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Le Labyrinthe, sans détour

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Attention !

Le spoil qui suit est tiré d’un livre. Ce qui, comme d’habitude, va attirer dans les commentaires du « Non mais en fait, il faut lire le livre pour comprendre.« . Donc comme toujours, rappelons cette bonne vieille règle : le film est un film, pas une illustration vidéo du livre. Il est donc censé tenir debout tout seul.

Mais comme nous allons le voir, il rampe.

Prêts pour un dédale scénaristique ? Alors spoilons, mes bons !

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L’affiche : « Courir ou mourir ». Par contre, réfléchir, non. Ça n’a jamais servi dans un labyrinthe.

Notre film commence tout au fond d’un monte-charge qui file à folle allure.

Au milieu des caisses, voici que se réveille un jeune garçon qui est quelque peu paniqué de se trouver là. Comment a-t-il atterri ici ? Pourquoi est-il trempé de la tête aux pieds ? Vers où est-il en train de monter ? Pourquoi est-ce que ses doigts sentent mauvais ? Si notre fier héros appelle à l’aide, seul le bruit entêtant de la machinerie qui s’active lui répond. Et il a du temps pour s’énerver et tourner en rond, car palsembleu, que ce trajet est long ! Mais enfin, il aperçoit quelque chose au-dessus de lui : le monte-charge arrive à destination ! Ah, tout de même ! L’appareil s’immobilise au-dessous d’une trappe, qui s’ouvre lentement et laisse entrer l’aveuglante lumière du jour…

… l’occasion pour notre héros de découvrir une foule d’adolescents un peu cracras exclusivement de type mâle penchés au-dessus de lui, qui se marrent en l’appelant « Le Nouveau. » Logiquement, voici ce qui devrait se passer.

« Quoi ? Le Nouveau ? Pourquoi je ne me souviens de…. attendez, attendez, j’ai tout compris ! L’amnésie, le fait que je sois trempé, vos rires de mâles demeurés… je viens d’intégrer une fraternité, c’est ça ? Et je viens de passer le bizutage ! Par contre, v’là la cuite, je ne me souviens de rien. Bon allez, filez moi un miroir que je regarde combien de bites vous avez dessiné sur moi pendant que j’étais dans le coma.
- Ah non, attends mec, tu fais erreur, ici, c’est le Labyrinthe, personne ne dessine de bites sur…
- Attendez ? Pas de bites ? Qu’est-ce que c’est que cette fraternité de gros nazes qui n’assure même pas le minimum ? Allez, qu’on m’amène un Velleda, puisqu’il faut tout faire par soi-même ! »

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Mais non : notre héros ne revient pas de bizutage, et en fait, personne ne lui adresse la parole. Les adolescents un peu con-cons qui l’entourent se contentent de lui gueuler « Haaan Le Nouveau ! Le Nouveau ! » et de le malmener en tous sens, le balancer à terre, bref, lui faire un accueil qui ressemble plus au prélude d’un sacrifice humain ou d’un viol de chèvre qu’à un rite de bienvenue. Visiblement alerté par le niveau ambiant qui n’a rien à envier à une soirée au Macumba, le nouvel arrivant tente bien de s’enfuir en courant sous les exclamations hilares de ses nouveaux camarades qui le laissent faire, mais il finit par se vautrer de lui-même sur un gros caillou. Il est donc ramassé, encore malmené, et traîné jusqu’à une prison en pierre, brindilles et matières fécales qui a l’air si solide que je pense qu’un cochon d’Inde pourrait en forcer la porte sans trop de soucis.

Heureusement, avant que notre héros ne commence à raisonner en cochon d’Inde (nous découvrirons qu’il est un peu en-dessous), voici qu’arrive un jeune homme un peu plus aimable que la moyenne qui vient le libérer.

« Salut mec ! Je suis Alby, plus ou moins le chef ici. Bienvenue au bloc ! 
- Salut Alby moi je m’appelle…  bon sang ! Je ne me souviens de rien ! Je ne sais pas qui je suis !
- C’est normal. C’est notre cas à tous ici. Seul ton prénom te reviendra bientôt. C’est tout ce que nous ont laissé ce qui nous ont pris notre mémoire avant de nous envoyer ici. 
- D’accord.
- Bon allez viens ! Je t’emmène faire un petit tour. Comme tu peux le voir, tu viens d’arriver dans un grand pré entouré d’immenses murs. Là-bas il y a un bosquet, ici un village en branchages, là un potager… nous formons une communauté soudée basée sur la confiance et le respect.
- C’est donc pour ça que vous accueillez comme de gros connards les gens qui débarquent chez vous ? Non parce que dans la scène précédente, alors que j’étais paniqué et perdu, j’ai un peu été traité comme un sac de rats morts.
- Ah oui je… heu… en fait… cette scène c’était parce que…
- Okay. Donc nous en sommes à la deuxième scène du film et tu es le personnage qui vient m’expliquer que la première n’avait aucun sens, c’est ça ?
- Bon, heu, continuons à nous promener. Comme je te le disais, nous vivons ici en paix. Une fois par mois, le monte-charge arrive, nous fournit un nouvel arrivant ainsi que du ravitaillement, puis redescend. Ce mois-ci, c’était toi.
- D’accord. Mais dis-moi, c’est quoi cette immense porte dans le mur là-bas ?
- *regard dans le lointain*
- Dis ?
- *regard dans le lointain*
- Mais ? Mais pourquoi tu ne réponds pas ? Ce ne serait pas juste pour faire durer l’intrigue complètement artificiellement ?
- PAS DU TOUT ! Bon, écoute, il n’y a que trois règles dans notre communauté : un, tout le monde fait sa part du boulot. Deux, il est interdit de frapper un autre membre de la communauté. Retiens bien cette règle. Et trois, il est interdit de passer les portes du mur. 
- Mais pourquoi ?
- *regard dans le lointain*
- Hoooo je sens que ce film va être long ! »

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Je me permets de vous spoiler (je sais, c’est mal), mais accrochez-vous bien parce que tout le film, ça va être comme ça. Dès que le héros a une question qui pourrait faire avancer l’intrigue, voire sauver tout le monde, les autres personnages ont une fâcheuse tendance à regarder l’horizon (ou à avoir l’air constipé, c’est selon) silencieusement. Et quand ce n’est pas eux qui jouent les autistes, c’est le héros qui ne pose pas les questions les plus élémentaires ou fait de la rétention d’informations qui pourraient sauver des vies. Ah ben sinon toute l’intrigue pourrait être pliée en cinq minutes, donc bon.

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« Bon alors tu vois ici c’est… non, on ne va rien te dire et espérer que tu ne le remarques pas. »

Bref : Alby confie le nouvel arrivant à Chuck, le plus jeune, petit et gros de la communauté arrivé le mois précédent, autant vous dire que je ne sais pas vous, mais moi je connais déjà son destin. Chuck poursuit donc le tour du propriétaire de la petite communauté, en expliquant qu’il y a plusieurs groupes en son sein, comme par exemple les bâtisseurs, les soigneurs, les jean-jacques ou autres. Mais ce qui attire l’attention du Nouveau (appelons-le ainsi dans l’immédiat), c’est que soudain, sortent des immenses portes deux larrons qui rentrent dans le camp au petit trot sans que personne ne s’en offusque. Il se tourne donc vers Chuck.

« Chuck ! Tu as vu ? Il y avait des gens de l’autre côté des portes alors que c’est interdit !
- *regard dans le lointain*
- TU VAS PAS COMMENCER, HEIN !
- Oui, bon, d’accord : ce sont des coureurs ! Chaque jour, ils rentrent dans le labyrinthe pour l’étudier et en sortent avant que les portes ne se ferment à la nuit tombée. 
- Le labyrinthe ?
- *regard dans le lointain* J’ai dit labyrinthe, moi ?
- Non mais ça suffit ! Pourquoi tu ne veux pas me répondre ? Pourquoi Alby ne m’en a pas parlé ? Pourquoi tu estimes que c’est un secret alors que tout le monde est au courant et qu’Alby ne t’a pas dit de ne pas m’en parler ? Vous ne pouviez pas juste dire « Salut mec ! Nous sommes une communauté enfermée au milieu d’un labyrinthe mortel, donc tu comprendras que seuls des gens entraînés y partent en éclaireur ! » au lieu de me dire « Hé, tu as vu le truc super intriguant là-bas ? C’est interdit, mais on ne te dira pas pourquoi, comme ça tu ne seras pas curieux, hein ? En plus il y a des gens qui en rentrent et sortent sans qu’on les engueule, ce qui ne va pas te donner d’idées, hein ? » Et puis d’ailleurs, s’il y a des endroits où il ne faut surtout pas aller, quand je suis arrivé dans le monte-charge, pourquoi vous ne m’avez pas couru après quand je me suis enfui au lieu de vous marrer comme des cons ? Parce que sachant que ce sont les seules portes hors d’ici, si je n’étais pas tombé, à votre avis, vers où serais-je allé pour commencer ?
- Est-ce que je peux regarder dans le lointain pour te répondre ? »
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La scène où le Nouveau tire le slip de Chuck jusqu’à pouvoir le stranguler avec a été coupée au montage, ce qui est fort triste car ça en aurait fait la meilleure scène du film, mais passons et poursuivons avec le n’importe quoi. Car alors que nos deux héros sont face aux portes du labyrinthe, le Nouveau fait un pas en avant. Et aussitôt, quelqu’un lui fonce dessus et lui défonce la gueule en le plaquant au sol comme un rugbyman frénétique. C’est Gally, le costaud local.

« TU N’ENTRES PAS DANS LE LABYRINTHE ! TU N’AS PAS LE DROIT !
- Oui alors tu es gentil mais pourquoi tu ne m’as pas juste saisi par l’épaule ? La règle numéro 2, ce n’est pas de ne pas frapper les gens ? Leur éclater la gueule par terre, ça ne compte pas ? »

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Visiblement, non. En tout cas, cela fait, c’est l’occasion pour nos héros de contempler le rituel du soir pour les habitants du Bloc : les portes du labyrinthe qui se referment au soir venu. Un spectacle majestueux comme le coucher de Pierre Ménès, ou quelque chose dans cet esprit, mais enchaînons.Car le soir-même une petite fête est donnée pour célébrer l’arrivée du Nouveau. On picole donc de l’alcool frelaté tout en se racontant des histoires, l’occasion pour le Nouveau de fraterniser avec Newt, le bras droit d’Alby.

« Alors le Nouveau, t’es content d’être ici ?
- Pas vraiment. Mais au fait, on entend des bruits étranges dans le labyrinthe. Des grincements et des cris horribles !
- Les grincements, c’est le labyrinthe qui se modifie chaque nuit. 
- Ah oui ? Du coup, quel intérêt d’envoyer des gens en reconnaissance si chaque jour ils doivent tout refaire de zéro ?
- Hé bien je… bon, et les cris horribles, ce sont les griffeurs.
- Les griffeurs ?
- Oui ! Des créatures monstrueuses qui hantent les couloirs du labyrinthe la nuit ! C’est à cause d’elles que personne n’a jamais survécu à une nuit là-bas. 
- C’est terrible. Mais j’ai une question.
- Oui ?
- Si personne n’a jamais survécu, qui vous a parlé de ces créatures et a par exemple, au hasard, pu vous dire qu’elles avaient des griffes ?
- Mmmmmgggggnnnnnn…
- Tu fais super mal le regard dans le lointain. Vraiment. Arrête tout de suite. 
- Bon, si on retournait à la fête ? Après tout, elle est en ton honneur ! »

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Et sur ces lamentables considérations qui font de chaque dialogue une insulte au genre humain, nos deux larrons s’exécutent. Même si le Nouveau en profite pour glisser qu’après moins d’une demie-journée passée au bloc, il a déjà envie de devenir un coureur et de parcourir le labyrinthe. Mais peu nombreux sont ceux qui ont le droit de le devenir ! Toujours est-il que tout à ses réflexions, le Nouveau ne voit pas Gally dans son dos et les deux se bousculent par accident. Gally grogne donc.

« Tu veux te battre ? 
- Je ne sais pas : est-ce que tu veux que je te rappelle la règle numéro 2 ?
- Non, puisque personne n’en parlera plus. Jamais. En fait, je ne sais même pas pourquoi Alby te l’a donnée. 
- Bon ben alors battons-nous ! »

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Et tout le monde se met joyeusement en cercle pour un duel à mains nues où Gally annonce : le but est pour lui de pousser le Nouveau hors du cercle. Et pour le Nouveau, de tenir 5 secondes face à la brutalité de son adversaire. On va être clair tout de suite : le Nouveau tient bien une minute pendant que Gally fait le kakou sans que personne ne le fasse remarquer. Mais alors que Gally finit par éclater le Nouveau par terre un bon coup parce qu’entre amis, plus que les kit-kat, rien ne vaut de partager un bon traumatisme crânien, voici que ce choc est si violent (vous voyez, même le scénario le dit : les seuls qui ne disent rien, ce sont les gros débiles autour qui trouvent ça rigolo) que la mémoire en revient soudain au nouveau : il s’appelle… Thomas.

Allez, assez d’émotions pour ce soir ! La fête s’arrête, et tout le monde va donc regagner ses cabanes en brindilles pour passer la nuit. Ce qui est un peu difficile pour Thomas qui n’est pas habitué aux cris abominables qui sortent du labyrinthe. Et dans son sommeil, il fait des rêves étranges : des scientifiques sont penchés sur lui et une femme lui répète « Wicked est bon !« . Il voit aussi une jeune fille qui lui fait de grands yeux amoureux et à qui il tient la main. Bref, c’est youpi. Jusqu’à ce qu’il soit réveillé par quelqu’un qui lui plaque une main sur la bouche : Alby !

« Salut mec ! Je venais te réveiller à l’aube pour te parler un peu. Suis-moi.
- Okay mais pourquoi la main sur la bouche ? Tu as un secret à me dire dans un coin ?
- Non en fait je venais juste te réveiller pour te dire qu’ici, on aime la paix et l’harmonie. Et t’amener jusqu’à un mur où on a tous gravé notre nom. Non, la scène où je te fais flipper ta petite maman en t’asphyxiant pour te réveiller, c’était juste pour déconner. »

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Je ne sais pas ce qu’il se passe depuis le début du film, mais à mon avis, le réalisateur, M. Ball, avait comme un problème.

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Tournage du film Le Labyrinthe, un mardi.

« Bon, Alby tu as compris ? Dans cette scène, tu vas réveiller Thomas pour parler avec lui.
- Okay… je m’avance… hé, Thomas !
- Coupez ! Couuupez ! Non, allons allons, ça ne va pas du tout ! Mets-toi dans ton personnage. Tu es un chef juste et amateur de paix et tu dois réveiller un garçon amnésique et encore traumatisé de son arrivée parmi vous de la veille. Comment t’y prends-tu ?
- Super doucement pour ne pas ajouter à son traumatisme, non ?
- Raaaah ! Idiot ! Allez, avance toi ! Voilà, comme ça ! Thomas, tu ne bouges pas, tu dors ! Maintenant… maintenant penche-toi sur lui !
- Heu… vous êtes sûr M. Ball ?
- Tais-toi ! Penche-toi ! Maintenant… maintenant avance ta main !
- Je… ici ?
- Oui ! Maintenant, mets-lui sur la bouche ! Empêche le de respirer !
- Que…
- Plus fort ! comme ça ! Oui, continue ! Malaxe sensuellement ses lèvres ! Maintenant… maintenant tu passes ton autre main sous sa chemise !
- Ecoutez, je…
- Traite-le de … de salope ! De pétasse ! Dis-lui des choses sales !
- Ecoutez M. Ball, je veux bien mais à condition que vous remettiez votre pantalon. »

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Web Ball en plein travail. A voir la tête qu’il fait, je pense qu’il filmait la scène telle que décrite ci-dessus.

Si quelqu’un a une meilleure explication, je suis preneur.

Toujours est-il que pour Thomas, le travail débute : il doit participer à la vie de la communauté. Il aide donc Newt au potager, et lui pose plein de questions.

« Alors, Newt, vous avez déjà pensé à escalader les murs du labyrinthe ?
- Bien sûr ! Mais le lierre qui pousse sur celui-ci ne va pas assez haut.
- C’est dommage parce que tous les décors montrent le contraire.
- Chhhht… 
- Okay. Et sinon, pour grimper, avez-vous essayé de…
- Oui. Deux fois. Ecoute mon vieux, tu es gentil mais on a tout essayé. Même le monte-charge : impossible de descendre avec. Il détecte si quelqu’un est à bord. La seule issue, c’est le labyrinthe. »

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Je vous donne la traduction ?

« Tu sais, on aime pas trop avoir de nouvelles personnes qui arrivent avec de nouvelles idées, alors par principe, on ne les écoute pas.« 

Ce film. Mais ce film. Et histoire de bien enfoncer le clou, Newt ajoute : « En plus, même si on escaladait un mur, je ne vois pas ce que l’on ferait une fois en haut !« . Je ne sais pas : à titre personnel, j’ai environ 12 idées différentes là, comme ça, au pied levé. Mais bon, hein. Du coup, pour le punir de poser des questions, Newt envoie Thomas chercher du fumier pour le potager au fond des bois. Car il n’y a pas de coin latrines, alors pépère, à toi de trouver les meilleurs coins à crottin de tes amis avec ton seau et ta pelle ! Qui sait quel merveilleux étron tu pourrais découvrir au pied d’un arbre ! Une sorte de géocacaching, si je puis dire, quelle excitation ! Les bois, d’ailleurs, parlons-en : de bosquet de bord d’autoroute, ils se transforment en forêt de Brocéliande sitôt que Thomas est dedans, puisque le truc devient tout bonnement gigantesque. Décidément, la réalisation a en plus du scénario un certain talent pour se vautrer, mais passons. Car au cœur de la forêt, Thomas découvre… une tombe ? Et des ossements en pagaille. Mais alors qu’il observe la chose, sort d’un buisson un membre des coureurs, qui se rue sur Thomas en hurlant, des veines noires sur le visage. Il lance « Je t’ai vu ! C’est de ta faute ! » et tente de tuer notre héros qui s’enfuie à toutes jambes en appelant à l’aide.

Il parvient à quitter la forêt, son poursuivant aux trousses, et à attirer les autres blocards à son aide qui maîtrisent vite Ben, le coureur tout fou. Ils lèvent le t-shirt de ce dernier et constatent une grosse piqûre sur son ventre, et des veines noires tout autour. Alby s’exclame donc « Bon sang ! Il a été piqué… en plein jour en plus ! Comment cela est-il possible ?« 

J’imagine que vous vous attendez à ce que Thomas se fasse un peu caca dessus et demande ce qui pique ainsi, d’où cela sort ou comment s’en prémunir ? Non, hohoho : il s’en fout. Alors peut-être va-t-il demander pour la tombe au fond des bois ? Oui, vaguement, et encore, il se satisfait de la réponse la plus pourrie du monde qu’Alby lui donne à savoir « Nous avons connu des jours sombres« .

Non mais sérieusement ? Thomas ? Les ossements non plus, tu n’as pas envie d’en parler ? Et vraiment, la piqûre, non ? Ça a failli te tuer mais tu estimes que ce n’est pas important ?

Bon, allez : comme je suis sympa (mais si, mais si, tenez Mademoiselle, reprenez un verre), je vous donne l’explication. Ces « piqûres », ce sont en fait les griffeurs qui les font. Et vous savez quoi ? C’est encore plus incohérent ! Parce que du coup, d’où un griffeur a-t-il pu piquer un mec qui se trouvait au bloc ? Et question bonus : sachant que les griffeurs tuent tout le monde de l’aveu de tous les personnages, comment Ben a-t-il survécu à la rencontre ? Est-ce que le griffeur lui a injecté son bidule avant de lui souhaiter une bonne journée en sifflotant pour aller s’acheter Le Figaro Histoire ?

C’est complètement con. Un scénariste qui s’emmerdait en réunion a dû dessiner un labyrinthe sur son bloc-note et quelqu’un confondre le tout avec un script terminé. C’est la seule explication.

Mais allez, allez, poursuivons notre descente vers les profondeurs de la médiocrité.

Le pauvre Ben subit donc le châtiment de tous ceux qui ont été piqués par des griffeurs (car oui, il y a un châtiment déjà prêt, avec un petit rituel et tout, comme quoi, il y a eu dû en avoir un paquet, en fait, des gens qui ont survécu à une rencontre avec un griffeur, qui je le rappelle, jusqu’ici ne sortaient que la nuit-même-que-personne-n’est-jamais-ressorti-du-labyrinthe-après-une-nuit-dedans-donc-en-fait-c’est-pas-possible), à savoir qu’on le repousse vers le labyrinthe à coups de perches comme un gros cachalot que l’on rejette à la mer ou une blogueuse mode devant un stand de macarons. Aussi, cela étant fait à l’heure de la fermeture, le pauvre Ben voit les portes du labyrinthe se refermer sur lui… et nous ne le reverrons plus jamais, car plus rien ne pourra le sauver : c’est Ben perdu.

Que ? Qui a…

Oubliez. Mais cependant, cet événement provoque un changement d’importance : avec la mort de Ben puisque le labyrinthe a raison de lui, le lendemain matin, c’est Alby qui remplace le défunt pour accompagner son ancien binôme de course, Minho, dans le labyrinthe. Thomas est donc tout étonné quand il les voit tous les deux partir sitôt que les portes du labyrinthe s’ouvrent au petit matin, et il partage son étonnement avec Newt.

« Mais ? Alby part dans le labyrinthe ? N’est-ce pas dangereux ?
- Si, complètement. Mais il fallait bien remplacer Ben.
- Directement par notre chef qu’il ne fallait surtout pas perdre ? Ce ne serait pas un peu con, des fois ?
- Hé ho, tu arrêtes tout de suite ! En plus, Alby est un super chef.
- Raison de plus pour ne pas le perdre. D’où c’est le chef, d’ailleurs ?
- Il y a trois ans, ça a été le premier d’entre nous à arriver ici. Tu imagines ? Un mois tout seul ! Avant qu’enfin, le monte-charge n’amène du ravitaillement et un nouveau. Puis un autre le mois suivant… Alby a organisé cette communauté. C’est grâce à lui que tout tient. »

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Je ne sais pas vous, mais moi, non seulement j’aime beaucoup comment ils insistent bien sur le fait qu’Alby est indispensable, et donc que le laisser partir dans le labyrinthe est encore plus idiot, mais surtout, il va falloir m’expliquer ce qu’Alby a fait tout seul le premier mois dans le bloc. Il s’est tripoté ? Non parce que je ne sais pas, mais sans mémoire et au milieu d’un labyrinthe aux portes grandes ouvertes, j’aurais pensé qu’il serait rentré dedans. Et comme personne ne lui aurait parlé des griffeurs, bah il serait mort. Tout comme le prochain arrivant qui du coup, serait arrivé seul. Puis le suivant. Etc.

Bref, c’est très con, mais nous ne sommes pas au bout de nos peines, car vous ne le savez pas encore, mais c’est encore plus incohérent que ça ne le semble déjà. Si. Ah non mais il y a clairement du niveau, même moi j’ai été surpris, et pourtant, j’ai quand même vu La Planète des Singes : Origines.

Le soir venu, toute la petite communauté se rend aux portes du labyrinthe pour attendre le retour de Minho et d’Alby. Mais à leur grand désarroi, ceux-ci ne se montrent pas… et en fait, n’apparaissent au bout du couloir face aux portes que lorsque celles-ci sont déjà en train de se refermer ! Minho traîne un Alby blessé derrière-lui, et il va trop lentement pour pouvoir regagner le bloc avant que les portes ne se soient refermées. Au moment où tout est perdu, Thomas ne peut laisser ces braves gens en danger parce qu’il a le cœur gros comme ça et accessoirement le QI d’un hamster défoncé : il traverse les portes à la seconde où elles se referment et va pour aider ses camarades afin d’essayer de les aider à survivre aux dangers du labyrinthe la nuit. Minho l’accueille d’un « Tu viens de signer ton arrêt de mort ! » avant d’expliquer ce qu’il s’est passé : Alby a rencontré un griffeur en plein jour. Celui-ci l’a piqué avec son fameux venin qui rend un peu agressif, Minho a donc dû l’assommer et le traîner jusqu’à la sortie, qu’il a donc ratée de peu. Il s’exclame donc « Il faut abandonner Alby ! Il a été piqué ! » mais Thomas, qui est un gros gentil, lui dit que non non, jamais, parce que l’amitié, c’est plus fort que tout et jamais il n’abandonnera son nakama ou quelque chose du genre.

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Voici la scène où Thomas pointe du doigt l’arrivée de Minho et Alby au moment où les portes se referment. A savoir, à la tombée de la nuit. Maintenant, regardez la luminosité. Hééé oui.

Alors que moi, ce que je retiens, c’est surtout que Mihno s’est enquiquiné à traîner Alby dans tout le labyrinthe (d’ailleurs, qu’est-il advenu du griffeur qui l’a piqué ?) pour le ramener au bloc où je le rappelle, les piqués sont automatiquement envoyés, comme feu Ben… dans le labyrinthe pour y mourir. Très utile, donc. Et Minho en plus d’insister pour dire « Il est foutu, il faut l’abandonner.« . Certes ? Tu peux donc me rappeler pourquoi tu insistes sur le fait que tu n’avais aucune raison de le traîner à part pour rater la fermeture des portes, de ton propre aveu ?

Je parlais du film qui se vautrait régulièrement. Correction : il est vautré, et on attend qu’il se relève.

En tout cas, la nuit tombe sur le labyrinthe, et Minho et Thomas s’acharnent à traîner Alby dans tout le secteur. Finalement, Thomas aperçoit du lierre qui monte du bas d’un mur jusqu’en haut (je vous avais dit que dans les décors, le lierre montait plus haut que ce que les personnages ne disaient, dans le labyrinthe comme dans le bloc). Il décide donc d’utiliser du lierre pour en faire une corde comme ça, pif pouf, puis de tirer dessus pour faire monter le corps d’Alby en hauteur et donc en sécurité. Pour cet exercice, j’imagine donc que Minho et Thomas ont aussi fabriqué une poulie à partir de feuilles et de crottes de nez, mais le film n’en dit rien. En tout cas, le truc doit être solide car ils montent tranquillement un Alby inconscient de 90 kilos jusqu’à 6 ou 7 mètres de hauteur avant qu’un bruit ne les fasse se retourner : un griffeur arrive !

Alors, me demanderez-vous, à quoi ressemble un griffeur ?

Prenez une grosse larve, mettez-lui de petites dents (sinon on ne comprend pas qu’elle est méchante), attachez-là à un corps de scorpion cybernétique, et pouf, vous avez un griffeur. Personnellement, j’aurais appelé ça une « méca-merde« , mais griffeur, ça ira bien. Minho, en voyant le griffeur, lâche une série de petits pets liquides et le pantalon souillé, abandonne Thomas et s’enfuit en courant. Thomas, lui décide de se planquer sous le lierre, ce qui le rend invisible aux yeux de la créature. Excellent Thomas ! Tu n’as plus qu’à rester planqué jusqu’au lever du jour et…

« Non ! Si je me mettais plutôt à courir comme un gros con dans tout le labyrinthe ?« 

Je… bon. Hé bien soit. Thomas se met donc à courir partout, et évidemment, finit par rencontrer un autre griffeur, ou le même, ou son cousin germain, on n’est pas bien sûr, ils se ressemblent tous, un peu comme les…

J’allais dire les canards. Petit raciste ! Vous êtes intenables, sacrebleu !

Qu’importe : Thomas court donc de plus belle, fait moult acrobaties, escalade les murs du labyrinthe (comme quoi !) et parvient même à échapper au griffeur lors d’un terrible corps-à-corps où notre héros aperçoit sur l’une des pattes de la bête des seringues. C’est donc avec cela, qu’elles piquent ? A noter que tout du long de la poursuite, le griffeur a une queue de scorpion surpuissante mais ne s’en sert pas pour mettre sa branlée à Thomas en deux-deux. Ils sont sympas, ces griffeurs, quand même. Au final, et au détour d’un virage, Thomas retombe sur Minho qui guide Thomas, toujours poursuivi, jusqu’à un couloir en train de se refermer (souvenez-vous que le plan du labyrinthe change chaque nuit !). Minho pense ainsi semer la bête, mais Thomas a un autre plan : il appelle le griffeur, lui fait des doigts, montre ses fesses et se permet même une remarque désobligeante sur la sexualité de maman-griffeur. Outré, le griffeur s’exclame « GRGLÜGROÜSCHLÜBLÜB ! » (ou « Saperlipopette ! Tu vas voir, petit malappris ! » dans sa langue) et fonce sur Thomas. Trop tard ! Car les murs du couloir se referment sur la bête, qui est ainsi écrasée comme une vieille noix. C’est ballot.

Le lendemain matin, c’est donc le choc pour les habitants du bloc lorsqu’ils aperçoivent sortant du labyrinthe à l’ouverture des portes, Minho et Thomas transportant Alby avec eux ! Ils ont survécu à une nuit dans le labyrinthe ! Ce sont les premiers ! On demande donc à Minho :

« Alors, vous avez vu des griffeurs ?
- Merci encore une fois d’insister sur le fait qu’on en avait jamais vu donc qu’on ne pouvait guère savoir pour eux. Mais oui. Et mieux encore : Thomas en a tué un ! »

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Tout le monde est très impressionné, mais la priorité du moment, face à cet événement extraordinaire, consiste avant tout à attacher Alby dans un coin de l’infirmerie locale pendant que le venin du griffeur le rend fou à petit feu et que le conseil de la communauté se réunit pour discuter de ce qu’il vient de se passer. Les chefs des différentes factions sont donc réunis : Gally pour les bâtisseurs, Minho pour les coureurs, et Newt pour le tiers-état ou quelque chose du genre. Gally est donc clair sur sa position :

« Thomas a bravé nos interdits ! Il est rentré dans le labyrinthe sans autorisation ! Pire encore, il a tué un griffeur ! Il y aura sûrement des conséquences !« 

C’est vrai ça, quel salaud ! Il a sauvé votre chef et le chef des coureurs et tué un des trucs qui vous tuent déjà dès qu’ils le peuvent ! Tu veux qu’il se passe quoi ? Qu’à partir de maintenant, les griffeurs vous retuent au lieu de simplement vous tuer ?

Gally demande donc à ce que l’on sanctionne le héros du jour, mais Minho, Newt et tout le monde refusent parce que Thomas est bien trop cool pour cela. Mais effectivement, l’action de Thomas doit avoir eu des conséquences, car soudain, tout le bloc bruisse de folles exclamations : le monte-charge ! Le monte-charge remonte ! Alors que cela ne faisait que trois jours depuis l’arrivée de Thomas. Tout le monde court donc autour du monte-charge (dont, je le rappelle, personne n’a jamais pensé à essayer de le défoncer pour descendre par le tunnel d’où il vient – ou alors ils ne voulaient pas endommager leur approvisionnement de biactol et de gel pour cheveux qu’ils utilisent en quantité déraisonnable) pour s’apercevoir qu’il ne contient pas du ravitaillement mais…

… une FILLE ! Et 50 litres de lubrifiant.

Pour une communauté constituée uniquement de mâles, vous imaginez bien que cela provoque débats et redirections sanguines à foison. Chacun y va de son petit commentaire du genre « Ho ben ça alors, une fille ! » « Ça ressemble à ça ? » « Elle a des roploplos, regardez ! » ou encore « La mémoire me revient… une fille seule… plein de garçons perdus au milieu de nulle part… je crois que nous sommes dans un album des Schtroumpfs ! » mais nenni. Par ailleurs, si la nouvelle est trempée comme à peu près tout le monde en arrivant, elle a dans sa main un papier tout sec (quelqu’un l’a sûrement couvert d’un protège-carte Magic) sur lequel il est écrit.

« C’est la dernière. Cordialement, bisous.« 

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Seine Saint-Denis : The Early years

Et même retirée du monte-charge, celui-ci ne redescend pas comme il le devrait. Il n’y aura donc plus de ravitaillement ? En tout cas, la jeune fille jusqu’alors inconsciente, se réveille soudain et faisant fi de l’air rendu épais par la testostérone,  parvient à prononcer un mot : « Thomas !« 

Voilà qui n’est pas banal ! Encore, elle aurait dit « One Direction« , on aurait mit ça sur le compte de son sexe, mais là, tout de même ! Elle se souvient de quelque chose, et mieux encore, de l’un d’entre eux ! Mais pourquoi toujours Thomas s’étonne Gally (comprendre « Pourquoi personne ne s’intéresse à mon personnage sans aucun intérêt ? » la réponse est dans la… remarque, non : Thomas n’a aucun intérêt non plus, donc tu n’as pas tort, c’est injuste)? La jeune femme n’en dit pas plus puisqu’elle est retombée inconsciente. On l’emmène donc à l’infirmerie pendant que de son côté, Thomas va retrouver Minho pour lui proposer d’occuper un peu sa journée.

« Minho, nous devons retourner dans le labyrinthe !
- Ah oui ? Et pourquoi ? T’as paumé les clés de ta bagnole ?
- Non ! Mais il y a le cadavre du griffeur… nous devons l’étudier pour connaître notre ennemi.
- Très bien, mais nous devons y aller en nombre. Et les autres coureurs ne veulent plus aller dans le labyrinthe depuis ce qui est arrivé à Ben et Alb… pourquoi tu me regardes comme ça ?
- Les autres coureurs ?
- Ben oui. 
- Mais alors pourquoi vous avez envoyé Alby dans le labyrinthe au lieu de prendre un de ces gars-là ? 
- Je… *regard dans le lointain*.
- Ça f’sait longtemps, tiens. 
- Bon, je vais regrouper quelques camarades un peu cons et on y va. »

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Et quelques camarades un peu cons regroupés plus tard, la fine équipe retourne dans le labyrinthe en profitant du jour pour retrouver le cadavre de la bête, ce qui est bien vite fait. Or, sur celui-ci, ils aperçoivent un truc qui clignote.

« Regarde Thomas, ça clignote !
- C’est sûrement une pièce importante : les gens adorent mettre des loupiotes clignotantes sur les pièces qu’il ne faut surtout pas que l’ennemi découvre. Prenons-là. Gnnn… voilà ! On dirait… un tube métallique avec une led. Et un écran qui indique « 7 ». Probablement un sex-toy.
- Parfait, alors allons nous-en à présent ! Ne prenons surtout rien de plus sur ce précieux cadavre ! »

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Après avoir fouillé de manière superfétatoire l’inventaire de la bête, nos héros filent donc vers le bloc pour y retrouver tout le monde. L’occasion pour Gally de gueuler à nouveau, car cette expédition a encore violé les règles en envoyant des non-coureurs dans le labyrinthe. Oui, Gally est juste lourd, en fait. Il réclame donc une punition pour Thomas qui fout le dawa et finit par convaincre Newt, qui fait office de chef en l’absence d’Alby. Mais Newt est un rusé renard : il n’accepte qu’une punition symbolique pour satisfaire Gally : une nuit en prison sans manger pour Thomas. Soit. Et Newt demande à ce que Thomas devienne officiellement un coureur pour que Gally arrête de gueuler.

Mais un événement bien plus important intervient au même moment : la fille s’est réveillée ! Et visiblement, elle a aussi des talents de ninja, car en plus de se réveiller, elle a réussi à fuir l’infirmerie pourtant tenue par Ganjaman (un personnage qui n’a qu’une ligne de dialogue mais dans la VF, sa voix sent bon le gros pétard), à traverser tout le camp sans être arrêtée, à grimper jusqu’en haut de la tour qui se trouve au milieu du camp pour tout surveiller et mieux encore, à amener avec elle une réserve de cailloux où il faudra qu’elle explique où elle les a trouvés sachant qu’ici c’est une prairie kikinoute. Elle bombarde donc quiconque tente d’approcher, du moins, jusqu’à ce que Thomas débarque.

« Arrête avec les cailloux ! C’est moi, Thomas ! Apparemment, tu me connais ! Je peux monter ?
- Hmm… okay.
- Très bien, j’arrive. »

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Et pendant que derrière lui, ça gueule « Hooo, le chouchou ! », Thomas grimpe donc dans la tour pour rejoindre la damoiselle. La conversation s’engage donc.

« Alors comme ça, tu es une fille ?
- Gros sens de l’observation. Mais où suis-je ? Qui suis-je ?
- Tu es au cœur du labyrinthe. Personne ne sait pourquoi, aucun d’entre nous n’a de souvenirs. A part toi qui a l’air de te souvenir de moi.
- Oui. Je m’appelle Théresa, je m’en souviens, et toi Thomas, tu m’es apparue en rêve. Des gens étaient penchés sur moi… des scientifiques. Et une femme qui me répétait « Wicked est bon ! ».
- Ça alors, moi aussi ! Et tu étais aussi dans mes rêves. Et tu me disais « Wicked n’est pas bon. Tout va bientôt changer.« 
- C’est tout ? C’est un peu naze.
- Hé, ho, dis !
- Non parce que pendant que toi tu accumulais des infos pourries, moi, regarde ce que j’ai trouvé dans ma poche ! Deux seringues d’un liquide bleu. Marqué « WCKD », comme tout ici.
- Hmmm… intriguant ! »

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« Mais sinon j’ai une question : où est-ce que vous trouvez tout ce gel, les garçons ? »

Cela donne une idée à Thomas. Vite, à l’infirmerie ! Car sur place, Alby est toujours en train d’agoniser, couvert de veines noires. Thomas s’en approche donc : il pense avoir une solution pour le soigner ! Ces seringues (alors que si ça se trouve, c’était juste de l’insuline futuriste pour Thérésa qui ne se souvenait pas être diabétique, c’eut été rigolo) ! Ni une, ni deux, il va pour en planter une dans Alby, qui s’éveille soudain en gueulant « C’est toi, Thomas ! Tout est de te fauuuute ! Gros bâtard ! » jusqu’à se prendre la seringue, qui le calme instantanément. Visiblement, cela devrait le guérir. Mais en attendant, la nuit est tombée et Gally réclame que Thomas aille effectuer sa punition au trou. Soit ! Thomas est donc mis en prison pour la nuit. L’occasion pour Chuck de venir le voir et de lui apporter de la nourriture discrètement.

« Salut Thomas ! Je t’ai apporté à boire et à manger.
- Bien joué p’tit gros. Mais… qu’est-ce que tu as dans la main ?
- Cette figurine sculptée ? Je l’ai faite pour mes parents. Je ne me souviens pas d’eux, mais eux doivent se souvenir de moi, alors je pense à eux. Tiens, Thomas, je te la donne. 
- Mais pourquoi ?
- Parce que tu es le premier qui a une chance de tous nous sortir d’ici. Alors prends-là. Trouve mes parents. Donne-leur. »

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Chuck fais ensuite son regard dans le lointain, puis va pour s’en aller, mais Thomas le rappelle.

« Qu’est-ce que tu veux ?
- Tends ta main, Chuck.
- Okay ?
- Tiens. Je te rends ta figurine. Tu la donneras toi-même à tes parents, Chuck, je vais te sortir de là ! »

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« Noooooooooooooooooon ! » devrait s’exclamer Chuck. « Le coup du truc que tu diras/ramèneras/serreras dans tes bras de retour au pays, c’est une condamnation à mort dans tout film de merde ! Pitiééé ! » mais à la place, il est juste content. Quel con, ce Chuck. Enfin bon : la nuit se passe, et au petit matin, Minho vient trouver Thomas et le sort de sa prison. Il lui annonce qu’il est désormais officiellement un coureur, et que tous deux peuvent donc partir en paix dans le labyrinthe. Mais d’abord, il a quelque chose à lui montrer. Minho l’emmène dans une cabane habilement cachée au fond des bois du bloc, et à l’intérieur se trouve une immense table couverte d’un drap. Minho la soulève… et révèle une immense maquette du labyrinthe !

« Bon sang Minho !
- Hé oui. C’est le plan complet du…
- Non, je veux dire : pourquoi une maquette ? Vous ne pouviez pas juste faire un dessin ?
- Ah ? C’est que… on… bon. Ecoute, tu dois connaître la vérité. Depuis trois ans, on fait croire à tout le monde qu’on part explorer le labyrinthe chaque jour, mais ce n’est pas vrai. En fait, on l’a déjà entièrement exploré. Et il n’y a aucune sortie. 
- Comment ? Mais pourquoi ne dites-vous rien ?
- C’est Alby qui ne voulait pas. Il fallait entretenir l’espoir.
- Tu veux dire qu’Alby savait que ça ne servait à rien d’aller dans le labyrinthe vu qu’il n’y a plus rien à explorer mais y est allé quand même remplacer Ben pour… rien ?
- C’est vrai que c’est con.
- C’était déjà incohérent mais vous arrivez à en rajouter des couches après coup. C’est merveilleux. J’en pleure, tiens. Sinon, tu as de vraies infos utiles à part le fait que les coureurs se tripotent la kikoute dans les couloirs depuis trois ans ?
- Oui ! En fait, il y a sur les bords extérieurs du labyrinthe des « sections » numérotées. Elles vont de 1 à 8. Chaque nuit, une section s’ouvre et le labyrinthe se modifie en conséquence. Nous avons étudié le tout : cela suit une combinaison très précise. La section 8, puis la 4, puis la 5, puis la 7 puis… bref. Donc chaque jour, je sais comment le labyrinthe sera configuré. Et quelle section sera ouverte.
- C’est cool.
- Et la nuit où tu as tué le griffeur, la section 7 était ouverte. Or, sur le bidule qu’on a retrouvé sur son cadavre, le numéro 7 est indiqué ! Que dirais-tu que l’on aille explorer cette section aujourd’hui ?
- Allez, t’as raison ! »

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Mais sur ces entrefaites, ils sont dérangés par Newt qui arrive à la porte les informer qu’Alby vient de se réveiller. Et qui a la gentillesse de ne pas remarquer juste derrière eux la maquette géante du labyrinthe complète. Faisant fi de cette énième erreur de réalisation, nos héros filent donc à l’infirmerie où ils retrouvent Alby, assis dans son lit, tout triste. Et qui annonce juste :

« Je me souviens… je me souviens à présent. Thomas, tu es l’un des leurs. Tu as toujours été leur préféré. Tu travailles avec ceux qui nous ont envoyés ici… » mais n’en dit guère plus parce que sinon, il pourrait juste finir le film ici et maintenant. A la place, je vous laisse deviner ce qu’il fait ? Voilàààà. Il regarde dans le lointain sans rien dire. Minho et Thomas le laissent donc et sans creuser ce sujet tellement peu intéressant, partent donc galoper dans le labyrinthe en emmenant avec eux le bidule qu’ils avaient trouvé sur le griffeur. Nos héros traversent donc les tours et détours du labyrinthe jusqu’à arriver dans des zones plus spacieuses : les fameuses bordures extérieures. Et ils mettent même un pied du côté de la section 7 où en s’approchant d’un cul-de-sac… leur bidule fait bip et les murs se soulèvent pour les laisser passer ! Mais enfin, comment diable ? Qu’importe, nos héros avancent encore et encore, traversent une passerelle au-dessus d’une sorte de gouffre, et arrivent à un sas qui s’ouvre, là encore grâce au bidule… sauf que derrière, il y a un scanner ! Qui les inspecte et lancer une alarme en constatant qu’ils ont beaucoup moins de pattes que le griffeur supposé transporter ce bidule. Le labyrinthe commence donc à bouger, et Minho et Thomas courent comme des fous et font mille cascades que je vous passe pour enfin, regagner le bloc. Et à vrai dire, l’accueil est mitigé.

« Vous dites avoir trouvé une potentielle sortie ? » disent les uns. « Qu’est-ce que c’est que ce bordel monstre qu’on a entendu jusqu’ici ? » demandent les autres.

Et c’est plutôt le deuxième camp qui l’emporte, car alors que la nuit tombe… les portes du labyrinthe ne se referment pas ! Pire encore, d’autres portes s’ouvrent tout autour du bloc et restent grandes ouvertes ! Il n’en faut pas plus pour que rapidement apparaisse au bout d’un couloir… un griffeur ! Puis deux ! Puis moult qui arrivent en courant dans le bloc ! Tout est-il perdu ?

Le scénario l’est en tout cas. Voulez-vous que je vous parle du passage où des personnages se cachent dans un champ de maïs qui n’était pas là avant ? Voulez-vous que je vous précise que pour se cacher, les mecs gardent leurs énormes torches allumées à la main ? Du coup, c’est fou, mais plein de gens se font tuer par les bestioles qui les repèrent aisément. Gally et quelques-uns se cachent dans le monte-charge, ce qui les sauve, alors que Thomas et les autres s’abritent dans le bâtiment en brindilles servant de salle du conseil et là je dois dire : bravo les gars ! Parce que le truc est fait en branchettes incapables de supporter le poids d’un lapin, par contre, un griffeur avec des pattes hydrauliques qui doit faire plusieurs tonnes peut grimper sur le toit sans même que le truc n’ait l’air de bouger. Idem avec les portes en osier qui résistent aux charges des bestioles. Cependant, un griffeur qui avait fait des études d’architecture avant de trouver ce boulot de griffeur de labyrinthe en intérim utilise ses connaissances pour percer le toit d’un violent coup de queue de scorpion, puis s’en sert pour péter LE pilier de soutènement qu’il ne fallait surtout pas toucher ! Comment a-t-il su ? Et surtout, comment l’a-t-il vu depuis l’extérieur ? Je continue de voter pour des études d’architecture et une excellente connaissance des cabanes pourries. Le griffeur profite donc du trou béant dans la structure affaiblie pour attraper Alby et le buter. C’EST TROP BALLOT ! LUI QUI AVAIT TOUS SES SOUVENIRS ! Il ne pourra plus rien dire et ça sauve encore une fois l’intrigue, c’est fou, les coïncidences !

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J’allais oublier : la maquette du labyrinthe. Notez que les galopins ont même trouvé le temps de mettre de petits arbres au milieu.

J’ai mal. J’ai l’impression que mon âme meurt un peu plus avec chaque seconde de ce film.

J’ai bien fait de la vendre avant, du coup.

Dans l’affaire, nos héros parviennent quand même à meuler un peu un griffeur et à lui arracher sa seringue à venin. Sur les autres, ils jettent des harpons, des bougies-molotov (si, si), des cailloux et tout un tas de trucs, mais même si les griffeurs semblent s’en moquer, soudain, ils se replient tous. Comme ça. Sans raison. Non parce qu’ils étaient venus pour tuer tout le monde et puis en fait, changement de plan : il y avait une crêpe-party chez Gründün, le griffeur de la section 6.

Ainsi abandonnés à eux-mêmes, nos héros sortent des ruines, choqués et bien moins nombreux qu’auparavant, et découvrent un Gally un peu grognon qui vient mettre son poing dans la gueule de Thomas pour avoir déclenché ces sinistres événements. Thomas, un peu sonné, mais aussi un peu vexé d’être accusé de ce massacre, décide d’essayer de terminer le film. Non pas en se suicidant, mais pas loin. Car utilisant la seringue de venin volée sur un griffeur, il se la plante, puis râle « Maintenant, guérissez-moi avec la deuxième seringue ! » avant de s’effondrer.

Après tout, si la mémoire ‘Alby était revenue comme ça… pourquoi pas lui ?

Et en effet : il se réveille le lendemain matin, au fond de la prison du bloc, Thérésa à côté de lui. Et de l’autre côté de la porte de la prison, Chuck, Newt & co qui le regardent de leurs yeux ronds et lui demandent :

« Bah alors ? Tu serais pas con comme un balai, des fois ?
- Non. Mon super plan visant à m’inoculer un venin mortel pour retrouver la mémoire était parfait et a marché. Je me souviens de tout. Je vais donc faire avancer l’intrigue : en réalité, vous êtes tous des sujets de test. Depuis votre naissance, on vous a fait passer des épreuves, et celle-ci en est une. Vous étiez dans un centre et on vous a effacé la mémoire avant de vous envoyer ici. Je me souviens : chaque mois, l’un d’entre vous disparaissait du centre… et arrivait ici. Mais moi, les autres avaient raison : je bossais pour WCKD, qui visiblement, n’a pas de politique sur l’âge minimum pour les rejoindre. J’étais le chouchou de la patronne. Et toi Thérésa, tu bossais avec moi. On était de l’autre côté. Dans l’équipe qui vous a envoyés ici.
- Alors d’accord, c’est moyennement cool, mais pourquoi ils vous ont envoyés ici aussi ? »

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En voilà une question intéressante. Quelle est la réponse de…

« ON S’EN MOQUE ! » intervient Newt. « L’important, c’est qui vous êtes, pas qui vous étiez, et je suis sûr qu’avoir des informations sur la stratégie que déploie l’ennemi à notre égard n’a aucun intérêt alors s’il-te-plaît Thomas, ne nous dit rien ! »

Ce film. Ce film ! Les mecs sont en train de tellement s’enfoncer rien qu’avec leurs dialogues qu’ils auraient déjà pu fuir le labyrinthe 25 fois en creusant un souterrain rien qu’en parlant. Je me demande s’il y a eu des suicides sur le tournage.

Il n’empêche que pendant que Thomas était dans le coma à essayer de se rappeler son passé, Gally, lui, n’a pas chômé. Il a explique que Thomas ayant engendré une véritable boucherie avec ses conneries, il prenait le pouvoir pour rétablir la sécurité du bloc. D’ailleurs, histoire de calmer les ardeurs des griffeurs, il a même prévu de leur offrir Thomas et Thérésa en sacrifice humain ! Il compte donc les attacher à l’entrée du labyrinthe avec un petit mot comme « Voici pour calmer votre colère« , « Ayez pitié de nous. » ou « Arrête de griffer, griffeur ! » Sauf que voilà, Thomas et Thérésa ont des alliés, et au moment d’être attachés à leur poteau, Newt, Chuck, Minho et d’autres blocards décident de venir à leur aide ! Le bloc se divise donc en deux camps : Gally et ceux qui veulent la paix, parmi lesquels une sorte de croisement entre Kurt Cobain et Dawson, et en face Thomas et ceux qui veulent fuir le bloc et tenter leur chance dans le labyrinthe. Gally les laisse donc partir : qu’ils aillent se faire bouffer ailleurs !

Thomas et sa troupe partent donc en courant vers le labyrinthe vers la section 7 (du moins faut-il l’espérer), le bidule du griffeur avec eux pour se faire ouvrir les portes. Ils foncent donc comme il se doit, sauf qu’à l’entrée de la section 7, même si nous sommes en plein jour se trouve… un griffeur !

Hardi petit : on n’est pas là pour reculer ! La petite troupe charge donc avec des perches et armes improvisées pour tenter de pousser la bête hors du chemin le temps qu’ils passent. Comme vous pouvez l’imaginez, tout y passe : aaaah non, le griffeur a mangé Jean-Jacques ! Vite poussons-le ! Crotte de bique, j’ai fait tomber le bidule qui ouvre les portes ! Je le rattrape de justesse, ouf ! Ho non, d’autres griffeurs, etc. Heureusement, pendant que les poncifs s’enchaînent, les trous dans le scénario aussi (d’ailleurs, on est désormais plus surpris d’y rencontrer quelque chose que du rien à ce stade, encore un peu et ce film va générer de l’antimatière) et vous vous souvenez du scanner qui avait déclenché l’alarme la dernière fois ? Hé bien… il a disparu ! Remplacé sans raison aucune par un code à rentrer. Qui est la séquence d’ouverture des sections du labyrinthe, que Minho connait. La porte ouverte, nos héros peuvent donc s’y engouffrer, et elle se referme sur les vilains griffeurs, histoire de.

Sont-ils sortis du labyrinthe pour de bon ?

Thomas et ses petits camarades se retrouvent dans ce qui ressemble à un couloir d’entretien. Ils le remontent jusqu’à trouver une petite porte marquée « sortie » et poussant la poignée… découvrent un laboratoire rempli de scientifiques.

Morts, les scientifiques.

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Pendant ce temps, dans le bloc… « Je vais rayer leurs noms et ça s’ra bien fait pour eux ! »

Il y a des impacts de balles partout, du sang dans tous les sens, et des cadavres de scientifiques et d’agents de sécurité dont surtout, nos larrons ne ramassent pas les armes quand bien même ils sont des fugitifs en terrain hostile, faudrait voir à pas mettre toutes les chances de son côté. Enfin, ils arrivent jusqu’à un ordinateur entouré de cadavres de scientifiques, avec moult écrans montrant le labyrinthe. Alors donc, depuis le début, ils étaient observés d’ici ? Et c’est de là que l’on envoyait les candidats au labyrinthe ? Alors, sachant que cet endroit est au même niveau que le labyrinthe, pourra-t-on m’expliquer pourquoi les mecs arrivaient depuis un monte charge sortant des entrailles de la terre ? Serait-ce encore du caca pour rendre le peu qui tenait encore debout plus bancal encore ?

Un gros bouton rouge qui clignote interrompt ces réflexions : Thomas se dit que ce serait une bonne idée d’appuyer dessus (je croyais pourtant qu’il avait ses souvenirs, il n’a pas une petite idée de ce qu’il se passe ici ?). Et cela lance une vidéo.

« Bonsoir, je suis Nadine Pipotron, directrice de WCKD, « Wicked ». Et comme chacun sait, Wicked est bon ! Si vous voyez cette vidéo, c’est que quelque chose a merdé pour nous. Mais, comme vous ne devez avoir aucun souvenir, laissez-moi vous rafraîchir la mémoire, après vous l’avoir enlevée, c’est bien le moins, huhu. Hu. Bon, bref : vous n’en avez pas souvenir, mais le soleil, ce gros rascal, a carbonisé la planète…
- Tu as vu Thomas ? C’était une situation d’urgence mais elle a quand même trouvé le temps de faire un montage vidéo avec des images de villes et de gens qui brûlent.
- … mais ce n’était que le début ! Car le pire était à venir : Braise. Un virus qui attaque le cerveau et rend les gens agressifs et leurs veines toutes noires. Mais vous, vous jeunes candidats, vous chers élus, vous résistiez à Braise. Alors nous avons décidé de vous étudier, d’étudier vos ondes cérébrales pour voir pourquoi et trouver un remède. Mais… nos méthodes ne faisaient pas l’unanimité. Et ne la font toujours pas. Et aujourd’hui, nous en payons le prix. Wicked est bon ! »

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Et alors que derrière elle, des scientifiques se font massacrer par un commando cagoulé visiblement peu d’accord avec leurs méthodes, Nadine Pipotron sort un revolver et se tire une balle dans la tête pour ne pas tomber entre leurs mains. Thomas aperçoit dans une salle voisine l’endroit où Nadine a enregistré sa vidéo et où gît encore son corps.

« Mon dieu Thomas ! s’exclame Thérésa. Ce film était à chier mais c’est de pire en pire !
- Que veux-tu dire ?
- Attends ! Les mecs disent qu’ils trouvent des gens qui résistent à la pire maladie du monde, et plutôt que d’en disséquer un, de les étudier tranquille dans un labo ou tout ce que tu veux, ils dépensent des milliards pour construire un labyrinthe géant à la con qui n’a strictement aucun intérêt à part de faire une expérience de sociologie sur la vie en communauté, et accessoirement, de perdre des sujets en les tuant à coups de monstres bioménaniques !
- Je… ce… c’était un test, enfin, ça explique tout, non ?
- Attends je la refais : « Mon dieu ! Le SIDA tue des gens ! Regardez, des gens qui résistent ! Je propose qu’on les enferme dans un labyrinthe avec des singes enragés séropositifs qui leur malaxent la gueule pour voir ce qu’il se passe ! »
- Non mais je… sûrement… explication… remède…
- Oui c’est ça, arrête de faire des phrases, il vaut mieux. Tiens d’ailleurs, tu te souviens de ce qu’injectaient les griffeurs ? Un truc qui rendait tout agressif et filait des veines noires !
- Ben oui, Braise !
- Et tu as eu l’impression que les patients y résistaient, toi ?
- Ah non, tiens, c’est vrai, maintenant que tu en parles, ça a tué tout le monde. Mais bon, c’était pour rechercher le remède ils ont dit !
- Le remède qu’ils avaient déjà puisque je l’avais dans ma poche quand ils m’ont envoyée dans le labyrinthe ?
- Ho. Tiens, oui. »

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Vite, un rebondissement ! N’importe quoi ! Même un truc crédible, juste un qui tienne debout, du genre un scientifique pas mort qui tue toutes ces têtes à claques dans la panique !

« Personne ne bouge ! » s’exclame soudain une voix. Tout le monde se retourne et…

« Gally ?
- C’est moi !
- Mon dieu, regardez ses yeux ! Sa peau ! Il a été piqué ! Il a Braise, lui aussi ! Et en plus, il a pensé à ramasser un pistolet sur un garde, il est trop malin ! Quel dommage que l’on ne l’ait pas fait avant.
- J’vais vous buter !
- Tiens mais j’y pense, comment es-tu arrivé jusqu’ici ? Sachant que tu étais le chef des gens qui voulaient rester au bloc ? Que tu n’avais jamais parcouru le labyrinthe ? Que tu ne savais du coup ni où aller, ni dans quelle section ? Que tu n’avais même pas de bidule pour passer les portes ? Que tu devais d’abord affronter des griffeurs ?
- *regard dans le lointain*
- Putain, il est fort, il connait tous les trucs !
- N’empêche, j’vais vous buter ! »

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Et en effet : il semble chaud patate pour le faire. Sauf que Minho, lui, n’est pas de cet avis et armé d’un pieu qu’il utilisait dans le labyrinthe, lui envoie en plein cœur. Gally appuie sur la gâchette, puis s’effondre. Et devinez qui prend la seule balle tirée par Gally juste avant de sortir définitivement du labyrinthe ?

« CHUUUUUUUCK ! Non !
- Thomas… prends-moi dans tes bras… ce poncif… c’est… ah… mon préféré…
- Chuck, accroche-toi ! Je vais te ramener chez toi !
- Thomas… je sais que j’suis foutu… prends la petite figurine sculptée. Mes parents… tu leur… donneras… argh !
- CHUUUUUUUUUUUUUUUUUUCK ! »

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Et tout le monde se met à pleurer alors que la plupart des spectateurs ont sabré le champagne tant Chuck était insupportable. Et, oui, alors qu’il y a eu une boucherie au bloc, qu’ils ont perdu Ben et d’autres, qu’Alby, le plus ancien d’entre eux est mort et que dans le labyrinthe lors de la fuite finale, ils ont perdu plus d’un Jean-Jacques, nos héros n’avaient jamais pleuré. Mais là, la tête à claques arrivée depuis un mois au camp, c’est le gros traumatisme. Tout le monde pleure donc jusqu’à ce que la porte du laboratoire s’ouvre et que le commando armé qui avait liquidé les scientifiques ne revienne et ne les aide à sortir.

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Chuck. Plus à sa place dans Hook que dans le Labyrinthe, on ne voyait pas du tout venir sa mort. Vraiment. Duuu tout on vous dit. En même temps, rien que sa coupe de cheveux le méritait.

Dehors, nos héros découvrent un vaste désert et les ruines d’une grande cité. Ils sont amenés à des hélicoptères pour se barrer d’ici, et s’élevant dans les airs, ils découvrent le labyrinthe vu du dessus et se demandent bien comment ils pouvaient avoir une clairière verdoyante à ciel ouvert quand juste à côté, le soleil cramait visiblement tout. Sûrement une grosse climatisation. A bord, le chef du commando retire sa cagoule et sourit aux adolescents.

« Vous voilà libres ! Libres ! Wicked n’est pas bon : bientôt, tout va changer !
- J’aurais juste une question.
- Oui mon jeune ami évadé ? Comment t’appelles-tu ?
- Roudoudou.
- Hé bien Roudoudou, pose ta question.
- Voilà : sachant que vous êtes venus nous libérer et qu’on a bien vu en vidéo que vous aviez défoncé tous les scientifiques, pourriez-vous nous expliquer pourquoi vous n’avez pas désactivé le labyrinthe et les griffeurs depuis la salle de commande ou, plus simplement, envoyé votre hélicoptère sauver tout le monde au bloc vu que c’est à ciel ouvert ? »

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Quelques secondes plus tard, la portière de l’hélicoptère s’ouvre et on en balance Roudoudou qui vient de saloper la dernière scène du film.

La dernière ? Pas tout à fait ! Car alors que nos héros se croient libres, Nadine Pipotron arrive dans une salle de réunion. Oui, elle va bien, et elle essuie juste des restes de maquillage sur sa tempe. Nadine se serait donc tirée dessus avec un pistolet à fausses balles dans la tête ? Comme c’est intéressant. Et con. Même si ça doit permettre de jouer à la roulette russe en toute sécurité. Elle se place donc devant son conseil d’administration et déclare :

« Tout s’est passé comme prévu. La phase 1 des tests est terminée et ils ont mordu à l’hameçon. Passons à la phase 2 ! 
- Excellent Mme Pipotron. J’ai beaucoup aimé votre plan consistant à faire semblant d’être morte juste à côté de gamins qui avaient des flingues à disposition. Un soupir malvenu ou un pet fourbe et ils vous démasquaient et tout le plan était fichu alors que ça ne servait à rien que vous fassiez tout ça. Il n’empêche, est-ce que la phase 2 du plan consiste là encore à laisser mourir les sujets en les faisant s’entretuer ou dévorer par des créatures génétiquement modifiées ? Non parce que si c’est ça, je resigne des deux mains, c’est génial.
- Votre nom ?
- Michel Roudoudou. Mon fils fait partie des sujets qui ont réussi à s’évader, je vous soutiens complètement Nadine ! »

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Et alors que le conseil d’administration passe à tabac M. Roudoudou et ses questions à la con, les spectateurs échangent des regards interloqués. « Phase 2 ? Il y aura un 2 ?« 

Et tout le monde sent un frisson parcourir son dos, tant le retour du néant a quelque chose de terrifiant.

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Attention : deuxième avertissement !

A partir d’ici, moult commentaires basés sur « Non mais tout se tient, parce que telle incohérence, en fait, c’était un test« , devraient apparaître. Un peu comme les films avec des rêves et « Non mais en fait, c’était un rêve, tout s’explique« . Merci donc de bien prendre conscience que les grosses ficelles ne peuvent pas servir de mastic à scénario. Et que même en remplaçant « Trou » par « Test« , les scènes sont toujours aussi ratées, voire parfois sont encore pires.

Vous voulez une dernière incohérence, celle-là bien réelle ? Voici une capture d’écran des notes attribuées par les professionnels au film.

Honte

Je vous laisse savourer. Moi, je cherche encore où on peut trouver 0,5 points.

Sur ce, j’ai besoin de brandy. De beaucoup de brandy.



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