donc la bise qui fouette mes joues…
– Oublie tes joues.
– Ho. Non mais sinon allez, tu penses à quoi ?
– Thomas, je me souviens de ma mère. Une femme superbe. Et puis un jour, elle a contracté Braise. Elle hurlait de douleur chaque nuit. Elle disait voir des choses. Alors elle s’est arrachée les yeux. Moi j’en ai assez, Thomas. Nous fuyons, oui. Mais pense-t-on aux autres ? Ce sacrifice vaut le coup. Il vaut le coup car on peut aider tous les gens qui n’ont pas notre chance d’être immunisés.
– Immunisés à géométrie variable.
– Chuteuh ! Enfin voilà. J’en ai eu marre, Thomas. Wicked peut aider. Qu’importe ses méthodes.
– Que… que veux-tu dire ?« 

Et Thomas ne comprend que trop tard. Car déjà, à l’horizon, deux hélicoptères (qui attendaient sûrement la fin du dialogue, un peu comme les zombies) viennent de poindre ! Ils foncent droit vers le camp de Bras Droit, qui en plus n’a aucun garde (ils étaient 12 à tirer sur les bagnoles près du tunnel un peu plus tôt, mais là, ils sont sûrement partis lire du Lévi-Strauss dans un coin) ! Teresa a trahi : elle a choisi de retourner avec Wicked !

Elle ne moufte même pas lorsque les hélicoptères de Wicked envoient directement des roquettes sur le campement de Bras Droit, ce qui réveille un peu les gens qui s’étaient assoupis. C’est donc la panique générale, et tout le monde court aux armes, pendant que des commandos de Wicked descendent au sol distribuer du pruneau paralysant. On notera, chose intéressante, que les soldats de Bras Droit n’ont qu’un seul type d’arme : le fusil merdique à verrou. Oui, nous sommes aux Etats-Unis, l’apocalypse a eu lieu, mais visiblement, personne n’a pensé à conserver d’armes vaguement plus modernes. À la place, les types ont de vieilles daubes de petits joueurs. Je suis très déçu, lobby des armes ! Je m’attendais à mieux de toi !

Armes débiles toujours, deux hélicoptères, dont un avec Grotraître à bord, survolent joyeusement la zone en délivrant de la roquette. Heureusement, Bras Droit a tout prévu ! Ben oui, ils savent que Wicked les cherche, veut les tuer et utilise des moyens aéroportés… aussi ont-ils une grosse mitrailleuse à l’arrière d’un pick-up pour repousser les margoulins volants ! Oui mais voilà…

… ils n’ont pas pensé à la charger.

scorch-trials

Par contre ils ont bien pensé à allumer des feux dans toute la montagne des fois qu’un avion qui passerait par là ne les ai pas repérés.

Les mecs sont sur le pied de guerre en permanence dans un monde dévasté et hanté par des enfoirés et des zombies, mais la mitrailleuse, attention à ne pas la laisser chargée, hein ! On va ranger les munitions dans une boîte, qu’on va ranger loin de la mitrailleuse, qu’il faut ramener, ouvrir, en chier comme un âne pour charger le tout (on sent les mecs entraînés), et se prendre une grenade paralysante pile au moment où elle est prête. C’est ballot.

Cette menace pourrie neutralisée, Grotraître décide de se poser et de rassembler les survivants de Bras Droit. Avant d’appeler, maintenant que la voie est libre, un aéronef bien plus gros qui se pose pour débarquer… Nadine Pipotron et sa garde personnelle ! Qui vient inspecter ses prises.

« Alors Grotraître ? Avons-nous récupéré tous les immunes ?
– Presque, presque… je veux dire à part ceux qu’on a dû vaporiser à la roquette au début du raid, hihihi oups, c’était pas très malin en fait ! Heureusement qu’on ne discute pas du scénario, hein !« 

Non. En effet, non. Bon, et Thomas alors ? Le bougre a lui pu se mettre un peu à l’écart avec Brenda et Jorge. Il leur propose de tous deux filer, pendant que lui va se rendre parce qu’il ne peut pas abandonner ses amis. Ce qu’il fait, soutenant le regard de Grotraître et de Nadine Pipotron, qui se réjouissent de récupérer ce petit rabouin qui leur a créé tant d’ennuis. Nadine sourit donc de toutes ses dents.

« Thomas, te voilà enfin. Nous allons retourner chez Wicked. Et soigner l’humanité. Car nous sommes bons, malgré les critiques et le fait que notre nom signifie « Méchant » ce qui est évidemment un simple hasard.
– C’est tellement crédible.
– Oui mais Thomas, nous sacrifions des gens, d’accord ! Mais cela va permettre d’en sauver et de guérir ce monde. Le jeu en vaut la chandelle, non ? »

Si jamais quelqu’un ne pensait même plus au concept débile de labyrinthe à cet instant précis et se disait « C’est vrai que… » le film se charge de vous rappeler que non, les méchants sont forcément méchants. Car ils décident comme ça, hop, de prendre Mary, la médecin du camp, et de laisser Grotraître lui coller une balle dans le bide, comme ça, histoire de rire un peu. Qu’ils sont taquins.

« Qu’est-ce que je disais ? Ah oui : nous sommes geeeentiiiils ! »

Moi aussi, je suis comme ça avec mes nouveaux voisins : d’abord, je strangule leur chat sous leurs yeux, puis je leur serre la main en leur souhaitant la bienvenue dans le quartier. Nul doute que je me montre ainsi sous mon meilleur jour !

Thomas est pourtant un peu bougon après tout cela (c’est fou). Il décide donc de révéler son vrai plan : il sort les explosifs que lui et Jorge n’avaient pas pu jeter plus tôt dans le film, et le détonateur à la main, beugle.

« Ahaaaa ! C’est qui l’plus fort maintenant ? Je vais me vaporiser avec vous, et vous serez morts, et ce sera bien fait !
– Thomas, ne fais pas le con ! 
– Siiii, je fais le con si je veux ! 
– Tu l’as déjà fait depuis le début du film, arrête !
– M’en fous ! Et regardez : mes copains Minho, Newt et Jean-Black me soutiennent et son prêts à sauter avec moi pour en finir avec vous et Wicked ! Teresa la traîtresse n’avait pas vu ça venir, hein ? Allez, on se fait sauter ! À la une, à la deux, à la tr… »

Mais pile à ce moment là, un rugissement de moteur surprend tout le monde : c’est Jorge, qui a refusé d’abandonner la partie ! Aux commandes d’un camion de Bras Droit, il défonce l’un des hélicoptères posés, pendant que Brenda se met à arroser au fusil les gardes de Wicked. C’est donc la grande confusion, plus encore quand Thomas lance ses explosifs dans un coin, et que Vince parvient à retourner à sa mitrailleuse pour repousser le deuxième hélicoptère de Wicked qui tournait encore autour d’eux.

Hélas, dans la panique, Nadine Pipotron et ses hommes parviennent à s’enfuir, et capture même Minho dans l’affaire. Grotraître lui trouve la mort en affrontant Thomas, et tout le monde se retrouve les yeux tournés vers l’aéronef de Nadine Pipotron qui s’apprête à redécoller. Les soldats de Bras Droit se contentent donc de baver en regardant (voyons voir, avec notre mitrailleuse, si on tirait dans un rotor, le moteur ou autre… p’têtre qu’ils seraient bien feintés, du coup ? Mais non, faisons plutôt du rien), et les soldats de Nadine à bord font de même, prenant des positions coolos sans pour autant arroser pour couvrir leur retraite. On a du coup l’impression d’avoir affaire à une bataille de mimes, jusqu’à ce que l’aéronef décolle, abandonnant derrière lui Bras Droit, plus ou moins victorieux pour cette fois.

Au petit jour, nous retrouvons donc Thomas au milieu des ruines de la bataille, pensif. Ou en tout cas, il essaie d’en avoir l’air. Jusqu’à ce que Vince vienne le trouver.

« Alors Thomas ?
– Je pense, attends. Et vous, vous allez faire quoi ?
– On devrait vous emmener jusqu’au refuge que nous avons pour les immunes. Puis revenir ici… et recommencer un groupe de résistants. Recruter à nouveau. Tirer sur les gens qui viennent nous voir. Et nous reprendre une branlée parce qu’on aura pas pensé à charger la mitrailleuse.
– Bon plan. 
– Et toi ?
– Moi, j’ai promis à mon ami Minho de rester avec lui. Je vais donc aller affronter Wicked. Et sauver mon ami.
– C’est du suicide !
– Oui mais je compte aussi tuer Nadine Pipotron.
– Ah bah alors ça va, on te suit et on t’accepte tous comme nouveau chef. »

Je résume : sauver Minho, c’est impossible. Mais sauver Minho ET tuer Nadine Pipotron, c’est complètement faisable. Ça doit être un pack.

Ce qui est non seulement débile, mais en plus, il faudra peut-être leur dire que même s’ils tuent Nadine Pipotron, Wicked est une entreprise. Donc il y aura juste un vote en conseil d’administration pour un nouveau président. Mais bon, c’est vrai que c’est un peu subtil. Je suppose qu’on est dans un film où une fois qu’on a tué le chef, toute l’armée tombe sur place façon pantins désarticulés histoire de boucler l’intrigue plus vite. Nos héros empoignent leurs armes pourries, se font des sourires winners qui prouvent que la terre n’est plus qu’un désert, oui, mais qui ne manque pas de dentifrice et…

… FIN !

Vous voulez que je vous fasse le résumé de ces deux heures ?

Le Labyrinthe – Episode II : Thomas et ses amis fuient Wicked (encore). Puis des zombies. Puis en 20 minutes, ils rejoignent un groupe de résistants, découvrent que Teresa est du côté de Wicked, et perdent Minho, capturé, lors d’une brève escarmouche. Fin.

Ce. Vide. Complet.

Il fallait bien un film entier pour raconter ça.

______________________

Bon. Vous savez ce qu’on avait fait lors du dernier spoiler ? On était allés voir ce qu’en pensait la presse. Qui trouvait le film absolument génial.

Du coup, après une nouvelle série de scènes aussi stupides qu’incohérentes, quel est le verdict ?

Notes

Non mais… est-ce que les incohérences ne pourraient pas se limiter au film ?


Le traditionnel mot de Noël

$
0
0

Noël est là, et avec lui, le mot qui va bien sur ce blog, tant en cette période de traditions, il serait fâcheux de l’oublier.

Car si comme chaque année, nous recevrons quantité de messages impliquant un jeu de mot ou une blague pourrie, n’oublions pas que c’est aussi l’occasion de faire une autre liste que celle au Père Noël : celle des gens qu’il faudra jeter dans l’abîme, enchaînés à Kev Adams, le jour où le bon goût prendra sa revanche sur la médiocrité. Joyeux Noël au milieu de la plèbe, donc.

Et pour vous accompagner durant le long repas qui s’annonce, une citation adaptée :

« Tant qu’on peut se gaver, on aurait tort de se priver. » – Lehman Brothers

Sans titre-1

Une superbe publicité de Noël d’il y a quelques années maintenant. On dirait une sorte d’invitation au suicide. Ah, la magie de Noël !

Sur ce, je vous laisse écouter les bonnes blagues de tonton.

Vous me pardonnerez si je ne reste pas avec vous, hein.


La patience, Lyon et la suite

$
0
0

2016 a commencé.

Alors qu’une partie d’entre vous digère encore ses excès des semaines passées et que d’autres sont occupés à stranguler leurs collègues qui n’hésitent pas à faire des rimes merveilleuses avec « 2016, année de… » suivi d’une légèreté digne d’un camionneur bourré, votre serviteur, lui, ne chôme pas. Puisque les vacances, c’est connu, c’est complètement has-been, et que du coup, la reprise aussi. Nous commencerons donc l’année tranquillement avec quelques annonces :

Déjà, le prochain article va venir, pas d’inquiétude, mais il faut lui laisser un peu de temps. Et puis bon, hein, bossez un peu pour la reprise, au lieu de glander sur des blogs, ah mais ! On vous connaît, sacripants.

Ensuite, il me faut m’adresser aux fiers Lyonnais. Puisqu’ayant été privés de dédicace lorsque leur tour était venu, une nouvelle date a été arrêtée. Et ça tombe bien, elle arrive vite ! Du coup, ce post est un excellent prétexte pour la sortir, hop. Ce sera donc le samedi 23 janvier 2016 à 16 heures à la librairie Decitre, centre Confluence, rez-de-chaussée (et non à la gare Part-Dieu, hein, je le dis parce que je sais que certains vont se planter et reprendre le précédent lieu).

Et il y aura une aventure belge (et d’autres, d’ailleurs), aussi, mais j’y reviendrai, point trop n’en faut, votre digestion, tout ça.

Bon, je n’avais pas du boulot, moi ?


L’indignité nationale

$
0
0

En ce début d’année, et comme souvent ces dernières années, les choses démarrent sur les chapeaux de roues, surtout politiquement.

Est-ce le mois de janvier qui veut ça ? Une sorte de tradition ? Un gros abus de galettes et de flûtes à siffler lors des vœux ?

En attendant d’éclaircir ce mystère mystérieux, commençons en parlant d’un grand débat en cours : celui de la déchéance de nationalité. Et surtout, en abordant ceux qui ont surenchérit dans ce qui ne ressemble qu’à une grande partie de kamoulox législatif, pensant qu’on allait élever le niveau.

Je ne sais pas comment ils font pour se surpasser à chaque fois.

En attendant, cliquez-donc !

Indigne1

Hop, cliquage pour l’image entière !


Un hobby très saint

$
0
0

Les jeux vidéo, c’est le mal.

Nous en avions déjà parlé sur ce blog, mais semble-t-il que malgré le temps qui passe, la question de savoir s’il faut brûler tous ses pratiquants continue à se poser. Et cette fois-ci, c’est Le Monde qui s’y colle avec ce superbe article. Où il est aussi question de toi, l’ordure qui va au cinéma, ou de toi, l’abomination qui ose lire des romans policiers.

Puisque la dernière fois, c’était un article classique, cette année, on passe donc à l’image pour souligner le raisonnement pourri qui va bien. Et puis parce que j’ai envie, ah mais.

Cliquez donc !

Vignette

J’ai dit de cliquer. Pourquoi dois-je toujours me répéter ?

Et je vous laisse savourer la conclusion de l’article du Monde. Chhhht.


La patience, Bruxelles et la suite

$
0
0

« Comment ? Déjà un autre article pour dire que gnagna, je suis un peu occupé, là, tout de suite ? » me direz-vous.

Hé bien effet, gnagna, je suis un peu occupé, là, tout de suite. Aussi, plutôt que de vous laisser dans une attente fébrile, je préfère vous avertir que comme souvent en cette saison, me voilà avec quelque occupation qui m’empêche d’aller me pencher sur de vrais sujets, comme par exemple, le cinéma ou l’espèce de troll général qui règne dans le royaume depuis que quelqu’un a parlé de réforme orthographique. Par contre, Diego, lui, a du temps, et je le charge de noter les noms de ceux qui se sont permis la remarque qui entame ce bref billet. À qui croyez-vous parler bande de garnements ?

Bon, cela dit, je suis supposé tout de même glisser une information vaguement utile dans ledit article afin de satisfaire la foule en colère de mon lectorat. Alors qu’est-ce que je…

Ah, oui, voilà.

Peuple de Belgique ! Longtemps, tu as pleuré mon absence de ton royaume, et sache que tes larmes ont coulé jusqu’à ma porte. Le kayak de ma détermination est donc engagé sur les flots de ton chagrin pour remonter jusqu’à ton lointain pays et venir y apporter verroterie et civilisation. Ce pourquoi ce mois-ci, je me rendrai à Bruxelles les 20 et 21 février, à l’occasion de la foire du livre. Rappelons que je n’ai écrit de livre que pour ce seul petit bonheur, à savoir le droit de me faire inviter sur les salons où je peux observer à loisir la parade amoureuse de l’écrivain français (ça consiste essentiellement à faire des bruits de gorge les yeux plissés, avant de faire un nid en branches de lunettes machouillées). « Quid des horaires ? » me direz-vous.

Les troubadours annoncent que le samedi 20 février à 16h, je donnerai conférence dans l’espace Quartier Web. Je ne sais pas encore ce que je vais raconter d’ailleurs, mais comme chacun sait, pour peu que l’on me donne un micro, je m’occupe tout seul. Et ensuite, hé bien ma foi, j’ai des horaires officiels me dit-on, que vous pourrez trouver en cliquant ici-même. Et ça se passera sur le site de Tour & Taxis, me dit-on.

Voilà pour ça. Bien, je retourne donc abattre du boulot (et des stagiaires fugitives, il faut des exemples), en espérant quand même que l’on va enfin me laisser rapidement retourner spoiler en paix. Ah, mais.


Communiqué officiel

$
0
0

Depuis quelques heures, la photographie suivante traîne sur les réseaux sociaux, reprise par de nombreux grands médias :

Ca7TOAgXIAA0Cwx

Mauvaise foi, une rencontre au sommet

Devant l’absence de réponse de mon voisin de rayonnage, je me vois donc dans l’obligation de publier le présent communiqué officiel pour répondre aux nombreuses questions qui m’ont été envoyées :

  • Non, ce n’est pas un pack. Je sais, on pourrait croire, mais en fait, non.
  • Contrairement à ce qui a d’abord été affirmé, à savoir qu’il s’agissait d’une « blague de libraires » (les libraires sont des gens très professionnels qu’on ne saurait poursuivre pour de tels procédés), l’enquête se dirige pour l’instant dans la direction d’une stratégie de Nicolas Sarkozy de se coller à votre serviteur pour booster ses ventes. Comme on dit, c’est petit.
  • Oui, il est possible d’inverser les deux titres sans que cela ne choque. Du coup, le choix du libraire est d’autant plus pertinent.
  • Non, je ne peux dédicacer le livre de gauche. Sinon après je risque de rire et d’en mettre partout. Ce papier a déjà été assez violenté, laissez-le se remettre en rayon.
  • Oui, l’un de ces deux livres a été écrit par un futur Président de la République. L’autre, c’est celui de Nicolas Sarkozy.

Quant aux médias, je les invite à ne pas prendre la chose trop au sérieux : bien que cette blague tourne un peu partout, je tiens à dire que je la prends bien et que je pardonne le mauvais voisinage qui m’a été fait.

Après tout, niveau lecture, c’était pas ça, alors je peux bien encourager ce jeune garçon à se mettre à l’écriture.

Bien officiellement,

L’Odieux Connard



L’écume de La Cinquième vague

$
0
0

Diego tourne nerveusement dans la pièce, faisant mine d’astiquer le mobilier quand bien même les mouvements bien trop rigides de son poignet trahissent son état d’esprit. Je lève un œil du rapport de stage d’une certaine Julie, puis un sourcil à l’attention de mon fidèle serviteur.

« Diego, je vois bien que quelque chose t’agite. Alors pose ta question ou je t’y passe.
– Me passer à ?
– La question. Tu vois, tu ne fais même plus attention à mes figures de style, malandrin.« 

Le garçon pose son chiffon et un peu gêné, se mordille la lèvre alors qu’il essaie tant bien que mal de formuler correctement son interrogation.

« Patron, est-on seuls dans l’univers ?« 

Cette fois-ci, mon second sourcil rejoint le premier dans les hauteurs de mon faciès, et je pose le rapport de stage sur ladite Julie, qui me sert accessoirement de guéridon à brandy.

« Ma foi, pour tout te dire mon bon Diego. À chaque fois que je regarde les étoiles, je me pose la question. Alors qu’à chaque fois que je regarde mon prochain, oui, là par contre, je me sens un peu plus seul. Mais pourquoi cette question ?
– C’est en astiquant votre collection de films, patron. Tous les films sur les extra-terrestres ou presque traitent toujours d’invasions. Si nous ne sommes pas seuls, pourquoi cette autre espèce serait forcément hostile ?« 

Je me lève et vais à la fenêtre, souffler la fumée de mon cigare vers le balcon avant d’embrasser le ciel du regard.

« Imagine, Diego. Imagine une civilisation largement plus avancée que la nôtre, capable de traverser les étoiles dans d’immenses nefs aux formes que nous pouvons à peine concevoir. Imagine, des milliers, des centaines de milliers, qui sait, des millions d’années d’avance sur nous. Des technologies que nous n’avons même pas imaginées, des concepts capables de changer nos vies, et des millénaires de réflexion politique et philosophique. Imagine une nation voguant dans les étoiles, en plein âge d’or, éprise de paix. Des pacifistes au-delà de tout ce que tu as pu connaître jusqu’ici. Des êtres supérieurs venus proposer à chaque monde peuplé de rejoindre une ère de paix et de prospérité sans fin. 
– D’accord patron.
– Maintenant, imagine qu’ils viennent contacter la Terre.
– J’imagine, oui.
– Justement non ! Vois, petit ignorant : qu’est-ce qui voyage aussi dans l’espace ?
– La lumière ? La NASA ? Florence Porcel ?
– Les ondes, galopiot ! Alors maintenant, reprenons : tu es une civilisation pacifiste et intellectuelle. Oui, je sais, ça demande un gros effort d’imagination, mais force un peu. Bref, tu as atteint une sorte de nirvana, et voici que tu te mets à capter Cauet, Cyril Hanouna, Les Anges de la télé-réalité, les discours de Donald Trump… à ton avis, que se passe-t-il ? Hmmm ? Hé bien ton pacifisme plurimillénaire, tu le laisses tomber pour venir nous bourrer la gueule parce que bon, quand même, c’est un peu intolérable.
– Ça fait sens, patron. »

Après avoir vertement giflé Diego pour avoir utiliser l’expression « ça fait sens » sous mon toit, je lui fais signe de me rejoindre à la fenêtre pour lui désigner une affiche dans le lointain.

« La Cinquième vague, patron ?
– Oui. Encore un film d’envahisseurs taquins venus de l’espace. Et mon lectorat m’a harcelé pour que j’aille le voir. Sans compter que Mad Movies ou L’Écran Fantastique lui ont collé 4/5.
– Bien. Je vais chercher votre manteau, alors ?« 

D’un signe de la tête, j’opine du chef. Il est temps de revenir aux affaires. Et ce film m’appelle.

Alors, La Cinquième Vague, enfin un film intelligent sur une invasion extra-terrestre comme l’on écrit certains ou énième bouse ?

Spoilons, mes bons !

_____________________________________

531725

L’affiche : il n’y a pas d’explosion, d’accord. Mais du lens flare et un tsunami géant, ça compte quand même.

Notre film commence dans les bois. Hooo, depuis Twilight, je suis un peu méfiant. Dès qu’il est question d’adolescents et de zones boisées, ça flaire bon la catastrophe. Car justement, sous les frondaisons d’arbres fatigués, une jeune fille court, un fusil d’assaut à la main, visiblement paniquée. Elle cavalcade bigrement vite, au point d’en être fort essoufflée, jusqu’à ce qu’enfin, elle arrive à la lisière des bois d’où elle peut apercevoir une station-essence et sa boutique, à l’abandon, où elle espère probablement obtenir un mug Astérix en échange d’un plein. Après avoir vérifié les environs d’un rapide coup d’œil, la bougresse file à l’intérieur et inspecte les rayonnages vides à la recherche des rares choses que d’autres pillards n’ont pas pris avant elle : une petite bouteille d’eau, quelques gâteaux secs, l’intégrale d’Éric & Ramzy, etc. Lorsque soudain, une voix résonne dans la boutique déserte :

« Il y a quelqu’un ? Aidez-moi !« 

Ça vient de l’arrière-boutique. Notre héroïne est un peu méfiante. Que se passe-t-il ? Qui est-ce ? Un survivant ? L’ancien propriétaire des lieux ? Un voyageur qui était aux toilettes quand des pillards se sont emparé du dernier rouleau de papier ? Notre blonde héroïne braque la porte d’où vient la voix de son fusil, et prudemment, s’engage dans l’arrière-boutique où elle découvre un jeune homme blessé au sol, une arme à la main.

« Pose ton arme, p’tit bâtard ! » ordonne-t-elle à plusieurs reprises jusqu’à ce que ledit p’tit bâtard s’exécute. Avant d’ajouter « Et puis montre ton autre main, celle sous ton manteau !« 

Le blessé a certes posé son arme, mais n’est semble-t-il pas très volontaire pour montrer son autre main, expliquant qu’il s’en sert pour retenir la bidoche dans sa blessure, et que s’il arrête, il va y a voir dans son t-shirt de quoi faire du boudin pour un moment. Mais notre adolescente insiste, peu intéressée par ces considérations médicalo-bouchères et lentement, le garçon remue sa main… révélant dedans un objet qui brille terriblement, incroyablement, c’est forcément une arme extra-terrestre qui…

BRATATA !

Le bougre vient donc de se faire fusiller la margoulette à bout portant par notre héroïne. Qui inspecte sa main : il n’y avait en fait nulle arme dedans, seulement un médaillon chrétien qu’il avait enroulé autour de ses doigts. Hihihi, oups !

Bon, cela dit, le truc brillait quand même comme une boule à facettes. Donc m’est avis qu’il y avait un truc suspect là-dessous. Ou alors le film se passe à Lourdes et je n’ai rien compris. Mais, puisque nous parlons d’explications, cela tombe bien puisque la voix off de notre adolescente vient interrompre nos réflexions quant à la capacité d’un crucifix à faire plus de lumière qu’un phare au xénon, et la voici qui déclare :

« Je n’ai pas toujours été la Cassy qui tue. Que dirait la Cassy d’autrefois en me voyant aujourd’hui ?« 

Si elle avait un peu de bon sens, je pense qu’elle quitterait la salle. Mais, hop, voyageons dans le temps pour remonter quelques semaines en arrière.

Nous retrouvons Cassy Sullivan, puisque c’est son nom, à une quelconque soirée de lycéens américains où ça picole, ça copule, et parfois, ça fait les deux en même temps (mais ça en fout partout). Cassy, elle, fait partie du groupe qui a eu accès à la boisson, mais pas encore à la copulation. Raison pour laquelle elle discute avec sa meilleure amie, Germaine, du garçon qui fait battre la chamade à son petit cœur : Ben Parish. Qui pour info, est joué par le même acteur qui incarnait Hormonax dans Jurassic World (si vous ne voyez pas de quoi je veux parler, c’est par ici), ce qui laisse rêveur quant à ce qui s’annonce. Cassy explique donc qu’elle aimerait bien que Ben lui fasse des bisous, voire l’hélicoptère bonobo, mais bon, là, elle doit rentrer, il est tard et il y a école demain, et elle n’a le droit de faire l’hélicoptère bonobo que le week-end a dit maman. La bougresse repart donc vers le parking où bien évidemment elle tombe nez-à-nez avec… Ben Parish et sa tête de mec qui s’endort durant son propre film. S’ensuit une brève séquence de dragouillette navrante qui s’achève lorsque Cassy rentre enfin chez elle retrouver ses parents, ainsi que son petit frère, Sammy. Parlons un peu de Sammy.

Imagination débordante oblige, Sammy est donc un enfant avec une coupe à la con et une improbable capacité à faire l’exact contraire de tout ce qu’on lui dit du genre « Ne sors pas, Sammy ! » et pouf, on retrouve aussitôt Sammy courant dehors comme un blaireau sous LSD. Sammy est donc finalement plus un ressort du script qu’un personnage. Et ça tombe bien : il partage avec le ressort aussi bien le côté bondissant que le charisme pur. Je sens que l’on va passer un bon moment.

En tout cas, après avoir chanté une chanson à son frangin pour l’aider à s’endormir (probablement La digue du cul) parce que c’est une grande sœur comme ça, Cassy va se coucher sans savoir, nous dit sa voix off, que c’était le dernier jour normal de sa vie. Car en effet, dès le lendemain, alors qu’elle est tranquillement en cours de sport, tout le monde se met à consulter son portable (oui, ils l’avaient dans leurs shorts de foot, c’est tellement un bon endroit où ranger son précieux appareil) avant de rentrer chez soi en urgence car les nouvelles sont graves :

Un immense vaisseau extra-terrestre survole la Terre. Ho !

Pas de communications, pas de signes hostiles (type « On fait des doigts par les hublots« ), rien. Il est tout simplement là, probablement à faire du tourisme pour des croisiéristes galactiques. La population panique un peu, tout de même, et rapidement, les gens quittent les grandes villes pour aller se réfugier dans les campagnes où il sera moins facile de leur jouer Independance Day dans la face. La famille de Cassy, elle, ne bouge pas de sa banlieue, et le lycée se vide peu à peu si bien qu’il ne reste qu’une poignée d’élèves en classe après quelques jours. Durant un cours, Cassy est en train de chatter sur son portable (ce film est quelque part très réaliste. Il manque juste le passage où un enseignant lui éclate le groin contre sa table pour en faire un exemple) avec sa meilleure copine, toujours pour savoir s’il y aura zoumzoumzen avec Ben, lorsque soudain, toutes les lumières de l’école s’éteignent. Ainsi que le portable de Cassy. Et dehors, c’est pire encore ! Un avion tombe du ciel comme une pierre, et les voitures se rentrent dedans les unes après les autres :

« C’était la première vague. » nous dit la voix off de Cassy « À l’aide d’une impulsion électromagnétique, ils ont détruit tout ce qui était électronique. »

D’accord Cassy. Mais comment ça explique les voitures qui se rentrent dedans ? Non parce que pour ton information, les freins, c’est encore mécanique. Vous freinez avec des bobines de Tesla ?

M’enfin bon, si les voitures ne se rentrent pas dedans. Comment voulez-vous que ça ressemble à une apocalypse sérieuse, hein ? Krakaboum, donc.

Toujours est-il que le monde est bien embêté. Déjà, parce qu’il n’y a plus Internet. Des millions de gens font donc des crises de manque, un utilisateur de Twitter sur deux procède à son suicide puisqu’il n’a plus personne devant qui étaler son rien, ce qui provoque un âge d’or de l’Humanité qui ainsi débarrassée de ses poids les plus lourds, invente en une semaine le remède contre le cancer, la téléportation gratuite pour tous, arrête les guerres et la faim dans le monde et…

Bon, ils ne disent pas exactement cela comme ça dans le film. En lieu et place, ils disent juste « Il n’y a plus l’eau courante. » ce qui est un peu nul. Je préfère ma version, qui explique en plus pourquoi les aliens envoient ensuite la « deuxième vague » : les tremblements de terre.

Juste retour karmique pour la tektonik, je suppose.

476814

En l’absence de voitures, le vélo, c’est pas mal. L’espace de quelques jours, la Hollande aura donc été la première puissance mondiale. Merci, l’apocalypse.

Le sol se fend donc et s’ébroue sous les pas des pauvres gens et des bâtiments qui n’avaient rien demandé, provoquant un certain chaos sur Terre. Pire encore, cela cause d’immenses tsunamis, qui rasent purement et simplement tout ce qui se trouvait sur la côte. Sauf Dunkerque, le tsunami faisant demi-tour de lui-même à l’approche de la ville. L’humanité est donc en sale état, et c’est loin d’être fini, puisque les envahisseurs, décidément joueurs, déclenchent la troisième vague d’horreur :

Les color-runs. Attendez ? Non, on me dit que c’est quand même moins cruel : ils envoient une version encore plus fourbe de la grippe aviaire.

Par millions, les humains tombent donc, sans parvenir à trouver de remède. Bon, en même temps, vu comment ils tiennent les camps de triage, on comprend le problème : Cassy peut ainsi rendre visite à sa meilleure amie, en quarantaine, sans aucun problème ni masque et sans que personne ne lui dise rien. Il faudra l’intervention de la mère de Cassy, médecin de son état, pour enfin lui dire que c’est très con. Alors oui, d’accord maman Sullivan, et sinon, qui a organisé un camp dans lequel les gens potentiellement contagieux ne sont séparés des autres que par une pauvre barrière en métal façon file de concert ? C’est inspiré du concept des barrières vigipirates qui arrêtent les terroristes ?

On rigole, certes, mais ça, c’est parce que nous sommes des enflures. Non parce que pendant ce temps, dans la famille Sullivan, ça rigole moins. Ainsi, maman Sullivan finit par décéder des suites du virus, ce qui est ballot (mais qui prouve bien que niveau précautions, c’était moyennement ça). Le reste de la famille, à savoir papa Sullivan, Cassy et Sammy font donc leurs bagages : il est grand temps d’abandonner leur banlieue où les morts s’entassent pour rejoindre un camp de réfugiés au fond des bois. Même si bon, un camp de réfugiés au fond des bois dans les Etats-Unis du XXIe siècle, je pense que ça dure environ 17 secondes avant d’exploser :

« Bonjour et bienvenue dans ce camp de réfugiés ! Ici, vous trouverez gîte, couvert, et même un intranet que nous avons rétabli pour…
– C’est du Wi-Fi ? Vous pouvez le couper ? Je suis électrosensible.
– C’est-à-dire que c’est important pour…
– Arrêtez de m’oppresser, validiste électro-compatible ! Et puis c’est quoi cette nourriture là-bas ?
– Ce que nous avons récupéré dans…
– Ah non mais vous avez vérifié s’il y avait du gluten ? Non parce que je n’en mange pas. Ho ! Et c’est moi où cet homme utilise un cheval, là-bas ? Espèce de spéciste, descendez de là ! »

Dans la région de San Francisco, je pense que tsunami ou non, il n’y aurait eu aucun survivant. Bref, nos héros partent pour le camp le plus proche de chez eux et…

Quoi, « et le virus » ? Ben non, il n’y a plus de problèmes avec le virus, pourquoi ? D’ailleurs, plus personne n’en parlera. Je suppose que le virus extra-terrestre durait jusqu’au vendredi 18 heures, et après, il fallait une autorisation préfectorale qu’il n’a pas eu, alors hop, fini. Oui, ça marche comme ça les virus, c’est connu. Vous n’y connaissez rien.

Sur le chemin du camp, tout de même, Cassy s’énerve un peu : mais pourquoi les aliens font-ils tout cela ? Que veulent-ils ? Et puis pourquoi ils ne restent pas chez eux, d’abord ? Chacun chez soi, bordel ! Est-ce que je viens chez eux, moi ? Papa Sullivan, lui, pense que l’ennemi veut la planète, tout simplement, raison pour laquelle il ne l’abîme pas trop. Et puis bon, il ajoute que des fois, il ne faut pas chercher à comprendre, il y a des gens qui sont dans la destruction, voire l’auto-destruction. Cassy n’étant pas convaincue que cela puisse exister, il lui parle longuement de François Hollande, et Cassy ne peut qu’opiner du chef, tout le long du chemin qui les mène jusqu’au camp de réfugiés au fond des bois où des civils se sont organisés dans un vieux camp de vacances. Près de trois cents personnes y vivent, mangent et survivent dans le calme, le tout avec tout de même chacun une arme parce que c’est l’apocalypse, d’accord, mais ça reste surtout les Etats-Unis. Dans le doute, papa Sullivan remet donc un colt 45 à Cassy : si elle a le moindre problème, elle peut s’en servir pour distribuer des balles dans les têtes jusqu’à ce que tout le monde comprenne bien qu’il est temps de se détendre un peu.

Soit.

Seulement voilà : le lendemain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne (ou quelque chose comme ça), un mystérieux nuage de poussière apparaît à l’entrée du camp. Les gardes paniquent un peu en voyant le nuage se mouvoir à quelques mètres d’eux, alors qu’un vrombissement monte. Est-ce la quatrième vague ? Une sorte de brouillard empoisonné ou que sais-je ? Nenni ! Car soudain, jaillit dudit nuage de poussière une série de véhicules militaires chargés de soldats, ainsi qu’une batterie de cars scolaires escortés eux aussi d’hommes en uniformes.

Les habitants du camp sont fort surpris : des véhicules ! En état de marche ! Et l’armée américaine, mieux encore !

Le spectateur est lui aussi surpris : depuis quand les nuages de poussière dégagés par une colonne de véhicules se déplacent en avant du convoi et non derrière ? Peut-être qu’ils ont monté des ventilateurs géants à l’avant de leurs voitures, comme ça, ça leur permet de ne rien voir quand ils avancent ? J’ai dû louper un truc. Ou eux le film. Hmmm, j’hésite.

Toujours est-il que les véhicules foncent au milieu des réfugiés, s’arrêtent au milieu du camp, et qu’en descend, en sus d’une armée de soldats qui sécurisent la zone, un colonel qui grimpe sur une table pour expliquer de quoi il retourne.

« Bonjour. Je suis le colonel Vosch. Et malgré mon nom germanique et le fait que je suis joué par un acteur qui joue principalement des méchants, je vous prie de bien vouloir faire semblant que ce film ne repose pas sur de grosses ficelles. Bien ! Je représente l’armée américaine, et nous avons une base non loin d’ici. Nous venons vous évacuer.
– Youpi ! fait la foule.
– Je demande donc à tous les enfants de bien vouloir monter dans les bus. Nous les évacuons en premier. Puis, les bus reviendront chercher les adultes. En attendant, les adultes, tous au réfectoire, on a des trucs à vous expliquer. »

Papa Sullivan n’est pas trop chaud pour abandonner sa marmaille et menace de faire un scandale, mais le colonel Vosch, qui comme de bien entendu, n’a que ça à faire, vient lui expliquer tranquillement que si tu veux, mec, tu peux accompagner tes enfants, mais franchement, si tu as envie de faire chier l’évacuation, c’est toi qui vois, hein, tout ça, je dis ça, je dis rien, clin d’œil, t’as vu, hop, pif pouf, allez t’es d’accord avec moi. Et en effet, papa Sullivan approuve. Il demande donc à Cassy de prendre soin de Sammy, et ils se retrouveront au camp d’évacuation, le tout ponctué de cette célèbre phrase :

« Je serai juste derrière vous !« 

Pour rappel, le taux de mortalité des personnages prononçant cette phrase en cas d’évacuation est d’environ 99%. Papa Sullivan, si j’étais toi, je commencerais à serrer mes fessounettes.

Cassy et Sammy sont donc chargés dans l’un des bus, alors que papa Sullivan et les autres adultes filent au réfectoire écouter ce que le colonel Vosch a à leur dire. Hélas, dans le bus, les pouvoirs de Sammy-l’enfant-relou-qui-n’est-là-que-pour-générer-du-merdou s’activent, et il se met à hurler : « MON NOUNOURS ! CASSY, J’AI OUBLIÉ MON NOUNOURS JE NE PEUX PAS DORMIR SANS !« 

Cassy, plutôt que de faire remarquer à son frère que si c’était si important, il ne l’aurait pas oublié, et qu’accessoirement, c’est l’apocalypse donc t’es gentil mais shut the fuck up, décide de quitter le bus en courant pour aller rechercher la peluche de son débile profond de frangin. Ce qu’elle fait avec brio, jusqu’au moment où elle entend klaxonner : ce sont les bus qui démarrent sans elle ! Vite, ni une, ni deux, elle court à la poursuite du convoi de cars, hurlant dans tous les sens, ce qui n’arrête en rien les véhicules. Ce qui est un peu dommage, pour deux raisons :

  • D’abord, parce que c’est un convoi militaire, alors s’il n’y a personne pour la voir, c’est parce que personne ne regarde autour. Bonjour la vigilance.
  • Ensuite, parce que toute l’armée qui accompagnait le colonel Vosch vient de se téléporter. Non, je ne blague pas, le camp est désert, personne ne voit la jeune fille hurler au milieu.

Des détails, on vous dit.

374932

Quand je vous dis que le camp est soudainement intégralement désert, je n’exagère pas, hein.

Un peu déçue, Cassy se dirige donc vers le réfectoire, où les adultes sont réunis. Mais à peine a-t-elle fait quelques pas qu’elle s’arrête, puisqu’elle entend de là où elle est le discours de Vosch à l’intérieur. Et qu’elle aperçoit au travers des fenêtres son papounet qui lui fait discrètement signe de rester dehors. Mais que raconte l’ami Vosch ? Écoutons-le.

« Chers réfugiés, je le sais, les temps sont durs. Plus encore que vous ne le pensez, car figurez-vous… que l’ennemi, que nous appelons Les Autres…
– V’là l’imagination !
– Hé ho, vous avez vu le reste de l’intrigue ? Alors chut. Que disais-je ? Ah oui ! Après l’IEM, après les tremblements de terre et autres tsunamis, après les maladies… l’ennemi vient de lancer la quatrième vague.
– Ho !
– Comme vous dites. Il s’agit d’une invasion. 
– Mais à quoi ressemblent-ils ?
– C’est tout le problème. Ils habitent des hôtes humains. Dirigent leurs actions. Leur font faire des trucs affreux, comme tuer d’autres humains ou aller chez Starbucks.
– Ah ! Mais comment les reconnaître ?
– Nous le pouvons. Chez les enfants, la procédure de détection est aisée. D’où le fait que nous les ayons emmenés en premier. Pour les adultes… c’est plus compliqué. »

Plus compliqué comment ? Quelqu’un pour poser la question ? Je ne sais pas, moi je trouve ça intéressant comme sujet, après tout, c’est simplement une question de vie ou de mort, alors ça pourrait être intéressant de la poser, non ? Non. À la place, la foule bave en se tripotant les lèvres. Et Vosch reprend.

« Bref, pour faire simple, on va vous emmener dans un camp de détention à part le temps de détecter si vous êtes sains ou non, puisque nous avons de bonnes raisons de penser que des Autres se cachent parmi vous.
– Ouais, ben moi j’m’en fous, j’veux voir mes enfants, j’irai pas dans votre camp ! se met à hurler un civil qui sort son arme. Laissez-moi sortir !
– Non, Monsieur, du calme allons ! Pas d’armes !
– Naaaan j’veux sortiiiiiiiiiiiiiiir !
– Il est tout fou ! Vite, tirez dessus ! »

Et c’est donc parti : une fusillade éclate dans le réfectoire, entre le civil taré, les militaires, et les autres civils qui viennent à l’aide du premier, ou tout simplement, sont dans la ligne de tir. Finalement, Vosch décide de buter tous les civils, comme ça, ce sera plus simple. Hop ! Cassy, qui a assisté au massacre, décide qu’il serait plus sage de se cacher, ce qu’elle fait en utilisant sa ressemblance naturelle avec une vieille souche pour se fondre dans le décor. Et sitôt que les militaires sont partis sans dire un mot, elle fonce dans le réfectoire pleurer sur le corps de feu son papa (tout le monde est mort, mais il n’y a pas une goutte de sang : c’est quand même bien), avant de ramasser un fusil d’assaut sur l’un des militaires morts dans la bagarre.

La suite, vous la connaissez : Cassy court dans les bois pour s’éloigner, arrive à une station-essence avec boutique, entend une voix, paf, boulette, crucifix, tout ça.

Et nous reprenons ici, puisque nous suivons désormais Cassy, alors qu’elle erre dans la forêt, tout en tenant son journal intime parce qu’il y a tout de même des priorités. Du genre :

Chaire journal, ojourd’ui j’hai buter un mec lol. Mé cété pa du tou traumatisan pour la lycéenne de base que je suit alor je m’en fou mdr. En plus, cé pareil, cé lapocalypse mais je gere trankil émile, tavu, je conné tout les truc pour courir les bois, trouvé de l’o, mangé du miam et tout. Finalemen, l’apocalypse, cé quan meme plu facile que les dicter. On auré été envahi par des prof de francé, la par contre, je me fesé laté direct. Hihihi ! 

Seulement voilà. Cassy se dit qu’elle ne peut pas abandonner son petit frère, et elle compte donc bien aller le chercher sur la base aérienne dont les militaires avaient parlé. Elle fait donc route vers l’endroit en question, longeant une ancienne autoroute où des véhicules en panne se sont amoncelés. Mais au milieu des voitures, notre héroïne repère des corps ! Vite, elle se rue vers eux, espérant que ce ne soit qu’une paire de blessés, mais hélas, ce sont trois macchabées… au sang encore clair et à la cigarette encore chaude.

« Crotte de bique ! » s’exclame Cassy au moment où quelqu’un tire depuis les fourrés bordant l’autoroute et lui colle une balle dans la jambe, ce qui lui fait un gros bobo. Cassy a juste le temps de se mettre à couvert sous une voiture, pendant que des drones extra-terrestres tournent autour d’elle. Mais ce ne sont pas les drones qui ont tiré. Elle en a déjà vu. Souvent, ils accompagnent des humains, probablement habités par des Autres, qui hantent les bois armés de fusil de chasse et tirent les survivants comme des perdrix. Bon ben là… Cassy a servi de perdrix. La bougresse refuse cependant de mourir, et tente une sortie héroïque en tirant dans tous les sens avec ses armes, avant de s’effondrer quelques mètres plus loin, tant tirer à l’aveuglette en sautant à cloche-pied tout en perdant du sang, c’était finalement très con comme idée. La bougresse s’effondre donc, et à force de perdre du sang, perd aussi connaissance.

Pendant que Cassy se meurt, et en espérant qu’elle passe rapidement les rives du Styx, allons donc voir ce qu’il advient de Sammy.

Sammy est amené avec les autres enfants (enfants, ça va donc de quatre à seize ans semble-t-il) jusqu’à la fameuse base militaire, où on lui remet un numéro pour passer un examen médical. Mais ce qu’il ignore, c’est que patientant tout près de lui, quelqu’un que nous connaissons attend lui aussi son tour : Ben Parish ! Le garçon qui faisait de l’effet très fort à la petite Cassy. Et c’est lui que nous suivons alors qu’il est amené dans un petit cabinet médical où une femme médecin militaire l’attend pour l’examiner.

« Bonjour, comment t’appelles-tu ?
– Ben Parish. Mais mes amis m’appellent Zombie. Parce que j’ai de grosses cernes depuis l’apocalypse et que surtout, les gens derrière cette bouse cinématographique n’ont aucune imagination, alors apocalypse égal zombies.
– Fascinant. Bien, Ben, je suppose que tu n’as aucune question sur comment l’armée a encore des tonnes de matos médical de pointe et des véhicules malgré une onde IEM qui a dévasté la planète ?
– Non.
– Parfait, parce que ça aurait un peu emmerdé l’intrigue d’expliquer comment on a fait. Et j’espère que tu n’as aucune question non plus sur où sont les adultes qui étaient supposés arriver juste après vous ?
– Non, et j’aimerais qu’on n’en parle plus du film non plus.
– Excellent, Excellent Ben ! Tu es vraiment pile poil débile comme il le faut ! Tu ne poses aucune question logique ce qui nous permet de continuer le film qui sinon devrait s’arrêter ici ! Bien, tu es en bonne santé. À présent, je vais t’implanter cette puce dans le cou pour que l’on puisse te localiser en cas de souci. Attention… hop !
– Aîeuh !
– Bon. Sais-tu pourquoi tu es ici ? Sais-tu pourquoi les enfants sont amenés ici ?
– Pour nous évacuer, comme on nous l’a dit plus tôt ?
– Ben, attention, tu commences à être logique ! Regarde le script. Je te repose la question : sais-tu pourquoi les enfants sont amenés ici ?
– Non.
– Pour vous venger, Ben ! Vous, les enfants, pouvez combattre les Autres ! D’ailleurs, tu veux voir un Autre ?
– Okay.
– Parfait, regarde juste derrière cette vitre. Nous en avons capturé un. 
– Mais ? C’est un enfant normal !
– On dirait, je sais. Maintenant, regarde-le avec ces lunettes de haute-technologie.
– Je… je vois en rayons X… HO ! Il a une espèce de gros poulpe qui s’accouple avec son cerveau ! Comme les gens qui regardent Plus Belle la Vie
– Voilà. C’est un Autre. Si tu veux, tu peux le tuer. Le seul moyen de le faire, c’est de tuer l’hôte. Qui est perdu, de toute manière. Alors vas-y, tue-le, appuie sur ce gros bouton rouge que je te tends, et il mourra. Tu peux te venger, Ben. Tu peux te…
– Hop, j’appuie. »

Et en effet l’Autre meurt, comme on le voit en rayons X, et l’enfant prisonnier décède lui aussi dans la foulée. La femme médecin sourit :

« Bien… tu es prêt à rejoindre mon unité pour combattre les Autres, Ben ! En plus, c’est bien, tu ne poses pas non plus de questions sur d’où sort ce prisonnier que je te fais exécuter. Non parce que si à chaque visite médicale, on propose aux évacués de tuer un prisonnier, j’espère qu’on a de la réserve ! Aaaah… c’est tellement naze tiens. »

Et encore, ce n’est pas fini.

Car vous avez bien lu : le plan consiste à enrôler les enfants pour en faire des troupes qui aillent bourrer la gueule aux Autres. Alors pour Ben, qui doit avoir 16 ans, passe encore, mais Sammy, qui doit en avoir 6 ?! Hé bien si ! Lui aussi se retrouve en treillis à courir en chantant des chansons militaires comme Tiens, voilà du boudin, Dans la cagna de l’adjudant ou J’vais t’arracher les oreilles avec les dents. Quand jusqu’ici, ce que tu as appris de plus hard, c’était Une souris verte, ça doit te faire bizarre, mon petit Sammy. En tout cas, Sammy non plus ne demandera plus du film où est son père, à croire qu’il s’en fout. À la place, il participe joyeusement au plan débile consistant à en faire un soldat, sachant qu’au premier tir au fusil d’assaut, avec le recul, je pense qu’on ne retrouvera du garnement qu’une chaussure et un slip Spiderman, mais passons.

480295

Pour rappel, Sammy, c’est le petit avec de jolis sapins sur son sweat. Vous imaginez bien qu’en faire un soldat d’élite est complètement crédible.

Jusqu’au jour où Ben, bien évidemment devenu le chef de son unité de galopins, reçoit dans son escouade une nouvelle venue : Golgoth, la fille gothique. Celle-ci est une ancienne chef d’unité indisciplinée qui a été rétrogradée, et explique à Ben ce qu’elle pense de lui, à savoir qu’il commande une troupe de merdeux (ce qui est vrai, mais bon, elle commandait quoi, elle ?) et qu’elle refuse de prendre ses ordres d’un gros naze comme lui. Excellent plan : au combat, je pense que ça va être super pratique. Quelqu’un pour lui coller une balle dans la tête tout de suite histoire de faire un exemple ? Non ? Bon.

Les deux se cherchent un peu, ça sent le bisou qui point, et ça s’affronte gentiment au corps à corps avec des défis du genre Ben qui lance :

« Allez on se bat. Et il y a un enjeu, Golgoth. Si je gagne, je gagne. Mais si tu gagnes… tu as le droit d’apprendre à notre escouade à mieux tirer, comme tu es super douée à ce qu’il paraît.« 

C’est intelligent, ça, comme plan.

« Bon les mecs, on a quelqu’un qui pourrait améliorer nos chances de survie en nous apprenant à mieux tirer. Mais je propose de ne l’autoriser à le faire que si elle me bat en duel. J’ai toujours rêver de crever comme une petite merde, alors je compte bien défendre ce droit. »

Heureusement, les deux se battent, finissent tous deux à terre, et pif pouf, tout le monde est content.

Un tel niveau de navrance, ça doit vous piquer les yeux. En tout cas, Diego, rien que de m’entendre conter la chose, se roule en ce moment par terre en se tenant les oreilles. Julie, allez l’aider s’il-vous-plaît. Merci Julie, maintenant, revenez, tenir ce brandy à la main est épuisant. Voilà. Reprenons, et pour ce faire, allons du côté de Cassy.

Qui figurez-vous, n’est pas morte !

Je vous ai entendu faire « Hooo…« . C’est vil, mais c’est en même temps, je vous comprends, j’ai fait pareil au cinéma.

Cassy, donc, qui avait un trou dans la gambette, ne se réveille pas devant les portes des Enfers pour apprendre qu’elle passera l’éternité à jouer au Time’s Up, mais en lieu et place, dans un confortable lit, reliée à tout un tas de matériel médical. Sa plaie est bandée, et elle est dans ce qui ressemble à une jolie petite maison avec sa propre chambre. Palsembleu ! Mais comment a-t-elle atterri là ?

Vous vous posez la question ? Hé bien pas elle, et elle ne le fera jamais. Non non. Ce film tient toutes ses promesses.

Cassy est cependant paranoïaque quand même. Comprendre qu’elle doute de tout, sauf de ce qu’il faudrait. Elle fait donc semblant de dormir à chaque fois que son sauveur entre dans sa chambre (c’est vrai, il l’a sauvée, c’est sûrement un enfoiré, tu as raison), et rapidement, tente de prendre le large. mais avec sa gambette qui a un trou plus gros qu’une pièce de deux euros, elle rouvre sa blessure comme une crotte, et le larron qui possède la maison l’entend enfin bouger et vient à temps à sa rescousse pour la recoudre, à vif. Une manière intéressante de faire connaissance, ce que nos deux amis vont rapidement prolonger le lendemain matin autour d’un bon petit déjeuner, l’ami Ricoré, tout ça, ce qui est plus sympa qu’autour du fil à bidoche. Et c’est Cassy qui ouvre les hostilités.

« Qui es-tu, ô, grand et beau garçon taillé comme une baraque à frites qui m’a sauvée ?
– Je m’appelle Evan Walker. Et tu t’appelles Cassy Sullivan.
– Comment tu le sais ? 
– Tu te trimbales avec un journal intime. 
– TU AS LU MON JOURNAL INTIME, MONSTRE ! »

Ah non mais en cas d’apocalypse, chacun ses priorités. Moi la mienne, ce serait de comprendre comment un type m’a retrouvé au bord d’une autoroute, a esquivé les tireurs, m’a traîné sur des dizaines de kilomètres jusqu’à chez lui, rassemblé plus de matériel médical que dans tous les hôpitaux du coin, et le tout sans être ennuyé un seul instant. Mais non, elle son souci c’est de savoir s’il a lu qu’elle kiffait grave Ben Parish.

« Oui, je l’ai lu. C’est quoi cette histoire d’hélicoptère bonobo ?
– Non mais non, rien… au fait, j’avais des armes ! Où sont-elles ?
– Je n’ai pas vu d’arme près de toi.
– Mouais… bon. Va donc couper du bois dehors, Joe l’enfume. Tu ne risques sûrement rien pendant que les Autres rôdent. Moi, je vais me balader dans ta maison, tranquille. »

Et c’est décidé. Evan va couper du bois dehors en montrant ses muscles façon Captain America, pendant que Cassy se promène dans la demeure et découvre des photos de la famille d’Evan, tuée par le virus durant la troisième vague. Mais alors qu’elle se promène, elle découvre une latte de plancher étrange… et la soulevant, aperçoit son colt 45 ! Bon sang, il a menti, il a trouvé ses armes ! Vite, ni une, ni deux, Cassy s’empare de l’attirail, fait son paquetage et se barre en courant de la maison. Cependant, alors qu’elle file vers les bois les plus proches, elle se vautre comme une bouse dans un piège qui déclenche une alarme, et accourt rapidement un drone des Autres qui survole la zone… bientôt suivi d’un type avec un fusil ! Cassy est plus surprise encore quand Evan jaillit de nulle part, se saisit d’elle, la désarme avant qu’elle ne fasse n’importe quoi et l’aide à se cacher du type armé. Le danger écarté, Evan et Cassy ont une rapide explication :

« Tu avais dit que tu n’avais pas trouvé mes armes !
– Oui mais je n’avais pas envie que tu me tires dessus. 
– Tu pourrais très bien être un Autre !
– Toi aussi. Enfin surtout toi vu que malgré ta jambe blessée par un fusil de chasse, tu cours comme un cabri. Tes capacités de régénération sont…
– Non mais ça, c’est juste le film qui est à chier.
– Ah, pardon. Bon, que fait-on maintenant ?
– Moi, je vais rejoindre mon frère. Il est sur une base militaire à environ cent kilomètres d’ici.
– Hmmm… bon, je vais t’accompagner. Je ne te laisse pas comme ça. Les bois fourmillent d’Autres qui chassent les survivants aidés de leurs drones. Tu as besoin de moi.
– Nan.
– Si.
– Nan.
– Si.
– Okay, tu m’as convaincue, tu argumentes trop bien. Tu peux venir. »

Et hop ! En avant les enfants ! Nos deux adolescents s’enfoncent donc dans les bois jolis jusqu’au soir où ils trouvent une voiture rouillée au fin fond des bois (tout ce qu’il y a de plus normal, loin de toute route), et décident donc de dormir dans cet abri de fortune, le tout en faisant un feu, bien sûr, histoire de bien se faire repérer à des kilomètres. Sauf que voilà : entre les séquences où Evan est allé se baigner tout nu pour montrer ses gros muscles et ceux où il a aidé la petite Cassy de ses gros bras, la température corporelle de celle-ci frise dangereusement avec celle de la surface du soleil. Et puis bon, cette vieille voiture posée là au milieu des bois, nos deux adolescents décident de rendre un hommage poignant à Titanic : Cassy s’approche d’Evan, Evan de Cassy, leurs regards se croisent, la sensualité monte…

« J’te prends la bouche. » déclare Cassy, romantique, avant que les deux ne se fassent des bisous dans la voiture.

592992

Notez que même en cas d’apocalypse, tout le monde a les cheveux propres et des vêtements impeccables. La fin du monde, d’accord, mais proprette.

Sauf que visiblement, tout le monde n’est pas fan de Titanic dans le coin, et voici qu’en pleine nuit surgissent deux larrons armés de fusils. Les Autres ! Mais à la surprise de Cassy, Evan tente de négocier avec eux, et surtout, semble les connaître… que se passe-t-il donc ici ? En tout cas, les amis des fusils, peu enclins à coopérer, décident de plutôt essayer de meuler le museau d’Evan. Et là, attention, séquence Twilight : Evan a en réalité des supers pouvoirs, comme celui d’aller super vite ou de voltiger entre les arbres à folle allure. Ainsi aidé de ses pouvoirs de ninja du kitsch, il a tôt fait de malmener les deux margoulins, pour mieux revenir à la voiture trouver Cassy, qui est un peu bougonne, voire carrément mécontente, puisqu’elle l’attend son colt 45 à la main.

« Dis donc.
– Heu… oui, Cassy ?
– La voltige, les ninjasseries, là, le fait que tu connaissais les deux Autres, là, tu me prends pour une truffe ?
– Cassy…
– Tututu. Parle, vieux rabouin. Tu es un Autre, toi aussi ?
– D’accord, je vais tout te dire. Les Autres sont venus sur Terre il y a longtemps déjà. Ils ont placé des agents dormants. Je suis l’un d’entre eux. Humain, et Autres à la fois.
– S’pèce de bâtard !
– Techniquement, oui.
– Tu m’as comprise !
– Certes. Mais laisse-moi t’expliquer… depuis tout petit, je savais que j’étais différent. J’avais cette voix dans ma tête… silencieuse. »

Cassy lève un sourcil, puis baisse son arme.

« Non mais « voix silencieuse » ça ne veut rien dire. 
– Que ?
– Si elle était silencieuse, tu ne l’entendais pas. 
– Ah oui. Écoute, c’est pas moi qui fait les dialogues, alors si on pouvait reprendre… »

Cassy lève son arme, puis baisse son sourcil.

« Et donc, disais-je, lorsque le vaisseau des Autres est arrivé, la voix s’est réveillée. J’étais un Autre. Je savais.
– Mais… et ta famille ?
– Eux ne savaient pas. Je les ai laissé mourir comme de petites crottes.
– Et pourquoi tu ne m’as pas tuée aussi ?
– Parce que… parce que…. LE POUVOIR DE L’AMOUR ! »

Non ! Nooooon ! On n’a pas le droit à cette ficelle grosse comme une corde de marine ! Même dans un film de ce genre, c’est interdit, pitié !

Pourtant, il est trop tard.

« Moi aussi je rôdais dans les bois avec mon fusil pour tuer les derniers humains. Ceux ayant survécu aux autres vagues. Et puis, je t’ai vue dans la mire de mon fusil, et paf, amoureux. Alors que les Autres ne croient pas à l’amour ! Ils pensent que ce n’est qu’une illusion ! Mais en te voyant, j’ai compris que c’était faux, j’ai compris que je t’aimais de tout mon cœur, que…« 

Lecteurs qui m’avez incité à voir ce film, je vous hais. De toute mon âme.

Voilà voilà. Nous sommes donc face à un type qui n’a eu aucun souci avec l’idée que toute sa famille meure dans ses propres excréments suite au virus créé par les Autres, par contre, la première fille croisée au fond des bois, sans même lui parler, il est prêt à changer de camp pour elle. C’est parfaitement crédible.

Cassy en tout cas ne mange pas de ce pain là, et comme dans toutes les versions du poncif, décide de faire la tête.

« Tu es un méchant, et moi, je couche pas avec les méchants.
– Tu devrais repenser tes principes moraux car…
– Ah non mais rien à voir avec les principes, moi je veux juste éviter une coupe de cheveux gratuite à la libération, hé. »

En attendant, notre héroïne explique qu’elle va laisser le filou en vie, d’accord, mais elle lui interdit de la suivre. Elle compte aller sauver son petite frère, et elle n’a pas besoin d’un traître dans les pattes pour ça. Elle disparaît donc dans les fourrés, laissant Evan aussi embêté que turgescent.

Et Sammy, justement, que devient-il ? Hé bien allons voir du côté de la base de l’armée comment les choses se passent.

Quatre escouades d’enfants pour lutter contre une invasion planétaire : Vosch est content de lui, son idée sonne aussi crédible que le reste du film.

Ben, le chef de l’escouade, est convoqué par le colonel Vosch pour un petit briefing, aussi se présente-t-il à son supérieur prêt à aller botter des culs.

« Ben Parish au rapport mon colonel.
– Ah, Parish… vos hommes sont-ils prêts ?
– C’est-à-dire que mes hommes ont entre 6 et 16 ans alors disons que le concept de « prêt pour la guerre » est relativement flou, mon colonel. Voire limite con-con.
– Oui, bon, bref. Sachez mon petit Ben que la cinquième vague a commencé.
– Ho ! 
– Il s’agit d’une invasion à grande échelle. Les Autres infestent les villes et tuent les humains restants. Demain, vous et trois autres escouades serez envoyés leur raboter les naseaux au M4. 
– Alors d’accord, mais si vous comptez envoyer quatre escouades, pourquoi ne pas nous faire un briefing commun au lieu de le faire en quatre fois, ce qui est un peu coûteux en temps, surtout en cas d’invasion ?
– Meugneugneugneugneu.
– Vous argumentez drôlement bien.
– Je sais, merci. Maintenant, allez préparer vos hommes, Ben. Demain, vous irez repousser l’envahisseur. »

Ben s’exécute donc, et la nuit venue, dans son baraquement de la caserne, s’endort avec ses troupes lorsqu’il entend la voix pleurnicharde de Sammy l’appeler.

« Zombie… tu t’appelais comment dans le civil avant que tu n’arrives ici et ne devienne un type avec un nom de code ridicule ?
– Ben.
– Moi je m’appelais Sammy. On va combattre, demain ?
– Oui.
– Ah… j’ai du mal à dormir, du coup. Tu sais, ma sœur me chantait une chanson pour m’endormir, avant. Tu la chanterais avec moi ? »

Et Ben d’accepter, et d’entonner avec lui une chanson cucu la praline façon Bonne nuit les petits, au beau milieu de la casemate de jeunes soldats.

Les mecs, vous êtes sur une base militaire américaine, je vous le rappelle, pas en soirée pyjama. Dans un film crédible, la scène devrait donc plutôt ressembler à ça.

« Sergent instructeur Hartman, j’ai du mal à dormir. Tu sais, ma sœur me chantait une chanson pour m’endormir, avant. Tu la chanterais avec moi ?
– NOM DE DIEU ENGAGÉ SAMMY, ESPÈCE DE SUCEUR DE NŒUDS, TA CHANSON TU PEUX TE LA FOUTRE AU CUL, SI TU LE TROUVES ENCORE QUAND J’AURAIS FINI DE TE LE BOTTER, PETITE MERDE CHIÉE DU CUL DE STALINE !
– Mais je…
– NOM DE DIEU ENGAGÉ SAMMY EST-CE QUE C’EST MOI OU LE PREMIER MOT SORTI DU TROU À FIENTE QUI TE SERT DE BOUCHE ÉTAIT AUTRE CHOSE QUE SERGENT ?
– Sergent, pardon sergent, je…
– EST-CE MON TROU DU CUL QUE J’ENTENDS OU EST-CE L’ENGAGÉ SAMMY ? ÉCOUTE-MOI BIEN, LA CHANSON DE TA SŒUR, ELLE ME LA CHANTAIT QUAND JE FAISAIS MES POMPES SUR SES REINS, ET JE PEUX TE DIRE QUE LES PUTES D’HANOÏ À CÔTÉ, C’ÉTAIT LE COUVENT DES BATIGNOLLES ! ALORS SI J’ENTENDS ENCORE UNE FOIS L’ÉTRON QUI TE SERT DE LANGUE S’AGITER DANS L’ANUS QUI TE SERT DE BOUCHE, JE VAIS TE FAIRE ROTER DU SANG, EST-CE CLAIR, ENGAGÉ SAMMY ?
– Sergent, bouhouhouhou snif snif snuf, sergent !
– BONNE NUIT AUSSI, ENGAGÉ SAMMY ! »

Mais non. À la place, là, les mecs chantent Frère Jacques tranquillement du fond de leur caserne. D’accord. Mais qu’eeeest-ce que je regarde ?

Le lendemain, à la nuit tombée, Ben et son escouade se préparent donc au combat, même si le bon Ben prétend que Sammy ne pourra pas aller au combat aujourd’hui pour faute d’intoxication alimentaire suite à un ingestion massive de tacos. En réalité, Ben, touché par la naïveté du trou de balle, a décidé de l’attacher dans les toilettes (rapport aux tacos) pour lui éviter de partir au combat. Bon, à côté de ça, « Teacup », la fille de 11 ans de son escouade, par contre, il n’a aucun remord à l’emmener. Aaaah, cette empathie à géométrie variable, c’est beau.

L’escouade se voit remettre par Vosch un casque spécial avec monocle permettant de distinguer en un seul coup d’œil les Autres : ils s’illumineront en vert sur le monocle, il n’y aura plus qu’à leur mitrailler le minois. Toute l’équipe grimpe donc en hélicoptère, avant d’être larguée dans la zone la plus proche, à savoir une zone urbaine en mauvais état, ou la gare du Nord, ce n’est pas évident. Tout semble désert durant les premiers instants, mais à peine l’hélicoptère parti, des humanoïdes sortent en ricanant des maisons alentours et… s’illuminent en vert dans le système de visée !

« Des Autres ! On sulfate, les coquinous ! » ordonne Ben.

S’ensuit une fusillade aussi longue que confuse où personne ne parvient à toucher personne ou presque, rendant cette scène tout simplement palpitante. Cependant, le feu nourri oblige tout de même le petit commando de Ben à trouver refuge dans un bus à l’abandon, où l’un de ses camarades finit par se prendre une balle fatale. Après de longues tergiversations quant à la suite des événements, et une subtile diversion consistant à faire exploser le bus (mais enfin ?), la fine équipe parvient à trouver un nouvel abri, plus tranquille, dans un immeuble abandonné. Sur place, Golgoth explique qu’elle en a plein le roudoudou de cette aventure, et que franchement, elle a plutôt envie de déserter, là, comme ça, hop, sans raison.

C’est bien naturel Golgoth, vas-y, fais-toi plais’.

Elle annonce donc qu’elle va retirer la puce de localisation qu’on lui a implanté, et d’un coup de couteau, joint le geste à la parole. Sauf qu’à la seconde où elle extrait la puce qui était à fleur de peau, Golgoth apparaît aussitôt en vert sur tous les viseurs de ses copains !

« C’est une Autre, nom d’une pipe en bois ! » glapissent les jeunes gens.

589259

En même temps, je l’ai toujours trouvée suspecte : comment Golgoth trouve-t-elle autant d’eyeliner sur une base militaire ?

Sauf que cette soudaine transformation en Autre paraît suspecte à Ben, qui à son tour, pour tester, retire sa propre puce. Et lui aussi s’avère apparaître en vert sur les viseurs dans la seconde qui suit ! Ben réalise donc l’effroyable vérité.

« Les petits gars, je pense avoir compris. Nous nous faisons manipuler depuis le début ! Ces puces servent juste à nous tromper pour que nous n’apparaissions pas sur les viseurs… en réalité, nos viseurs désignent automatiquement tout humain autre que nous comme Autre. La cinquième vague a bien commencé. Mais la cinquième vague… c’est nous, enfants conditionnés pour aller exterminer les survivants de notre propre race ! »

Un bref silence s’ensuit, coupé aussitôt par le jeune Roudoudou.

« C’est débile.
– Que dis-tu, engagé Roudoudou ?
– Je dis que c’est débile.
– Comment ça ? Ce n’est pas super subtil, ce rebondissement ?
– Hmmm… non ? Puisque je résume : cela veut dire que Vosch serait le méchant, ce qui n’était pas du tout prévisible rien qu’à son nom. Il ne s’appelle pas vraiment Jéramy Mac Lapinou, par exemple.
– Alors oui mais…
– Et puis bon, ça veut donc dire que Vosch et l’armée sont en fait les Autres, d’accord ?
– Certes.
– Alors expliquez-moi ceci : pourquoi est-ce que Vosch s’enquiquine à aller chercher lui-même les camps de réfugiés, pour leur faire un baratin pourri avant de longuement embrigader seulement les plus jeunes et donc les moins aptes à combattre, pour les envoyer tuer leurs semblables ? Je veux dire, si c’est pour faire ça, pourquoi ne pas directement tuer tout le monde dans les camps de réfugiés ? Plus simple, plus rapide.
– Non mais il restera les mecs qui déambulent en solitaires dans…
– Tu veux dire, les mecs qu’il nous a envoyé exterminer ? Comprendre, ceux dont il connaît déjà la position ? Mec, c’est l’armée, qu’il contrôle. Il serait plus efficace en envoyant l’armée qu’en balançant des enfants de 6 ans avec un gros fusil. En fait, non, il y a même mieux : puisqu’il contrôle l’armée, il fait le coup classique que tout le monde attend en cas d’apocalypse : créer des points d’évacuation officiels. Les humains y viendront d’eux-même. Il n’aura plus qu’à les tuer sur place et/ou à les transformer en Autres. Même pas à se déplacer. Alors, expliquez-moi, quel est l’intérêt du plan consistant à créer des bases d’entraînement, de prendre le public le plus incompétent, de l’envoyer droit sur l’ennemi en uniforme pour bien dire aux humains de se méfier de l’armée, tout ça pour faire exactement le même travail qui pourrait être fait directement par Vosch, en plus efficace et en gardant l’avantage d’avoir apparence humaine plutôt que de rendre tout le monde parano ? Si ce n’est de perdre du temps et des moyens pour faire moins bien et avertir tous les humains du fait que les Autres, c’est l’armée ? »

Tout le monde se regarde, un peu gêné, jusqu’à ce qu’un trou noir du script engloutisse Roudoudou et permette à l’intrigue absolument consternante de ce film de reprendre. Ben toussote donc et relance la question de la suite des opérations.

« Bon, les jeunes, on s’est fait eus. Je propose que l’on retire tous nos puces. Moi, je vais sauver Sammy, que j’ai laissé à la base.
– D’accord. Mais pourquoi tu ne parles que de Sammy ? Il y a des milliers d’autres jeunes dans la base, non ?
– Oui mais le film s’en fout, et ne s’intéresse qu’aux personnages avec un prénom, contrairement à la foule des figurants de la base. Du coup, je n’ai envie que de sauver Sammy. Voilà. Maintenant, il faut que je trouve un moyen de retourner là-bas.
– Remets ta puce ?
– Non, j’ai une meilleure idée : tirez-moi une balle dans le bidou, comme ça, je pourrai retourner à la base comme blessé !
– Tu ne veux pas juste remettre ta puce et dire que tu as échappé au massacre ?
– Non, me tirer dessus me paraît une vachement meilleure idée ! »

Je… bon. Ce plan complètement idiot est donc lancé. Toute la petite équipe se disperse donc, laissant Ben seul regagner la zone d’évacuation du commando, blessé, pour se jeter dans l’hélicoptère la main sur sa blessure toute fraîche en racontant un gros bobard : toute son équipe a été exterminée, et il est le seul survivant. Il est donc promptement ramené à la base ou après avoir reçu un peu de mercurochrome sur son trou dans la panse, il est amené au colonel Vosch pour débriefing. Sauf que voilà : les mensonges ne prennent pas sur le grand méchant, qui a aussitôt détecté qu’on le pipotait puisqu’il trouve la blessure trop bénigne pour être honnête.

Moi j’aurais plutôt dit « Parce que tu as dans le cou la blessure qui prouve que tu as retiré ta puce« , mais bon, chacun ses indices, hein. Vosch en tout cas, prend son air le plus maléfique.

« Ben… allez, arrête tes mensonges. Et j’arrête les miens.
– Okay. Je sais que vous êtes un Autre. Et je sais aussi que vous embrigadez les enfants pour tuer les adultes survivants. 
– Hé oui ! Et puisque tu en sais trop, tu vas mourir. 
– Juste une question, pourquoi voulez-vous envahir la Terre ?
– C’est un espace vital pour nous. Vous feriez pareil à notre place.
– Jamais les humains n’extermineraient une autre espèce pour prendre leurs terres !
– C’est faux. »

Ce méchant en carton. Moi, devant un petit Américain, j’aurais pouffé et marmonné « Au fait, comment vont les Indiens d’Amérique ? » mais bon, le méchant sait visiblement qu’il est dans un film à destination du marché américain, il évite donc soigneusement le sujet. Finalement, je le trouve assez sympa de ne pas sortir les arguments massue. En tout cas, alors que tous deux discutent, soudain, la base est secouée par une explosion.

« Que se passe-t-il ? hurle Vosch.
– Une explosion, mon colonel.
– Ah, merci bien ! Bon, virez-moi ce débilet et évacuez la base !
– On n’essaie pas de la défendre d’abord ?
– Hmmm… non. La fin du film approche, ne nous défendons pas et contentons-nous de courir les bras en l’air. »

Et les méchants de se mettre à courir les bras en l’air.

L-r, Nick Robinson, Zackary Arthur and Chlo? Grace Moretz star in Columbia Pictures' "The 5th Wave."

Cette explosion, en tout cas, je puis vous dire d’où elle vient : c’est Cassy qui vient d’arriver sur la base à la poursuite de son frère. Elle s’est faite passer pour une réfugiée, a attendu son tour, et à la visite médicale, sachant grâce aux informations d’Evan que les militaires étaient des Autres… plutôt que d’attendre d’être envoyée avec les autres recrues pour retrouver son frère, elle a pété la gueule de la femme médecin. Oui, vraiment. Comme ça, hop. Pourquoi ? Alors qu’en suivant les règles, elle aurait directement eu accès à la base en tant que recrue ? Mystère. On va dire qu’elle avait besoin de tuer des gens, là, tout de suite. Ce que je peux comprendre : moi aussi, si j’étais coincé dans un film pareil, j’aurais des envies de strangulation.

Cassy court donc partout sur la base, déguisée en soldat, mais voici que des explosions adviennent : c’est Evan qui a décidé de la suivre pour la supporter, et qui grâce à ses poches magiques, génère des bombes à volonté sans explication aucune ! Peu à peu, la base est secouée par de plus en plus d’explosions alors qu’elle est évacuée. Cassy en profite donc pour se glisser dans le flot des enfants qui sont envoyés dans des avions de transport, et plutôt que d’avertir la foule de ce qui l’attend, se contente de ne rien dire et de retrouver son frangin, ce qu’elle fait sur un énorme coup de bol (il est tout petit dans une foule gigantesque, mais hop, il était deux mètres devant elle, en fait). C’est décidément trop bien.

Evan finit de pourrir la base à coups d’explosifs (au point que le sol s’effondre en dessous, hein il ne fait pas semblant, visiblement, il pose des bombes nucléaires), ce qui achève de convaincre Cassy que soit, il est peut-être gentil, au final. Au détour d’un couloir, elle croise aussi Ben, qui a fini par se débarrasser des soldats qui l’escortaient, et Cassy a donc le droit à la fameuse scène où Evan et Ben se jaugent du regard, chacun voulant conquérir le cœur de Cassy. Puisque là encore, tout explose autour d’eux, mais le souci du moment, c’est de savoir qui pourra observer de près le cucu de la Madame. Un sens des priorités tout bonnement bluffant, on en conviendra.

Alors que la base explose, Evan, Cassy, Ben et Sammy parviennent à s’enfuir, pendant que de son côté, Vosch et ses recrues s’échappent par la voie des airs en direction d’une base plus centrale surnommée « Wonderland », qui attendra sûrement un prochain film pour exploser à son tour. En attendant, nos héros (moins Evan, qui a disparu entre deux scènes, ne me demandez pas pourquoi) rejoignent l’escouade de Ben, désormais libre et rebelle, et vont donc pique-niquer au milieu des ruines. Sammy, lui, ronfle avec son nounours dans un coin, car malgré son entraînement commando, il régresse à nouveau. Ah, et au fait : il ne demande toujours pas de nouvelles de son père. Il a dû lire dans le script qu’il était mort. Ou alors, il s’en fout. Mais, écoutons plutôt ses camarades :

« Bon, on fait quoi maintenant ? demande l’escouade.
– Rien. On attend le prochain film. En attendant, on se contente de rigoler, de se donner de grandes tapes dans le dos et de manger tranquillement autour d’un feu histoire d’attirer l’attention de tous les Autres du coin. Oui, ça me paraît être un super plan. »

La caméra tourne autour de ces jeunes gens au milieu de ce monde ravagé, et alors que dans la salle, les gens se demandent si c’est ça, la fin de cette grosse bouse, l’écran passe au noir et…

… FIN !

Attendez… c’est tout ?!

_____________________________________

« Alors Diego ? dis-je en me tournant vers mon serviteur.
– Patron ? 
– Suite à ta question de tout à l’heure… imagine que tu viennes de l’espace et que ton premier contact avec la Terre, ce soit ce film. Tu viendrais en paix, toi ? »

Diego se gratte le menton avant d’opiner du chef avec conviction.

« Ho non patron. Franchement, j’aurais envie de tout raser. »

Parfait, la leçon est apprise.

Maintenant, je vais attendre un peu avant de lui annoncer qu’il y a une suite.


Vu à la télé

$
0
0

On ferait n’importe quoi pour vendre.

Et dans ce domaine comme dans tant d’autres, on n’arrête pas le progrès.

Fut un temps où le commercial en mal d’inspiration qui souhaitait attirer l’attention vers ses produits faisait simple. Il recrutait un groupe de donzelles gâtées par la nature, leur distribuait des bikinis puis leur proposait de se frotter auxdits produit afin de les « mettre en valeur« . Idée qui fit les grandes heures du salon de l’automobile, certains mâles s’imaginant que si on achetait la voiture, des filles en bikini se jetteraient automatiquement dessus dès leur sortie du garage. Certains vous diront que c’était sexiste, certes, mais ce n’était pas le plus gros problème : le souci, c’est surtout de conduire quand des filles en bikini se jettent sur votre voiture. C’est un peu déstabilisant au début, et sur autoroute, ça oblige à avoir un gros budget Éléphant Bleu. Mais passons, car avec le temps, le mauvais commercial découvrit internet. Et il se retrouva à devoir vendre des sites webs. Faisant appel à sa médiocrité légendaire, il découvrit un nouveau secret pour attirer du chaland un peu con : l’article putassier. « Ces douze photos de pandas qui vont vous étonner« , « Cette femme oublie qu’elle n’est pas seule, regardez ce qui lui arrive » ou encore « Si les nazis étaient des princesses Disney« . Certains pensaient qu’il avait fait le tour de sa médiocrité et allait sombrer dans sa propre fange pour qu’enfin, le monde soit heureux.

Mais c’était sous-estimer le mauvais commercial. Car en 2016, il lui restait encore une cartouche honteuse à tirer : se rattacher à des séries/films à succès par tous les moyens pour vendre sa soupe.

Vous pensiez que nous étions tombés bien bas avec le gouvernement français tentant de se greffer à Game of Thrones (alors que bon, il est quand même plus proche de Gugu Ganmo) ?

Lecteurs, lectrices, laissez-moi vous présenter ce très sérieux article du Figaro :

«Daech s’est inspiré de séries comme Game of Thrones»

Voilà voilà. Directement. Comme ça. Hop. Du Figaro ou de Dominique Moïsi, l’auteur de cette splendide maxime, je ne sais pas vraiment qui me fait le plus honte d’employer la langue française pour raconter de pareilles âneries, mais laissons cette question de côté, et allons voir ce que nous réserve ce bel article !

Dominique Moïsi, expert en géopolitique, décrypte dans son dernier livre notre monde à travers les séries. Et pour lui, la série médiévale-fantastique rappelle beaucoup la situation actuelle en Syrie.

Alors je ne sais pas vous, mais pour ma part, le « expert en géopolitique » me paraît déjà moyennement crédible alors que pour l’instant, nous n’avons lu que le titre de l’article, ce qui est un peu inquiétant. Je suppose que le petit goût que ça me laisse en bouche est le même que si j’avais lu « grand cuisinier » juste après le titre « Les knackis sont les meilleures saucisses du monde« . Mais bon, c’est peut-être simplement de l’intolérance de ma part. Après tout, l’article va peut-être nous faire changer d’avis avec de puissants arguments, soyons ouverts d’esprit !

Les attentats du 11 septembre 2001 ont bouleversé l’ADN de certaines séries américaines. À la Maison Blanche ou encore Homeland en portent les stigmates. Mais à en croire Dominique Moïsi, auteur de l’essai La géopolitique des séries ou le triomphe de la peur, si la fiction s’inspire de la réalité, l’inverse est aussi vrai, particulièrement dans Game of Thrones.

Bon. Donc si je comprends bien, je suis supposé imaginer que les mecs de Daesh regardent Game of Thrones le dimanche comme ça, tranquille, en pantoufles, l’Ak-47 sur les genoux.  Mettons. Ensuite, après c’est peut-être juste un détail, hein, je ne suis pas expert en Moyen-orient, mais imaginer une bande d’islamistes ultra-radicaux regarder joyeusement une série où des Messieurs se roulent des patinettes et où les Mesdames se promènent régulièrement toutes nues, bizarrement, ça me paraît un peu curieux. Après, peut-être qu’ils le regardent tous individuellement en cachette avant de se retrouver et d’en parler pour préparer leurs stratégies mais sans jamais admettre qu’ils le font histoire de s’éviter des emmerdes ? Ça doit être bien, les réunions chez eux.

« Bonjour les gars. Alors, tout le monde n’a pas regardé la série la hier ? Vous savez, celle qu’on ne regarde pas ?
– Pas vue.
– Moi non plus.
– Moi je ne vois pas de quoi on parle. Et puis la fin – que je n’ai pas vue – c’était hard.
– J’ai aussi trouvé. Enfin pas trouvé. Enfin, bon, ho, merde : qui pense qu’on devrait s’inspirer de l’épisode d’hier pour vaincre nos ennemis ? »

Et c’est ainsi que depuis, chaque semaine, François Hollande reçoit une invitation à un splendide mariage à Alep.

Afin d’illustrer la frontière poreuse entre réalité et série, ce politologue a résumé dans son livre une analogie réalisée par une journaliste américaine comparant l’adaptation de la saga de George R.R. Martin à la situation géopolitique au Moyen-Orient.

Et citer la journaliste américaine, non ? Non. On va plutôt répéter vingt fois le nom de l’expert français qui n’a pas hésité une seule seconde à courageusement résumer le travail de quelqu’un d’autre. Heureusement, il apparaît quand même bien plus bas, ce qui m’arrange, puisque Diego est déjà dans un avion en partance pour le nouveau monde histoire d’aller gifler qui de droit. Il n’y a pas de raison.

LE FIGARO – Dans quelle mesure êtes-vous en accord avec cette comparaison initiée par une journaliste américaine (voir infographie ci-dessous)?

Dominique Moïsi – Je la trouve un peu poussée, mais elle me paraît globalement juste, au fond. Quand vous regardez Game of Thrones, ce que j’ai fait pour des raisons professionnelles, vous ne pensez pas au Moyen-Âge, vous pensez au Moyen-Orient.

J’aime beaucoup le « Ce que j’ai fait pour des raisons professionnelles« . 

« Chéri, mais qu’est-ce que tu fais ? Mais ? C’est du porno ! 
– Non je… hem je… c’est professionnel. Je regarde pour le… le boulot. Voilà.
– Ah oui ? Tu n’es pas supposé être expert en géopolitique ? Et tu n’avais pas un papier à rendre sur la Syrie ?
– Oui mais c’est… en fait… c’est… c’est justement parce que c’est pareil que la Syrie. Voilà.
– Je t’écoute ?
– Heu… tout… hé bien… tout le monde s’encule ? »

Là vous me direz « Vous n’êtes pas très subtil, Monsieur Connard. » ; mais d’un autre côté, voulez-vous bien aller relire le titre de l’article du Figaro ? Voilà. Niveau subtilité, même cette référence Jean-Marie Bigardesque fait pâle figure en comparaison.

En tout cas, j’aime beaucoup ce petit « pour des raisons professionnelles » qui sonne quand même type qui essaie de se justifier. Comprendre qu’il doit trouver ça un peu honteux, finalement, de regarder des séries autrement que pour ça. On dirait presque un article sur les jeux vidéo, tenez.

Et surtout notez : « Quand vous regardez Game of Thrones […] vous ne pensez pas au Moyen-Âge, vous pensez au Moyen-Orient« 

Heu… non ? En fait ?

Ce qui vous ramène à l’idée que le Moyen-Orient d’aujourd’hui serait le Moyen-Âge d’hier. Ces exécutions, cet effet de sidération, le triomphe de la mort à chaque épisode… Plus vous regardez Game of Thrones, plus vous vous dites: «Mais c’est ce qui se passe en Syrie aujourd’hui!».

Non plus, en fait. À moins de se rouler un pétard équivalant à l’ensemble des surfaces arables de la Jamaïque juste avant chaque épisode. Puisque, bon, sans vouloir trop spoiler : 

  • En Syrie, on trouve très peu de dragons
  • En Syrie, la faction des morts-vivants s’est jusqu’ici faite discrète
  • Hodor (et je vous défie de parvenir à contester cet argument)

En fait, le seul point commun c’est « Il y a une guerre et plusieurs camps« . On peut donc tout aussi bien, avec les mêmes arguments, se permettre un petit « Daech s’inspire du Seigneur des Anneaux, Gandalf, à l’aide« , « Daech s’inspire de Mortal Kombat » ou encore « Daech est une allégorie de World of Warcraft« . Hmmm, je crois que je vais m’auto-proclamer expert en géopolitique.

Pour information, le Monsieur a enseigné à l’ENA. Mine de rien, ça explique pas mal de chose.

Bon, et à EHESS, mais là, c’est plus crédible.

On est à la saison 5 de Game of Thrones, comme on est à la saison 5 de la guerre en Syrie.

Il y a un vrai argument là-dessous ou c’est juste balancé comme ça ? Ah ben c’est juste balancé comme ça. Merci.

Vous dites également, dans votre essai, que le monde des séries a pu servir d’inspiration à Daech…

Ils sont passionnés par internet, ils sont les maîtres de la propagande sur la toile, et je pense qu’ils se sont inspirés de séries comme Game of Thrones pour sidérer le monde comme ils le font. Quand on voit Homeland, on voit bien que la fiction s’est inspirée de la réalité, avec les attentats du 11-Septembre. Dans le cas de Game of Thrones, on se demande si c’est la réalité qui s’inspire de la fiction. Ce sont des séries de mondialisation regardées par des centaines de millions de personnes à travers le monde qui voient la même série… mais l’interprètent différemment.

Notez qu’il n’y a aucun argument de fond, mais bon, vous vous attendiez vraiment à un truc ? 

Cela dit, j’insiste, j’aime vraiment imaginer les mecs de chez Daech téléchargeant des séries.

« Qui c’est qui a téléchargé l’épisode d’hier ? J’ai une clé USB là, vous pouvez me le filer ? C’est pour… ne pas le regarder, hein, héhé, tout ça.
– Tu fais chier Abu à toujours venir tirer les épisodes des autres ! T’as qu’à télécharger moi-même.
– Attends, je suis français, mec ! J’ai beau être terroriste, j’ai pas envie de recevoir une lettre recommandée de Hadopi !
– Ah ouais, chaud. Tiens, prends, c’est dans le répertoire juste à côté de celui Une_Femme_d’Honneur.
– Ah toi aussi tu… heu, je veux dire, toi aussi tu étudies les défenses de nos ennemis ? »

Plus sérieusement, même en cherchant à s’inspirer très fort de Game of Thrones, ça va vite être limité quand même. 

« Les gars, dans la série, il y a une super idée, il faut trop qu’on le fasse !
– Ah oui, de quoi a-t-on besoin ?
– D’une personne qui peut changer de visage à volonté pour… que… hé? Mais quoi ? Pourquoi vous rigolez ? »

Vos réunions sont longues ? Pensez à celles de Daech.

Vous estimez que Winter is coming n’est plus d’actualité: «Nous tournions nos yeux de la réalité syrienne mais nous sommes dans un processus de fascination devant Game of Thrones», écrivez-vous…

L’hiver n’approche plus, il s’est installé. On refuse de voir la réalité, on préfère voir l’horreur dans les séries: on est maintenant comme insensibilisé à la souffrance réelle. C’est un processus de fuite de la réalité, sorte d’escapism comme disent les anglophones.

D’accord. Alors attendez, je cherche l’argument et la logique tortueuse derrière tant cette citation que cette réponse. Donc, si je comprends bien, les gens regardent des séries pour ne pas regarder la réalité ? Vous voudriez donc dire que c’est soit l’un, soit l’autre ? Qu’une fois posé, on ne peut plus bouger ou faire autre chose ?

Je vous traduis le propos : « Il est impossible de se lever de sa chaise pour aller voir le monde réel.« 

Hé bien voilà qui explique une bonne partie du problème de l’analyse du Monsieur, finalement.

Allez, maintenant, vous l’attendiez tous : l’infographie supposée nous prouver que tout se tient ! préparez-vous à vous sentir piteux devant tant de science.

« Alors ouais heu… tu vois ce sont des gens… ils ont des problèmes alors ils cherchent des alliés. Tu vois, c’est super précis comme comparaison, c’est incroyable ! »

 

Infomoisie2

« Bon, il y a plein d’éléments du scénario qui plantent complètement ma théorie, alors je vais juste garder ce qui m’arrange en une case. Alors il y a des riches et des opposants. C’est bon, c’est pareil ! »

Infomoisie3

« Bon, pour les Etats-Unis… dragon… feu… puissance de feu… allez, ça colle ! Bon, en fait, rien à voir, mais c’est pas grave ! Et la Turquie, heu… je… ils… ils ont une histoire ? Voilà ! Putain, je suis bon, là ! »

Infomoisie4

Je tiens à vous rappeler que l’article parlait de Daech, Daech qui s’inspire trop de Game of Thrones, tout ça… on s’attend donc à ce qu’il y ait un argument choc, un vrai raccord ! Alors ? « Ils sont nombreux et méchants ». J’ai envie de dire : bravo.

Un bien bel article, ai-je envie de dire.

Monsieur Moïsi, si vous manquez d’inspiration pour vos prochaines fines analyses, laissez-moi vous proposer des extraits de quelques infographies que je tiens à votre disposition basées sur la même logique puissamment construite que la votre :

Pokemon

Quand même ces arguments sont plus précis que ceux d’au-dessus, bon.

 

Friends

Et ne parlons pas de Chandler dont personne ne sait vraiment ce qu’il fait : c’est donc bien évidemment Vladimir Poutine.

 

Walking dead

En effet, la moyenne d’âge y est supérieure à l’espérance de vie moyenne des Français.

Existe aussi en version « Comprendre le Parti Socialiste avec Gossi girl« . J’attends l’appel du Figaro.

Bref. Avec tout ça, il y aura, comme pour bien des choses, toujours des gens pour me dire « Oui, c’est nul, mais ça attire l’attention des gens sur le sujet, et c’est bien ça le principal, non ?« 

C’est vrai.

C’est d’ailleurs exactement ce que disaient les gens recrutant des filles en bikini qu’on évoquait en début d’article.

Je laisse le soin à chacun de savourer la valeur de ce bel argument.


Annonce – Salon du livre de Paris 2016

$
0
0

Ce week-end, se tiendra le Salon du livre de Paris, qui, figurez-vous, se déroulera à Paris (je sais, on s’instruit tous les jours sur ce blog).

Et si j’en parle ici, c’est que j’y serai. Très exactement, ce samedi 19 mars 2016, de 16h00 à 20h00, sur le stand des éditions Points. Si vous voulez donc venir me saluer, ou me filer du pognon parce que vous êtes comme ça (vous pouvez même faire les deux, me dit-on), c’est par conséquent tout à fait possible. Répondons donc aux questions qui vont bien.

Q : « Alors oui, mais c’est où ? »

C’est aisé à trouver, galopin. Ce sera à Paris Porte de Versailles – Pavillon 1 Boulevard Victor, Paris 15ème.

Q : « Et pour vous y trouver ? »

C’est bien simple ! Comme je l’ai écrit plus haut, je serai présent le samedi, de 16h00 à 20h00. Chez nos amis des éditions Points. Et pour trouver leur stand, il y aura un plan à l’entrée, logiquement. Sinon, ma cravate aussi rouge que chatoyante saura guider les âmes égarées façon étoile du Berger. Si vous finissez dans une étable, par contre, c’est que vous vous êtes plantés, vous avez suivi la mauvaise cravate. Ou un truc du genre. Rah, je m’y perds.

Q : « Dois-je savoir des trucs, comme par exemple, combien d’europesetas on va prendre dans ma poche à l’entrée ? »

Toutes les infos, les tarifs et compagnie sont disponibles sur la page qui va bien.  Prenez garde à la rubrique « À noter » qui précise qu’il ne faut pas venir avec vos propres livres, sinon après, c’est le chaos à la caisse, les gens ne s’y retrouvent plus, ça se bouscule, ça s’énerve, et ça finit en distribution de flashballs dans les margoulettes. Par conséquent, vos livres resteront au vestiaire. Quitte à filer du pognon à n’importe qui, vous pouvez me le filer à moi, ce sera plus convivial.

Q : « Diego sera-t-il là ?« 

Tel Louis XIV, je soustrais mon petit personnel à la vue de mes convives. Vous ne le verrez donc pas, sinon après, il va penser qu’il a de l’importance et demander une augmentation. Tututu. Restons sérieux.

Q : « Je m’en fous de votre annonce, là.« 

Vous n’êtes vraiment pas très sympa. Mais bon, vous savez quoi ? Pour compenser, je vais aller voir Divergente 3 dès ce soir histoire d’embrayer rapidement avec des choses plus sérieuses.

Attendez, j’ai écrit « plus sérieuses » ?

J’ai dû glisser.


Divergente (leman-farmer) III

$
0
0

Avant de vous parler de Divergente III – Au delà du mur, laissez-moi commencer par le traditionnel résumé des épisodes précédents.

Non parce que bon, tout cela est fort sérieux et construit, vous l’imaginez bien, alors si vous avez loupé un épisode, diable ! L’intrigue serait bien difficile à reprendre. Et comme je ne suis pas du genre à laisser le lecteur avide de commentaires putassiers dans le désarroi, laissez-moi vous tendre une main gantée (vous êtes peut-être un gueux, je fais attention) pour vous aider à mieux voir toute l’étendue de ce dont nous parlons.

Divergente I. Dans un futur post-apocalyptique comme c’est la mode chez les adolescentes depuis que les vampires sont devenus has-been, la Terre n’est plus qu’un immense désert tout naze où on s’ennuie toute la journée, et vas-y que je vais sucer un caillou, et vas-y que je meurs de radiations… bref, il n’existe plus qu’une seule cité peuplée, bien qu’en ruines : Chicago. Entourée d’une immense clôture, probablement pour se protéger de chèvres géantes (le film nous prouvera que les chèvres géantes sont plutôt dans les murs qu’au-dehors mais passons), la civilisation s’y est reconstruite autour de cinq factions : les Fraternels (les hippies qui font pousser du kale), les Érudits (les scientifiques parce qu’ils portent des blouses), les Altruistes (les gens qui postent des images avec légende philosophique du Facebook), les Sincères (les justiciers de la vérité, voici leurs histoires – toudoum) et enfin, les Audacieux (les Yamakazis en charge de garder la ville et sa barrière géante). Pas d’ouvriers, pas d’artisans : tous les biens, vêtements et ordinateurs des habitants jaillissent tout simplement des trous du scénario sur laquelle la ville est bâtie. Il y a enfin les Sans-Factions, qui n’ayant pas trouvé leur place, servent de SDF. On suit donc Tris, une fille d’Altruiste qui le jour de choisir sa faction, fait planter la machine du test tellement elle est quelqu’un de complexe et de profond (comprendre : là où les autres sont des moules, c’est au moins une huître). C’est donc une Divergente, quelqu’un qui n’a sa place dans aucune faction. Oui, comme les Sans-Factions sauf que eux on… heu… hooo regardez ! Un trou noir ! Il a englouti les Sans-Factions ! Voilà, hop, il n’y a aucune incohérence, vous n’avez rien vu. Tris cache son terrible secret, rejoint les Audacieux et y rencontre un autre Divergent planqué qui n’est autre que leur chef : Quatre. Un garçon très rusé, puisqu’il a pensé à se tatouer le fait qu’il était Divergent (ce qui est puni de mort) en énorme dans le dos. Comme ça, à chaque fois qu’il va à la douche, il risque la lapidation par savonnettes. Quatre a un autre secret : il a le vertige. Ce qui est décidément très pratique quand on est le chef de la faction qui patrouille au sommet de la muraille d’échafaudages entourant la ville. Mais un jour, Jeanine (c’est son vrai nom), la chef des Érudits, décide que les Altruistes, qui sont en charge de diriger la cité, sont bien trop mous du genou. Alors hop, elle fait greffer une puce aux Audacieux, soi-disant pour les géolocaliser en cas de problème, mais en fait prend le contrôle de leurs cerveaux pour en faire une armée à leur service. Tris et Quatre sont bien évidemment résistants à la puce, car ils n’ont pas de cerv… heu, ils sont divergents. Voilà. Tous deux parviennent à stopper le coup d’état, péter l’ordinateur de contrôle de Jeanine puis… s’enfuient. Parce qu’ils viennent de gagner et de sauver la ville, mais bon, autant jouer les fugitifs en fuyant du rien, comme ça on peut faire une suite. Ils partent donc se cacher chez ces gros hippies de Fraternels, jouent de la guitare, courent à poil dans les champs, bref, c’est Woodstock.

Divergente II – L’insurrection. Jeanine, qui se demande encore pourquoi les deux cons l’ont laissée en paix alors qu’ils avaient gagné, a repris le contrôle de la ville, et explique que bon, vous savez, le coup d’état, les morts, tout ça ? C’était les Divergents. Oui boooon, toute la ville m’a peut-être vue parader fièrement au milieu de mes troupes hypnotisées et ordonner des exécutions, mais ça ne prouve en rien que j’étais liée à ça, hein ? Et hop, en effet, plus personne n’en parlera. À la place, Jeanine ordonne donc que l’on traque les Divergents, ces gros vilains, pour leur distribuer des balles dans la tête. Poursuivis jusque chez les Fraternels, Tris, Quatre et quelques amis loyaux dont le frère de Tris, Caleb, doivent fuir chez les Sans-Factions. Qui après leur passage dans le trou noir du précédent film, viennent juste de réapparaître. Et sont passés du statut de clodos à celui de faction libre et surarmée, bourrée de nourritures et autres ressources, et menée par… Evelyne, la mère de Quatre ! Bon. Ben d’accord. En tout cas, Jeanine, elle, ne chôme pas. Elle a mis la main sur une boîte, une relique des Anciens qui ont refondé Chicago, et seule une Divergente 100% divergente pourrait l’ouvrir… soit bien évidemment, Tris ! Après avoir re-hypnotisé des gens et re-cassé les roudoudous à tous les gentils, Jeanine obtient ce qu’elle veut : Tris, au prix de plusieurs épreuves mentales aussi complexes que faire du rien ou dire aux gens qu’elle les aime, ouvre la boîte magique et en sort un message fort ancien, qui aussitôt, est diffusé dans tout Chicago : « Il y a 200 ans, on a fondé Chicago comme une expérience, avec factions et tout et tout… dans le but de produire des Divergents. Bon, héhé, on aurait peut-être pas dû dire qu’il fallait les tuer du coup, mais c’est un détail, non ? Sinon, il n’y avait pas de film. Bref, l’Humanité n’a pas disparu. Elle vous attend de l’autre côté du mur de Chicago, elle attend les Divergents qui sont la solution à ses problèmes ! Viendez, les copains !« . Jeanine est donc bien embêtée. Plus encore quand les Sans-Factions et les amis de Tris, venus libérer cette dernière, renversent son régime. Et qu’Evelyne colle une balle dans la tête de Jeanine avant de garder le pouvoir pour elle. Pendant ce temps, dans les rues, les gens sont heureux de savoir que l’expérience est finie… ils peuvent sortir ! Alors comme ça, depuis le début, ils pouvaient quitter la clôture ? Ah, s’ils avaient su ! Et puis bon, ce n’est pas comme si la faction des Fraternels, qui cultivait les champs autour de la clôture depuis 200 ans, n’était pas déjà un indice que l’on pouvait vivre dehors. Là encore, hihihi, un détail ! C’est donc sur cette belle image de foule en liesse s’apprêtant à quitter Chicago que nous nous quittions.

Arrivés à ce stade, vous devez vous demander ce que vous venez de lire. Voire, pervers comme vous l’êtes, si le troisième épisode de cette série pourtant à succès, Divergente – Au delà du mur est encore plus absurde.

Ni une, ni deux : spoilons, mes bons !

__________________________________

225612.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx

L’affiche : point d’explosion. Ni de flammes. Je crois qu’ils commencent à se méfier.

Notre film s’ouvre là où le dernier s’arrêtait : les habitants de Chicago, désormais libérés de la tyrannie de Jeanine (j’insiste : on dirait, et pourtant, ce n’est pas de moi, c’est dans le film) et du système des castes s’avancent joyeusement vers la clôture géante pour quitter cette ville et aller reprendre contact avec le reste de l’humanité. Mais soudain, tut tut tut, pouët pouët pouët, des véhicules surgissent et en descendent les hommes d’Evelyne, armés de gros fusils, qui expliquent que non non, personne ne sort de la ville. Ouiiii, on vient d’avoir un message des pères fondateurs, quasi-divins pour les habitants, expliquant qu’ils pouvaient sortir, qu’on leur avait menti depuis deux siècles, mais bon, les mecs, si vous pouviez tout oublier, vous seriez sympas parce qu’après ça va être chiant pour l’intrigue.

« Ah mais pas de souci, on n’est pas comme ça, on ne vaut pas poser de souci ! » expliquent les sympathiques habitants, qui font demi-tour et ne reparleront plus jamais de quitter la ville.

Hmmm. Ce doit être une sorte de tradition des films Divergente : on prend la conclusion du film précédent, on fait manger deux kilos de chili à un teckel, on lui roule le script sous le cucu et hop ! On a le début du film suivant dites donc. Il suffisait d’y penser. Et visiblement, le fait qu’on ouvre le film sur une logique à l’exact opposé de la fin du film précédent ne choque personne. C’est bien.

Allons plutôt retrouver Tris et Quatre, qui escaladent eux un immeuble en ruines pour… heu… parce que… qu’ils… aiment l’escalade ? Attendez, est-ce qu’on pourrait commencer un peu normalement ? Mais, écoutons plutôt.

« Tu as le vertige ? demande Tris.
– Bien sûr que non, répond Quatre. »

Le dialogue est véridique. Je vous livre par conséquent la suite, coupée au montage.

« Mais ce n’était pas ton secret dans le premier film pourtant ? Non parce que là, on escalade un immeuble en ruines sans filet ni raison, alors bon, c’est quand même un peu…
– Et toi, est-ce que je te demande comment tes cheveux ont poussé comme si deux mois s’étaient écoulés entre les deux films alors que ça fait deux heures ?
– Hmmm… je connais un teckel qui a sublimé son chili. »

En tout cas, alors qu’ils sont montés à leur immeuble semble-t-il juste pour le plaisir de se rouler des patins en altitude, sur tous les murs de la ville apparaît le visage d’Evelyne, qui explique pourquoi elle refuse que l’on ouvre la clôture.

« Citoyens de Chicago… je sais qu’on a eu ce message des Pères Fondateurs nous disant que nous étions enfin libres, mais certains murs sont là pour nous protéger, pas pour nous diviser ! C’est le cas de la clôture. Nous ne savons pas ce que nous veulent les humains à l’extérieur, ni même s’ils existent… ce pourquoi nous ne devons pas sortir. »

Et la population d’accepter sans piper mot. Et sinon, quitte à douter, pourquoi pas, mais envoyer au moins une expédition pour voir ? Non ? Une patrouille alors ? Non plus ? Une patrouillette ? Un type seul ? Un caniche nain ? Rien du tout. Bon. Vous faites comme vous voulez, hein. Mais si j’étais vous, je n’interdirais pas le franchissement de la clôture. Je dis ça parce qu’aux dernières nouvelles, c’est à l’extérieur que les Fraternels cultivent les champs et ramènent tous les jours de quoi manger, donc s’ils ne peuvent plus sortir, ça va être compliqué. Mais manger, c’est très surfait. Heureusement, le script a lui aussi oublié ce détail, et personne ne rencontre ce problème. Ce doit être l’été qui approche, tout le monde fait son régime pour être la plus belle sur la plage.

De toute manière, la ville bouillonne d’une toute autre activité : les procès des anciens alliés de Jeannine.

Qui se tiennent donc, non pas dans les splendides locaux avec salles d’audition de l’ancienne faction en charge de la question (car les factions ont été abolies), mais plutôt dans une cave pourrie où tout se fait à environ un mètre d’une foule en colère. Oui, c’est plus simple pour rendre une justice équitable, je ne vois pas le problème. Les procès doivent être menés par Kang, ancien patron de la faction des Sincères, et donc, super justicier à ses heures. L’un des méchants ayant servi Jeannine est amené au milieu de la foule pour être livré à Kang, se voit injecter le super sérum de vérité de la faction des Sincères, et c’est parti mon kiki.

« Gros vilain… pour ton procès, je n’ai qu’une seule question à te poser.
– Heu… ah ?
– Regrettes-tu d’avoir tué pour maintenir l’ordre injuste de Jeannine ?
– Non ! Non, parce que l’humanité est un troupeau, et qu’il lui fait un chef. »

La foule en colère se met à crier, bouh, bouh, rabouin, bouh, qu’on lui mette une balle dans la tête ! On l’entend à peine, mais avec les cris, le gros vilain continue quand même à causer.

« Non mais sérieusement… c’est mon procès, vous allez me condamner à mort, et c’est votre seule question ?
– Oui.
– Vous ne voulez pas, je ne sais pas moi, me poser des questions comme « Avez-vous encore des alliés dans la nature ? » « Qui étaient les agents-doubles dans les différentes factions ? » « Quels étaient les projets exacts de Jeannine ? » « Qu’est-ce qui vous a poussé sur cette voie ? »
– Non. J’étais la faction qui recherchait la vérité depuis deux siècles, mais là, ce matin, j’suis pas motivé.
– Vous savez quoi ? Si vous pouviez vous dépêcher pour la balle dans la tête, ce serait bien urbain. »

Et en effet : hop, balle dans la tête. La foule est donc en liesse, tant se recevoir des bouts de cervelle sur la tronche, c’est festif.

Tris et Quatre, qui ont assisté aux procès, sont un peu choqués. Non pas parce que c’est complètement con, mais surtout, parce que c’est méchant. En plus, Caleb, le frère de Tris, aura son propre procès le lendemain, puisqu’à la fin du précédent film, il avait voulu aider Jeannine, pensant qu’elle avait raison d’agir ainsi (non, il n’est pas très malin). Quant à Quatre, c’est Evelyne, sa propre maman, qui préside les séances et excite un peu la foule pour qu’il y ait du sang, par exemple en leur diffusant le dernier clip de Samy Naceri pour les rendre fous . Ah, on ne choisit pas sa famille, hein. Evelyne est d’ailleurs tellement chaud patate qu’elle aimerait que Quatre l’aide à obtenir le soutien de Tris pour sa nouvelle gestion de la cité, ce serait sympa. Sauf que Tris, elle, elle a plutôt envie d’aller gambader au-delà du mur, déjà parce qu’un message mega-important a dit que c’était la chose à faire (ce que tout le monde semble avoir oublié), et puis bon, aussi un peu parce que c’est marqué sur l’affiche du film. Quatre va donc la trouver.

362591.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx

Je vous laisse constater par vous-même la distance entre le juge Kang et la foule qui veut lapider ces gens. Réexpliquez-moi pourquoi ils font comme ça au lieu d’utiliser leurs vieux tribunaux ?

« Tris, vas-y, ma reum elle est relou, elle voudrait que tu la soutiennes.
– Nan.
– Allez quoi, steuplé.
– Nan.
– Bon. Sinon, tant qu’on parle famille : ça ne te pose aucun souci que ton frère se fasse probablement exécuter demain ?
– Non. Caleb mérite ce qui va lui arriver.
– D’accord. »

C’est par conséquent fort logiquement qu’aussitôt, Quatre s’en va… aider Caleb à s’évader ?! Mais attendez ! Est-ce que je suis le seul à suivre les dialogues ? Vous venez de dire l’opposé dans le dialogue juste avant ! Mais enfin ? Bon, Quatre s’en va donc aux prisons où sont retenus les prisonniers ayant soutenu Jeannine, sort Caleb de prison en usant de sa grosse autorité sur le garde du cru, et c’est seulement au bout de dix minutes que le garde qui était à la porte se met à froncer les sourcils en marmonnant « Mais attends, on n’a pas le droit de sortir les prisonniers !« 

Je vous assure : il y a bien une scène où on le voit qui se pose très sérieusement la question, tout seul, l’air vaguement constipé, pas bien sûr de son coup. Je pense qu’ils l’ont recruté sur le plateau de Sacré Graal, celui-là.

Le garde va donc prévenir son chef, bras droit d’Evelyne, le cruel Jean-Jacques, et celui-ci s’empresse de lancer une petite équipe à la poursuite de l’évadé et de son complice. C’est parti pour la course poursuite indispensable à ce genre de film. Quatre et Caleb courent rejoindre Tris, qui attend près d’un véhicule, mais voilà, tout près d’eux, un autre véhicule avec des hommes d’Evelyn qui les regardent bizarrement. Et grognent à leur encontre.

« Quatre ? Que fais-tu avec un prisonnier ?
– Je… heu… je l’ai traîné dehors pour l’exécuter, haha ! Regardez, je le jette dans ce fossé où vous ne le voyez plus et je tire dessus !
– Bon. D’accord, ça ira pour cette fois. »

Et Caleb de sortir du fossé, car bien évidemment, c’était pour de faux et… quoi ? Hé bien, oui, il sort tout de suite. Comment ça « Il aurait pu attendre que les méchants partent ? » oui, il attend bien quoi, pfou, trois secondes ? Donc au mieux les méchants ont dû faire deux mètres ? C’est tellement discret. Mais heureusement, eux aussi ont été embarqués dans l’une des nombreuses failles spatio-temporelles du scénario et ne poseront plus problème. Tris, qui était d’accord pour que son frère crève il y a encore dix minutes, lance quand même « En famille, on doit se serrer les coudes« , et hop, tout le monde grimpe dans le petit véhicule, direction la clôture !

Sauf qu’en chemin, ils croisent la route de Peter, le mec qui les trahit environ douze fois par film. Et qui profite d’un arrêt de la voiture pour venir les voir et leur expliquer gentiment :

« Moi aussi, je veux partir… alors soit vous m’emmenez, soit je mets à hurler À L’AIIIIIIIIIIIIDE ILS S’ÉCHAAAAAAPPENT !« 

Et il hurle vraiment. Non, le mec n’a pas compris que logiquement, ta menace, tu ne la mets à exécution qu’après. Un concept un peu complexe, semble-t-il. Heureusement, personne ne l’entend, et Quatre, plutôt que de cribler le gros débile de balles pour lui exprimer tout son désarroi, lui propose plutôt de monter avec eux. La fine équipe roule donc jusqu’à l’un des postes barrière des hommes d’Evelyne pour empêcher l’accès à la zone de la clôture, et sur place, sont rejoints par deux amis : Christina, qui a amené un faux laisser-passer, et Tori, qui elle les retrouve un tout petit peu plus loin pour leur fourguer armes et matériel d’escalade pour filer.

Non par contre, pas de rations, pas d’eau… les larrons sont supposés partir explorer un monde dévasté, mais bon. Une barre de céréales et un paquet de chocobons et c’est plié, on voit bien que vous n’y connaissez rien.

L’équipe abandonne son véhicule pour filer au plus près de la clôture, mais hélas, Jean-Jacques et ses amis, toujours à leur recherche, rôdent dans le coin. On a donc le droit à un merveilleux plan où Christina, jumelles à la main, observe un transport de troupes bourrés d’hommes armés juste en face d’eux et lance : « La voie est libre !« 

Sérieusement ? C’est l’exact opposé, si tu as des hommes armés en face, aux dernières nouvelles ! Ce film arrive à se planter jusqu’au moindre détail, avec des dialogues sans aucun rapport avec les plans ! Ne me dites pas que ce n’est pas fait exprès, je ne vous croirai pas. Arrêtez. C’est impossible d’être aussi mauvais. Lalala, je ne vous entends pas, lalalala, continuez la lecture, moi je ne vous écoute plus.

Bref. Une fois que la voie est vraiment libre cette fois, nos larrons se mettent à cavalcader, traversent les derniers mètres les séparant de la clôture géante, et y lancent leurs grappins pour en commencer l’escalade. Hop hop hop, on se dépêche, mais à peine l’amie Christina arrivée en haut, elle tente de couper les fils empêchant les piétons de filer et… se ramasse environ 10 000 volts. Alors elle va très bien, merci, mais par contre, sa coupe de cheveux est retournée en 1970. « Crotte de bique ! » s’énerve Quatre « Ils ont électrifié la clôture !« 

Une bien belle découverte de la part d’un type qui est accroché à ladite clôture par un grappin et un filin métallique. D’ailleurs, c’est dommage que tu n’aies pas non plus été mis au courant alors que tu étais jusqu’à récemment le patron en charge de la surveillance de la clôture, mec. Mais heureusement, il y a quand même de bonnes nouvelles. Tenez, comme par exemple, le fait qu’en tournant la tête, nos héros aperçoivent le câble géant qui électrifie le bousin. Oui, ils ont pris un endroit de la clôture au pif, et c’était là dites-donc. Et non, ils n’avaient pas remarqué le câble à deux mètres d’eux. En même temps, il n’apparaissait pas dans le décor jusqu’ici, alors on peut comprendre. Mieux encore, le câble est relié à… un vieux générateur mobile. Que là non plus, ils n’ont pas repéré alors qu’à trois mètres cette fois.

« Je vais redescendre, aller poser des explosifs sur le générateur malgré les hommes de Jean-Jacques qui commencent à arriver par ici à fond, tout faire sauter, remonter en courant et tout ira bien ! » explique Tris.

Excellente idée ! Ou alors, si tu as des explosifs, tu fais juste sauter le câble sans redescendre, bien à l’abri ? Ou les quelques fils de la clôture qui te gênent ? Enfin c’est toi qui vois, hein.

Tris redescend donc (sous le feu des méchants qui arrivent), pose ses explosifs sur le générateur (toujours sous le feu), repart vers la clôture où elle remonte en courant (là encore, les mecs n’arrivent pas à toucher une gourgandine suspendue à un fil d’escalade à découvert à 20 mètres), puis fait tout sauter, se débarrassant ainsi du générateur et de quelques véhicules de méchants qui passaient à côté au même moment, c-c-c-combo, multikill, ruban explosifs. Facile.

364727.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx

Notez le jeu d’acteur en arrivant au pied de la muraille : le mec qui est supposé bosser dessus depuis des années a l’air émerveillé, les autres ont juste l’air de se demander quand est-ce que l’on mange.

Nos héros peuvent ainsi écarter les quelques fils désormais inoffensifs qui leur bloquaient le passage… et contemplent avec de larges sourires le monde qui s’étend jusqu’à l’horizon, vert au pied des murs, puis désolé plus loin. Ils sont ébahis, le font savoir avec diverses onomatopées, et… d’ailleurs, attendez ? D’où sont-ils ébahis ? Ils connaissent parfaitement le coin ! Ils étaient des Audacieux, c’était leur boulot de surveiller la muraille ! Et puis ils se sont même cachés chez les Fraternels à un moment, donc sortaient avec eux au-delà des murs ! D’où sont-ils surpris ? Ils dormaient durant les deux autres films ? Cela dit, ça expliquerait pas mal leur comportement.

J’aime quand même les personnages ont l’air de ne pas se souvenir des films précédents. On sent le tournage sérieux. Diego, tu seras gentil de noter tous les noms que tu verras au générique. Je m’en moque si ça va vite, tu te débrouilles.

Alors que notre fine équipe est en pleine contemplation, Tori, leur camarade la plus âgée (bon, ils sont tous supposés avoir 16 ans mais ont voit bien qu’ils en ont 30 et sont très en retard ; sûrement une allégorie de l’UNEF), se prend une balle dans le dos. Puisque tout le monde avait oublié que depuis le bas de la muraille, Jean-Jacques et ses hommes leur tiraient encore dessus. C’est ballot, d’oublier ce genre de petit truc, parce que du coup, Tori est tuée sur le coup. Bon ! Hé bien il faudra continuer sans elle, que voulez-vous que je vous dise ? Est-ce que quelqu’un se souvenait de qui était Tori d’ailleurs ? Voilà. Elle ne nous manquera pas.

Rappelés à l’ordre par ce coup du sort, nos héros descendent de l’autre côté de la clôture, et à l’aventure ! Ils traversent la zone verdoyante encore proche de Chicago, puis rapidement, gagnent les terres désolées tout autour (« Les Hauts de Chicago« ). Paysage dévasté, ruines mystérieuses et autres pluies couleur rouille leur souhaitent la bienvenue, et au fond d’eux, ils doivent se dire que roooh, quand même, si seulement ils avaient pensé à prendre de l’équipement ! Surtout Caleb, qui est en costume de ville. Mais non. En lieu et place, ils progressent courageusement, seuls Peter et Caleb pleurnichant un peu ici ou là, tout en se demandant où peuvent bien être ces fichus humains que le message annonçait comme attendant à l’extérieur.

Alors qu’ils progressent, toujours dans une direction entièrement aléatoire, ils entendent soudain un moteur : c’est Jean-Jacques, parti à leur poursuite avec un tout-terrain, venu leur plomber la margoulette ! Vite, vite, tout le monde se met à cavalcader en esquivant les balles, jusqu’à ce que soudain, l’horizon se mettent à scintiller… et ne s’ouvre brusquement, révélant qu’il n’était rien d’autre qu’un décor, une barrière d’une technologie inconnue cachant ce qu’il y avait derrière ! À savoir, encore plus de désolation (c’est donc moyennement utile), mais surtout, tout un peloton d’étranges hommes en armes et leurs vaisseaux volants qui ouvrent le feu sur le vilain Jean-Jacques et l’envoient faire des tonneaux.

Puis, ils ouvrent grands les bras à la vue de Tris et de ses amis.

« Tris ! Quatre ! Les… heu… les autres ! Nous vous attendions ! Nous sommes le Bureau. Vous êtes en sécurité à présent.
– Vous n’auriez pas pu nous attendre plus près ? Histoire qu’on ne se fasse pas irradier, contaminer par divers trucs et qu’on erre sans but ou indice durant des heures avant de se faire mitrailler ?
– Si, mais c’eut été moins rigolo. »

Et les étranges soldats d’utiliser des drones capables de déployer des sortes de bouclier pour « protéger leurs invités des radiations » (hmm. Du coup, vous arrivez un peu tard, non ?), avant de les emmener avec leurs vaisseaux volants jusqu’à une immense tour super design entourée d’un peu de verdure au milieu de la désolation : le QG du Bureau. Tris & compagnie s’émerveillent à cette vue. C’est non seulement top-moumoute, mais en plus, quel bonheur de savoir qu’en cas d’apocalypse, la priorité, c’est de reconstruire des tours design avant tout ! Après, ils sont aussi heureux de savoir qu’ils avaient raison et que d’autres humains ont survécu, mais c’est très secondaire.

Ils sont amenés à la base, où on les envoie dans des sas individuels de décontamination, durant lesquels une voix les guide sans leur donner la moindre indication pour les mettre en confiance. Du genre « Tris, entre dans le cercle jaune, tu ne crains rien« , mais sitôt rentrée dedans, hop, une espèce de vase chimique qui manque de l’asphyxier lui tombe dessus et nettoie son petit corps. Tu aurais pu prévenir, mec, hein. Chaque membre de la troupe reçoit aussi un tatouage inspiré des meilleurs casse-briques des années 80, et seul Tris a l’ensemble des briques tatouées à son poignet. Qu’est-ce que cela signifie ? Que de mystères, mes petits amis, je n’en puis plus !

La question n’a guère le temps d’être posée, car déjà, on guide la troupe au travers de la base, qui dispose d’un certain nombre de bâtiments au pied de la tour. Des hordes d’enfants, ados et jeunes adultes contemplent les nouveaux arrivants avec des yeux plein d’admiration, et crient « Quaaaatre ! Quaaaatre ! Ilétroboooooo ! » car dans le futur, l’humanité n’a toujours pas réussi à éradiquer les midinettes (j’en déduis donc que dans le futur, on a perdu tout mon savoir-faire de petit artisan). On leur explique que si tous ces gens les connaissent, c’est parce que Chicago est une expérience très surveillée, grâce à des moyens indétectables (jamais découverts en deux siècles, je pense que l’on peut même parler de « magiques« ) et que beaucoup de gens ici ont grandi en suivant les aventures de nos héros. D’où leur adulation.

Et puis bon, ça veut aussi dire que toute une base militaire les a regardé copuler, alors bon, ça brise deux ou trois barrières, hein. Quatre se met donc à suer très fort, lui qui était surnommé « Quatre centimètres » dans les douches des Audacieux, mais ne nous attardons pas sur ce sujet (je parlais bien sûr de la taille phénoménale de ses ongles de pieds, bande de petits pervers).

On leur montre aussi un petit film qui leur résume où ils sont et l’histoire de l’Humanité.

« Bonjour les amis. Bienvenue à l’ancien aéroport de Chicago. Pour votre information, à la fin du XXIe siècle, les progrès en génétique sont devenus tels que l’on pouvait améliorer sa progéniture et soi-même à volonté. Les gens prirent donc le chemin de la perfection. Seulement, à force, cela causa des tensions entre les nations.
– Quel rapport avec la choucroute ? Entre augmentés et non-augmentés, d’accord, mais entre nations ?
– Je suis une putain de vidéo, je ne t’entends pas, petite langue de pute. Toujours est-il que tout cela a dégénéré en guerre, et que le monde a été ravagé. Nous sommes les rares survivants. Des humains sans aucune augmentation génétique. Nous sommes… le Bureau du Bien-Être Génétique. 
– Mais ? Puisque vous êtes partisans de la non-modification génétique, vous ne devriez pas vous appeler Bureau du Bien-Être Pas Génétique, justement ?
– … okay, bravo, vous venez de réussir à me vexer. J’ai beau être une vidéo, si c’est pour se faire insulter, je m’arrête, hop.« 

Et pouf.

Ce rattrapage historique fait, Jean-Michel, une sorte d’estafette locale qui les guide au travers de la base, finit par expliquer que puisque c’est Tris qui a ouvert la fameuse boîte des fondateurs à Chicago contenant le message annonçant la fin de l’expérience, elle est invitée, seule, à venir rencontrer le patron du Bureau. Tris file donc jusqu’au sommet de la tour qui surplombe la base, et arrive un type avec costard et sourire digne d’un conseiller PME de la Banque Populaire. C’est bon, je sais qui est le traître.

« Bonjour Tris ! dit-il joyeusement. Je suis David, le chef du Bureau et responsable de l’expérience de Chicago. Je suis tellement heureux de te rencontrer ! Tu sais, je t’observe depuis toute petite, j’ai vu tout ton…
– David, il n’y a aucune fin heureuse à cette phrase, arrêtez-vous là, je vous en prie.
– Bon… en tout cas, je vais tout t’expliquer. Lorsque l’humanité a commencé à faire des modifications génétiques, cela a posé des problèmes. Ceux qui devenaient trop intelligents perdaient toute compassion. Ceux trop honnêtes, toute capacité à se montrer diplomates. Ils étaient imparfaits. Nous appelons ces gens « les déficients ».
– Nous aussi on les appelle comme ça, mais principalement parce qu’ils sont cons. Mais, continuez David.
– Nous avons donc créé l’expérience Chicago. Enfermer les déficients, afin de voir s’ils auraient la possibilité de récupérer leur pureté génétique. Les Divergents en sont la preuve… et une seule Divergente a retrouvé toute sa pureté. Toi, Tris. Tu es la seule et unique. Et la preuve que cette expérience est un succès. Qu’elle fonctionne. Que les déficients peuvent guérir.
– Juste comme ça : si vous vouliez les guérir, les organiser en castes les encourageant à ne travailler qu’un seul trait de leur personnalité, ce n’était pas complètement contre-productif ? »

Broumbroumbroum, hem hem hem, David se met à toussoter très fort. Mais poursuit tout de même.

« Ta mère… ta mère soutenait cette expérience. Elle y a consacré sa vie.
– Ma mère ? s’étonne Tris. Mais ma mère était de Chicago !
– Non. Ta mère était de ce que nous appelons les marges, les terres toxiques où certains humains survivent avec difficulté. Nous l’avons sauvée. Élevée. Et elle a choisi de son plein gré de rejoindre Chicago. Tu ne me crois pas ? Tiens, prends ses implants mémoriels et regarde par toi-même. »

Et David de lui tendre un petit boîtier contenant deux petits patchs à se coller sur les tempes. Et sitôt enfilés, Tris se retrouve à revivre des instants de la vie de sa mère avant son départ pour Chicago : son enfance dans les marges, pauvre et triste, les soldats du Bureau venus un jour la sauver (dont un soldat qui apparaît dans le film ; le mec n’a pas pris une ride en 30 ans, c’est beau), son arrivée au QG du Bureau, sa volonté de participer à l’expérience… Tris en est toute retournée. David lui dit donc que voilà : elle peut avoir confiance en lui. Comme ce fut le cas de sa mère.

361446.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx

« Tris, avez-vous déjà entendu parler des taux d’intérêts indexés sur les cours de la bourse ? »

« Alors oui mais attends, demande Tris.
– Oui ?
– Tu veux dire qu’en fait, ma mère n’était pas de Chicago et savait tout de vous ici.
– Oui.
– Tu veux donc dire qu’au moment de mourir, plutôt que de me dire « Au fait ma fille, l’humanité attend de l’autre côté de la clôture, je le sais, j’en viens », elle m’a baratiné comme quoi elle était née chez les Audacieux, ne m’a filé aucun indice utile et m’a laissée me démerder en espérant que par hasard, j’ouvrirais un jour une boîte magique des fondateurs me disant la vérité ?
– Heu… oui, je reconnais que c’est…
– Tu veux aussi dire que ta super expérience, mec, c’est d’enfermer 200 ans des types génétiquement déficients au même endroit en attendant de voir si en s’emboîtant, ils finiront par pondre quelqu’un de normal ? Je ne sais pas, moi, va voir en Haute-Marne, tu les auras les résultats de ton expérience !
– Non mais attends, en plus, ça a marché…
– Oui, c’est vrai. Tous les 200 ans, ils te pondent UNE personne correcte. V’là le rendement !
– Non mais attends, c’est juste la preuve que ça marche, maintenant, on doit pouvoir dupliquer le…
– Sauf que non. Puisque gros débile, vous venez d’ajouter sans aucune raison dans l’histoire que ma mère n’était pas originaire de Chicago. Donc en fait, je suis issue… d’un élément extérieur à l’expérience ! Donc nawak + gros nawak + aléatoire + fuck l’expérience = science. Je note, je note. »

Mais non. En fait, Tris se contente de hocher la tête façon chien en plastique sur la plage arrière d’une R12, parce que tout cela est tellement cohérent ! Je ne sais pas vous, mais moi, depuis le début du film, je suis encore en train de chercher quoi que ce soit ayant le moindre sens. M’est avis que je vais chercher encore un moment. En tout cas, Tris désormais devra laisser David l’étudier plusieurs fois par jour, pour qu’il comprenne le miracle génétique d’une enfant de déficients redevenue « pure » comme ils disent, et puisse trouver des applications rigolotes pour faire quelque chose d’utile des déficients. Inutile de t’embêter mon bon David : largue une caméra au milieu de déficients et ils te réinventeront Youtube.

Quatre, de son côté, est tout grognon, parce que vas-y, bâtard, c’est ma meuf, arrête de la squatter. Mais le bougre est vite occupé par autre chose, à savoir que personne ne doit glander sur la base. Il est par conséquent entraîné à devenir un soldat pour le Bureau, et à lui aussi, avoir des drones personnels qui font office de bouclier, de système de reconnaissance, de filet de capture portatif… bref. À noter que son instructrice lui précise bien « Les drones se contrôlent de la main gauche« . Un dialogue fort utile, puisque ça ne rate pas : on croise bien évidemment Christina, qui a suivi le même entraînement, qui les contrôle de la main droite durant toute une scène. On applaudit bien fort le sens du détail dans le ratage (un « Les drones se contrôlent à la main » suffisait, merci).

Peter et Caleb, eux, sont envoyés à un autre secteur : la surveillance de Chicago. Ils sont installés chacun dans une espèce de fauteuil entouré d’hologrammes qui leur permet de voir Chicago comme s’ils y étaient. Ils découvrent donc rapidement que là-bas, la situation empire. Les anciens Fraternels ont décidé de former une nouvelle faction, les Loyalistes, et ils s’opposent à Evelyne, qu’ils considèrent comme un dictateur. Ce qu’elle est, mais visiblement, une bonne partie de la population n’a rien remarqué. Ce qui est pratique pour l’intrigue. À noter, cependant, que chacun des camps a son point de vue : Evelyne veut juste contrôler la ville-hahaha-hohoho-j’aime-le-pouvoir, quant aux Loyalistes eux veulent… remonter le système des factions, parce que c’était stable.

Et sinon ? Juste ouvrir les portes et aller redécouvrir le monde extérieur ? Reprendre contact avec l’humanité, tout ça ? Vous savez, tout ce qui tourne autour du message qui était au coeur du second film ? Non, tout le monde s’en fout. Mieux encore : tout le monde s’en frictionne les roudoudous alors que Jean-Jacques le vilain a survécu à ses tonneaux après s’être fait tirer dessus par le Bureau, a regagné Chicago, et confirmé que oui, il y avait bien des humains super avancés technologiquement dans la dévastation.

Mais j’insiste : même avec ça, tout le monde préfère faire du rien. Un peu comme si on nous annonçait que les extra-terrestres viennent de prendre contact avec nous et nous attendent, mais bon, là, on une manif à préparer, alors désolé les mecs, repassez un dimanche.

C’est absolument génial. Ou consternant. Je ne suis plus trop sûr, je pleurais beaucoup trop à ce stade.

Au passage, vous voulez encore pluuuus d’incohérences ? Aucun problème, c’est la tournée du patron. Vous vous souvenez quand nos héros sont arrivés au QG du Bureau ? Tout le monde qui les connaissait ? Et donc, qu’on apprenait que tout le monde pouvait les suivre depuis des années ? Bien. Sachant que surveiller Chicago est une fonction au sein de la base, réservée à de grandes personnes, avec un nombre de postes de surveillance limités, ils suivaient comment ? Il y avait une émission quotidienne « Un, Dos, Tris & Quatre » animée par Monica Cruz ? Non parce qu’il n’y a pas un seul écran qui diffuse Chicago ailleurs dans la base. C’est même pour ça que Tris et Quatre doivent demander à Caleb et Peter pour avoir des nouvelles de la maison.

Rien ne nous sera épargné. Rien.

 En tout cas, justement, la situation empirant encore et encore à Chicago, on en arrive à des scènes dignes d’un épisode des Power Rangers. Par exemple, lorsqu’Evelyne et la chef des Loyalistes se donnent un rendez-vous « seul à seul ». Qu’Evelyne arrive avec Jean-Jacques, qui a son gros fusil à la main, mais que personne ne dit rien. Et qu’au bout de deux minutes de dialogues, Evelyne lance « Tu croyais que j’étais venue seule ? J’ai menti. » Non mais, Madame, il y a un type avec un fusil d’assaut à côté de vous depuis 10 minutes, vous pensez qu’on l’avait confondu avec une fougère ? Enfin, du coup 60 gus de plus sortent des fourrés de manière ridicule. La chef des Loyalistes répond « Ah ouais ? Ben moi aussi j’ai menti ! » et pouf, 60 types qui sortent aussi de sous les cailloux de manière parfaitement crédible. Tout se finit quand Jean-Jacques tire, et que les deux camps, effrayés comme des corbeaux victimes d’un lancer de Bison 4, se dispersent dans tous les sens les bras en l’air parce que « Haaan naaan, un coup de feu, on était venus avec des fusils mais on n’avait pas prévu ça, oh bah zou alors !« 

Bref. Tris, apprenant que c’est donc un peu pourri à Chicago, demande à David s’il ne pourrait pas intervenir, faire quelque chose, je ne sais pas, moi, calmer le jeu avant que ça ne tourne en guerre civile pour la troisième fois ?

« Ah non, je ne peux pas… mais le Conseil, qui vit à Providence, la plus grande cité humaine existant encore, doit pouvoir. Il suffit que tu m’aides, Tris. Que tu viennes avec moi là-bas, et que tu leur montres que l’expérience est un succès, que tu es un succès, pour que le Conseil comprenne enfin qu’il y a une solution au problème des déficients.
– Bon, ben d’accord alors. »

Pendant qu’ils discutent, Quatre, qui se sent bien seul, aimerait bien se rendre utile. Et essayer de mieux comprendre ce qu’il se passe par ici, puisqu’à part ce qu’on leur raconte, ils ne savent rien. Notez que ce n’est pas complètement idiot, ce qui dans ce film, est une chose rare. Mais alors, que faire ? Quatre, puisqu’on l’entraîne à devenir soldat du Bureau, demande à partir en expédition avec les autres pour aller sauver des enfants dans les marges. Hop hop hop, on prend son bel uniforme (sans casque, parce que le monde est toxique et radioactif, mais bah, une douche à la maison suffira), son gros fusil, ses drones, et en avant, tous aux vaisseaux volants ! Quatre et un escadron partent donc droit vers un campement de déficients dans les marges, et passent à l’attaque. Sauf que rapidement, Quatre comprend un truc : c’est qu’ils ne sont pas ici pour sauver des enfants. Ils sont ici… pour les enlever ! Et ceux sur qui on tire, ce sont les parents qui essaient de se défendre !

« Ça alors, le Bureau ne serait pas gentil ? Comme dans tous les films post-apocalyptiques pour « jeunes adultes » du moment ? ÇA ALORS ! » s’exclame Quatre aidé de son jeu d’acteur alternant entre le regard mystérieux et celui du type qui vient de prendre le café de trop et se demande intérieurement où sont les toilettes (c’est son regard « perplexe« ).

360715.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx

Une journée ordinaire dans une école primaire de Seine Saint Denis.

Certes, il aurait bien envie de sulfater tout le monde, là, tout de suite, mais ce serait moyennement facile. Aussi, Quatre se fait discret, jette des regards grognons au vilain chef de l’escadron du Bureau, et découvre le destin cruel des enfants kidnappés : on leur fait croire qu’on va les vacciner en leur faisant respirer du gaz… mais en réalité, on leur efface la mémoire ! Les rabouins !

Ce qui du coup, pose une question toute simple : si on efface la mémoire aux enfants, comment est-ce que la mère de Tris pouvait avoir enregistré ses souvenirs de la vie dans la marge ? Voiiilà. Je vous le dis, ils prennent grand soin de se casser la gueule sur chaque marche de l’escalier de leur médiocrité. C’est bluffant.

De retour à la base, Quatre est très mécontent, voire limite bougon. Il fait du coup un scandale, parvient à rentrer dans l’ascenseur menant au haut de la tour du QG du Bureau, et y retrouve Tris et David, sur le point de partir pour Providence, où ils doivent convaincre le Conseil qu’il faut aider Chicago. Quatre fait donc son gros caprice.

« Tris ! N’écoute pas ce gourgandin !
– Tu voudrais que je tourne le dos à David ? Mais Quatre, enfin ! Grâce à lui, je vais aller au Conseil, à Providence, aider Chicago, nos familles, nos foyers !
– Raaah, bordel de pipe, il kidnappe des enfants dans les marges ! Au motif que ouiiii c’est ça ou les laisser mourir… mais il leur efface la mémoire ! C’est un monstre !
– David ? Ce qu’il dit est vrai ?
– Allons à Providence, Tris, dit David. Allons aider Chicago à notre manière. Aide-moi à sauver les tiens.
– Maaaaais flûteuuuh ! râle Quatre. On doit retourner à Chicago aider les autres dès maintenant ! Tu vois bien que ce type a une tête à te proposer une carte avec paiement à crédit !
– Ne l’écoute pas, Tris. Partons. Cela dit, tu sais, il y a plein d’avantages à avoir une carte de ce genre… connais-tu Facelia ?« 

Et Tris de suivre David pour monter dans sa navette personnelle, avec autopilote direction Providence. Il n’y a que deux places, David a donc tout à fait le temps d’expliquer tous les intérêts de prendre à crédit à Tris, qui bave en louchant devant tant d’explications intéressantes, le temps que le voyage se passe.

De son côté, Quatre est rejoint par son chef d’escadron, qui lui dit « Bon, écoute gros naze, tu veux retourner à Chicago aider tes amis ? Aucun souci, on t’y ramène. ». Tous grimpent dans un vaisseau militaire, auquel se joint Jean-Michel l’estafette. Mais alors qu’ils font route vers Chicago, Jean-Michel se penche vers Quatre et commence à lui causer, pas même à voix basse :

« Au fait, Quatre… on ne va pas vraiment à Chicago. 
– Ah bon ?
– Non. Ils veulent te tuer, Quatre. Je suis venu te prévenir. Parce qu’en fait, je… heu… bah je suis comme ça.
– Bien. Mais sinon, pourquoi tu ne me parles pas un ton plus bas sachant qu’on est entourés de méchants et que le vilain chef d’escadron est assis juste à côté de nous ? »

Tous deux regardent le chef d’escadron, qui sourit bêtement.

« Le film est nul, Quatre. N’oublie pas.
– Parfait. Dans ce cas, je vais profiter de l’effet de surprise pour tabasser tout le monde.« 

Quatre se lève brusquement, commence à distribuer des coups de pied à tout membre de la navette dont la margoulette ne lui revient pas, s’empare d’une arme et… heu… tue les pilotes. Je ne sais pas vous, mais dans un appareil volant, aux prises avec des méchants, quitte à avoir une arme, je tire sur les méchants. Moins sur les pilotes qui n’avaient rien demandé. Mais Quatre ayant reçu son nom à la suite des résultats à son premier test de Q.I, il est comme ça, il est joueur. Il tue finalement tout le monde, sauf Jean-Michel, mais sans pilote, oups, la navette se crashe. Heureusement, c’est un de ces crashs de mauvais films, où seuls les gentils s’en tirent, avec deux ou trois coupures et en haletant alors qu’ils n’ont rien. Ah, si, apparemment, malgré l’impact à 250 kilomètres heures avec le sol, Quatre s’est foulé un orteil. Dur. Il décide donc de continuer à pied, seul, jusqu’à Chicago. Quant à Jean-Michel, il n’a qu’à retourner au QG du Bureau, où il pourra prévenir Tris que Quatre a survécu. Allez hop, c’est décidé, salut, je vais traverser toute la zone toxique en t-shirt, sans eau et en boitant, hop.

Tris, elle, arrive avec David à Providence, riche enclave au milieu de la désolation qu’est devenue la Terre, et où ils sont reçus dans un superbe bureau par tout un petit Comité qui écoute attentivement David leur expliquer comment l’expérience de Chicago est un succès. Le comité l’écoute tranquillement expliquer que voilà Comité, tu vois, si on enferme plein de déficients durant 200 ans, et ben des fois, pouf, ils fabriquent un être génétique pur, comme Tris. Le Comité, après lui avoir lapidé la gueule à coups de stylos en lui expliquant qu’enfermer 200 ans des gens pour obtenir par hasard un bon résultat, c’était moyennement un succès, demande à parler à Tris. Et cette dernière de s’insurger.

« De toute façon, vous êtes méchants, le Comité.
– Ah oui ? Et pourquoi donc ?
– Parce que vous laissez Chicago sombrer dans la guerre civile.
– Pardon ? Mais nous on n’y peut rien. Nous on est juste le comité budgétaire qui finance cette expérience. Celui qui décide de ce qu’il se passe à Chicago, c’est David. Il n’est ici que pour demander une augmentation. »

Révélation : David a menti.

Révélation bis : David est un gros traître.

Ceux qui ne l’avaient pas vu venir, levez la main ? Bravo, je fais les papiers pour vous retirer officiellement votre droit de vote.

Le chemin du retour jusqu’au QG du Bureau est donc un peu moins festif, malgré David qui écoute les Grosses Têtes sur le vaisseau-radio. Car Tris fait du boudin, et David lui explique que bon, écoute hein, t’es gentille, mais je m’en fous, je vais remettre les factions à Chicago et tout rentrera dans l’ordre, hop. Non mais. Arrête de bouder, reprends du dessert, va faire tes devoirs et prends donc mon pied au cul pour faire bonne mesure.

Tris, qui n’est pas d’accord du tout (surtout pour cette histoire de pied au cul), apprend dès son retour dans les locaux du Bureau par Jean-Michel que Quatre s’est enfui mais est vivant et tente de regagner Chicago. Elle court donc retrouver son frère Caleb, et lui demande d’utiliser son système d’espionnage de Chicago pour localiser Quatre au lieu de s’en servir pour regarder ses anciennes voisines prendre leur douche. Et découvre que si Quatre a réussi à atteindre Chicago, il s’est tout de même fait capturer par les hommes d’Evelyne. Et croupit dans une geôle, pendant que dehors, les Loyalistes décident de lancer une offensive à grande échelle contre la dictature d’Evelyne. Pire encore… dès son retour, David n’a pas perdu de temps. Il a recruté ce gros traître de Peter, comme ça, les deux font la paire, et l’a envoyé à Chicago aider… Evelyne ? Tris ne comprend plus rien. Pourquoi David, qui veut rétablir les factions, ne soutient pas plutôt les Loyalistes, qui sont pour le système desdites factions ?

Parce que son plan est encore plus con, ma bonne dame.

En effet, Peter va trouver Evelyne qui occupe désormais l’ancienne tour bourrée de haute technologie des érudits, et l’emmène dans un laboratoire au beau milieu de la tour, qu’Evelyne découvre. Parce que… roulement de tambours… personne n’était jamais entré dans ce laboratoire ! Ni Evelyne, ni les Érudits ! Durant 200 ans, tout le monde est passé en sifflotant devant l’énorme porte vitrée du bidule sans se demander ce que c’était du genre « C’est marrant, cette grosse porte vitrée avec plein de technologies inconnues derrière, là ! Bon, il reste du café ?« 

Bouhouhou… houhou… je… Diego, passe moi directement la serpillière que je pleure dedans, mes mouchoirs ne suffisent plus. Et puis ils sont tout imbibés de sang, tiens.

« Oui, Evelyne, explique Peter. Je suis venu t’aider au nom d’un ami à l’extérieur de la clôture… un ami nommé David. Il veut que je te montre ceci, ce pourquoi il m’a donné accès à ce laboratoire.
– Mais qu’est-ce que c’est ? 
– C’est un gaz qui fait tout oublier. On peut s’en servir quand on a une chanson de Tryo dans la tête, par exemple. Ou plus simplement, pour transformer en neuneu n’importe qui.
– Ho mon dieu, mais c’est horrible ! Combien de fois avons-nous déjà tous été exposés au gaz ?
– Heu… jamais je crois.
– C’est fou, on ne dirait pas. »

En tout cas, Evelyne teste le gaz sur son ex-mari, et hop ! Aussitôt, il ne réclame plus de pension. Pratique !

« Evelyne, voilà ce qu’il va se passer. Si tes troupes n’ont pas le dessus sur les Loyalistes, on appuie sur ce bouton dans le laboratoire et pif-pouf, ça gaze tout Chicago. Plus personne ne se souviendra de rien… et pensera que tu as toujours été la chef ! »

Quel plan fabuleux. En plus, je suis sûr que quelques milliers de personnes soudainement amnésiques ne trouveront rien de suspect à cette situation.

Tris, voyant cela depuis le poste de Caleb au Bureau, décide qu’il faut agir. Elle récupère son amie Christina, Caleb, file avec eux jusqu’au vaisseau personnel de David, et le vole avant de s’enfuir (le tout en emportant des armes données par des membres du Bureau… qui haïssent David. Heu, d’accord ?) en pilotant d’abord maladroitement, puis d’une scène à l’autre, avec tant de brio qu’elle parvient à esquiver les missiles que David lui envoie aux fesses. C’est tout de même bien fait. Et complètement cohérent. Il n’y a donc plus pour Tris qu’à poser son vaisseau sur Chicago, à lancer l’assaut sur la tour d’Evelyne accompagnée de Christina et de l’armement supérieur du Bureau pour rapidement défoncer du margoulin, et enfin, de libérer Quatre. Une fois tous réunis, Evelyne de son côté commence à suer très fort. Tous ses ennemis fondent sur elle, ses troupes sont en déroute…

Elle décide du coup de s’enfermer avec Peter dans le laboratoire magique de sa tour et d’envoyer le gaz qui rend neuneu, que nous appellerons donc le gaz neuneurotoxique.

361653.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx

Neuneus toujours, cette image du début du film : le monde est apocalyptique, un coup d’état brutal a eu lieu, on exécute les gens dans des caves… mais on peint les barreaux de la prison de fortune de jolies couleurs, parce qu’il y a des priorités, quand même.

Aussitôt, Quatre et ses joyeux compagnons arrivent à la porte verrouillée, qui heureusement, bien que supposée être étanche, blindée et tout ce que vous voulez, permet d’entendre clairement, et sans micro, la voix des gens à l’extérieur. Faudra revoir l’isolation les enfants, sinon ça va coûter cher en chauffage cette affaire. En tout cas, c’est donc parti pour la séquence diplomatique entre Quatre et sa mère.

« Môman ! Déconne pas môman, arrête l’envoi du gaz !
– Désolé fiston, mais c’est pour le bien de Chicago… pour ton bien ! 
– Sauf que tout le monde va être gazé, môman. À part toi et Peter qui êtes à l’abri ! Alors moi aussi… et je ne saurai plus que tu es ma môman ! »

Cet argument est trop dur à entendre pour Evelyne. Gazer toute une ville, d’accord, mais se faire oublier de son fils qui la déteste et qui pourrait lui permettre de repartir sur de bonnes bases, non. Elle veut appuyer sur le gros bouton stop, mais soudain, Peter sort une arme et lui plombe les rotules !

« Hé oui les amis. Je suis un gros traître. 
– Comme dans tous les autres films ?
– Heu… oui. 
– Rah, on n’aurait jamais dû te faire confiance alors !
– Effectivement, moi-même, j’ai été un peu surpris, mais bon, hein, c’est au niveau du reste. »

Le gaz se répand donc tranquillement en ville, en suivant des principes mystérieux : quand ça arrange la réalisation, le gaz envahit tout, avance comme une gigantesque muraille orange qui engloutit les gens les uns après les autres… par contre, dès qu’il y a un héros dans le coin, le gaz n’est plus qu’une espèce de brume qui colle au sol façon concert de Mylène Farmer. Tout le monde peut du coup s’y balader en n’ayant que ses chaussures et éventuellement son hamster qui perdent la mémoire. C’est beau.

Beau, jusqu’à ce que Peter réalise que contrairement à ce qu’on lui avait dit, lui aussi va être gazé ! Il y a du gaz neuneurotoxique qui rentre dans le laboratoire ! David lui a menti ! Son véritable plan est de redémarrer toute l’expérience en effaçant toutes les mémoires, sans exceptions, pour remettre tout le système en place sans contestation !

« Si c’est ça, hé ben j’me casse ! » hurle Peter qui n’arrive plus à arrêter la machine. Il ouvre donc la porte du laboratoire et s’enfuit en pataugeant dans le gaz qui comme expliqué, reste au niveau du carrelage pour lui, et laisse la voie libre à nos vrais héros pour entrer dans le laboratoire et tenter de couper la machine. Ah, crotte de bique, comment faire, vas-y, c’est chaud, je sais pas… et finalement, après avoir rampé dans deux-trois conduits d’aération, et malgré David qui ferme des accès à distance, Tris atteint l’endroit central où une machine redistribue le gaz dans toutes les aérations de la ville, et la mitraille, arrêtant net le processus.

Autre option, tu mitraillais juste le point de départ du gaz dans le laboratoire où tu étais, ça marchait tout aussi bien et tu n’avais même pas à bouger. Mais bon, c’était moins spectaculaire, je comprends.

La progression du gaz s’arrête donc net. Et nos héros peuvent festoyer, car la victoire est leur !

Tris, Quatre, Christina et Caleb montent sur le toit de la tour, et diffusent un message à toute la ville via les écrans qui s’y trouvent.

« Bonjour, je suis Tris Prior, et je suis la Divergente qui vous sauve le cucu depuis trois films, bande de petits ingrats. Je tenais à vous dire que oui, il y a bien des humains dehors, ce que vous saviez déjà mais dont vous n’aviez visiblement rien à foutre. Pour eux, Chicago est une expérience, rien de plus. Pour nous, c’est notre ville, noter foyer. Et on va le défendre ! Pour commencer, on va faire sauter la barrière de camouflage qui nous dissimule le QG du Bureau de l’horizon.« 

Et en effet, à l’aide du vaisseau volé à David, en mode autopilote et bourré d’explosifs, ils font sauter la barrière de camouflage, révélant à la vue de tous la lointaine tour du Bureau. On aperçoit aussi Peter, qui a fui dans la zone désertique, et qui attendait en vain que David envoie une équipe l’extraire de tout ce bordel, mais qui est seul et puni, parce qu’il a été méchant.

« Voilà les amis. Maintenant, il y a plein de trucs à régler, comme la question des castes puisqu’on avait quand même une guerre civile sur les bras jusqu’à il y a encore deux minutes, des amnésiques qui ont sniffé le gaz quand même, de comment résister à une armée technologiquement ultra-avancée… mais à présent, vous connaissez le principe : la fin du film, tout le monde s’en fout vu qu’au début du suivant on partira en sens inverse ! Est-ce que quelqu’un aurait du chili et un teckel ?« 

Les spectateurs réalisent donc avec effroi qu’il y aura un quatrième volet et…

… FIN !

__________________________________

Laissez-moi pour conclure vous citer un grand magazine :

« Un 3ème opus à la hauteur du reste de la saga. » – Closer

Il n’y aurait pas écrit « 4/5 » à côté, pour la première fois, j’aurais été d’accord avec eux.

Bon, sinon, où est-ce que l’on peut se procurer ce gaz qui fait tout oublier ? Ce n’est pas pour mes conquêtes d’un soir : j’ai juste envie d’en prendre une grosse dose, là, tout de suite.


Batman WTF Superman

$
0
0

« Bien, je vois que nous sommes tous là.« 

La voix rocailleuse de Batman résonna dans la salle, et fit frissonner les rares nouveaux qui n’avaient jamais rencontré en personne l’homme-chauve souris. Autour de la table ronde installée devant une immense baie vitrée derrière laquelle la Terre tournoyait au beau milieu de l’espace, les autres super-héros l’écoutaient attentivement, tout en vérifiant que chaque élément de leurs costumes était soigneusement ajusté. Ce n’était pas tous les jours que l’on se retrouvait assis parmi les légendes de ce monde.

« Je suis fier d’ouvrir notre assemblée générale annuelle des super héros, poursuivit Batman. Vous avez dû recevoir l’ordre du jour par courrier, je vous propose donc de le suivre et de garder d’éventuels sujets annexes pour les questions diverses. Premier point à l’ordre du jour : les présentations. Il y a des nouveaux parmi nous, alors je vais commencer rapidement, puis ce sera à la personne à ma droite. Alors, je me lance… quand j’étais petit, je suis tombé dans un nid de chauve-souris, depuis je suis l’homme chauve-souris, Batman, et voici mon fidèle Robin. Voilà ! Suivant ?
– Bonjour,
sourit l’homme en cape rouge à la droite de Batman, quand j’étais petit, je suis tombé sur Terre, la planète des hommes. Depuis, je suis le super homme, Superman. Et voici mon fidèle Superboy ! Suivant ?
– Bonjour,
souffla dans un nuage de fumée de cigare le héros suivant, un doigt sur le nœud de sa cravate rouge. Quand j’étais petit, je suis tombé sur TF1. Depuis, je suis l’homme des bouses scénaristiques, je suis Super Spoiler.
– Que…
s’étonna Batman. Pardon ?
– Ah, c’est parce que j’ai oublié de présenter mon fidèle serviteur ? Voilà, il est là-bas, et il s’appelle Diego Mystère.
– Patron, à ce sujet, si on pouvait revoir mon pseudonyme parce que…
bafouilla le jeune homme avec une monstrueuse fausse moustache.
– Chut, Diego Mystère. Comme ton nom l’indique, préserve le mystère. »

Batman et Superman échangèrent des regards consternés, avant de se tourner vers le nouveau héros autour de la table.

« Non mais sérieusement, vous êtes un super héros ? demanda Batman.
– Oui. Mon super pouvoir, c’est de tout voir venir.
– Par exemple ?
– Ben par exemple vous êtes Bruce Wayne, et puis l’autre à côté, c’est Clark Kent, c’est gros comme une maison. »

Les deux super-héros ouvrirent grand la bouche, avant que Batman ne donne un grand coup de poing sur la table.

« Non mais ça ne se fait pas ! C’est quoi votre souci avec les identités secrètes ? Déjà que votre Diego Mystère, là, tout le monde sait que du coup, il doit s’appeler…
– TATATA ! Hé, ho, révéler les trucs, c’est MON boulot, alors vous arrêtez tout de suite, Monsieur Batman ! Est-ce que moi je me déguise en chauve-souris ?
– Heu… non…
– Et vous Monsieur Superman, est-ce que vous voyez un slip sur mon pantalon ? Alors ! Chacun chez soi et les collants seront bien gardés ! »

Batman toussota poliment le temps de reprendre son calme, inspecta nerveusement son ordre du jour, et reprit.

« Bien… je propose que l’on arrête ici cette discussion, nous poursuivrons les présentations plus tard. Point numéro deux à l’ordre du jour : si je devais me foutre sur le nez avec Superman, qui gagnerait ?
– En tout cas, pas le public.
– Super Spoiler, silence… grogna Batman.
– Non mais c’est vrai. Supposons un film « Mike Tyson contre Youki le Yorkshire« . Vous imaginez une affiche pareil ? 
– P’têt que le Yorkshire a de la krypto… hem, tysonite, Batman bafouilla sous le regard inquisiteur de Superman.
– Non mais ce sera nul. Je vous le dis. Et puis, pas qu’un peu. Vous en voulez la preuve ?« 

D’un claquement de doigt, Super Spoiler ordonna à Diego Mystère de lancer le vidéoprojecteur, qui afficha, non pas un powerpoint, au soulagement général, mais bien un film :

Batman V Superman

Super Spoiler fixa intensément l’écran, et tirant sur son cigare, lança :

« Spoilons, mes bons !« 

__________________________

583914.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx

L’affiche : rien que l’idée de Batman décidant de gagner aux poings contre Superman, ça paraît complètement con. Spoiler alert : ça l’est.

Notre film démarre bien des années avant les événements qui nous intéressent. En effet, nous y retrouvons le petit Bruce Wayne et ses multimilliardaires de parents alors qu’ils rentrent tranquillement du One Man Show de Norman en remontant les splendides boulevards de Gotham City, le Levallois-Perret de cet univers. Sauf que voilà : un gourgandin jaillit de nulle part et brandit sous leur margoulette le canon de son pistolet, arguant qu’ils seraient bien urbains de lui donner tout le pognon qu’ils transportent. Papa Wayne, un peu bougon, tente de faire une prise de ninja au malandrin pour lui apprendre les bonnes manières, mais échoue lamentablement, recevant un pruneau dans la bagarre. Puis, c’est maman Wayne qui subit une trépanation éclair au calibre 45, avant de tomber au sol sous les yeux du petit Bruce. L’enfant est un peu traumatisé, et accessoirement, un peu orphelin.

Le jour des funérailles de Papa & Maman Wayne, nous retrouvons Bruce qui décide que nique le cortège funéraire, lui, il a plutôt envie de courir dans les bois. Oui, Bruce se barre de l’enterrement de ses propres parents, il est comme ça, c’est un chien fou. Alfred, derrière lui, tente bien de le retenir de quelques « Revenez Maître Bruce ! » « Maître Bruce, allons ! » et autres « Non mais quel trouduc !’« , mais c’est sans effet. Bruce court les bois, finit par tomber par accident dans un vieux souterrain, et là, se retrouve au beau milieu de milliers de chauve-souris qui… heu… forment un tourbillon magique pour l’aider à remonter ? Mais ? Qu’est-ce que ce truc ? La voix off de Bruce adulte nous dit que c’est un rêve qu’il fait encore et encore. Nous voilà donc rassuré : dans la véritable version, les chauve-souris se sont probablement contentées de lui chier dessus.

Bondissons dans le temps et retrouvons Bruce Wayne, adulte, lors des événements qui achevaient Man of Steel (souvenez-vous), à savoir lorsque Superman et son terrible ennemi au nom monosyllabique, le général Zod, se distribuaient des taloches au beau milieu de Métropolis pendant qu’un des vaisseaux de Zod détruisait un peu tout. Car au beau milieu de cette apocalypse Bruce Wayne débarque de son hélicoptère et bondit dans une voiture pour foncer entre les immeubles qui s’effondrent et des gens qui fuient en hurlant, heureusement sur des avenues où toutes les voitures pouvant gêner sa route ont eu le bon goût de disparaître. Bruce sort son téléphone de sa poche, et appelle son vieil ami Jean-Jacques, directeur de l’antenne locale de Wayne SARL.

« Wayne SARL, direction j’écoute ?
– Jean-Jacques ! Bon dieu Jean-Jacques, est-ce que tout va bien ?
– Oh, oui ma foi, on a juste un vaisseau géant alien en face des fenêtres qui détruit la ville. Et vous, ça va patron ?
– Oui ! Je suis venu en ville pour vous ordonner d’évacuer !
– Ah. Mais vous saviez que comme vous êtes en train de me téléphoner, vous n’aviez pas besoin de vous déplacer, du coup ?
– … oh.
– Hé oui.
– Mais ça fait plus dramatique que je sois là, non ?
– Allez, si ça peut vous faire plaisir, patron. Sur ce, j’ordonne l’évacuation.« 

Et Jean-Jacques de se tourner vers ses employés, qui étaient encore tous à leur bureau, pour leur dire « Allez, on évacue, le patron vient de donner l’ordre.« 

D’accord, et si le patron n’avait pas donné l’ordre ? Vous restiez tous à votre poste à terminer les graphiques pour la réunion marketing de demain parce que, hein, il n’était pas encore 17 heures ? Oui, chez Wayne SARL, on est comme ça : même en cas de ville en cours de destruction, on termine ses bilans comptables en sifflotant au lieu de fuir en hurlant. Les membres du Medef dans la salle ont probablement connu eux aussi une sorte d’apocalypse à cet instant précis, mais dans leur slip.

Securité

J’ai obtenu la copie des consignes de sécurité de Wayne SARL. Tout s’explique.

Bruce en tout cas continue de foncer pied au plancher au travers de Métropolis, mais n’arrive pas à temps : l’immeuble de sa société vient de se faire couper en deux par les superhumains en train de s’affronter, ce qui, ça alors, a tué une bonne partie du personnel. Tout au mieux, Bruce parvient à aider un de ses petits gars, coincé sous les décombres, qui a été gravement blessé aux jambes, puis à prendre dans ses bras une petite fille qui a perdu sa maman dans le drame, sans que l’on comprenne vraiment ce que ladite petite fille faisait là au lieu d’être à l’école, nom d’une pipe, encore de la graine de délinquant, j’te foutrais ça à Cayenne, moi, ah mais oh.

Bondissons deux ans plus tard et cette fois-ci, retrouvons Loïs Lane, la fameuse journaliste de BFM TV – Metropolis, alors qu’elle est au fin fond du désert africain, à interviewer un chef de guerre local entouré de ses miliciens et mercenaires. Lois Lane, en bonne journaliste, pose donc sa première question :

« Bonjour, êtes-vous un terroriste ?« 

Non, je ne blague pas. C’est bien sa question. Ah non mais elle n’est pas à BFM TV pour rien, hein. Cependant, pendant qu’elle poursuit son interview fabuleuse avec des trucs comme « Quelle est votre marque de chaussures préférée ? » ou « Si je faisais un film Hippopotame V Éléphant, vous iriez le voir ?« , les mercenaires occidentaux qui entourent le chef de guerre tournent autour du photographe qui accompagnent Loïs. Et finissent par, en fouillant ses affaires, trouver un mouchard électronique qui clignote sur lui (les mouchards clignotent toujours pour plus de discrétion). L’affaire tourne au vinaigre ! Le photographe a tôt fait d’expliquer que okay, on se calme, il est de la CIA, d’accord, mais Loïs Lane n’y est pour rien, elle ne servait que de couverture sans le savoir. Le photographe reçoit donc une balle dans la tête, pendant que Loïs Lane est emmenée dans une cave avec le chef de guerre, histoire de renverser le sens de l’interview et de pourquoi pas, accompagner chaque question d’une torgnole ou d’un coup de bottin.

Sauf que sitôt que Loïs et le méchant terroriste ont disparu dans leur cachette, on entend dans le ciel comme quelque chose qui passerait et repasserait le mur du son histoire de mettre l’ambiance. Le chef des terroristes, un certain Bogdan Drazic, fait un signe de tête mystérieux (tout le film, il lui suffit d’incliner la tête et ses hommes comprennent tout de suite qu’il veut dire des trucs du genre « Passe à gauche prend à droite, tire deux fois et fais un barrel roll » ; même Flipper à côté est plus clair dans ses explications). Ses hommes ayant compris son ordre silencieux, se mettent alors à mitrailler tous les miliciens qui les entourent avant de s’enfuir à moto ! Le terroriste dans sa cave avec Loïs Lane en lâche son bottin, attrape son pistolet et comprenant que quelque chose tourne mal, prend la belle en otage. Mal lui en prend car quelques secondes plus tard, quelque chose apparaît dans le ciel…

« Est-ce un drone ? »
– Est-ce une bombe ? »
– Non, c’est SupeBROUMBROULOUMBROULOUM »

Et la moitié de la maison de s’effondrer lorsque Superman tombe du ciel pour arriver dans la cave (pour l’amoureux des caves tranquilles que je suis, ça m’a fait mal au cœur). Le méchant a beau dire que hé, ho, attends deux minutes steup’, j’ai la fille en otage, Superman a tôt fait de lui casser la figure à grands coups de poings sur le museau. Loïs Lane est donc sauvée, les méchants vaincus, et non, Superman n’a pas remarqué les morts tout autour de la maison, ni en tombant du ciel, les motos avec des gens armés fuyant le village à vive allure après leur sombre forfait. Drazic et ses amis peuvent donc fuir en paix, protégés par le niveau général du scénario.

Quelques jours plus tard, aux Etats-Unis, une commission d’enquête du Sénat chargée du cas Superman depuis les événements de Métropolis écoute des témoins raconter les événements arrivés dans le village où le chef terroriste a pris sa claquounette.

« Alors oui, Superman est arrivé sauver cette journaliste, et là, pfou, les autorités n’ont pas aimé ça, elles sont venues rétablir l’ordre et ont massacré tout le monde, femmes et enfants.« 

La sénatrice Finch, qui dirige la commission écrase une larme et s’exclame :

« Halala, ce Superman paiera ! C’est honteux ! Il devra répondre de ses actes devant cette commission !« 

Hmmm. Alors attendez, je résume : les autorités d’un pays d’Afrique tirent sur des femmes et des enfants. Et votre conclusion est donc « Quel gros bâtard, ce Superman« . Sénatrice Finch, je pense que vous n’avez pas fini de nous surprendre. Et si vous pensiez tomber sur un début de réflexion sur « Faire la justice soi-même, est-ce irresponsable ?« , vous regardez le mauvais film. Bon, là on pourrait tout simplement dire « un mauvais film » tout court, mais comme pour tous les plaisirs malsains, n’allons pas trop vite en besogne.

En tout cas, chez Loïs Lane, cette commission d’enquête provoque bien des inquiétudes. Mais lorsque son Superman préféré rentre à la maison sous son subtil déguisement civil de Clark Kent, celui-ci n’en a que faire. Lui, son truc, c’est plutôt de faire des bisous à Loïs Lane, et de faire le sexe avec elle, mais prudemment, s’il ne veut pas tirer un laser, comme ça, par accident et disperser cerveau comme cervix dans toute la pièce. Loïs et Clark coulent donc des jours heureux malgré tout cela, sans compter qu’en plus, il y a un monument géant avec statue de Superman au beau milieu de Métropolis pour lui rendre hommage. Du coup, la commission d’enquête, on y croit moyennement.

Pendant ce temps, dans l’océan Indien, de mystérieux personnages envoient des enfants en slip de bain faire de la plongée. Leur but ? Remonter, depuis les restes de l’un des vaisseaux de Krypton écrasé là dans le film précédent, de cette splendide pierre verdâtre que l’on nomme kryptonite. Remontée à la surface, elle semble satisfaire ses mystérieux commanditaires, qui savent bien que tout cela a de la valeur. Par exemple, pour faire de ces splendides bijoux moches qui font les beaux jours de la Japan Expo.

Mais il y aurait d’autres utilités, figurez-vous.

Car à Métropolis (oui, ce film saute beaucoup d’un endroit à un autre), nous retrouvons des officiels du gouvernement, dont la sénatrice Finch, qui rendent visite à Lex Luthor, jeune entrepreneur à succès à la tête de LexCorp, une société qui… du… heu… bon, une société qui fait des trucs. En tout cas, si vous avez vu le film au cinéma, vous avez peut-être remarqué toutes ces mains tremblantes qui se levaient dans les fauteuils durant cette scène. Dont la vôtre. Quel était cet étrange phénomène ? Une résurgence du troisième reich ? Hélas Non, simplement le fait que Lex Luthor pourrait s’appeler Tétaklak, ce serait la même. Ce personnage est un appeau à gifles. Dans chaque plan où il apparaît. Si vous voulez regarder le film dans de bonnes conditions (enfin, je me comprends), menottez-vous. Personnellement, Diego devait me tenir pendant que Natacha (ma stagiaire russe en Erasmus) s’asseyait sur moi pour m’empêcher d’aller marteler l’écran en hurlant des jurons en araméen. Je fais souvent ça quand je suis grognon.

Batman V. Superman: Dawn Of Justice

« Salut, moi c’est Lex. Dans la vie, j’aime monologuer, faire des plans pourris et parler des heures des hommes et des dieux sans que ça n’ait le moindre sens. Ça te dirait de passer deux heures de film avec moi ? »

Mais je m’égare. Car Lex Luthor accueille ses invités, salut les kids, ça roule ? Venez, je vais vous montrer un truc, ça s’appelle la kryptonite, j’en ai qu’un petit bout, mais c’est déjà chouette. Puisqu’on a déjà eu une partie de la ville rasée par les extra-terrestres de Krypton, on pourrait s’en servir pour faire une super arme apte à les calmer s’ils venaient à recommencer. Tout le monde se dit qu’une arme de dissuasion, ce serait bien, sauf la sénatrice Finch, qui en a certes après Superman mais finalement, oui, non. Heu… d’accord ? Elle se rend même en personne chez Lex Luthor (qui passe son temps à faire des monologues écrits avec les pieds sur les dieux et les hommes) pour lui annoncer qu’elle bloquera toute tentative de sa part d’importer de la kryptonite depuis l’océan Indien où l’on en a découvert. Lex Luthor fait genre que hihihi, d’accord madame, mais bon, on comprend bien qu’il compte rabouiner sévère.

J’en profite pour couper court tout de suite à une autre intrigue fascinante : Loïs Lane enquête sur la fusillade qui a eu lieu dans le désert. En effet, elle a réussi à récupérer l’une des balles tirées par les méchants mercenaires, et celle-ci est composée d’un alliage inconnu. Ce qui laisse penser à la commission d’enquête contre Superman (qui n’est composée que de sénateurs américains, bien que semble-t-il, avec une autorité planétaire, c’est intéressant) que le Superhomme et sa technologie futuriste seraient impliqués.

Que… impliqués dans quoi, au juste ? Superman n’utilise pas d’armes. Mais, visiblement, ce détail n’intéresse pas du tout la commission d’enquête qui se contente de se dire que Superman a dû tirer des superballes sur la population. Sachant que même les témoins disent que ce sont « les autorités » qui ont tiré sur femmes et enfants après l’intervention de Superman, est-ce moi ou est-ce que cette intrigue n’a aucun sens ? Ho, est-ce que vous voulez que je vous parle du fait que Loïs Lane interviewe le Secrétaire d’état à la défense des Etats-Unis dans ses toilettes ? Ou comment il vient discretos à des rendez-vous avec elle habilement déguisé avec une casquette de base-ball, ou sous un vieux pont pourri, façon indicateur tout naze de mauvais film ? Vous savez quoi ? On va ranger cette intrigue fin nulle dans un tiroir et aller droit à la conclusion : le secrétaire d’état a réussi à déterminer que ces balles étaient bien terriennes, et provenaient d’armes expérimentales originaires de chez… LexCorp. Et que les mercenaires sur place étaient en fait des hommes de chez LexCorp ! Loïs Lane décide donc aussitôt de… heu…

De rien. Voilà. Même pas un petit article ? Hé bien, ça valait le coup d’enquêter, dites-donc. Merci pour ce moment, comme on dit chez les mauvais journalistes.

Continuons donc à sauter d’un endroit à un autre, le tout sans bailler s’il-vous-plaît même si ça donne quand même très envie, et allons du côté de Gotham City, où nous suivons brièvement Batman pour faire un point sur ses activités. Déjà, de tout le film, sachez que personne ne l’appellera jamais Batman, mais pour des raisons qui m’échappent, devient malgré l’affiche « Le bat de Gotham« . Soit ? Ensuite, même si on nous explique que depuis 20 ans, Batman a vaincu bien des vilains de Gotham, la police continue à lui tirer dessus à vue. Intéressant. Dernier point, et pas des moindres : Batman marque désormais ses victimes au fer rouge. Oui oui. Et comme le scénario aime bien aller jusqu’au bout du n’importe quoi, on nous explique que les victimes marquées par Batman, une fois en prison, sont battues à mort par les autres détenus, ce qui revient donc à les tuer. Passons sur l’éthique de Batman (je laisse les fans hurler de rage), et constatons au passage la logique : les prisonniers tabassent ceux qui se sont fait arrêter par Batman. Mais aux dernières nouvelles, la moitié des prisonniers de Gotham ne sont-ils pas là suite à Batman ? Accessoirement, sachant qu’il est connu pour courir le gros gibier, n’est-ce pas au contraire une marque de respect chez les vilains ? Est-ce complètement con ? Puis-je quitter la salle ? Qui a verrouillé les portes ? Où ai-je lancé Natacha en me levant brusquement ? Que de questions sans réponses.

Batman en tout cas enquête sur un gros dossier : celui du « Portugais blanc », un terrible méchant que personne n’a jamais vu qui malgré son nom d’apéritif, amènerait des armes à Gotham aidé d’un de ses agents, un certain Drazic, que nous avons croisé plus tôt dans le film. Batman, en enquêtant sur ce dernier, parvient à copier les données de son téléphone, et ce faisant, à découvrir que Drazic envoie régulièrement des SMS coquins à Lex Luthor. Et cela tombe bien, puisque Bruce Wayne a reçu une invitation pour un cocktail chez Lex Luthor…

Clark Kent, de son côté, suit lui avec attention les frasques du justicier de Gotham. Marquer les gens au fer rouge ? Il trouve ça un peu dangereux (moi j’aurais dit « con », mais bon), quand même. Tant et si bien qu’il en délaisse la rubrique des sports qu’il est supposé tenir pour se pencher sur le cas Batman. Et ça tombe bien pour lui, puisque sans aucune raison, le chargé des sports est envoyé couvrir… la soirée cocktail de Lex Luthor.

Mais ? Pourquoi insister sur le fait qu’il soit chargé du sport si c’est pour qu’il ne le fasse pas une seule fois du film ? J’aurai préféré qu’ils se croisent à un match de l’Estac vu le niveau, mais comme nous allons le voir, même cet espoir était trop haut pour le film.

Car si les deux larrons se retrouvent à la même soirée chez Lex Luthor, elle est en l’honneur « des amis de la bibliothèque municipale de Métropolis« . Oui, moi aussi, je trouve que Batman et Superman qui se rencontrent à la soirée des amis de la bibliothèque municipale, ça fait atmosphère sombre et sérieuse, comme voulue par le film. Ne manque qu’une lecture publique de Tchoupi et on était tout au bout du concept. Toujours est-il que pendant que l’autre tête à claques de Luthor se lance dans un long monologue sur – mais oui ! – les hommes et les dieux (ce qui est tout à fait cohérent), Bruce Wayne, qui est quand même là pour espionner un peu ce que Lex Luthor bricole avec son ami Drazic, a son serviteur Alfred qui lui cause dans l’oreillette.

« Suivez mes instructions, Monsieur. Les informations que vous recherchez doivent être dans la salle des serveurs.
– Qui est ?
– Au sous-sol, en face des cuisines.
– Les serveurs près des cuisines, ça se tient… héhé…. héhéhé… héhé…
– …
– Alfred, rigole ou c’est licenciement pour faute grave.
– Hahaha Monsieur. Votre humour est au niveau de ce film.
– Bon allez, je vais m’occuper des serveurs, là, tout ça.« 

Pendant qu’Alfred remplit discrètement son dossier pour les prud’hommes, Bruce explore lui la demeure Luthor et se rend au sous-sol, se faufilant au milieu du personnel des cuisines pour atteindre la salle des serveurs supers secrets de Lex Luthor, qui est immense, certes, mais surtout pas du tout sécurisée. Bruce installe donc un gadget sur un bout de câble et hop, Alfred surveille à distance la copie les fichiers qui ont l’air importants, comme les répertoires c:/MesDocuments/super_secret ou c:/Travail/Transex_Brasil_Prout_Hubporn. Pendant que le tout télécharge, Bruce se fait bien évidemment gauler comme un gros débutant par une employée de Lex Luthor qui a remarqué qu’un multimilliardaire rôdait dans le sous-sol. Et comme ce film est bien écrit jusqu’au bout, je vous laisse deviner l’excuse que trouve Bruce Wayne :

« Je cherchais les toilettes. »

Voilà voilà. Non, ce n’est pas une parodie. C’est bien un film à 250 millions de dollars. Un quart de milliard. J’insiste. Un quart de milliard, et Bruce Wayne prétend chercher les toilettes en infiltrant une soirée des amis de la bibliothèque municipale.

temp-03714.dng

Bientôt les spin-off à la hauteur de l’intrigue du film ! « Batman et le mystère de la médiathèque de Limoges », « Batman V le garde-champêtre » ou encore « Qui a dessiné une chauve-souris sur la faïence ? »

Pardon ? Le truc que vous venez de sentir ? Ce n’est rien. C’est juste votre âme qui s’émiette. Ça me le fait tout le temps.

L’affaire entendue, Bruce remonte au rez-de-chaussée rejoindre la fête pendant que tout se télécharge, et y rencontre Clark Kent. Ce qu’il ignore, c’est que Clark Kent et sa super ouïe ont suivi tout ce qu’il se racontait avec Alfred. L’ami Superman sait donc non seulement qu’il se trame quelque chose, mais aussi qu’il a affaire à Batman au Bat de Gotham. Il fonce donc dessus pour lui serrer la paluche.

« Monsieur Wayne ! Je suis Clark Kent, du Daily Planet. 
– Enchanté. Si vous… heu… si vous voulez mon opinion sur cette soirée, j’ai déjà envoyé un communiqué de… de presse. Voilà. 
– Non, je voulais plutôt vous parler du mystérieux justicier de Gotham.
– Celui qui est trop cool ? Et beau ? Et qui n’a strictement rien à voir avec le film Daredevil ?
– Oui, ne le trouvez-vous pas… violent ? Dangereux ?« 

Instantanément, Bruce Wayne passe en mode gros bougon.

« Hé ho, dites-donc, vous bossez dans un journal qui tresse des lauriers à Superman dès qu’il débouche un évier, mais Batman, c’est du caca ?
– Tout de même, il…
– Il quoi ? Superman a détruit la moitié de Métropolis lors de sa dernière bataille avec l’un des siens. Il ne rend de compte à personne, peut détruire ce monde si le cœur lui en dit, mais le danger, c’est Batman ? Ce ne serait pas un tout petit peu hypocrite, espèce de p’tit bât-« 

La conversation est interrompue par l’arrivée de Lex Luthor, qui arrive tout sourire.

« Clark Kent ! Bruce Wayne ! Je suis heureux de susciter des rencontres ! »

Sauf que Bruce Wayne est supposé être un multimilliardaire mondialement connu et Clark Kent un obscur gratte-papier de la rubrique des sports. Présenter les deux au même niveau n’est donc pas du tout suspect. Lex se met donc à parler, ce qui consiste donc à raconter du rien et laisse au spectateur, c’est aimable, le temps d’aller aux toilettes ou de retourner éclater des chatons contre les murs sans rien rater du film. Une fois Lex parti, Bruce et Clark se séparent. Clark car il a aperçut une télévision qui passe un fabuleux reportage en direct « incendie en cours à Ciudad Juarez, une fillette bloquée dans le bâtiment » (quoi ? Vous n’en voyez pas tous les jours des directs de ce genre, vous ?) et file donc faire Superman au Mexique pour sauver la jeune damoiselle.

Bruce, lui, redescend discrètement au sous-sol pour découvrir que son gadget a disparu de la salle des serveurs ! Après la fin du téléchargement, l’informe Alfred, mais tout de même. Heureusement, le voleur n’est pas loin : c’est en réalité une voleuse, qui en splendide robe de soirée sourit à l’ami Bruce pour lui faire comprendre qu’elle l’a roulé dans la farine avant de filer à bord d’une voiture de luxe. Bruce bougonne un peu, insulte silencieusement sa mère (à la dame, pas la sienne, soyons sérieux), puis retourne chez lui étudier comment retrouver sa voleuse pour récupérer la copie des fichiers de Lex Lulu.

Lex Lulu, puisqu’on en parle, poursuit ses propres objectifs de son côté. D’abord, en envoyant Drazic et ses hommes lui ramener de la kryptonite de l’océan Indien, avec ou sans l’autorisation du gouvernement, ensuite en obtenant sans quasiment aucune contrepartie d’un membre du gouvernement le droit d’accès au corps du décédé général Zod (probablement pour de sombres histoires nécrophiles) ainsi qu’aux restes du vaisseau alien écrasé au cœur de Métropolis dans le dernier film… et accessoirement, retrouve l’employé de Wayne SARL gravement blessé aux jambes dans la bataille Zod/Superman, que Bruce Wayne avait sauvé au début du film.

Celui-ci, visiblement, est toujours un peu grognon après sa mésaventure. Ainsi, bien qu’en fauteuil roulant, il va taguer la statue géante de Superman en ville de l’inscription « Faux dieu« , ce qui lui vaut de passer une nuit en cellule avant que Lex Luthor ne lui paie sa caution, ainsi qu’une superbe fauteuil roulant de luxe flambant neuf avec option turbo, pneus antidérapants et lance-carapaces bleues de série. En échange d’une seule chose : aller voir la sénatrice Finch et proposer de témoigner devant sa commission sur la thématique « Superman est un connard« .

Ce qui est dit est fait. Et bientôt, les journaux ne parlent plus que de la commission de la sénatrice Finch qui va présenter son nouveau témoin, ce qui est palpitant, sachant qu’il y en avait des centaines de milliers puisque Métropolis a pris sa raclée sur une large surface ; voilà qui là encore, donnera envie au spectateur de se planter la paille de son coca dans la jugulaire puis de se lancer une danse macabre en arrosant toute la salle de son sang jusqu’à ce que mort s’ensuive, tant chaque élément de ce film est débile. Toujours est-il que la sénatrice hurle à qui veut l’entendre que Superman ferait bien de venir se présenter devant sa commission, puisqu’en démocratie, « on parle, on s’écoute » comme elle le dit.  Deux minutes à l’assemblée nationale française devraient probablement l’horrifier, alors.

Pendant ce temps, de l’autre côté de la baie (car oui, Métropolis et Gotham City ne sont séparées que par une baie, pas bien grande soit dit en passant, c’est tout à fait logique), Bruce Wayne n’a pas chômé. D’abord, il a retrouvé sa voleuse, qui lui a rendu son précieux gadget. Elle n’a pas pu ouvrir les données, trop cryptées pour ses connaissances en la matière, et se contente de dire qu’elle voulait simplement effacer une photo lui appartenant que Lex Luthor avait prise. Elle s’en va sans demander son reste (oui oui, elle a volé le truc, n’en a rien fait, mais boh, maintenant, elle s’en fout, elle va filer ça à quelqu’un d’autre qui pourra reluquer sa photo), et Bruce peut retourner dans sa batcave décrypter tout ça. Pendant que son super ordinateur sous Bat-OS travaille, Bruce s’endort et fait un rêve particulièrement long pour occuper du temps de film, dans lequel la Terre est dévastée, Superman est considéré comme un dieu et a une armée à son service, et Batman mène la résistance sans grand succès. Fascinant, non ? Non ? Nous sommes d’accord puisque ce n’est qu’un rêve pété de fan service, et Bruce peut se réveiller pour enfin, reprendre le film et ouvrir le dossier tant attendu. Une fois régalé de transexuels brésiliens adeptes du culte du prout chers à Randy Marsh, il peut donc ouvrir l’autre dossier : les supers secrets de Lex Luthor. Et découvre ce qu’est « Le Portugais Blanc« . À savoir, un bateau.

Oui, une belle photo de bateau, avec marqué dessus « White Portuguese« . Depuis le début, Bruce tapait le nom dans Google, il avait la réponse à tous ces mystères. Je… cette intrigue. Cette puissance ! Mais enfin, stop ! Je veux descendre ! Toujours est-il qu’en poussant plus loin, Bruce découvre que le navire est celui qu’utilise Drazic pour ramener la kryptonite à Métropolis en passant par Gotham.

Alfred, lui, commence à en avoir un peu marre de tout ça. Et aborde son maître.

« Maître Bruce, vous avez bien des qualités, mais vous ne savez pas me mentir. Ce Portugais Blanc… depuis le début, vous saviez qu’il transportait de la kryptonite, n’est-ce pas ? Vous voulez simplement faire main basse dessus ! Mais pourquoi ?
– Parce que Superman est dangereux ! Il est serviable dans l’immédiat, mais nous savons toi et moi que tout homme a un côté sombre. Et si lui succombait ? Il faudrait l’arrêter ! J’ai besoin de cette kryptonite !
– Calmez-vous maître Bruce, on ne déclenche pas une guerre en…
– Hé puis Alfred, les aliens là, qu’est-ce que tu crois ? Qu’ils demandent pour venir sur Terre ? Noooon, ils débarquent, et hop, ils occupent un emploi de super-héros ! Et tu as vu ses vêtements ? Bonjour l’intégration, des fois, on se croirait sur Krypton ! Je ne suis pas raciste, mais quand même, les aliens, tu ne m’ôteras pas de l’idée qu’ils profitent bien de notre planète !
– Calmez-vous maître Bruce ! Je vous en prie !
– En plus, les aliens, ils sentent mauvais et ils écoutent de la musique toute la nuit ! Ah, ça pour profiter des aides galactiques ils… »

Bon, je ne suis plus sûr des dialogues exact, mais c’est ma faute : j’ai tendance à confondre les milliardaires.

sam_r2_v117_151015_15mj_g_r709f.177972.tif

« Et on pourrait construire un grand mur dans l’espace, et on le ferait payer à Krypton ! »

Quant à l’intrigue, pour la reprendre : stoooop.

Alfred, c’est sympa ce que tu racontes cette histoire de Batman qui mentait sur le Portugais Blanc, mais c’est impossible. D’abord, parce que jusqu’il y a encore dix minutes, Bruce Wayne pensait que le Portugais Blanc était un homme, pas un bateau. Alors transporter de la kryptonite à fond de cale, à moins d’avoir un très gros slip… ensuite, il ne pouvait pas savoir non plus pour la kryptonite, puisqu’on découvrait que Bruce Wayne enquêtait sur le Portugais Blanc depuis bien avant le moment où Lex Luthor a ordonné qu’on lui ramène la kryptonite. Bref, ça n’a strictement aucun sens.

Reprenons.

Batman décide d’intercepter la cargaison de kryptonite. Qui est très discrètement transportée, comme toute contrebande, dans des caisses marquées d’un énorme « LEXCORP ». Discret ! Batounet surveille donc le déchargement au port, puis colle à distance un mouchard (mais oui, qui clignote !) sur les portes du camion, histoire que les véhicules d’escorte puissent bien le voir. Heureusement, les figurants n’étant pas payés à faire remarquer que ce film est diablement con, ils font mine de ne pas apercevoir le truc noir sur fond blanc qui clignote en rouge juste devant eux. Vous me direz « Oui mais Batman, s’il n’avait que ce modèle, aurait au moins pu le mettre sur le toit du camion, par exemple, pour qu’il soit moins invisible des troupes au sol« . Mais non. Parce Batman a lu le script, et sait que dans cinq minutes, le toit du camion va être détruit. Et que ne restera intacte que, pile-poil, la zone du mouchard. C’est fou.

Passons : pendant que les mecs transportent la caisse (qui tiendrait dans un coffre de voiture discrète) à bord d’un énorme camion bien visible, Batman les prend en chasse. Aidé de sa Batmobile bourrée d’armes à feu, parce que Batman adore ça, il tue la plupart des margoulins sur son chemin, meule sévèrement le camion des méchants, et alors qu’il s’apprête à se ruer sur eux pour achever le travail, soudain, un piéton sur sa route.

C’est Superman !

« Mais bordeleuuuuuuuuh ! » s’écrie Batman en percutant le brigand, qui ne bouge pas, mais envoie bien voler la Batmobile. Batman imagine déjà le stage de récupération de points de permis qu’il va devoir passer pour avoir percuté un piéton, lorsque Superman bondit sur son véhicule, arrache le pare-brise blindé, et explique :

« Maintenant, tu arrêtes. Tu es violent, c’est pas bien.
– J’fais c’que j’veux.
– Nan. La prochaine fois qu’on allume le projecteur, tu ne viens pas. Point.
– J’ai une question… est-ce que tu saignes ?
– …
– Ça va venir. »

Fabuleux. Batman retourne donc bouder dans sa batcave en ramenant son épave sur roues tant bien que mal, et se dit que bon sang, Superman se met sur sa route. Et ça, c’est mal, il va le payer.

Le lendemain, à Washington, c’est le jour J pour la commission Superman. Toutes les caméras sont braquées sur le Capitole où les personnalités arrivent les unes après les autres. Lex Luthor, qui attend devant la salle, salue un sourire en coin la sénatrice Finch, puis l’ancien employé Wayne SARL qui va témoigner, et enfin, indique à sa secrétaire qu’elle serait bien urbaine de rentrer dans la salle lui réserver une place. L’audition commence sans Lex, dont la chaise marquée d’un énorme « LEX LUTHOR » installée là par sa secrétaire, reste désespérement vide. Mais à défaut de Lex Luthor, c’est Superman qui décide de se pointer à l’audition à la surprise générale. La sénatrice en le voyant, triomphe !

« Superman ! Vous allez répondre de vos actes, espèce de monstre ! À cause de vous, des gens meurent, et tout, c’est pas bien ! »

Alors qu’elle se lance dans un soliloque là encore écrit de telle manière que je pense que le dialoguiste était en fait une sorte de poulpe qui a envoyé son encre un peu vite, et que quelqu’un a ensuite pris le tout pour un script, elle s’interrompt soudain en notant… un bocal d’urine sur son bureau. Oui, un bocal d’urine. Avec un petit mot qui lui fait comprendre que c’est un cadeau de Lex Luthor, rapport à une conversation qu’ils ont eu une fois, qui est comme ça, il n’hésite pas à offrir des bocaux de pisse. C’est le Sénat mon garçon, pas le Tour de France, enfin ! C’est pourtant facile de distinguer les deux : dans l’un des deux cas, il y a la caravane Cochonou, dans l’autre, Cochonou est dans la salle. Tssss, les gens ne sont pas attentifs.

Qu’importe ; la sénatrice regarde la chaise vide de Lex, note que la secrétaire de Luthor paraît elle-même un peu paniquée, et alors qu’elle regarde le témoin en fauteuil payé par Lex… ledit fauteuil explose et souffle toute la salle et une partie de l’étage, tuant tout le monde sauf Superman.

« HOOOOOOOOOO ! » font les gens dehors en voyant les flammes.

« Ça alors ! Superman se pointe, et tout explose, comme par hasard ! » commente intelligemment la presse.

Et c’est donc reparti pour, après les balles à l’alliage mystérieux dans le désert, désormais, Superman est accusé d’être un poseur de bombe.

478070.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx

Et pour être sûr que personne ne rate l’énorme indice gentiment laissé par Lex, notez que sa chaise est juuuuste derrière le témoin clé. Comme ça, le monde entier peut en profiter. J’en pleure.

Bon. On reprend.

L’audition était filmée. Entièrement. Le monde entier avait les yeux dessus. Tout le monde a donc bien vu le fauteuil exploser (et non Superman devenir grognon). Et surtout… tout le monde a aussi pu voir que le seul mec absent de la salle pile au bon moment, c’était Lex Luthor. Lex Luthor, qui a payé des gens qui peuvent témoigner pour aller déposer un bocal de pisse sur le bureau de la sénatrice avant qu’elle ne meure. Mais non, on n’a qu’à dire que c’est Superman, tient, même si c’est particulièrement peu crédible. Allez hop !

Bruce Wayne, qui suivait les événements à la télévision devient donc aussi farouche qu’il est attardé, c’est-à-dire très fort : Superman, espèce de gros rabouin, tu vas voir ! Je vais te casser la bouche ! Lex Luthor apprend ainsi dans les heures qui s’ensuivent que le mystérieux Bat de Gotham s’est rendu à Métropolis… et lui a volé tout le stock de kryptonite qu’il venait de récupérer grâce à Drazic. Lex Luthor sourit en coin : c’est exactement ce qu’il voulait.

Les jours suivants, Superman a disparu, retiré du monde. Lui aussi fait des rêves étranges et pénétrants où il parle avec son Papa Kent (« Alors, toi aussi tu as préféré oublier la scène de ma mort ?« ), mais n’est plus sûr de vouloir se mêler des affaires des hommes, qui le rejettent. Et tentent de lui faire porter le chapeau pour des choses qu’il n’a pas commises (mais enquêter dessus, bof, ça ne l’intéresse que moyennement). Batman, de son côté, fait de la muscu et se forge des armes en kryptonite : balles en kryptonite, grenades à gaz de kryptonite, lance en kryptonite, couvre théière en kryptonite, etc. À noter d’ailleurs que durant tout le film, alors que la kryptonite est très lourdement soulignée comme étant radioactive, personne ne la manipule avec la moindre protection. Normal.

En tout cas, la voie est libre pour que Lex Luthor poursuive son plan aussi maléfique qu’il paraît naze.

Puisqu’il a accès au corps du général Zod il… heu… il l’emporte ? Voilà, personne ne dit rien. Non, le gouvernement s’en fout. Ensuite, il lui pique des bouts de doigt pour s’en faire des empreintes digitales, et ouvre la porte du fameux vaisseau crashé au cœur de Métropolis. Personne ne surveille la zone, aucun scientifique ne traîne, bref, c’est open bar. Sans compter que quitte à trimballer le corps de Zod, autant utiliser sa main directement plutôt que de lui voler des bouts de doigt, hein. Tu faisais quoi si la technologie de krypton prenait aussi l’empreinte de la paume et qu’elle butait les intrus, gros malin ? Bref, une bien belle perte de temps et un risque gratuit pour Lex le débilou. Enfin, remarquez : en deux ans, aucun scientifique non plus n’avait eu cette idée, et les bougres se contentaient visiblement de taguer leur nom sur la coque. Ou un truc du genre. Rentrer dans un vaisseau bourrée de technologie ultra-avancée ? Quand on a la clé ? Non, ça n’intéresse pas les scientifiques, vous savez. Ils sont comme ça.

Lex pénètre donc dans les couloirs du vaisseau kryptonien, où seul rôde un drone qui accueille les visiteurs. Lex, bien évidemment en costume de ville, tenue idéale pour l’exploration, le suit sans rien dire. Il guide Lex, qui traîne le corps de Zod, jusqu’au cœur du vaisseau où se trouve une salle d’expérimentation, et coup de bol, Lex tombe sur le vaisseau le moins farouche du monde :

« Bonjour, visiteur. Je suis la sécurité du vaisseau. Celui-ci est à 34% de ses capacités suite aux dégâts subis. Voulez-vous en prendre le commandement ?« 

PARDON ?!

Non mais v’là la sécurité. « Regardez, un type sort de nulle part, et en plus, pour nous gens de krypton, c’est un alien : passons le commandement automatiquement à cet inconnu ! »

Et ce n’est pas fini !

« Ce vaisseau contient le savoir de centaines de milliers de monde.
– Enseignez-le moiiiii ! » couine Lex.

Hop hop hop, deux leçons de géo sur Zoubi du Centaure, et une de biologie sur les Scharplüks, les acariens venus de Xuglon, et c’est bon, Lex est chaud patate. Car il a désormais appris comment créer une « abomination ». Il suffit du corps d’un kryptonien (coucou Zod !), d’un peu de sang humain (ah ça alors, ça tombe bien !) et pif paf, c’est possible. La voix de la sécurité du vaisseau joue quand même la prudence.

« Attention, les abominations sont très vilaines et très méchantes, et surtout, très interdites par le conseil de Krypton.
– D’accord, mais où est le conseil de Krypton ? demande Lex.
– Détruit.
– Alors vas-y, crée le truc interdit.
– Okay. »

Je… comment dire ? C’est donc aussi simple que ça ? C’est définitivement la sécurité la moins farouche de l’univers. Ou la plus merdique. Peut-être les deux à la fois ? Je vais quand même plutôt pencher pour la deuxième option, rapport au fumet qui se dégage de ce film.

L’affaire entendue, le vaisseau s’empare du corps de Zod, Lex verse un peu de sang dessus et…

… repart tranquillement chez lui en sifflotant pendant que le vaisseau commence le processus. Lex a en effet des choses autrement plus importantes à faire, comme par exemple, poursuivre son plan moisi. Qui consiste tout d’abord à faire kidnapper Martha Kent, la mère de Clark, par Drazic et ses hommes. Cela fait, il envoie le même Drazic kidnapper Loïs Lane, qui est toute triste depuis que Clark a disparu avec Superman, parti méditer ailleurs. Et non, toujours personne au bureau ne fait le lien entre Clark qui a disparu et Superman qui a fait de même pile au même moment. C’est beau. À ce stade, Diego avait empilé des sacs de sable sur moi (on ne retrouvait plus Natacha dans le noir, et puis elle n’aurait pas suffi) pour m’empêcher de me lever. Et de me stranguler pour abréger mes souffrance.

Loïs est emmenée par hélicoptère jusqu’au sommet de la tour LexCorp, où l’attend l’ami Lex, qui l’accueille avec un énième discours qui donnera aux plus pacifistes d’entre vous des envies d’écraser des hamsters à mains nues. Et vous savez de quoi ça parle ? De dieux et d’hommes, dites-donc ! Un peu monomaniaque, le petit. Toujours est-il qu’il conclut son discours d’un « Maintenant, appelons Superman » (en réalité, il le dit bien évidemment autrement avec une histoire de carré, de triangle et de ligne, le tout de manière incroyablement ridicule et énervante, évidemment). Et il pousse Loïs dans le vide.

« AaaaAAaaaAAAAaaaAAAaah ! » hurle Loïs, tombant de près de cent mètres juste avant qu’elle ne sente sous son fessier les bras de… Superman ! Ça alors ! Il l’a entendue !

« Clark !
– Loïs. Je te dépose là, appelle un taxi, rentre à la maison et prends un bain, là tu sens un peu fort quand même.
– C’est-à-dire que j’ai eu très peur.
– Oui, c’est ce que je te dis, je le sens bien. Maudit super-odorat. Allez, t’inquiète chaussette, j’assure chaussure. Maintenant, je vais régler son compte à ce petit con de Lex Luthor ! »

Et Superman de bondir jusqu’au sommet de la tour, où Lex attend tranquillement.

« Bonjour, Superman !
– Tu as tenté de tuer Loïs, je vais te défoncer.
– Hé non ! Regarde plutôt ces photos… j’ai ta maman Martha en otage !
– Ben non, tu peux pas.
– ? 
– Regarde : Loïs a hurlé, je suis venu. Si elle avait eu des soucis, je l’aurais entendue et je serais venu aussi.
– Heu… oui mais heu… là c’était loin… à la campagne… près de chez elle dans le Kentucky… tu n’as peut-être pas entendu, donc si, c’est crédible.
– Mec, au début du film, Loïs ne poussait pas un cri, et pourtant, je l’entendais être dans la mouise jusqu’en Afrique. 
– …
– …
– … oui mais là, c’est magique !
– Ah bon, ben alors, si c’est magique.
– Bref, j’ai ta maman Martha en otage, HAHAHAHA !
– MONSTRE ! Dis-moi où elle est ou je te tue !
– Hé non ! Car j’ai demandé à mes hommes de ne pas me dire où elle était, hahaha ! Tu ne peux donc pas me faire parler ! Et si tu me tues… ils la tuent ! Alors obéis-moi, où elle meurt !
– Grrgnnnngnnnnn !

– Ahaha ! Moi, un homme, j’ai mis un dieu à mes pieds ! Petit, mon père me battait, et je me suis dit que si Dieu n’intervenait pas, c’est qu’il n’était soit pas tout puissant, soit pas bienveillant ! Voici ma vengeance, espèce de mini-dieu ! Oui, c’est mon seul motif pour mon plan de merde ! Maintenant… vois ! De l’autre côté de la baie, Batman a lui-même allumé le bat-projecteur ! Il t’attend, il veut te combattre ! Va, et ramène moi sa tête ! Entretuez-vous, hahahaha !« 

Soudain, un autre héros vient se poser aux côtés de Superman.

Batman V. Superman: Dawn Of Justice

Je vous laisse juger par vous-même du jeu d’acteur : l’une de ces deux scènes n’est pas dans le film, saurez-vous la retrouver ? Sur la première image, Superman vient de sauver Loïs Lane, son seul amour qu’il n’a pas vu depuis un moment, d’une chute mortelle. Des retrouvailles émouvantes. Sur la seconde, Superman, avec dans les bras Loïs Lane qui fait sa feignasse, vient de passer à La Poste récupérer un courrier de l’URSSAF et se demande combien de sous ils vont encore lui taper. En vous basant uniquement sur l’expression faciale de Clark, sauriez-vous dire quelle est la scène la plus crédible ?

« HoooOOOooo SUPER SPOILER ! s’exclament Lex et Superman en choeur.
– Oui, j’interviens parce que bon. Regarde Superman, je te montre comment faire. Déjà, Lex Luthor a balancé Loïs du haut du toit environ deux minutes après que Drazic l’ait déposée. Donc, l’hélicoptère de Drazic est tout proche, tu dois même le voir d’ici. Un hélicoptère avec un énorme « LexCorp », ça ressemble quand même à un gros indice.
– Heu… 
– Oui Lex ?
– Sauf que l’hélicoptère a disparu entre deux plans. Et que Drazic s’est téléporté avec tous ses hommes dans son repaire secret.
– Okay, mettons. Lex, tu ne sais pas où est le repaire secret de Drazic où il cache Martha Kent ?
– Non ! Héhéhé, mon plan est génial !
– Oui mais tu as le téléphone de Drazic, pour lui donner des ordres.
– Heu… oui ?
– Tiens, tu me le passes ? J’appelle. Superman, quand tu entends que ça décroche, tu vas là où tu entends ma voix sortir et tu meules tout.
– Ah pas con. J’y avais pas pensé.
– Superman, tu te changes depuis plus d’un demi-siècle dans les cabines téléphoniques et tu n’avais pas pensé au téléphone ?
– Mgnnnn…
– Et toi Lex, tu n’avais pas pensé à cette faille dans ton plan reposant pourtant sur l’ouïe de Superman, puisque sans celle-ci, Loïs Lane s’écrasait comme une bouse au bas de l’immeuble ?
– Mgnnn…
– Bon allez, casse-toi Super Spoiler. Non parce que si on suit ton plan, on gagne super facilement et il n’y a plus de film. »

Et Super Spoiler de s’en aller, pendant que Lex Luthor reprend.

« Bon, allez, va meuler Batman ! Tu as une heure, après, je tue la vieille !
– Soit. »

Superman file donc au bas de l’immeuble, retrouve Loïs pour lui expliquer qu’il va tenter de demander de l’aide à Batman plutôt que de le tabasser, puis part à fond les ballons. Loïs retourne donc au siège de son journal pour demander un hélicoptère pour se rendre à Gotham et essayer de raisonner tout le monde si jamais cela partait en sucette. Cela lui est accordé mais… pendant ce temps, l’épave du vaisseau alien en ville produit d’étranges éclairs et pompe toute l’énergie alentours… que se passe-t-il ? En tout cas, même si ça a l’air super dangereux et que le dit vaisseau a plus ou moins rasé la ville en tuant des milliers de gens la première fois, tout le monde fait juste « Hooo ! » et n’évacue pas. Tout est parfaitement logique, circulez, il n’y a rien à voir. J’en connais qui ont le même plan d’évacuation accroché au mur que chez Wayne SARL.

À Gotham, Batman attend de pied ferme à côté du bat-signal. Il a provoqué Superman, et ce soir, il compte bien le tuer. Et s’il ne vient toujours pas, il fera un spectacle en ombres chinoises intitulé « Loïs Lane et le lapin » (il fait super bien le lapin) sur le projecteur pour l’énerver plus encore. Après ce qui est arrivé au Capitole, et sans compter qu’il s’est mis – littéralement – sur sa route, Superman est devenu trop dangereux. Ce soir, il va mourir. Aussi, lorsque Superman apparaît enfin devant lui, il est très satisfait. Mais l’homme à la cape rouge essaie d’abord de parler.

« Bruce, tu dois savoir quelque chose de très important…« 

Batman s’en fout et lui envoie des ondes supersoniques dans la gueule.

« Attends, Bruce, ce que je dois te dire est crucial, car vraiment, tu dois m’écouter, l’information est capitale et… »

Bratatatata font les mitrailleuses de Batman, sans grand effet sur Superman.

« Aaaah, si seulement, je balançais directement l’information histoire de calmer le jeu au lieu de commencer toutes mes phrases par du rien, je… »

Fwoush ! Fait la grenade à gaz de kryptonite qui arrive droit dans la gueule du gredin.

« Kof kof kof… bordel !« 

Superman, qui jusqu’ici se défendait en encaissant les coups et en donnant de grandes claques à Batman qui volait sur deux cents mètres (mais sans rien se casser, merci), se retrouve soudain tout malade… et par un incroyable hasard, c’est pile la bonne dose pour qu’il ait exactement la même force qu’un humain ! Batman peut donc lui rendre les coups et commencer à lui distribuer des pains dans la face beaucoup plus aisément. De temps en temps, Superman regagne de la force, alors Batman lui remet une dosette, et hop, qu’est-ce qu’on s’amuse !

À noter que j’aurais été Superman, moi aussi j’aurais égalisé le combat.

« Okay Batman, tu l’auras voulu. Gnnnnn. Voilà.
– Que ? Tu as fait quelque chose ?
– Oui. Je viens de te regarder au rayon X.
– Super, et ?
– Rayon X puissance maximale, sans protection. Tu as douze cancers, Bruce. J’appelle ça « l’attaque Marie Curie ».
– MAIS C’EST DÉGUEULASSE !
– Ah ouais ? Et la kryptonite alors, tu crois que ça me fait quoi gros malin ? »

Mais non. Superman est fairplay (contrairement à moi), et cela lui coûte cher, puisqu’affaibli, Batman parvient à le sonner, et le traîne ensuite jusqu’à un bâtiment où le Bat de Gotham avait installé son arme secrète : sa lance en kryptonite pure ! Comme Batman est joueur, il s’en sert d’abord pour dessiner des trucs sur le visage de Superman (comme bien évidemment, des kikoutes), puis s’apprête à le tuer lorsque Superman, vaincu, implore :

« Sauve… Martha.
– Que… quoi ?! s’étonne Batman.
– Sauve… Martha…
– Pourquoi as-tu dit son prénom ?! Pourquoi dis-tu cela ? C’EST LE PRÉNOM DE MA MAMAN !« 

Car oui, la maman de Batman s’appelait Martha Wayne. Tout comme Martha Kent.

375792.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx

Oui, il y a aussi des scènes où Superman a le temps de tout expliquer, mais bon, ne le fait pas parce que hihihi, sinon, on ne se bat pas et les gens sont venus pour ça.

Loïs Lane, qui arrive pile poil à ce moment là, arrive en courant et hurle l’explication à ce gros neuneu de Batman : « C’est aussi celui de la mère de Superman !« 

« Aaaah ben alors c’est complètement différent. » s’exclame Batman en laissant tomber sa lance. « Non parce que si ta mère avait eu un autre prénom, je t’éventrais là, tout de suite, mais comme c’est rigolol, ta maman et la mienne elles s’appellent pareil, désormais, on est best friends forever ! » et il aide Superman à se relever.

C’est le véritable rebondissement. Je vous laisse savourer. Leurs mamans avaient le même prénom, donc c’est bon, ils ne peuvent plus s’entretuer.

Est-ce que je vous reparle de ce quart de milliard de dollars ou ça va aller ?

Bien évidemment, le net pullule déjà de fans un peu cons qui tentent de défendre l’indéfendable d’un « Non mais du coup, il a aussi réalisé qu’il allait briser une famille, comme la sienne fut brisée« , mais on va arrêter, hein. Il a besoin du même prénom, Batman, pour comprendre ? Combien de Martha parmi les mamans de tous les vilains qu’il a dessoudés depuis le début du film, d’ailleurs ? Tout cela est bien mystérieux. Pardon : bien naze.

Maintenant qu’ils sont trop copains, Batman et Superman décident de se diviser en groupes de un.

  • Loïs Lane va aller se débarasser de lance en kryptonite parce que bon, ça ne servira plus jamais, c’est certain, tout ça, donc hop, elle ira la jeter dans un trou d’eau au fond d’une ruine
  • Batman va aller sauver Martha Kent, usant de sa technologie pour localiser Drazic et lui mettre le cœur à vif (si vous avez compris cette blague, pleurez votre jeunesse perdu)
  • Superman va aller faire des brûlures indiennes à Lex Luthor pour lui apprendre la vie

Loïs Lane s’acquitte parfaitement de sa mission. Plouf, fait la lance, pfou, j’ai bien travaillé moi, aujourd’hui.

Batman, lui aussi, s’en tire très correctement. Par exemple, grâce à son batavion, il a tôt fait se rendre à la base secrète de Drazic sitôt localisée et de la… de la mitrailler ?! Hé ben, heureusement qu’il y a un otage, sinon, qu’est-ce que ce serait ! Après avoir ainsi défoncé sans vergogne tous les margoulins à découvert (mais eux, leurs mamans s’appelaient probablement Brenda), Batman s’infiltre dans le bâtiment principal, casse des bras à tire-larigot, puis arrive dans la pièce où Martha est retenue, menacée par Drazic armé d’un lance-flammes. Oui, c’est plus rigolo pour exécuter quelqu’un. Surtout quand tu sais que le moindre cri peut attirer Superman, les hurlement de gens en feu, ça me paraît particulièrement malin.

Pourquoi ? Pourquoi, sérieusement ? Qui a payé plus cher pour rajouter ça au lieu d’un bon vieux pistolet ?

Batman, qui a subtilisé une mitrailleuse légère à l’un des bandits, menace Drazic. Drazic menace mémé. Batman réfléchit hmmm… hmmmm… reuuuuh… pas… facile…

Bon, ben, il tire dans le réservoir du lance-flammes, tout explose, et il se jette sur Martha Kent pour la sauver. Mais ? Arrêtez, enfin ! Et lui tirer dans la tête pour éviter une explosion ? Non ! Batman voulait faire son gros cake. Batman a réussi. Batman est content.

Superman de son côté retrouve Lex Luthor, non pas à la tour Lexcorp, mais là où tout se passe à Métropolis : près du vaisseau crashé qui crache désormais des éclairs. Car Lex est retourné dedans, et en l’y retrouvant, Superman constate qu’un énorme cocon près de lui crépite d’énergie et s’apprête à éclore.

« Alors, pas de tête de Batman avec toi, Superman ? demande Lex un peu déçu.
– Non… on va s’occuper de toi.
– Pense à Martha !
– Martha est en vie. Batman s’en est chargé.
– Grmbl… bien ! Hé bien dans ce cas, je ne tomberai pas seul ! Ce cocon va s’ouvrir, et va en sortir ton apocalypse, un ennemi à ta hauteur, un… Doomsday!
– Okay. Et si j’avais ramené la tête de Batman, tu faisais quoi ? 
– Je…
– Ben tu avais l’air bien con avec ton cocon sur les bras.
– Oui, bon hein ! Ça suffit, mon plan est génial ! Et si je ne peux avoir les dieux… alors je leur enverrai le diaaaaable ! »

Et le cocon s’ouvre, et en jaillit un immense humanoïde monstrueux, qui a la tête générique de tous les monstres depuis les trolls du Seigneur des Anneaux : grisâtre, petits yeux, pas de nez, corps trop large, dents pointues, capacité à hurler tête en avant avec des filets de bave en permanence… fascinant. Le monstre tente de tuer le premier truc qui passe, à savoir Lex Luthor, mais Superman s’interpose quand même, parce que tututu, laisser Batman tuer les gens qui ont kidnappé sa mère, d’accord, mais laisser le commanditaire mourir des mains de son propre monstre, non.

Du coup, si le monstre n’est même pas contrôlé par Lex, c’était quoi le plan ? Faire s’entretuer des gens, puis quoiqu’il arrive, tout péter avec un monstre géant et mourir avec ? Ce… comment dire ? Ça n’a aucun sens ? Lex pourrait marmonner « Ho c’que j’suis méchant« que ce serait par…

Ho. Attendez. Je viens de réaliser. J’ai déjà vu ce Lex Luthor dans une autre oeuvre. Même coupe de cheveux, mêmes dialogues, même sérieux, mêmes histoires de chauves, de surhommes et de Lex Lulu….

J’ai trouvé d’où le film s’est inspiré. Et je ne sais pas vous, mais personnellement, je trouve que tout s’explique.

Bien. Hé bien écoutez, c’est donc parti quoiqu’il arrive pour la séquence de baston finale. Doomsday, puisque c’est son nom, commence à tout casser en ville, y compris et surtout le monument à Superman, l’armée qui tente d’envoyer quelques hélicoptères ne peut rien contre lui, et si Superman lui envoie quelques coups, il en reçoit bien plus encore. La partie est-elle perdue ? Superman tente même d’emporter Doomsday avec lui dans l’espace, mais l’armée en profite pour leur envoyer un missile nucléaire (particulièrement précis pour toucher pile poil deux mecs se battant hors de l’atmosphère), qui fait retomber Doomsday sur Terre… plus fort que jamais car il a absorbé l’énergie de l’explosion ! Quant à Superman, il a été transformé en pruneau d’Agen, mais grâce au pouvoir du soleil, il revit, guérit même des blessures que Batman lui avait faites, hop hop, et fonce sur Terre reprendre le combat. Batman aiderait bien notre héros, mais il ne peut pas grand chose ! Et puis soudain, il se dit que, rah, si j’avais encore ma lance en kryptonite…

« Je vais la chercher ! » glapit Loïs Lane en plongeant dans le trou d’eau où elle a jeté le bousin pour essayer de la récupérer. Mais tous les tremblements causés par le choc des titans provoque des éboulements, et la belle se retrouve coincée sous l’eau ! « Blblblbl blblblbl« , fait-elle intelligemment remarquer, ce que bien entendu, Superman entend.

Sur ces entrefaites, nous retrouvons un personnage que nous n’avions pas vu depuis un bail : la voleuse du gadget de Bruce Wayne lors du cocktail pour la bibliothèque municipale de Métropolis chez Lex Luthor. Elle allait prendre l’avion pour quitter Métropolis, et puis, tout s’est précipité. Les éclairs autour du vaisseau crashé, le monstre géant qui en sort… elle repense à un mail que Bruce Wayne lui a envoyé quelques jours plus tôt. Un mail contenant la photo qu’elle tenait tant à récupérer, décryptée par Bruce. Une photo d’elle, en tenue d’amazone, en Belgique, en 1918 avec des soldats autour d’elle. Avec en commentaire de Bruce Wayne « lol, grillée ! » et d’autres pièces jointes issues des archives volées de Lulu, chacune avec un logo et traitant d’un « métahumain » (on se calme, les shadowrunners) différent : un type surnommé Flash qui va super vite, un certain Aquaman vivant sous l’eau, et un grand blessé transformé en cyborgs… tous des êtres supérieurs. Et son dossier à elle : Wonderwoman. Et Bruce Wayne d’avoir annoté « T ki mdr ?« . Notre larronne soupire, abandonne son siège et quitte l’avion avant le départ.

Et quelques instants après, alors que Batman était en mauvaise posture face à Doomsday, le voilà sauvé par une mystérieuse femme qui s’interpose avec épée et bouclier entre lui et son adversaire :

« Ho ! Deus Ex Wonderbra !
– Woman. Wonderwoman. Vous allez pas commencer, hein !« 

Et le combat de reprendre de plus belle.

« Et heu… juste comme ça… toi ta mère, elle s’appelait comment ? – Batman, ta gueule maintenant. »

Pendant ce temps, Superman est allé sauver Loïs Lane, qui continuait à faire blub blub dans son trou d’eau. Le bougre la sauve, puis plonge chercher la lance en kryptonite, ce qui bien évidemment, le rend bien malade. Mais malgré tout, il parvient à remonter à la surface et à s’effondrer dans les bras de Loïs.

« Loïs… c’est ma planète… je dois sauver ces gens.
– Clark, non, attends !
– Je vais voler… la lance au poing… et l’enfoncer dans le torse de ce monstre…
– Clark, s’il-te-plaît…
– C’est trop tard… je dois le faire… »

Clark se redresse, prend son envol, et fonce, lance pointée droit devant.

« Ce que je voulais dire, c’est qu’une lance, ça se lance, bougre de con ! Comme ça tu n’as pas à te sacrifier ! » lui crie Loïs, mais hop, Superman fait genre qu’il n’entend pas, ce qui n’est que moyennement crédible.

Superman file droit vers son ennemi au moment où Wonderwoman l’immobilise de son lasso et où Batman lui envoie une grenade à gaz de kryptonite dans la truffe, et Doomsday est donc prêt pour recevoir son châtiment suprême. Superman le transperce de sa lance, mais affaibli par la kryptonite qu’elle contient, se retrouve vulnérable. Doomsday, mourant, décide de l’emporter avec lui : il utilise une protubérance de son vilain corps (non, pas celle là), et transperce à son tour Superman en plein cœur.

Doomsday est mort. La planète est sauvée. Lex Luthor promptement arrêté (mais parvient quand même à faire une dernière tirade sur les hommes et les dieux, fascinant) et pas marqué au fer rouge par Batman, qui finalement se dit que ouais, non. Mais Superman est quand même super décédé.

Nous retrouvons donc Loïs chez Martha Kent, alors que l’on enterre Clark Kent près de son papounet. Partout dans le monde, on rend hommage à Superman (y compris son journal, qui pleure aussi la mort de Clark Kent, arrivée le même jour, toujours sans faire le lien, merci), et à Washington, on met en terre un cercueil vide (Batman, Loïs & co n’ont pas laissé le corps derrière eux, les rabouins). C’est la tristesse, les violons, les coups de canons, la cornemuse (un instrument typique de Krypton), et bien évidemment, le passage où Martha Kent remet une enveloppe commerciale non-ouverte à Loïs : une bague. Clark voulait l’épouser et s’était acheté une bague par correspondance. J’hésite entre « la grande classe » et « la grosse originalité ».

Bruce Wayne, aux côtés de Wonderwoman, se tient à l’écart du cimetière pour laisser Loïs à sa peine, et aussi pour faire genre je suis trop mystérieux, mais échange avec sa nouvelle Wonder amie.

« Il faut retrouver les autres métahumains, Wonder. Comme Clark. Ou toi.
– Et pourquoi donc ? Moi, je m’étais retiré du monde des hommes il y a un siècle, après avoir vu trop de violence.« 

Retirée, mais dans des voitures de luxe, des soirées cocktails et des robe de soirées.

« V’là l’ermite.
– Ben oui, ermite. Je suis allée profiter des demeures des autres.
– Non mais ça, c’est le bernard l’hermite.
– Haaaan. Je m’ai trompée. »

La conversation se poursuit un peu, et enfin, Batman fait son sourire de kakou.

« Nous trouverons les autres métahumains. Et nous les convaincrons de se battre avec nous. Car bientôt, il faudra se battre… j’en ai l’intuition. »

Tous se détournent du cimetière, avant que Loïs ne jette la première poignée de terre sur la tombe de Clark puis ne s’en aille à son tour. Bon, sachant qu’il se régénère au soleil, c’est un peu con de le foutre dans une boîte sous terre, mais on va dire que vous n’avez pas vu le film. De toute manière, les scénaristes non plus n’ont pas dû suivre, car malgré tout, soudain, la terre sur le cercueil s’anime, des plantes y poussent, la vie revient et…

… FIN !

sam_r7_v11d3_151015_24mj_g_r709f.613914.tif

Avant de se quitter, tout de même, un petit aperçu de Doomsday, aussi appelé « Monstre générique #953 ».

__________________________

« Et voilà pour la fin de cette projection. Alors ?« 

Sept super-héros s’étaient endormis. Batman sanglotait, Superman était parti prendre une douche en cours de séance, quant à Wonderwoman, elle se balançait mollement sous le ventilateur de la salle de réunion, pendue avec son propre lasso. Personne n’osait prononcer le moindre mot. Enfin, on entendit une voix rocailleuse timidement s’élever.

« C’est monstrueux, pleurnicha Batman. Comment peut-on faire autant de mal à des spectateurs ? Et à notre image ? Les gens nous aimaient, bon sang ! On avait mis des années à revenir sur le devant de la scène, mais ils nous aimaient !« 

Super Spoiler tapota le dos de Batman, qui se roula un peu plus en boule dans son bat-fauteuil.

« C’est là toute la question, mon bon Batman. Et il n’y a que deux options. 
– Ah oui ? demanda Batman, les yeux plein de larmes levés vers Super Spoiler.
– La première c’est que l’humanité a produit une pareille bouse sans le faire exprès. Et qu’en plus, alors que tout annonçait un niveau dramatique, ça a été l’un des meilleurs lancements de l’histoire. Autrement dit, non seulement c’est nul, mais en plus, l’humanité ne vaut pas le coup d’être protégée.
– Et l’autre option ? sanglota Batman.
– L’autre option…« 

Super Spoiler regarda le cadavre de Wonderwoman qui continuait à se balancer au-dessus de la table.

« L’autre option, c’est que ce film est l’oeuvre du Joker, ou un truc du genre. Un gigantesque complot, une immense blague pour vous ridiculiser. Auquel cas, il faut absolument aller casser la gueule du réalisateur.
– Je… vous… vous avez raison, Super Spoiler ! dit Batman en séchant ses batlarmes. C’est la seule explication ! Vite, je vais chercher Superman, lui dire qu’il peut arrêter de se frotter sous la douche, le seul moyen de faire partir toute cette honte, c’est d’aller péter les dents de celui qui a fait ça ! Merci, Super Spoiler !« 

Batman se leva et disparut par le sas le plus proche, plein d’une énergie nouvelle.

« Quelle andouille ce Batman, soupira Super Spoiler.
– Vous dites patron ?
– Evidemment que ce n’est pas un plan du Joker. C’est juste qu’Hollywood bat le record de médiocrité année après année.
– Mais alors… pourquoi lui avoir redonné espoir en lui mentant ?« 

D’un geste amusé, Super Spoiler tapota la moustache en plastique de Diego Mystère. Ça coûtait autrement moins cher qu’un masque, et ça fonctionnait à peu près autant, voire mieux. Tout le monde se souvient que Freddy Mercury, une fois sans moustache, était méconnaissable. Alors que Clark Kent et ses lunettes, bon.

« J’avais juste besoin d’éloigner ces couillons. Et puis bon, péter la gueule du coupable de cet étron, c’est du bonus. Non, ce qui m’intéresse vraiment, c’est ça. » dit Super Spoiler en pointant le cadavre pendu de Wonderwoman.

« Je ne comprends pas… sourcilla Diego Mystère.
– Tu connais le pouvoir du lasso de Wonderwoman ?
– Il force les gens pris dedans à obéir et à dire la vérité ?
– Bien. Et qu’est-ce qu’il se passerait si Wonderwoman se pendait avec ?« 

Diego Mystère fronça les sourcils, avant de réaliser. Un cadavre de Wonderwoman qui obéirait au doigt et à l’œil et répondrait sincèrement à toutes les questions. Même les plus intimes.

« Allez, mon bon ! Va me la décrocher et charge-la dans le coffre de la Spoiler Mobile !« 

S’exclama Super Spoiler d’un air satisfait, le cigare aux lèvres. Il savoura sa victoire, et dans un grand sourire, ajouta :

« Nous venons d’inventer l’éroésotérisme !« 


Viewing all 279 articles
Browse latest View live